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BURUNDINET

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Responsable : Charles MUKASI

 

SERMENTS D'IVROGNE ...

Bujumbura le 1er novembre 2001 (burundinet). Ce jeudi 1er novembre 2001, deux hommes ont prêté serment, déclarant publiquement qu'ils s'engageaient à garantir l'unité du peuple burundais, à lutter contre le génocide et les exclusions, et enfin à sauvegarder la souveraineté nationale.

Ces deux hommes s'appellent Pierre Buyoya et Domitien Ndayizeye. Le premier est Président de la République; le deuxième est son Vice-Président. Ils sont tous les deux à la tête du gouvernement fantoche édition 2001.

Ce serment aurait du choquer par son cynisme. Mais, avec ces deux hommes, ont simplement commenté tous les observateurs, le pire est plutôt à venir, car inscrit dans la qualité même de leur serment ...

Selon le dictionnaire, prêter serment est une expression consacrée qui signifie: "prononcer un serment". Serment: "Nom masculin dérivé du latin sacramentum, du verbe sacrare qui signifie rendre sacré. Il est utilisé pour désigner une affirmation solennelle, en vue d'attester la vérité d'un fait, la sincérité d'une promesse, l'engagement de bien remplir les devoirs de sa profession (officiers ministériels, avocats, médecins) ou de sa fonction (garde-chasse).

Vu sous cet angle, il s'agit d'un serment de trop, inutile, voir dangereux. Car Pierre Buyoya n'en est pas à son premier serment au nom de de la sauvegarde de l'unité nationale et de la souveraineté nationale. Par contre, c'est la première fois qu'il prête serment au nom de la lutte contre le génocide.

Seulement voilà, le bilan personnel de Pierre Buyoya signifie division systématique de la société burundaise, de ses institutions, des structures de l'Etat, des partis politiques, de l'armée... Jamais le Burundi n'avait été tant détruit par le divisionnisme que depuis que Buyoya dirige le Burundi de façon exclusive. Les lecteurs de bandes dessinés décrivent ce phénomène à l'image d'un personnage du scénariste René Goscinny et du dessinateur Albert Uderzo. Ce personnage de la série Astérix s'appelle DETRITUS . Au moindre contact avec ce personnage, les amitiés les plus séculaires et les plus profondes, les amours les plus harmonieux, les équipes les plus soudées, les plus vielles nations, les empires le plus forts, les pouvoirs les plus solides ... sont systématiquement détruits par diffusion d'une zizanie sans pareil ...

Pierre Buyoya est également l'homme qui, 40 ans à près l'indépendance nationale, a remis volontairement en cause la souveraineté nationale. Aujourd'hui le drapeau sud-africain flotte sur le Burundi avec l'appui de mercenaires venus occuper le Burundi et y imposer un régime fantoche animé par le racisme ethnique, le terrorisme, le génocide... C'est un sud-africain, Nelson Mandela qui décide désormais de qui est Chef d'Etat et pour combien de temps, c'est Dinka qui administre le Burundi au nom de ce qui s'appelle Communauté internationale, ce sont les chefs d'Etat étrangers qui se réunissent régulièrement en conseil d'administration pour bénir les décision imposées par le tuteur Mandela ...

Quant à la lute contre le génocide, même les plus optimistes en ont eu une attaque d'apoplexie, tellement ce serment était de trop pour un homme qui n'a jamais condamné, jusqu'aujourd'hui, le génocide qui endeuille le peuple burundais. Plutôt, en parlant du génocide au cours duquel le Frodebu a exterminé systématiquement les Tutsi et les électeurs de Pierre Buyoya, celui ci a décrété le verdict suivant: "c'est la démocratie qui s'est défendue, je ne me reproche de rien, et cela ne m'empêche pas de dormir" ...

Mais Pierre Buyoya est l'homme qui, avec son Vice-Président et leur commun ministre de la défense, affirme que si son pouvoir était menacé, les Tutsi seraient exterminés comme jamais dans l'histoire du Burundi dans un génocide total; "vous avez vu ce qui s'est passé en 1993", précise-t-on à chaque fois ...

Mais que s'était-il donc passé en 1993? Lisez par vous-mêmes le verdict de la Commission Internationale d'enquête de l'ONU dans son rapport S/1996/682 :

473. Autant de considérations qui amènent la Commission à conclure que le massacre systématique d'hommes, de femmes et d'enfants tutsis sur les collines dans l'ensemble du pays ne saurait être mis sur le compte de réactions spontanées, simultanées, de la masse des agriculteurs hutus dirigées contre leurs voisins. Le fait  établi par les éléments de preuve recueillis  que nombre de simples agriculteurs hutus aient pris part au massacre ne peut être attribué qu'à l'incitation de leurs dirigeants et à l'exemple donné par ces derniers, dont la présence et les activités partout où des massacres ont été perpétrés sont attestée par des preuves surabondantes.

477. Quant à savoir ce qui a pu inspirer ceux qui, jusqu'au niveau local, ont été à la tête de ces massacres, la Commission estime qu'il ne faudrait pas perdre de vue l'exemple rwandais que Hutus et Tutsis burundais ne sont pas près d'oublier. Au Rwanda, le régime hutu en place depuis l'indépendance et au pouvoir à l'époque des événements du Burundi, avait massacré les Tutsis à plusieurs reprises. L'attitude des Hutus rwandais au pouvoir visàvis des Tutsis devait s'offrir en spectacle tragique à l'opinion internationale à l'occasion du génocide perpétré l'année suivante, et dont on sait maintenant qu'il avait été mûri à l'avance. Les dirigeants du FRODEBU à tous les échelons, y compris les fondateurs de cette organisation, avaient vécu des années en exil au Rwanda après 1972. Le FRODEBU était fortement appuyé depuis sa création par le Président rwandais et son parti. Toutes choses qui ne pouvaient manquer d'influencer les responsables hutus du FRODEBU y compris au niveau local.

481. Les massacres de Tutsis, loin de constituer uniquement une manifestation d'hostilité de la part d'un groupe politique ou ethnique contre un autre groupe étaient une tentative d'extermination totale de l'ethnie tutsie. Les Tutsis n'ont pas été massacrés dans un accès de violence, mais systématiquement traqués. Que l'on ait dans certains cas laissé la vie sauve à des femmes tutsies peut s'expliquer par le fait qu'au Burundi la femme ne perpétue pas l'ethnie car l'enfant appartient à l'ethnie de son père. Parfois, des Hutus ont été pris en otages en même temps que les Tutsis, mais il s'agissait uniquement de Hutus dont l'affiliation à l'UPRONA était notoire, alors que dans le cas des Tutsis l'affiliation politique était indifférente. La plupart des Hutus de l'UPRONA ont certes subi de graves sévices, mais ils n'ont pas été tués. Les dirigeants qui avaient donné le coup d'envoi des massacres ici ou là n'ont cessé, dans leur fuite, de les susciter dans les endroits qui en étaient encore épargnés.

482. Aux termes de l'article II de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, le génocide s'entend du meurtre de membres d'un groupe ethnique commis dans l'intention de détruire ce groupe en tout ou en partie. Le fait que le Burundi n'ait pas ratifié cette convention est sans pertinence puisque ses dispositions font maintenant partie du droit international coutumier et ont valeur de jus cogens.

483. La Commission estime que les éléments de preuve dont elle dispose suffisent à établir que des actes de génocide ont été perpétrés au Burundi contre la minorité tutsie le 21 octobre 1993 et les jours suivants à l'instigation et avec la participation de certains militants et responsables hutus du FRODEBU, y compris au niveau des communes.

485. La Commission considère que, les éléments de preuve indirecte dont elle dispose l'autorise à conclure que certains membres haut placés du FRODEBU avaient planifié à l'avance une riposte face à l'éventualité bien réelle d'un coup d'État de l'armée, que cette riposte consistait notamment à barrer les routes et à armer les Hutus, à prendre en otages des hommes et des jeunes hommes tutsis et que ce plan avait été connu d'avance de certains membres locaux du FRODEBU occupant des postes de responsabilité, y compris au niveau des communes.

Pour demain, les preuves directs existent déjà: les aveux de ceux qui gouvernent.

Enfin, Domitien Ndayizeye est Vice-Président uniquement parce que Pierre Buyoya a décrété que l'on accèderait désormais au pouvoir uniquement au nom d'une identité ethnique présumée, et surtout pour s'être illustré en commettant des crimes contre l'humanité et le génocide. Buyoya et Domitien sont à la tête des institutions d'un gouvernement fantoche, parce qu'ils ont bénéficié de la chance inespérée d'être déclarés Key Players, parce que Pierre Buyoya lui-même, Nelson Mandela et leur forum d'Arusha ont ôté toute légitimité à la Charte de l'Unité Nationale, aux lois burundaises, aux conventions et pactes internationaux, en vue d'institutionnaliser le racisme ethnique, du terrorisme et du génocide.

Pierre Buyoya est l'homme des serments sans lendemains. Dès son avènement en 1988, il déclara solennellement que rien ne viendra au bout de sa détermination pour réconcilier définitivement son peuple. Treize ans plus tard, le mot réconcilier doit être remplacé par... Complétez par vous mêmes ...

Une fois revenu au pouvoir en 1996, son serment fut le suivant: désormais, la règle sera, pour tout dignitaire soupçonné d'avoir commis des crimes, de démissionner et de se présenter devant la justice; s'il est lavé de tout soupçon, il réintégrera ses fonctions... Au nom des pires crimes comme le génocide, non pas présumés mais avérés, il a promu leurs auteurs à la tête des multiples partenariats et d'interminables régimes dits transitions dont il est le spécialiste dans la région des Grands Lacs africains ...

Pierre Buyoya est également le spécialiste des déclarations et des serments d'endormissement des consciences! Le 23 avril 1997, dans son discours prononcé à l'occasion du lancement du séminaire d'information des diplomates burundais, Pierre Buyoya déclarait solennellement sur son honneur que "désormais le danger du génocide est écarté". Une semaine plus tard, le 30 avril 1997, à 5 h 30 du matin, ses partenaires CNDD exterminaient les séminaristes de BUTA surpris dans leur sommeil ...

Un mois plus tôt, le 10 mars 1997, Pierre Buyoya avait fait signer, en clandestinité, les accords impies de San Egidio entre son gouvernement et le CNDD, pendant que publiquement il jurait, sur son honneur, qu'en aucun cas on ne peut négocier avec les génocidaires, car on ne peut pas négocier qu'ils tuent 10%, 20%, 30% ...

Revenons à la définition par le dictionnaire d'une deuxième expression consacrée, après l'expression "prêter serment" : "En langage familier, "serment d'ivrogne" signifie un serment sur lequel il ne faut pas compter".

En langue nationale, on dit de manière plus compréhensible: "indahiro mbi ntirwaza mu nda", parce que ce genre de serments n'empêchent pas, effectivement, de dormir; ils n'engagent que ceux qui y croient, pour leur plus grand malheur...

Seul Nelson Mandela, Prix Nobel de la Paix et dernier architecte de tant d'immoralité, vit que tout cela était beau, à l'image de Dieu contemplant l'oeuvre de sa création à la naissance du monde...

Il y eut un soir, il y eut un matin... nième jour!!! Le Burundi continue d'être gouverné par l'organisation raciste, terroriste et génocidaire Frodebu. Cette organisation qui contrôle toutes les institutions du pays commet le génocide depuis octobre 1993 à nos jours.

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