Bujumbura, le 24 décembre 2022 (Net Press) . Il y a quelques jours, les citoyens de la zone de Bwiza, plus spécialement du quartier de Jabe, ont fait part de leur inquiétude au maire de la ville de Bujumbura, suite aux groupes armés qui pullulent dans ce quartier et qui sèment la désolation par des actes de vols et de viols.
Le maire de la ville de Bujumbura, Jimmy Hatungimana, avait promis aux habitants de ce quartier de faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre un terme à ce genre d’insécurité. Il leur a également conseillé de collaborer avec les forces de l’ordre et de les informer à temps.
Un mouvement similaire a été également localisé dans la province de Bubanza, à l’Ouest du pays. Des groupes armés de machettes sillonnent le chef-lieu de cette entité provinciale. Nous apprenons qu’un parmi eux a été tué par des populations. L’administration locale exige des populations l’organisation des rondes nocturnes. Ch.N.
Burundi – Génocide
L’association de lutte contre le génocide n’en revient pas…
Paris, le 24 décembre 2022 (Net Press) . Dans la revue « L’Histoire », n°502 de décembre 2022, le chercheur émérite français, Jean Pierre Chrétien, s’exprime sur « 1972, Hutu et Tutsi, Massacres au Burundi ». Il indique que le 29 avril 1972, une rébellion éclate au sud du Burundi, accompagnée de tueries contre des Tutsi.
Les mois suivants, la répression s’abat sur les Hutu dans tout le pays, touchant même des collégiens. Dans la presse internationale, le mot « génocide » surgit. A ce sujet, Jean-Pierre Chrétien, en compagnie de François Dupaquier, avaient produit un ouvrage intitulé : « Burundi 1972. Au bord des génocides » (Karthala, 2007).
Dans cette revue, l’auteur de ces lignes conclut sur le rapport de plusieurs pages, toujours non diffusé, après un travail considérable de la Commission vérité et réconciliation, Cvr, qui « reconnaît » un « génocide contre les Hutu en 1972 ». Concernant les massacres des Tutsi, cette commission semble avoir été plus évasive.
Pour Jean Pierre Chrétien, ce silence reflète la sensibilité des orphelins de 1972 et aussi sans doute un calcul politique : tenter, encore une fois, d’instrumentaliser une haine « ethnique » en méconnaissant la spécificité historique du Burundi, où pourrait justement s’enraciner une véritable réconciliation, dont l’accord de paix d’Arusha en 2000 était porteur.
La rédaction a contacté le représentant de l’association Ac-Génocide Cirimoso, Térence Mushano, qui s’est exprimé sur cette intervention de ce chercheur émérite. Il déplore tout d’abord la mort tragique de milliers de Burundais suite à une folie meurtrière des uns et des autres sans motif valable.
Quant à l’intervention de Jean-Pierre Chrétien, il s’étonne du fait que cet homme, parlait, il y a 50 ans, du génocide contre les Tutsi et qu’aujourd’hui, il semble attester le génocide des Hutu de 1972. Il voudrait savoir laquelle des versions, émanant de cet éminent historien, est à retenir. Par ailleurs, en tant que chercheur, il n’a ni la compétence ni les prérogatives de qualifier les événements.
Térence Mushano voudrait qu’il y ait une procédure à suivre comme cela a eu lieu dans d’autres pays, ce qui a abouti au tribunal de Nuremberg, au Tpir d’Arusha pour le Rwanda et au Tpi pour le Timor Oriental. En d’autres termes, le conseil de sécurité des Nations unies doit mettre en place une équipe neutre qui mènerait ses enquêtes afin de qualifier les événements de 1972 et la suite à leur réserver.
Il termine par le fait que le génocide ne se définit pas par le nombre de victimes comme Jean Pierre Chrétien semble affirmer qu’il y a eu un millier de Tutsi morts et plusieurs centaines de milliers de Hutu décédés. C’est beaucoup plus une idéologie d’extermination, rappelant qu’un peu avant 1972, il est des femmes enceintes qui étaient éventrées de peur qu’elles ne mettent au monde des garçons. J.M.
Burundi – Confessions Religieuses
Le monde catholique va tout doucement dans l’ambiance de la Nativité
Bujumbura, le 24 décembre 2022 (Net Press). L’expression « Joyeux Noël » est sur toutes les lèvres des chrétiens, catholiques comme protestants, qui attendent avec impatience la naissance de l’Enfant Jésus ce 25 décembre. Certains vont passer leurs soirées dans les différentes églises, en train de prier pour que le messie apporte paix et bonheur dans leurs cœurs et leurs familles.
Au niveau des cérémonies de mariage ou de dot, les échanges de discours de circonstances se terminent par des vœux de Noël et anticipativement, de la bonne année 2023. Malgré cette ambiance de fête, rien ne l’indique dans le comportement des citadins. Ils sont plus préoccupés par le manque de carburant et de moyens pour s’offrir de nouveaux habits pour les enfants.
Le manque de moyens leur interdit également de se rendre au marché où les prix des produits de première nécessité continuent de grimper. Les commerçants se plaignent que leurs produits ne sont pas écoulés alors que jadis, c’était ma période idéale. L’on ne doit pas perdre de vue que chez un voisin, un ami, une parenté, il y a cérémonie de dot, de mariage, de levée de deuil définitive et que la présence est plus que nécessaire.
Et puis, on n’y va pas mains vides, il faut une petite enveloppe car l’année dernière, la même personne m’a soutenu quand moi aussi j’avais une cérémonie du genre. C’est ce qui fait que tout le monde se plaint qu’il y a trop de cérémonies, tout en jouant de l’acrobatie pour avoir une contribution.
C’est dans ce contexte que l’Enfant Jésus va naître. Il est né dans des conditions misérables, dans une étable et dans notre pays, il sera plus malheureux de naître dans l’un des pays les plus pauvres où il n’est même pas sûr d’avoir une étable, encore moins un sapin de Noël comme l’a dit un humoriste rencontré par la rédaction. D.N.
Burundi – Nécrologie
Départ pour l’Eternité d’un grand défenseur des droits humains
Bruxelles, le 24 décembre 2022 (Net Press) . On vient de l’apprendre à l’heure, le professeur et défenseur des droits de l’homme, Christophe Sebudandi, a trouvé la mort aujourd’hui dans l’un des hôpitaux de Bruxelles, en Belgique. L’on n’a pas encore eu des détails sur ce décès, mais l’on apprend qu’il a été brièvement malade et qu’il souffrait d’un cancer.
Professeur d’université, à la faculté des sciences, Christophe Sebudandi est surtout connu dans le monde des défenseurs des droits de l’homme. Il a été pendant très longtemps président de la ligue des droits de l’homme Iteka avant de devenir aussi président de la ligue des droits de la personne dans la région des grands lacs, Ldgl, qui comprenait le Burundi, le Rwanda et la Rdc.
Il a également dirigé l’observatoire de l’action gouvernementale, Oag avant de participer à la création de l’Ong Forsc ou forum pour le renforcement de la société civile. Il a toujours été aux côtés des faibles et était toujours prêt à s’immoler pour la défense des droits de l’homme, allusion faite à des coups reçus en 1994 par des forces de l’ordre, aux côtés d’Eugène Nindorera, président de la ligue Iteka au moment des faits.
Avec la crise politico-sécuritaire qui a frappé le Burundi en 2015 et qui n’épargnait pas les défenseurs des droits de l’homme, Christophe Sebudandi s’est réfugié au Rwanda d’abord, avant de s’installer en Belgique par la suite où il a repris les fonctions de professeur d’université jusqu’à son décès.
C’est le deuxième ancien président de la ligue Iteka qui meurt cette année, après le décès de Pie Ntakarutimana, le 26 août 2022 au Canada, après un combat courageux contre le cancer du foie. Pie Ntakarutimana a géré sa maladie avec force et grâce et voulut passer le plus de temps possible avec ses proches. J.M.
Burundi – Rwanda – Diplomatie
Le pays de Paul Kagame « fâché »…
Kigali, le 24 décembre 2022 (Net Press) . Le gouvernement du Rwanda présente sa totale déception à ses collaborateurs après avoir appris la décision de la Monusco de renouveler son contrat avec la République démocratique du Congo et son soutien à la suspension de l’embargo de la Rd Congo par l’Union européenne.
Le gouvernement de Kigali rappelle au public que les intérêts du peuple rwandais sont ses objectifs majeurs et irrévocables et que toutes ses actions au niveau national et international sont dans le but des intérêts du peuple rwandais. Pour cela, il demande à l’ambassade de la Rdc de quitter le territoire endéans 24 heures. Quant aux ambassades de France, de Belgique, de Grande Bretagne, de l’Allemagne et des Etats-Unis, elles ont 72 heures pour quitter le pays des mille collines. Ch.N.
La Direction et le personnel de l’Agence de presse en ligne Net Press souhaite à son aimable clientèle ses vœux de joyeux Noël et une meilleure année 2023. Que ces fêtes soient une occasion de pleins succès dans tout ce qu’il entend entreprendre au cours de l’année nouvelle.