REPUBLIQUE DU BURUNDI
PARTI RADDES
RALLIEMENT POUR LA DEMOCRATIE
ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
ET SOCIAL.
B.P 1464 BUJUMBURA
B U R U N D I
COMMUNIQUE DE PRESSE.
Le Parti RADDES tient à informer l'Opinion Nationale et Internationale qu'à quelques jours de la reprise des pourparlers politiques inter-burundais d'Arusha, la position du Parti résumée par son Président dans les interviews ou autres déclarations politiques diffusées par les médias après la réception du fameux projet d'accord de paix reste inchangée et est à prendre au sérieux. En clair, la position du Parti RADDES au sujet de ce projet est la suivante :
I. CONSIDERATIONS D’ORDRE GENERAL.
· Le Parti RADDES reconfirme que le projet d’accord de paix
tel que présenté a le mérite d’exister comme document
de travail, il est même intéressant dans la mesure où
il met à découvert le fameux agenda caché soupçonné
depuis « MWANZA PEACE PROCESS ». Heureusement que toute pierre
visible ne peut pas blesser une houe pour un cultivateur avisé.
· Le Parti RADDES ayant opté pour la recherche de la
paix, de la réconciliation et de la bonne cohabitation basée
sur un accord global négocié et non imposé, réaffirme
qu’il rejette purement et simplement le projet tel que présenté.
Il considère que si l’équipe tanzanienne de facilitation
qui est devenue 20ème partie aux négotiations à
Arusha continue à trop s’impliquer dans le forcing de signature
d’un accord-piège pour que la guerre perdure au Burundi, il va falloir
que la Communauté Internationale opte pour un recours à une
force humanitaire devant éjecter par tous les moyens cette équipe
du processus de paix qui a trop duré à cause du manque de
sérieux de ces "Messieurs" .
· Le Parti RADDES souhaite un accord de paix durable. Le projet
d’accord étant déséquilibré et ne prénant
en considération que les réclamations inacceptables des extremistes
Hutu assoiffés de voir enfin clos le dossier d’extermination des
Tutsi, ne sera pas appliqué au Burundi même si la communauté
internationale fait des pressions type "embargo économique"
pour la signature. Il y aura des Hutu et des Tutsi pour le mettre dans
la poubelle car il est hors de question d’accepter une paix à la
sierra-léonnaise.
II. DE LA POSITION PROPREMENT DITE DU "RADDES"
· Le Parti RADDES ne signera pas l’accord de paix si la question
du GENOCIDE n’est pas renégociée et si elle ne reçoit
pas la place qu’il faut -une place centrale- dans l’accord car toute la
problématique du conflit burundais prend naissance dans le fait
du contentieux de sang entre Hutu et Tutsi et c’est le génocide
qui en est la véritable cause.
· Le GENOCIDE des Tutsi de 1993 doit être reconnu dans
l’accord d’autant plus qu’une commission indépendante des Nations-Unies
a fait un rapport sans équivoque là-dessus. Si les Hutu estiment
qu’à une époque bien précise les Hutu ont été
victimes d'un génocide, il ne serait que normal que l’on mette sur
pied une commission pour le confirmer.
· Le système électoral se trouvant dans le projet
d’accord est inacceptable car il nous renvoie vers la même formule
qu’en 1993 : UNE FORMULE QUI A DONNE NAISSANCE A UNE DEMOCRATIE QUI TUE.
Il faut donc débattre sérieusement cette question et trouver
un système qui donne des assurances aux Tustsi et aux Hutu pour
le PLUS JAMAIS CA ; cela veut dire que les citoyens burundais de toutes
tendances ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. La question
de la majorité du nombre est dépassée.
· Il n’est pas acceptable de donner 50% aux Hutu dans l’armée
et ne pas aussi équilibrer dans les autres institutions car sans
un réel partage du pouvoir rien ne pourra rassurer. Le RADDES REFUSE
l’idée de dire qu’il faut aux Hutu la Démocratie et aux Tutsi
la Sécurité.
· Le Parti RADDES REFUSE de retourner à un système
de tutelle avec la fameuse commission de suivi.
· Le Parti RADDES REFUSE de signer un accord qui n’est
pas précédé par un cessez-le-feu respecté et
démontrant bel et bien qui est sur le terrain, qui est rebelle et
qui ne l’est pas.
Bref, nous refusons de traiter nos forces armées comme
des va-nus pieds, elles ne seront pas démobilisées comme
cela est proposé. Le RADDES veillera à ce que les Tutsi survivent
et ce sera à travers un accord consensuel, rassurant et viable.
Pour terminer, le PARTI RADDES propose que le 28/08/00 on signe un accord
général et simple stipulant que les Burundais acceptent de
partager le pouvoir avec parité dans toutes les institutions, acceptent
un système démocratique dans le pays mais qui n’est pas une
copie conforme à ce qui est déjà connu. Cet accord
dirait que les mécanismes réglant ce partage du pouvoir seront
négociés pendant la transition.
Fait à Bujumbura, le 1/08/2000
Pour le RADDES
Joseph NZEYIMANA,
Président