RUGAMBA-NET PRESS

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 LETTRE A LA NATION

 

                           

BULLETIN D’INFORMATION DU PARTI PARENA.

N° 5  DU 2/07/2001

LA SURVIE DU PEUPLE BURUNDAIS : SEULE RAISON D’ÊTRE DE L’ACTION DU PARENA

Le communiqué sanctionnant la rencontre du Parena, du Cndd, et du Gouvernement à SAN EGIDIO, a fourni, à ceux qui sont prompts à pousser le Parena à la faute, une occasion de crier à la trahison et à la connivence traîtresse avec le pouvoir en place.

Comme un personnage sourd a tendance à crier très fort lorsqu’il s’adresse à son proche voisin, parce qu’il le croit tout aussi sourd, les politiciens en mal d’idées, spécialistes des retournements de veste, ont exhibé la carte régionaliste pour transposer sur le Parena, les tares qui minent leurs partis, afin d’expliquer le soi-disant changement de cap du Parena.

Les militants de ce parti ont réservé à ces attaques injustifiées, le mépris qu’elles commandent.

Le parena refuse d’être entraîné dans le faux débat tournant autour de la chronologie du cessez-le-feu vis-à-vis de la mise en place des institutions de transition.

Pareille débat est mis en avant par ceux-là même qui ont déclenché la crise, l’alimentent et la pérennisent  parce qu’ils n’auraient d’autre existence politique en dehors du chaos qu’elle génère.

C’est aussi le credo de ceux qui prônent l’application sélective des dispositions d’un accord qu’ils reconnaissent eux-mêmes inapplicable ; leur unique souci étant d’en ramasser les retombées de quelques postes ministériels.

NI NKA WAWUNDI YOBA YAGASHIJE INKONO Y’IBIHARAGI, INZARA IMUKABAKAVYE , AGATANGURA GUSURAGURA NGO HAGATI MUNKONO HARIMWO IVYOBA BIKIRIKA. IYO YAKUGASHANYE UYISESA YOSE URIYE NAHO UKISHURA

L’urgence du Parena est d’arrêter d’abord :

-  le génocide des tutsi sur les routes, dans les campagnes et les centres de déplacés;

-  les massacres des hutus par le cndd-palipehutu parce qu’ils refusent de s’associer à eux;

-  l’errance des tutsi et des hutu fuyant les zones de combat;

-  la faim et les maladies qui déciment tout autant dans les misérables centres d’accueil.

Le Parena s’indigne que la question du cessez-le-feu ne soit appréhendée que comme un jeu politique d’échecs où la survie de la population n’est qu’un pion que le pouvoir et ses partenaires déplacent au gré des seules conquêtes politiques qu’ils en escomptent.

Dans les enceintes des négociations d’Arusha, BUYOYA se proclame - lorsque son fauteuil présidentiel devient éjectable- représentant des tutsis, de l’armée et de l’Uprona.

Les délégués du FRODEBU confisquent de leur côté la cause de la masse hutu pour agripper la chaise présidentielle en ballottage.

Une fois les lampions des sessions d’Arusha éteints, BUYOYA et ses partenaires oublient aussitôt leurs soi-disant protégés.

La guerre qui fauche nos enfants, nos parents, nos frères et nos amis, la misère dans laquelle croupissent les survivants en sursis, sont à des années-lumière des préoccupations du partenariat.

Dans sa démarche, le Parena n’a cessé de dénoncer la double méprise des hutus et des tutsi, tendant à croire un seul instant que quelqu’un, dans le gouvernement du partenariat travaillait pour la survie du groupe dont ils se réclament.

Le Parena ne saurait abandonner la cause du peuple à ceux que s’en détournent constamment. Il réclame à cor et à cri le cessez-le-feu afin d’arrêter la saignée de son peuple et pour permettre aux leaders  qui en sont encore dignes, de négocier sereinement un pacte de cohabitation pacifique.

Lorsque BUYOYA prit le pouvoir en 1987, le Président BAGAZA prédit dans une interview qu’il accorda à l’hebdomadaire Jeune Afrique, que le Burundi reculerait de plus de vingt ans. Nous nous acheminons hélas vers l’âge de la pierre.

Quand en 1996, le même BUYOYA reprit le pouvoir qu’il avait théâtralement remis au FRODEBU, le Parena fut le seul à dénoncer le coup de poignard qui venait d’être porté au dos du peuple burundais. L’uprona et les autres partis du G10 eux ont préféré acclamer son retour, oubliant même que BUYOYA venait de passer trois ans sans dire un mot sur le génocide de leurs membres, et surtout, qu’il préférait des fois distribuer des coupes de foot ball  à CANKUZO , quand  le frodebu lui, faisait des hécatombes à Teza

Le Parena a dénoncé son retour parce qu’il était de son devoir d’attirer l’attention du peuple burundais sur les dangers qu’un leadership peu éclairé lui faisait courir.

La passion, la haine, la vengeance et la cupidité n’ont jamais été les armes du combat politique du Parena.

La raison, le courage et la clairvoyance, le respect du peuple burundais ont été les seuls guides pour son action.

Son appel au cessez-le-feu n’est et ne saurait être un ralliement à un pouvoir qui incarne à ses yeux la tragédie de ce pays. Sans cessez-le-feu, les efforts entrepris ici où là pour tirer le Burundi du gouffre actuel, ne seraient qu’un autre mythe de sisyphe.

C’est une réalité simple qui échappe pourtant aux acteurs de mauvaise foi et aux partis libellules qui s’arrogent le droit de faire la leçon au Parena !

UNE CONSTANCE SOUS BUYOYA I ET BUYOYA II : LA PERVERSION DU DEBAT DEMOCRATIQUE.

Certains magazines se sont spécialisés dans le remodelage et le marketing des images politiques des hommes qui nous gouvernent.

La tâche consiste le plus souvent à rendre fréquentable aux yeux de l’opinion un homme particulièrement contesté dans son propre pays. Ils l’affublent de qualificatifs décrivant parfois le contraire de ce qu’il est ou de ce qu’il fait.

C’est ainsi que le nôtre fut gratifié, non sans humour, de « père de la démocratie burundaise ». Rien dans le cursus démocratique de notre cher Président ne semble pourtant confirmer ce sobriquet ! On ne se souvient guère en effet des élections démocratiques qui aient eu lieu le 3 septembre 1987.  Le Major a pris le pouvoir à la suite d’un putsch orchestré, nous disait-on alors, par des sous-officiers et des hommes du rang, excédés par la détérioration de leurs conditions de travail. Nul ne sait si ces derniers se sont améliorées depuis, mais nous savons tout au moins à qui le putsch profita. Nous savons aussi qu’ils meurent d’une guerre dont le gouvernement du Major BUYOYA s’est refusé à gagner militairement.

Au début de son règne, BUYOYA 1er semblait embarrassé par un pouvoir dont il venait de s’emparer par la force mais dont il ne savait quoi faire. Ses premiers pas furent caractérisés par des improvisations et des tâtonnements qui préfiguraient la chaotisation actuelle du pays.

Le Palipehutu mit à profit ces flottements et exécuta le génocide de NTEGA et Marangara.

Au lieu de réprimer ce dernier, le Président BUYOYA s’en servit comme tremplin pour enclencher sa drôle de croisade démocratique dont le socle s’avéra être l’impunité du crime, la culpabilisation des victimes et la promotion des bourreaux.

Fondée sur de pareilles prémisses, l’aventure démocratique de BUYOYA accoucha de la tragédie de 1993 ; non pas que les burundais soient imperméables à la démocratie, mais parce que ses prétendus initiateurs n’en maîtrisaient ni le concept, ni les paramètres ambiants, ni la finalité.

La précipitation avec laquelle le dit processus démocratique fut mené, répondait non pas à un besoin d’épanouissement d’un peuple longtemps soumis mais plutôt à une soif de légitimation d’un pouvoir qui  se révéla totalement déconnecté des réalités du peuple qu’il prétendait émanciper.

La démocratie s’accompagne d’un débat de fond, libre et ouvert, qui fit totalement défaut lors des discussions ayant précédé le multipartisme au Burundi.

Les représentants du gouvernement avaient savamment balisé les débats. Ils écoutaient mais n’entendaient pas les mises en gardes pressantes formulées par la population encore sous le choc des ratés de la démocratisation avortée de 1965.

Ils firent le lit à un multipartisme dont ils savaient gangrené par le virus ethnique. Les burundais en meurent depuis huit ans, pendant que les fameux initiateurs pérorent sur l’origine du conflit et sur d’autres futilités.

La même perversion s’observe dans la conduite de ce qu’on a appelé «  le débat intérieur du processus de paix ». La véritable opposition n’y a pas accès. Tout se déroule dans un conclave de courtisans, sélectionnés selon leur degré de fidélité ou de servilité au régime en place. Leur contribution au débat se limite à l’incantation de slogans produits par les laboratoires politiques du régime.

Comme dans les congrès staliniens, les dés sont jetés à l’avance, et les résolutions précèdent le débat. Les messes de Kigobe, Burasira, Buta, Gitega, Ngozi et ailleurs portent les stigmates et les tares des congrès à la CEAUCESCU.

C’est pourtant sur base des conclusions de débats préfabriqués  que Buyoya exhibe ses « partisans par milliers » et justifie sa pérennité au pouvoir. Le dialogue et la concertation dont on nous a tant vanté ne sont en définitive qu’un monologue d’un maître altier face à ses courtisans.

C’est pour contrecarrer  cette escroquerie démocratique que le Parena avait réclamé dès 1994, la tenue d’une conférence nationale souveraine pour donner une chance à un véritable débat de fond sur les problèmes réels du pays. 

L’idée fut combattue par ceux-là même qui retiennent en otage le débat politique au Burundi. Plus le temps passe, plus la pertinence de la proposition du Parena éclate au grand jour ;  car, en ce moment crucial de l’avenir du Burundi,  bien d’acteurs politiques trichent en distribuant des discours mensongers pour se chercher des adeptes. Le parena en appelle à la conscience de ceux qui hésitent encore, une conférence nationale souveraine ne signifie pas la souveraineté du Parena, mais plutôt celle du peuple, défendant ses intérêts dans leurs diversités. 

L’entêtement du pouvoir actuel de se maintenir  quoi qu’il advienne, nonobstant le rejet qu’il incarne nous rappelle la maxime de Santayana lorsqu’il disait : « Those who don’t learn the lessons of history are condemned to repeat it ». N’est ce pas le cas du pouvoir en place ? 

PRETORIA : LA CAPITULATION DE BUYOYA FACE AUX SURENCHERES DU FRODEBU

Ils se sont éclipsés le 21 juin pour aller nous préparer l’apocalypse.

Flanqué des mêmes acolytes dont les conseils ininspirés lui firent mordre la poussière aux élections de 1993, Buyoya s’est rendu en Afrique du Sud pour assister aux messes célébrées pour la rédemption des putschistes et des génocidaires.

Le sacrilège y tiendra lieu d’eucharistie.  Après avoir dansé quatre ans durant leur « RUMBA » rythmée au son de « je t’absous  moi non plus », les actionnaires du partenariat Uprona-Frodebu approchent le jour du jugement dernier.

Embourbé dans la résolution d’un conflit dont il n’a jamais saisi tout à fait les enjeux, la médiation convoque dans une dernière tentative ceux qu’il croit ou qui lui ont fait croire qu’ils détenaient seuls, la clé de la solution du problème burundais. 

Par facilité, ignorance ou excès de suffisance, l’équipe de la médiation succombe aux pressions des lobbies vendant l’illusion   du consensus suffisant « Uprona-Frodebu ». 

Désorienté par les contradictions des thèses que chaque groupe lui distille en aparté, Mandela a décidé de les confronter pour voir jusqu’où vont la fourberie et l’inconsistance des plaidoiries des uns et des autres. 

Il se rendra compte qu’à sa gauche, trône un groupe qui revendique le génocide des tutsi au nom de la démocratie ethnique, et à sa droite, un président prêt à vendre son âme pour sauver son fauteuil. 

Le bon sens commanderait à Mandela d’expédier certains de ces hôtes encombrants à Roben Island pour méditer sur les malheurs qu’ils ont imposé au pays. 

Mandela serait tout aussi mal inspiré de jouer de nouveau au Salomon en avançant des compromis arithmétiques sans lendemain, dans l’unique but de remettre à flot un parti coupable de génocide et pour consolider un Président autour duquel se réalise un consensus de rejet. 

Dix mois après leur signature, les accords d’Arusha semblent dormir du sommeil du juste. La simple renommée du médiateur n’a pas suffi à en faire un instrument de paix. Les vérités occultées par l’orientation des négociations pour permettre au Frodebu d’en tirer seul la quasi-totalité des bénéfices, reviennent à la surface ! 

La persistance du CNDD-FNL d’ignorer un accord négocié par leur géniteur, tout en engrangeant les fruits politiques témoignent de la duplicité maléfique qui les animent. 

Tout aussi incompréhensible est l’attitude des partis qui réclament à cor et à cri l’application immédiate d’un accord qui dans l’état actuel, n’est qu’une corde avec laquelle on les pendra ! 

Pour capturer un fauve vivant, les spécialistes installent dans une cage entrouverte, des morceaux de viande destinés à aiguiser l’appétit  carnivore de l’animal recherché. Sentant le piège, celui-ci avance d’abord prudemment, puis recule. La senteur de la viande finit pourtant par venir à bout de la prudence du félin. Quand ce dernier entre pour attraper la viande convoitée, la porte se referme définitivement derrière lui. 

Les partis amnésiques devraient garder à l’esprit que les accords actuels d’Arusha sont la cage et les postes ministériels les morceaux de viande. Ceux qui ont parrainé ou financé les négociations parviennent à trouver des mérites extraordinaires dans cet accord mort-né. Ils exhument les promesses de la conférence de Paris pour exiger l’application sans délai du même accord. 

Le Parena est certainement sensible à la coopération internationale. Mais aucune aide, aussi substantielle soit-elle, ne peut justifier le suicide d’une communauté. 

C’est pourquoi, le Parena estime urgent que les véritables protagonistes renégocient en dehors des pressions multiformes qui ont accompagné le processus d’Arusha, les accords qui portent le même nom. 

Les surenchères politiques observées au niveau du groupe G7, se fondant sur les prétendus acquis d’un accord non encore négocié, visent à enterrer les négociations politiques et à privilégier l’option militaire. 

Buyoya semble quant à lui prêt à capituler face à ce genre de dérive pour autant qu’on lui garantisse son maintien au pouvoir. 

Le Parena en appelle à la conscience du peuple burundais pour faire échec à cette macabre entreprise. Levez-vous, et faites comprendre au monde que BUYOYA n’est pas les BATUTSI. 

OUI MAIS, QUEL EST CE POUVOIR DONT LES MILITAIRES REFUSENT LE PARTAGE ?

Dans un mémorandum du G6 des partis hutus sorti après la rencontre de Prétoria  de l’Uprona, du Frodebu et de certains militaires, les signataires ont affirmé qu’ils adhèrent totalement à la déclaration de Mandela où il aurait dit « ….Nul ne saurait nier que les institutions publiques et l’économie du pays sont monopolisées par une minorité de 14% ». A cela, ils ajoutent que : « aussi longtemps que perdurera cette situation, il ne pourra pas y avoir de paix durable. Le Burundi va continuer à avoir tous les malheurs du monde ». 

En analysant bien cette vision , la guerre en cours au Burundi, serait alors une guerre des pauvres contre les riches où les riches doivent quitter le pouvoir et disparaître, le temps passé sur cette terre étant largement suffisant. 

Deux observations s’imposent :   

1.    Partout dans le monde, il y a des pauvres et des riches. Mais, on n’y observe pas pour autant de massacres sélectifs de population. A  la limite, la guerre des pauvres et des riches se matérialise par du banditisme ; jamais par des massacres de populations innocentes en commençant par les plus démunis comme la rébellion le fait.  Comment alors la médiation et la communauté internationale puissent comprendre qu’une telle guerre se justifie, a un sens ?

Les partis hutu revendiquent le pouvoir pour accéder à la richesse comme les autres l’ont fait avant eux. Ils le demandent au nom de la démocratie. A supposer que ces partis soient réellement des partis démocrates et que le problème soit tel qu’ils le présentent, la délégation parti à Prétoria , est-elle prête au niveau de leur parti de céder le pouvoir aux moins nantis d’entre eux, faute de quoi ces derniers seraient eux aussi en droit de les tuer ?  La médiation et tous ceux qui croient en cette thèse feraient bien de leur renvoyer la question.

  2.  Il faut le pouvoir pour avoir l’avoir. Les niveaux de pouvoir qui permettent un avoir facile sont limités au Burundi. Ils ne seraient pas plus de 0,01% des 100.000 emplois civils et militaires disponibles au Burundi. Est-ce une attitude démocratique d’engager toute la population dans une guerre qui dure autant d’année pour que 60% des 0,01% qui ont l’avoir à partir des emplois publics soient des hutus ?

Les citoyens simples pensaient que les gens cherchent le pouvoir pour avoir les moyens  d’implanter une politique qui améliore l’éducation, la santé, l’agriculture, les infrastructures économiques de base, l’habitat, les voies de communication, la sécurité, le niveau de vie des fonctionnaires  etc, parce que le pouvoir en place n’arrive pas à mieux le faire. Hélas, ce n’est visiblement pas l’intention de nos « partis démocratiques ».  On comprend alors pourquoi le Parena dont son président a  exercé de son temps le pouvoir pour mettre en place une politique économique et sociale que tout le monde apprécie actuellement, est paradoxalement combattu par les politiciens d’aujourd’hui.

BUYOYA ou BAYAGANAKANDI seraient de bons dirigeants de la transition si le vrai pouvoir ne se trouvait pas ailleurs dans les mains de 15 à 20 officiers ! Le mémorandum affirme que :

« un groupe de  15 à 20 hauts officiers militaires détiennent le vrai pouvoir au Burundi. Les civils appartenant aux différents partis du G10, qu’ils soient dans les milieux de l’administration ou dans les milieux d’affaires n’ont aucun pouvoir de décision sur les affaires importantes de la nation si ces hauts officiers ne leur en donne pas l’autorisation tacite. Que ce soit le major BUYOYA, que ce soit le Colonel BAYAGANAKANDI, ne peut prétendre en aucun cas diriger la transition de façon normale, s’ils n’ont pas eu le mandat de ces hauts officiers et devront dans tous les cas répondre aux ordres de ceux-ci comme c’est le cas actuellement. Le pouvoir actuel, qui n’est que le porte-parole de ce groupe continue à repousser dans les faits toutes les actions qui iraient dans le sens du vrai partage du pouvoir. »

Pourquoi les hutus sont si indulgents vis-à-vis de BUYOYA, de BAYAGANAKANDI , de bien des partis du G10 et même du milieu des affaires ? Qu’est ce qu’ils leur ont promis ?

Au-delà des sentiments que les uns et les autres développent ces derniers temps, il faut s’interroger sur cette excuse que les hutu font à l’avance à nos candidats à la présidence de la transition. Ils présentent la situation comme quoi BUYOYA ou BAYAGANAKANDI pourraient prendre les décisions qu’il faut, s’ils pouvaient avoir le vrai pouvoir.

Quelles sont ces décisions importantes qu’ils prendraient si le vrai pouvoir ne se trouvait pas ailleurs que chez les  quelques 15 à 20 hauts officiers déjà identifiés ? 

Les problèmes qui hantent les burundais sont le génocide et les détournements qui font le désespoir de tout un peuple.

Contre ces maux, est-ce que les hutus peuvent nous convaincre que BUYOYA et BAYAGANAKANDI sont les champions en qui chacun chercherait  à s’identifier ? 

Quant au vrai pouvoir, celui dont le peuple a besoin, il n’est pas chez les militaires, même si historiquement ils sont déterminants dans le changement de l’institution présidentielle. 

Tenez : 

-    les militaires n’imposent pas la loi budgétaire. Elle se décide à l’Assemblée Nationale, y compris le budget de la défense. On ne sait pas si un jour, l’Assemblée Nationale aurait proposé une façon plus économique de défendre la population.

-    Les militaires n’interviennent ni dans le recrutement, ni dans les nominations aux hautes fonctions de l’Etat dans les Ministères. Cette tâche incombe aux différents Ministres dans leurs départements respectifs. De plus, les salaires sont standardisés pour ceux qui ont les mêmes fonctions et le même niveau d’instruction. S’il y a une mauvaise répartition des salaires dans les différents secteurs de la vie nationale, ce n’est pas le fait des militaires, car, l’armée n’est pas non plus gâtée de ce côté.

-     Les militaires n’interviennent pas dans les programmes d’activités des Ministères. Qu’il s’agisse d’implantation d’une école, d’un centre de santé, d’une adduction d’eau etc, cela se fait librement dans les Ministères. Ils n’empêchent pas les Gouverneurs de Province ou les Administrateurs des Communes d’encadrer la population pour leur auto-développement. 

Où est alors le pouvoir que les militaires ne veulent pas partager ? 

La politique que les tutsi redoutent le plus, c’est d’installer à l’armée ceux qui sont coupables de génocide, d’autoriser l’invasion du pays par des troupes étrangères comme le proposent les hutus. Est-ce de ce côté que les hutus placent l’espoir dans BUYOYA et BAYAGANAKANDI et non dans le Président BAGAZA ? 

Si c’est cela, il est normal que l’armée s’y opposera. Et, pour cette cause, le Parena est avec eux. 

Une autre assertion non moins ridicule avancée par les mêmes partis du G6 est que tant que l’économie sera dans les mains des tutsi, les hutus imposeront au pays tous les malheurs du monde. C’est une nouveauté de la « bonne gouvernance ». 

Dans le temps, les militaires ne changeaient pas le pouvoir pour s’emparer de la richesse nationale, mais le faisaient avant tout pour le bien de la population. Les faits sont là pour le démontrer.

 Le Conseil National de la Révolution du Capitaine Michel Micombero était composé comme suit :

Cpt SOTA Silvère, Cdt NDAYAHOZE Martin, Cdt HARERIMANA, Cdt NDIKUMANA Gabriel, Cdt NTAHONSIGAYE André, Cdt SINDUHIJE  Jérôme , Cpt BURASEKUYE Martien,  Major SHIBURA Albert. 

Il a chassé la monarchie parce que ses tares n’étaient plus à démontrer. 

Le Conseil Suprême Révolutionnaire du Lieutenant - Colonel J.B. BAGAZA était le suivant : 

Lt-Col NZOHABONAYO Sylvère,  Lt-Col NZAMBIMANA Edouard, Lt-Col NKORIPFA Damien, Lt-Col NZISABIRA Gabriel, Lt-Col NYANDUI Raphaël, Lt-Col NDIKUMANA Gabriel, Lt-Col MANDI Stanislas, Lt-Col NIMUBONA Alexis,   Major KAYIBIGI Philbert, Major BANDUSHA Jean, Major NAHIMANA libère, Major MBONYINGIGO J.Baptiste, Major KUTA Séverin, Major BAKANA Augustin, Major SAKUBU Lucien, Major NTAWUMENYA Ferdinand,  Major SINZINKAYO Eugène, Major NZIBAREGA Joseph, Major VYAMANGA Boniface, Cdt KARENZO Herménégilde, Cdt NIYUNGEKO Antoine, Cdt NIYUNGEKO Cyprien, Cdt KAZATSA Charles, Cdt NDIYO Jean-Claude , Cdt BUHUNGU Antoine Marie,  Cdt NDAKAZI Edmond,  Cdt NDABANEZE Laurent, Cdt NDIKUMANGENGE Gervais et le Capitaine KADOYI Aloïs. 

Les réformes socio-économiques que la deuxième République a insufflées au pays peuvent être consultées dans les rapports des 1er et deuxième congrès de l’Uprona. Tout le monde en est fier, la masse des hutus en tête.

Dans l’ensemble, les origines et les conditions matérielles de ces braves officiers - qui ont malheureusement  manqué de dauphins-, n’ont rien à voir avec ce que veulent insinuer ces hutus du G6,  de connivence avec certains politiciens de mauvaise foi. 

La gestion du pouvoir, celui de l’avoir  et pour le contrôle duquel les hutus justifient pourquoi ils tuent les tutsis n’était pas leur objectif. 

Seulement, avec l’avènement  du Major Buyoya, l’esprit du pouvoir a été complètement changé.  Faute de politique économique et sociale  claire touchant l’ensemble de la population, le pouvoir a entraîné les hauts officiers – et même les  ténors du G7 hutu et du G8 tutsi malgré les retournements de façade -,  dans les affaires en fermant même les yeux sur les détournements, afin d’en faire ses inconditionnels. Les hauts officiers dont parlent les hutus sont là uniquement pour protéger le pouvoir du Major Buyoya , car il est aussi le leur en terme d’avantages et non en terme de conception, d’orientation. Ils ne roulent pas pour le peuple, ils roulent pour le Major. Aussi, ont-ils des responsabilités à partager avec le major dans cette crise.  

« ILS ONT DIT »

 1° A propos de l’Application de l’Accord d’Arusha

J.B. BAGAZA (Ancien Président de la République et Président du PARENA)

« L’accord est tout simplement inapplicable »

Jugez en vous-mêmes à partir de la déclaration du G6 des partis hutus.

2° A propos de l’approche du problème burundais

Léonce NGEDAKUMANA (Président de l’Assemblée Nationale)

«  Lorsque le Président BAGAZA a dit qu’il faut analyser le problème burundais sous l’angle Hutu-Tutsi, nous l’avons tous combattu. Maintenant, c’est l’approche d’Arusha » 

Les partis qui ont gagné les élections présidentielles à 65%  avec 80% des membres de l’Assemblée Nationale viennent de signifier au médiateur et au monde qu’ils ne roulent que pour les Hutu. A l’Uprona, les hutus dénoncent l’affiliation de leur parti au G10.  Où se situent les intérêts des Tutsi ? Au Parena.

3° A propos de qui pilote la transition

Frédéric BAMVUGINYUMVIRA (1er Vice-Président de la République)

« Nul part au Monde un Gouvernement ne négocie son départ »

Van ECK ( Expert Sud-Africain)

«  Quand un gouvernement négocie avec l’opposition, c’est pour négocier son départ. Sinon à quoi bon négocier »

  A propos de l’éventuelle présidence de la Transition par BUYOYA.

Un Citoyen 

« La circulation est interdite à partir de 16h 00 à Makamba. Seule la Radio Publique Africaine le dit. Le 2ème Vice-Président demande à l’ONU d’intervenir sur les frontières communes avec la Tanzanie et la RCD parce que le pouvoir s’est refusé depuis longtemps la victoire militaire. Est-ce le début du cantonnement ? Les Hutu nous tuent parce que les Tutsi monopoliseraient la richesse nationale. Cette richesse ce ne sont pas les industries, mais l’immobilier. Vous connaissez ceux qui s’approprient les terrains sur les routes menant à l’Aéroport et à Gatumba. Vous connaissez ceux qui viennent d’acquérir les parcelles dernièrement. Ils en sont à la nième parcelle. Pour camoufler cela on publie en vrac  la liste des acquéreurs sans mention du lieu de travail et l’usage de la parcelle. C’est parmi eux qu’on choisit ceux qui vont en Afrique du Sud, pour chanter les mérites de Buyoya. Ils sont prêts à composer avec ceux qui nous tuent pour former un pouvoir qui nous tuera davantage. Les choses doivent plutôt changer et rapidement, sinon c’est la descente aux enfers pour tout le monde . »

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