Le Directeur de l’agence Net Press, Jean-Claude Kavumbagu, est à son 234ème jour d’incarcération arbitraire à Mpimba, accusé de « trahison », une infraction exclusivement possible en période de guerre, selon l’article 570 du code pénal burundais. Le Burundi est-il en guerre ?
Bujumbura, le 7 mars 2011 (Net Press). A travers une correspondance adressée au président du parti Uprona, le député Bonaventure Niyoyankana, le groupe des upronistes qui veulent redorer l’image que mérite le parti de Rwagasore, lui propose un meilleur canevas à suivre pour bien préparer la rencontre du comité central prévue le 20 mars 2011. Signalons que les porte-parole de ce groupe sont respectivement le Pr Evariste Ngayimpenda, le député Méthode Niyoyunguruza et M. Tacien Sibomana.
Selon cette correspondance, ce rendez-vous du 20 mars prochain a été convenu par les upronistes mercredi 2 mars 2011 lors d’une réunion du bureau exécutif du comité central du parti. En effet, les auteurs de cette correspondance pressentent que la rencontre du 20 mars 2011 risque de se dérouler dans de mauvaises conditions compte tenu de la manière dont s’est clôturée la réunion du bureau exécutif. Ils demandent alors qu’elle soit préparée conséquemment afin de pouvoir redorer l’image du parti Uprona qu’il avait depuis longtemps.
Le Pr Ngayimpenda et son équipe rappellent au président du parti que lors de la rencontre du 2 mars 2011, il a clôturé les activités après avoir fixé l’ordre du jour de la réunion du comité central sans le compromis de tous les participants. Par la même occasion, ils dénoncent l’attitude de certains membres du bureau exécutif qui privilégient la voie violente au détriment des mécanismes pacifiques.
Compte tenu des éléments susmentionnés, les auteurs de cette correspondance rappellent que cette réunion est extraordinaire car tant enviée par les upronistes qui veulent que deux questions importantes soient analysées. Il s’agit de revitaliser les visions ou idéaux du parti concernant la vie du pays et la manière dont les responsables du parti les poursuivent et d’analyser qu’ils ont honoré favorablement leur mission, ce qui leur permettront de gagner ou non la confiance du comité central. Ces upronistes demandent la tenue de cette rencontre en se basant sur les articles 11 et 12 régissant le comité central du parti. C’est-à-dire que cette réunion a été recommandée par plus d’1/3 des membres du bureau exécutif ainsi qu’1/3 du comité central.
Pour qu’elle se déroule en bonne et due forme, les auteurs de cette correspondance demandent qu’une commission des upronistes de toutes les deux parties soient mise en place pour la préparer ensemble avec une représentation égale. Ils condamnent aussi l’emprisonnement de certains upronistes opéré ces derniers jours par le service national des renseignements (Snr) et indiquent que lorsque les agents du Snr ne trouvent pas des éléments à charge, ils avancent que l’ordre est venu de la permanence nationale du parti Uprona. Que le cas d’Alphonse Kadege ne se reproduit plus, souhaitent-ils.
Par la même correspondance, ses auteurs contredisent les propos mensongers selon eux du député Niyoyankana avancés sur les ondes de la Rpa indiquant que les points qui seront traités au cours du congrès du comité central émanent d’un compromis de tous sauf deux ou trois personnes. Ils s’interrogent comment les deux ou trois contestataires ont été identifiés. Pour eux, lorsque les participants à une réunion du bureau exécutif ne parviennent pas à s’entendre sur un ordre du jour, l’article 8 de la loi régissant ce bureau prévoit que toutes les décisions doivent être prises ensemble et qu’au cas contraire, on organise des élections et seules les mesures soutenues à la majorité des 2/3 des membres présents sont tenues en considération, ce qui n’a pas été fait, précisent-ils. Ils signalent enfin que les upronistes du bureau exécutif qui ont participé dans la réunion du 2 mars 2011 en compagnie du président du parti sont prêts à démentir ses propos devant le comité central du parti Uprona.
Burundi-Travail.
Signature d’actes d’engagement au Meeau.
Bujumbura, le 7 mars 2011 (Net Press). C’est ce matin qu’a eu lieu la signature d’actes d’engagement des directeurs généraux et les chefs de projets du ministère de l’eau, de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme (Meeau) pour l’exécution des plans 2011.
Le ministre Jean-Marie Nibirantije a précisé que ces actes d’engagement permettront à tout le personnel de ce ministère d’exercer avec zèle ses activités et c’est même à base de cet engagement que chacun sera évalué et coté. Il faut donc innover les nouvelles méthodes de travail afin d’atteindre les objectifs fixés, a-t-il-indiqué. Ainsi, ces actes se poursuivront jusqu’aux plantons afin que le patrimoine de ce ministère soit mieux géré, a-t-il ajouté.
M. Nibirantije a profité de cette occasion pour informer lesdits directeurs que chacun doit procéder de la même façon au sein de leurs directions respectives afin que d’ici le 15 mars 2011 le rapport de cette activité de signature d’actes d’engagement soit acheminé dans son cabinet.
Burundi – Confessions religieuses.
La force de l’argument doit triompher sur l’argument de la force, estime la conférence épiscopale.
Bujumbura, le 7 mars 2011 (Net Press). C’est en quelque sorte le contenu d’un communiqué de presse issu d’une réunion de la conférence épiscopale des évêques catholiques du Burundi le vendredi 4 mars 2011. En ces temps marqués par l’insécurité et où les responsables politiques se rejettent la responsabilité de ce qui se passe, les huit évêques insistent sur le nécessaire dialogue qui doit s’instaurer vite entre les différents partenaires.
Le communiqué s’appesantit beaucoup sur le rappel du passé et de la guerre civile, qui devraient servir de leçon pour résoudre la situation actuelle. Sans le dialogue et les négociations, ont-ils rappelé, le conflit ne se serait jamais terminé et c’est donc en s’asseyant autour d’une même table de pourparlers que la paix va s’instaurer.
Signalons que le nœud du problème qui empêche le déblocage de la situation réside dans le fait que le gouvernement a l’air de minimiser ceux qui sèment l’insécurité, en les réduisant au statut de « simples bandits ». C’est cette attitude qu’a dénoncée dernièrement Léonce Ngendakumana, en rappelant lui aussi que du temps de la lutte armée lancée par les rébellions hutu, le régime de Pierre Buyoya entretenait le même langage de mépris et de dédain, jusqu’à ce qu’il se mette à l’évidence sous la contrainte de la sous-région. Les leçons du passé n’auraient-elles pas été retenues ?
Burundi – Genre.
La femme burundaise ou ce que les différents régimes en ont faite depuis 1967.
Bujumbura, le 7 mars 2011 (Net Press). A la veille de la célébration de la journée internationale de la femme, dont les cérémonies dans notre pays se dérouleront demain à Kayanza, la rédaction de Net Press a choisi de rappeler à son lectorat comment toutes les Républiques depuis celle de Micombero en 1966 se sont servis de la femme burundaise pour faire leur promotion.
C’est le 3 mars 1967 que Michel Micombero reconnut officiellement l’existence de l’Union des femmes burundaises (Ufb), une révolution dans son esprit destinée à rompre avec la société monarchique, qui ramenait la femme au rôle de cuisinière. Mais c’était pour qu’elles chantent sa gloire et celle de son régime, au même titre que la Jrr.
Lorsqu’à l’issue des élections législatives de 1982 Jean-Baptiste Bagaza appelle Euphrasie Kandeke et Caritas Mategeko au gouvernement respectivement en tant que ministre de la condition féminine et des affaires sociales, c’est une véritable révolution. Cependant, c’était moins au terme d’une lutte menée par les organisations féminines que par la seule volonté du prince qui voulait par là moderniser la IIème République.
Une autre révolution interviendra lors de l’investiture de Melchior Ndadaye le dimanche 10 juillet 1993, lorsqu’on apprit qu’une femme, Sylvie Kinigi en l’occurrence, venait d’être désignée comme premier ministre. Mais là aussi, les sceptiques et les grincheux - car il y en a toujours - y virent davantage le choix d’une femme au lieu d’un homme au sens viril du terme, qui aurait pu être un véritable chef du gouvernement capable de dire non au diktat du nouveau pouvoir hutu.
Depuis lors, ce sont les accords d’Arusha repris par la constitution de février 2005 qui ont inscrit noir sur blanc la part de 30% des femmes au sein de toutes les institutions. Mais comme l’appétit vient en mangeant, certains milieux féminins souhaitaient que l’on aille jusqu’à 50%, y compris jusqu’au sein des secteurs où les femmes sont peu représentées, à la tête des entreprises parapubliques, au sein des conseils d’administration, à la tête des partis politiques et donc un jour à la magistrature.
Burundi – Justice.
Un détenu dont l’incarcération soulève des interrogations à Cankuzo.
Cankuzo, le 7 mars 2011 (Net Press). Il s’appelle Oscar Rucumuhimba, connu par ses voisins pour être un respectable père d’une famille de sept enfants. Depuis quelques jours il est emprisonné à Cankuzo en compagnie de deux de ses enfants, deux élèves de 10ème année inscrits au collège communal de Kigusu non loin du centre provincial. Les deux jeunes élèves sont accusés d’avoir lancé une grenade contre leur établissement scolaire en raison d’un conflit les opposant à leur professeur d’éducation physique et sports.
Quant à leur papa, il lui est reproché de leur avoir apporté son soutien dans la controverse qui les oppose à leur éducateur, lorsqu’il a insinué qu’ils possédaient suffisamment de forces pour se défendre. Mais ce qui étonne beaucoup ceux qui suivent de près ce dossier, c’est que ce quinquagénaire était en même temps membre du comité des parents de ce collège communal.
Cependant, les proches d’Oscar Rucumuhimba sont persuadés que cet homme est poursuivi pour des mobiles politiques car il est soupçonné d’appartenir au parti Fnl d’Agathon Rwasa. C’est aussi ce que pensent les organisations de défense des droits de l’homme qui affirment que les armes que l’on dit avoir été découvertes à son domicile sont totalement imaginaires. Quant à son appartenance présumée au parti d’Agathon Rwasa, il répond qu’il a toujours milité au sein du parti Uprona et qu’il n’entend pas du tout retourner sa veste.
Burundi – Confessions religieuses.
Fin de la visite apostolique du cardinal Robert Sarah au Burundi.
Bujumbura, le 7 mars 2011 (Net Press). C’est hier dimanche que s’est clôturée la visite apostolique du cardinal Robert Sarah, venu au Burundi pour transmettre un message aux autorités politiques, à la conférence épiscopale des évêques catholiques ainsi qu’au peuple de Dieu.
Le samedi 5 mars 2011, il se trouvait dans le diocèse de Ruyigi où il a procédé à l’inauguration d’une école primaire construite avec des fonds offerts par le pape Benoît XVI à l’Eglise catholique burundaise. La conférence épiscopale était tombée d’accord avec la nonciature apostolique pour que cette école soit érigée à la paroisse Muyaga, pour avoir été la première mission catholique (on parle aujourd’hui de paroisse) à avoir été implantée en 1898, inaugurant ainsi l’avènement du christianisme dans notre pays à la fin du 19ème siècle.
Dans son édition du 23 novembre 2010, l’Osservatore Romano, le journal du Vatican, dressait le portrait de Mgr Robert Sarah, qui venait d’être créé cardinal en même temps que l’actuel archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo.
Arrivé à l’aéroport international de Bujumbura le lundi 28 février 2011, le cardinal aura donc passé toute une semaine, puisqu’il est parti hier dimanche. Qu’une telle haute personnalité vaticane effectue un séjour aussi prolongé pour délivrer uniquement un seul message et procéder à l’inauguration d’une école primaire sur un territoire de moins de 28.000 km2 est difficilement croyable. Et afin de paraphraser un des psaumes de la Bible, on pourrait en déduire tout simplement qu’ils sont impénétrables les secrets du Vatican.
Burundi - Côte d’Ivoire- Politique.
Ira, ira pas à Addis ?
Abidjan, le 7 mars 2011 (Net Press). Le suspense est total à Abidjan, sur la suite qu’entend réserver le président sortant et battu de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, à l’invitation lui transmise par le président de la commission de l’Union Africaine, M. Jean Ping, de se rendre à Addis-Abeba, la capitale de l’Ethiopie et de l’Ua.
En revanche, Alassane Ouattara a déjà accepté avec enthousiasme l’invitation, et sera bel et bien à Addis le jeudi 10 mars 2011. Dans l’entourage de Laurent Gbagbo, aucun signe, aucun indice ne permet de savoir quelle réponse il va donner d’ici jeudi, mais les observateurs dans la capitale économique de Côte d’Ivoire font remarquer que l’on a peur dans son entourage.
En effet, il semblerait que les 5 chefs d’Etat formant le panel désigné pour résoudre la crise politique post-électorale au pays d’Houphouët-Boigny, serait parvenu à tomber d’accord sur des propositions contraignantes. Même si l’ébauche de ces propositions n’est pas connue, M. Gbagbo craint fort qu’elles aillent dans le sens de la reconnaissance de la victoire de M. Ouattara à la présidentielle du 28 novembre 2010. C’est pourquoi son déplacement d’Addis-Abeba pourrait ne pas avoir lieu, ce qui éloignerait un plus les chances de retour de la paix dans cette ex-colonie modèle de la France.