Le Directeur de l’agence Net Press, Jean-Claude Kavumbagu, est à son 255ème jour d’incarcération arbitraire à Mpimba, accusé de « trahison », une infraction exclusivement possible en période de guerre, selon l’article 570 du code pénal burundais. Le Burundi est-il en guerre ?
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Dans des éditions antérieures, la rédaction de Net Press a fait savoir à son lectorat qu’après la réunion du parti Uprona tenue le 20 mars de l’année en cours et qui s’est « clôturée » en queue de poisson, Tatien Sibomana et ses compagnons ont signalé qu’ils ne reconnaissent plus le président du parti, l’honorable Bonaventure Niyoyankana. Mais à regarder de près la situation qui prévaut actuellement au sein du parti de Rwagasore, on remarque une certaine confusion qui justifie la question que la rédaction de Net Press se pose en titre.
Cela est d’autant vrai du fait qu’après ce « limogeage » de Niyoyankana à la tête du parti de l’indépendance par le groupe susmentionné, un autre communiqué de presse des membres du parti Uprona en mairie de Bujumbura, qui gardent toujours confiance au député élu dans la circonscription de Gitega vient d’être rendu public. Ses auteurs indiquent qu’en date du 25 mars 2011, à la permanence nationale du parti Uprona, dite Ku Mugumya, les badasigana membres des différents organes en mairie de Bujumbura (comité central, provincial, les élus locaux ainsi que les premiers secrétaires communaux), se sont réunis autour du 2ème secrétaire provincial de ce parti, M. Abel Gashatsi, pour analyser le comportement de l’honorable Poppon Mudugu, 1er secrétaire de cette formation politique en mairie de Bujumbura.
Après avoir échangé sur les écarts de comportement que celui-ci affiche ces derniers jours, poursuit le communiqué, il a été retenu contre le député Mudugu les griefs ci-après : la déstabilisation des organes du parti jusqu’à déclarer qu’il ne reconnaît plus le président légalement et démocratiquement élu par le dernier congrès de réunification du 2 août 2009, la prise de position sur des questions du parti sans se référer aux organes provinciaux qu’il est censé représenter, une fuite de responsabilité à représenter les intérêts légitimes des badasigana de la mairie qui l’ont propulsé aux fonctions de 1er secrétaire et de député de cette circonscription, et enfin, du refus de servir de pont entre le parti Uprona en mairie de Bujumbura et la direction nationale.
Eu égard à cette situation inacceptable pour les membres de ces différents organes, le communiqué indique que ces derniers ont décidé de suspendre de ses fonctions de 1er secrétaire du parti Uprona en mairie de Bujumbura, le député Mudugu, de confier l’intérim à M. Abel Gashatsi, 2ème secrétaire du parti en mairie de Bujumbura. Ils réaffirment que dans cette circonscription, tous les organes susmentionnés sont toujours fidèles à la direction nationale du parti mise en place par le dernier congrès de réunification tenue le 2 août 2009. Ils invitent enfin tous les badasigana à rester serein par rapport à cette crise orchestrée par un groupe d’ambitieux zélés, de mécontents malheureusement téléguidés par les adversaires ou ennemis politiques du parti Uprona.
Burundi – Justice.
Le comité directeur de la Faj plaide pour la remise en liberté de Jean-Claude Kavumbagu.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Réuni à Abuja depuis quelques jours, la Fédération africaine des journalistes (Faj) a abordé au niveau de son comité directeur, la situation des journalistes au Burundi et du métier d’informer. M. Alexandre Niyungeko qui en est membre en sa qualité de président de l’Union burundaise des journalistes (Ubj), est présent dans la capitale du Nigéria et a fait savoir hier le contenu des échanges qui avaient eu lieu sur le Burundi.
Le comité directeur a tout naturellement évoqué le dossier de Jean-Claude Kavumbagu, emprisonné à Mpimba depuis le 17 juillet 2010. Ses membres ont estimé qu’il s’agit d’une grave violation du droit d’opinion et du droit d’expression, et au-delà, des droits de l’homme tout court.
Ils ont également parlé du cas de Faustin Ndikumana, le chef du charroi à la Rpa lui aussi incarcéré dans la même prison. Son emprisonnement, a déclaré la Faj, est de la part du pouvoir, une manière de mettre les bâtons dans les roues de cette radio privée, dont on sait qu’elle n’est pas dans les bonnes grâces des dirigeants actuels.
Burundi – Transport.
Les effets de la récente hausse du prix du carburant à la pompe commencent à se manifester.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Désormais, le ticket de bus qui font le transport rémunéré en mairie de Bujumbura est officiellement fixé par le ministère du commerce, de l’industrie, des postes et du tourisme à 300 Fbu. Cette mesure a été décidée hier lors d’une rencontre des autorités de ce ministère avec les responsables de l’Association des transporteurs du Burundi (Atrabu).
M. Déo Ntakarutimana, président de cette association, a indiqué à la mi-journée qu’ils ont accepté cette augmentation de 10 Fbu uniquement parce que les transporteurs sont conscients que la population vit elle aussi une misère sans nom. S’entretenant avec un reporter de Net Press cet après-midi, certains habitants de la capitale ont indiqué que ce n’est que le début car, de par l’expérience du passé, l’augmentation du prix des produits pétroliers entraîne automatiquement celui des autres produits et services. Néanmoins, ils ont signalé que pour ce qui concerne le ticket du bus dans la capitale, ce n’est qu’une hausse confirmée officiellement car les convoyeurs avaient déjà fait monter officieusement le ticket à 300 Fbu puisqu’ils répondaient généralement qu’ils n’avaient pas un billet de 10 Fbu à remettre à leurs clients.
Burundi – Travail.
Pourquoi cette exclusion Mme la représentante ? S’interrogent les anciens employés de l’Onub.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Depuis 2005, un certain nombre d’employés de l’Organisation des Nations Unies au Burundi (Onub) demandent que leur dossier soit clôturé afin qu’ils soient rétablis dans leurs droits. Se référant aux déclarations de la nouvelle représentante du secrétaire général des Nations Unies au Burundi, indiquant que seuls les employés du Bureau intégré des Nations Unies (Binub) dont leurs contrats expirent ce jeudi 31 mars 2011 seront indemnisés, les anciens employés de l’Onub s’interrogent alors pourquoi ils ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires de cette indemnisation au moment où leur cas est connu depuis longtemps par les Nations Unies.
Ils estiment que cette organisation onusienne ne veut pas tout simplement régler cette affaire, car, il est incompréhensible que New York parvient à récolter les indemnités du personnel du Binub avant de régler le vieux dossier des anciens employés de l’Onub. Ils indiquent qu’ils ne croient pas à la réponse donnée par les responsables du Bureau des Nations Unies (Bnub) stipulant qu’ils attendent une lettre de New York spécifiant le sort réservé à ces plaignants. La rédaction de Net Press a tenté de joindre depuis hier M. Steven Siqueira, chef du personnel a.i au sein du Bnub, pour en savoir plus, mais sans succès.
Burundi – Politique.
« Eviter à tout prix de commettre la même erreur que les régimes du passé », écrit notre correspondant à Montréal.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). « Les tueries que l’on enregistre pratiquement chaque jour dans la province Bujumbura rural que l’on voudrait banaliser dans l’entourage du pouvoir commence à prendre des proportions inquiétantes qui devrait interpeller la conscience de tous les Burundais et celle de la nébuleuse communauté internationale. Car, à y regarder de près, vue d’ici à Montréal, l’histoire de notre pays est en train de devenir un perpétuel recommencement, une réédition de ce qui s’est passé sous les régimes de Micombero, de Bagaza et de Buyoya jusqu’en août 1988.
« Durant toute cette période, les 85% de Burundais que constituait la majorité ethnique était soumis à la volonté de moins de 15% de la population. Et lorsqu’il venait à l’esprit de quelques-uns d’exprimer des revendications allant dans le sens d’une démocratie pluraliste et majoritaire, ils avaient à choisir entre la prison, l’exil ou la mort.
« Or, qu’on le veuille ou non, ce qui se passe dans Bujumbura rural depuis les élections de l’année dernière a un lien direct avec le mécontentement de ceux qui n’ont pas voulu les reconnaître. Dans un premier temps, ils se sont murés dans un front du refus, allant jusqu’à ne pas reconnaître la légitimité des institutions issues des cinq scrutins.
« Aujourd’hui qu’ils se sont démarqués de ce qui apparaissait aux yeux de la communauté internationale comme du jusqu’auboutisme, ces contestataires regroupés au sein de l’Alliance des démocrates pour le changement, ne réclament rien d’autre que le dialogue, mais un dialogue franc et sincère, d’égal à égal, qui ne se déroulerait pas à des conditions imposées unilatéralement par le pouvoir en place.
« Plutôt que de répondre favorablement à cette offre synonyme de main tendue, on continue à qualifier leurs combattants de toutes sortes de qualificatifs teintés de mépris, exactement comme dans le passé. En effet, qui ne se souvient pas encore des noms d’oiseaux avec lesquels on traitait les hutu et leurs leaders sous la Ière, la IIème et la IIIème République jusqu’à l’avènement de la démocratie ? Ils étaient présentés comme des sous-hommes aux réactions moyenâgeuses, sans intelligence, uniquement créer pour exécuter la volonté des autres et travailler la terre.
« Il est vrai que les pouvoirs de l’époque bénéficiaient du silence de la communauté internationale, du système du parti unique et de la pensée unique. Le pouvoir actuel se prévaut lui de la démocratie pour refuser les valeurs qui la sous-tendent, à savoir le dialogue, la concertation et le respect des droits de l’homme. Faudrait-il que Museveni revienne à Bujumbura siffler la fin de la récréation sous la pression des armes pour que le pouvoir accepte enfin de s’asseoir sur la table des négociations ? »
Burundi – Environnement.
L’eau et assainissement au cœur des débats.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Le gouvernement du Burundi à travers le ministère de l’eau, de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme organise depuis ce matin un atelier de deux jours sur la revue annuelle conjointe du secteur de l’eau et de l’assainissement. Une telle revue a été recommandée par la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement pour tous les secteurs dans chaque pays en développement et se veut un instrument de standard international sur la performance au niveau de chaque secteur.
Cette revue permettra d’apprécier les résultats atteints dans ce secteur en faisant une analyse des interventions et des dépenses publiques réalisées en 2010 et en donnant un aperçu des planifications pour l’année 2011. Elle servira également de plateforme à tous les acteurs pour discuter et élaborer des recommandations dans le but de fournir des orientations pour les développements futurs dans le secteur eau et assainissement.
Le chef de cabinet à la deuxième vice-présidence qui a procédé à l’ouverture de cet atelier a indiqué que plus de 60% de la population accèdent à l’eau potable et le gouvernement travaille d’arrache-pied pour que 40% qui restent soient servies. Il a demandé que la population elle aussi contribue en donnant une petite somme pour assurer l’entretien des fontaines déjà construites.
Burundi - Culture.
Remise solennelle du prix du premier exposant africain au président de la République.
Bujumbura, le 29 mars 2011(Net Press). C’est ce matin que la ministre du commerce, de l’industrie, des postes et du tourisme a remis au président Nkurunziza le prix gagné par les Burundais qui avaient fait le déplacement à Berlin en Allemagne pour participer au salon international du tourisme tenue du 9 au 13 mars 2011. Après avoir présenté un film exhibant la beauté de notre pays et celui illustrant l’ambiance lors des cérémonies à Berlin, Mme Victoire Ndikumana a indiqué que ce prix a été mérité car la délégation burundaise s’était bien comportée dans leurs expositions. Elle a fait savoir que lors de ces festivités, ils penseraient qu’ils étaient au Burundi du fait que le décor était constitué d’objets culturels burundais, ce qui a incité le jury de délibération à placer notre pays en premier lieu.
Mme Ndikumana a rappelé que le tourisme est un des secteurs qui, une fois exploité, rapporte beaucoup économiquement et a fait savoir qu’une stratégie en matière de tourisme a été préparée et sera bientôt présentée au conseil des ministres pour être analysé. Après la remise de ce prix au président de la République, le chef de l’Etat a félicité la délégation burundaise pour avoir redoré l’image de notre pays car selon lui, il y avait 20 ans que le Burundi n’avait pas participé dans de telles cérémonies suite à la crise qui a perduré. Il a exhorté tout un chacun d’être responsable et d’exceller dans son domaine car, estime-t-il, chacun doit rendre compte pour que les choses aillent de l’avant.
Burundi – Anniversaire.
Deux ans après sa mort, Me Laurent Nzeyimana reste vivant dans le cœur de ceux qui l’ont connu.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Dans l’après-midi du 31 mars 2009, une nouvelle terrible se répandit dans la capitale burundaise comme une traînée de poudre : Me Laurent Nzeyimana, ancien ambassadeur, ancien ministre, venait de s’éteindre dans une clinique de Nairobi. Il venait de subir une opération chirurgicale que l’on présentait pourtant comme banale avant son évacuation sur la capitale kenyane. Une de ses connaissances membres de la rédaction de Net Press avait même pu lui rendre visite à la veille de son départ et l’ancien ministre l’avait rassuré sur son prochain retour « complètement rétabli ».
Deux ans après cette date tragique, sa famille, ses amis et tous ceux qui l’ont connu de près ou de loin, ne sont pas près d’oublier les qualités exceptionnelles qui ont marqué l’existence de cet homme affable et gentil.
Me Laurent Nzeyimana dirigea la diplomatie de notre pays dans des moments difficiles où la IIème République était en fâcherie avec presque tous les pays voisins et lointains, en raison en grande partie de l’anticléricalisme de Jean-Baptiste Bagaza. Celui-ci soulignera les qualités de l’illustre disparu lors de sa levée de deuil partielle, en reconnaissant la réussite d’un homme alors que, avait dit textuellement l’ancien président, « il n’était pas facile de travailler avec Bagaza ! »
Burundi – Santé.
Une mauvaise nouvelle pour les malades du Vih/Sida.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Le représentant légal de la plateforme des associations de lutte contre le Vih/Sida, Mme Jeanne Gapiya a regretté hier la cessation des aides financières de la part des bailleurs de fonds traditionnels en la matière. Elle a cité particulièrement le fonds mondial de lutte contre le Sida dont l’arrêt des approvisionnements a plongé les malades dans une profonde inquiétude.
Mais ce qui a surpris la représentante légale est moins l’arrêt des aides que l’absence d’explication de cette attitude, ce qui aurait pu donner espoir sur une possible reprise des approvisionnements, au cas où ils auraient cessé pour des raisons techniques.
Comme les hôpitaux et les centres de santé ne reçoivent plus les fournitures en médicaments, les malades n’y sont plus admis. Ces derniers temps, sur l’ensemble du territoire national, 20.000 malades se trouvaient sous-traitement, a déclaré Mme Gapiya, dont 9.000 recevaient les antirétroviraux.
Rappelons qu’il y a quelques années, une campagne sournoise menée par des personnes anonymes avait causé des difficultés aux associations de lutte contre le Vih/Sida et détérioré leur image auprès des bailleurs sur un double aspect. D’une part, cette campagne insinuait que ces associations étaient trop concentrées dans la capitale et pas suffisamment à l’intérieur du pays où vivent la majorité des malades. D’autre part, il y était fait allusion de façon incisive qu’elles étaient dominées par une seule ethnie au niveau de leur direction. Heureusement qu’on n’en a plus entendu parler, soit parce que les déséquilibres dénoncées ont été corrigés, soit parce que cette campagne s’est révélée être mensongère.
Burundi – Coopération.
Pour une meilleure efficacité des aides étrangères.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Depuis hier lundi, une réunion mixte regroupe les représentants du gouvernement et une délégation des bailleurs de fonds, pour échanger ensemble sur les voies et moyens de nature à améliorer la façon dont les aides étrangères pourraient être plus bénéfiques pour la population.
Aux yeux de nos traditionnels donateurs, le grand obstacle est le système de corruption érigé dans de nombreux pays, surtout sur le continent africain, en système de gouvernement. Mais la partie burundaise avait aussi des remarques à faire auprès de ses interlocuteurs, et il faut dire qu’elles étaient parfaitement fondées.
Ainsi, un des principaux conseillers à la 2ème vice-présidence de la République chargé de suivre le dossier des aides étrangères, a remis en cause un certain nombre de réflexes de nos bailleurs de fonds. Ils ont l’habitude d’imposer leur point de vue sur les bénéficiaires, sur les méthodes de remboursement, etc. D’autre part, ceux qui sont présentés comme des « experts » en ceci ou cela, outre qu’ils coûtent très cher, pourraient être remplacés par des nationaux qui accompliraient leur travail aussi efficacement, si pas davantage.
Il y a trois ou quatre ans, un des intellectuels burundais et ancien ministre de la défense, M. Zénon Nicayenzi démontrait que plus de 70% des aides fournies aux pays pauvres bénéficiaient souvent aux pays donateurs au titre des salaires astronomiques qui sont versés aux coopérants, de belles villas dans lesquelles ils habitent, des véhicules de luxe,…, sans oublier différentes indemnités liées à leurs fonctions ainsi que les vacances qu’ils passent chaque année dans leurs pays. Le tout devant être naturellement remboursé par les pays supposés être bénéficiaires. Quant au reste des 30%, plus de la moitié va dans les poches des dirigeants. Décidément, l’Afrique est mal partie depuis bien longtemps, comme écrivait René Dumont il y a plus de 40 ans.
Burundi – Politique.
Heureusement que le poids de l’opinion publique est quasi-inexistant.
Bujumbura, le 29 mars 2011 (Net Press). Si les sondages d’opinion existaient et étaient publiées sur base des techniques fiables comme dans les pays développés, il ne ferait guère de doute que Manassé Nzobonimpa attendrait une côte de popularité rarement égalée dans ce pays. D’autre part, si l’on devait interroger les Burundais sur ce qu’ils pensent des révélations de l’ancien secrétaire général du conseil des sages du Cndd-Fdd et sur la suite à y réserver, il serait tout aussi prévisible qu’au moins 85% de nos concitoyens affirmeraient qu’elles correspondent à la vérité et réclameraient la traduction devant les instances judiciaires des personnalités mise en cause.
Heureusement pour nos dirigeants que l’opinion de la population a peu d’impact sur leur comportement quant à la gestion de la chose publique. Ailleurs, c’est par dizaines, voire par centaines de milliers que la population serait descendue massivement dans la rue comme en Tunisie ou en Egypte, pour réclamer que des têtes tombent et que le régime s’explique, à commencer par celui qui l’incarne au premier chef, le président de la République en personne. Mais, au regard de l’état d’esprit de l’opinion face à tout cela, les autorités mises en cause dans ce scandale auquel on peut coller sans trop forcer la note, le néologisme de « Nzobonimpagate », en référence au célèbre scandale du Watergate qui coûta le pouvoir à Richard Nixon en août 1974, peuvent se dire, dans leur for intérieur en riant sous cape, que « les chiens aboient et la caravane passe ».
Burundi – Propriétés foncières.
Expropriation de la population et dédommagements : là où se trouve le hic.
Cibitoke, le 29 mars 2011 (Net Press). La controverse sur le dossier des habitants de Gasenyi contraints de quitter leurs terres et leurs maisons n’a pas encore été close que voilà l’irruption au devant de l’actualité médiatique d’un dossier presque semblable. Nous sommes en province Cibitoke au Nord-Ouest du pays, où une route macadamisée en construction doit relier la commune Rugombo au poste-frontière de Ruhwa situé sur la frontière avec le Rwanda.
Mais le tracé de la route est tel que des maisons et des terres cultivables ont dû être détruites et qu’il se pose un réel problème de dédommagement. Comme sur le dossier de Gasenyi, les propriétaires des terres et des maisons ne s’opposent pas à la construction de cette nouvelle route - ils s’en réjouissent même – mais réclament un juste dédommagement de ces biens précieux qui viennent de leur être ôtés.
Le gouverneur de province, M. Anselme Nsabimana a tenté hier de calmer l’ire des personnes expropriées qui étaient très en colère, en promettant que la direction générale des routes allait s’en charger. Cependant, force est de constater que ces deux dossiers sont entourés d’une certaine curiosité. D’un côté, aussi bien en ce qui concerne la construction du futur palais présidentiel que ce qui est de la nouvelle route reliant le Nord-Ouest de notre pays au Rwanda, il s’agit de deux projets étudiés de longue date et financés par des bailleurs qui sont loin d’être des nécessiteux. Or, il existe en principe des règles bien précises fixant les tarifs de dédommagement en cas d’expropriation pour l’intérêt public. Il suffirait donc que ces tarifs soient réajustés d’une année à une autre pour les calquer sur le coût réel de la vie, afin que les personnes déplacées puissent s’installer dans des conditions semblables à celles dans lesquelles elles vivaient antérieurement.