Bujumbura, le 6 mars 2014 (Net Press). L’Uprona piloté par Charles Nditije et Evariste Ngayimpenda s’est rendu au ministère de l’intérieur pour demander deux choses. Il s’agissait d’abord de savoir où le ministre en est avec le rapport du récent congrès de février 2014 ayant désigné les deux hommes comme président et vice-président de cette formation politique. Ledit rapport avait été déposé au cabinet du ministre il y a exactement 10 jours. D’autre part, le tandem de l’Uprona voulait demander encore une fois à Edouard Nduwimana de rouvrir la permanence de ce parti toujours sous occupation policière. Pour eux, la permanence de l’Uprona est leur maison, il n’y a donc aucune raison qui puisse les empêcher, députés et Upronistes confondus, d’entrer chez eux.
Mais ceux qui se sont rendus au ministère de l’intérieur n’y ont pas trouvé le patron. En effet, selon des informations recueillies sur place, les Upronistes avaient garé leurs voitures hors de vue du ministre de l’intérieur afin de le surprendre. De son côté, le ministre de l’intérieur avait ordonné à ses services de l’avertir dès que les Upronistes arrivent, ce qui fut fait. Il a aussitôt quitté le bureau et est monté à bord de son véhicule vers une destination inconnue.
Burundi – Politique
Quand il s’improvise « médiateur » sympathisant !
Bujumbura, le 6 mars 2014 (Net Press). Décidément, tout est désormais possible au sein de l’Uprona, des congrès sérieux aux mises en scène qui font rire. Ce matin, le deuxième vice-président du sénat, Pontien Niyongabo, ancien maire de la ville de Bujumbura, a animé un point de presse pour annoncer qu’il se propose d’être médiateur dans le conflit inter Uprona. Il se propose de rapprocher les deux tendances pour que la réconciliation soit enfin une réalité.
Mais là où il a jeté le pavé dans la marre, c’est qu’il a déclaré qu’il n’a pas été mandaté par la tendance concilienne pour accorder les violons au sein de ce parti de Rwagasore, aujourd’hui divisé en trois catégories à savoir l’Uprona gouvernemental de Concilie Nibigira, l’Uprona de l’opposition parlementaire sous la houlette de Charles Nditije et l’Uprona de l’opposition extra-parlementaire de Charles Mukasi. A contrario, il a affirmé et même assumé qu’il reconnaît l’Uprona dirigé par Concilie Nibigira, ce qui lui fait perdre automatiquement la qualité de médiateur.
Selon des informations dignes de foi, Concilie Nibigira serait en train de préparer un congrès pour reconstituer une autre équipe qui pourrait siéger au comité central, au comité de direction, que sais-je encore, au sein de ce parti. Mme Concilie Nibigira avait contacté une personne pour lui proposer d’occuper un poste à la 1ère vice-présidence de la République dirigée par M Prosper Bazombaza, mais celle-ci a poliment décliné l’offre, ne voulant pas décevoir Pontien Niyongabo qui est son mentor de toujours. En effet, Pontien Niyongabo s’était toujours montré proche de Charles Nditije toute la période du tsunami politique que lui a imposé le Cndd-Fdd. Mais quand Concilie Nibigira a approché le deuxième vice-président du sénat pour lui proposer le poste de vice-président de l’Uprona, il a automatiquement accepté, raison pour laquelle il veut être à la fois neutre et penché. Cela ressemble à du caméléonisme politique.
Burundi - Politique
Il faut prendre au sérieux même une rumeur.
Bujumbura, le 6 mars 2014(Net Press). C’est ce qu’a indiqué M. Déo Hakizimana, président fondateur du centre indépendant de recherche et d’initiative pour le dialogue (Cirid) quant à savoir sa position par rapport à la question d’un éventuel génocide comme l’a souligné l’envoyé spécial du président américain dans la région des Grands Lacs. Pour lui, en géopolitique, même une rumeur n’est pas à prendre avec des pincettes et il faut directement diligenter des enquêtes pour avoir une idée concise sur cette information. Il soutient alors l’établissement d’une commission indépendante qui devrait se pencher sans délais sur cette alerte.
Par rapport à la crise qui secoue le parti Uprona, le conférencier de ce matin précise que de tels cas arrivent au sein des partis politiques quand des membres au sein dudit parti se sentent lésés. Dans ces conditions, le parti devient fragile et comme il n’y a pas de cadeaux en politique, des rivaux tentent de l’affaiblir davantage. Il a par conséquent conseillé les partis politiques de résoudre eux-mêmes leurs problèmes afin d’éviter une éventuelle ouverture aux adversaires.
Déo Hakizimana reste confiant que les Burundais s’habituent petit à petit à des dialogues de par l’expérience du passé et qu’ils pourront tout résoudre par cette pratique avant d’indiquer qu’il y a d’autres pays, sans les citer nommément, qui n’ont pas cette culture de dialogue.
En matière économique, il a indiqué que le Burundi se trouve être un pays qui est géographiquement riche mais que la gestion en est une entrave au développement. Pour s’en tirer alors, il propose que d’abord, chacun se mette en tête qu’il peut faire quelque chose de positif en matière économique. Selon lui, le sol burundais est riche et peut produire diverses sortes de nourriture seulement, il suffit de savoir bien exploiter le sol qu’on a.
Il donne l’exemple des étrangers qui viennent au Burundi, provenant surtout des pays désertiques, qui s’étonnent comment les Burundais restent pauvres alors que chez eux, malgré la désertification, ils vivent mieux.
En matière économique également, il a insisté sur l’assainissement de l’environnement politique car c’est lui qui dicte l’économique pour que des investisseurs viennent implanter leurs activités. Ici, il apprécie comment dans le secteur hôtellerie, les investisseurs sont nombreux mais à cause de l’environnement politique, on trouve par exemple 2 clients dans un appartement de 6 étages. Il appelle alors tous les acteurs concernés, chacun dans son domaine, à changer la situation.
Burundi - Economie
Quand le gouverneur de la Brb ne rassure pas Parcem
Bujumbura, le 6 mars 2014 (Net Press). Ce matin, le représentant légal de l’Ong locale « parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités » (Parcem), M. Faustin Ndikumana, a animé un point de presse suite à une déclaration de politique monétaire du 1er trimestre 2014 par la banque de la République du Burundi (Brb).
En effet, la banque de la République du Burundi vient de sortir une déclaration de politique monétaire du 1er trimestre. Face à cette déclaration, Parcem juge que cet espoir se fonde sur les éléments qui ne tiennent pas vu le comportement actuel de l’autorité politique.
Pour ce, Parcem tient à faire parvenir à l’opinion qu’en lisant le continu de la note de déclaration de politique monétaire, un certain optimisme se dégage alors qu’il est fondé sur des éléments incertains. Selon une déclaration de la Parcem, une bonne politique monétaire doit aussi influer sur l’économie réelle en agissant sur les leviers de la croissance. Or, jusqu’actuellement, le Burundi garde un taux de croissance faible autour de 4%.
Pour M. Ndikumana, il est difficile de prévoir une croissance forte alors que l’investissement n’est pas financé dans ce pays. Les banques commerciales qui dominent le système bancaire et financier ne financent que des activités spéculatives de court terme et les taux d’intérêts sont élevés et malheureusement, la déclaration ne montre pas des mesures innovantes de financement de l’économie pour fonder l’espoir de cette croissance. L’Etat assèche les capitaux destinés au secteur privé et s’endette pour le fonctionnement, ajoute-t-il.
Selon toujours la même déclaration, le manque de capacité ou d’énergie de s’impliquer dans la lutte contre certaines pratiques de thésaurisation de l’argent sale (en divise et en monnaie locale) mal acquis de détournement et de corruption renforcent cette difficulté de prévoir une croissance forte. La banque centrale fait partie de la cellule nationale des renseignements financiers qui était sensée lutter contre le blanchiment et autres revenus illicitement acquis mais elle est non encore opérationnelle.
Face à tout cela, Parcem recommande à l’autorité politique de donner une indépendance nécessaire à la Brb pour orienter la politique monétaire selon les réalités de l’économie et non pas selon les caprices politiciennes, et s’investir dans la lutte contre la thésaurisation de l’argent sale provenant de la corruption, de travailler avec les banques commerciales dans la lutte contre le blanchiment comme le prévoit la loi bancaire. Il recommande en outre de faire une traçabilité des devises provenant de l’exportation de métaux précieux pour évaluer la contribution du secteur dans la sauvegarde de la valeur de la monnaie burundaise surtout que ce secteur est actuellement caractérisé par une corruption légendaire. Il recommande enfin de proposer des mesures innovantes permettant le financement de l’investissement productif comme la création du marché financier.
Burundi – Confessions religieuses
Le début du carême à la paroisse Esprits de Sagesse de Mutanga Sud.
Bujumbura, le 6 mars 2014(Net Press). C’est dans une église pleine à craquer que le curé de la paroisse Esprits de Sagesse de Mutanga Sud, l’abbé Adrien Ntabona, a célébré hier la messe du mercredi des cendres, ouvrant chaque année la marche vers la grande fête de Pâques. Contrairement à ce que pensent beaucoup de catholiques, cette attente de la Résurrection du Christ ne dure pas 40 jours, mais bien 46 car l’Eglise ne comptabilise pas les 6 dimanches étant donné qu’ils sont considérés comme des jours de fête qui ne sont pas concernés par la privation volontaire de toute nourriture.
Aux trois recommandations classiques à un bon chrétien durant le carême : l’aumône, la prière et le jeûne, le curé de la paroisse y a ajouté la lutte contre le vol et le mensonge. Il a expliqué que ce combat ne doit pas être circonscrit à la seule période de la préparation à la solennité de la Résurrection du christ, mais bien à l’ensemble de l’année liturgique.
L’abbé Ntabona a demandé à chacun des fidèles présents à s’engager en son âme et conscience, à prendre une résolution personnelle qu’il respectera scrupuleusement jusqu’au 20 avril 2014, la date fixée cette année pour célébrer Pâques.
Ainsi, il a suggéré à tous ceux qui étaient habitués à prendre 3 bières d’Amstel ou de Primus de ne prendre qu’une et de verser le reste en espèces aux plus déshérités. De même, il a recommandé aux jeunes gens et jeunes filles habitués à fréquenter les boîtes de nuit de rentrer plus tôt que d’habitude. Bref, a conclu le Mushingantahe – Abbé Ntabona, quelque chose doit changer dans notre vie de tous les jours, allant dans le sens d’une plus grande modification.
Burundi – Burkina Faso - Exhumation
Pression sur le pouvoir d’Ouagadougou pour que le corps de Thomas Sankara soit exhumé.
Ouagadougou, le 6 mars 2014 (Net Press). S’il est un boulet qui continue à empoisonner la vie de Blaise Compaoré, c’est bien les circonstances dans lesquelles son prédécesseur Thomas Sankara fut assassiné en octobre 1987 et qui permirent au président actuel de s’emparer du pouvoir jusqu’à ce jour. Tous les Burkinabé savent parfaitement que les éléments du Commando qui exécutèrent la sale besogne faisaient partie de la garde rapprochée du capitaine Blaise Compaoré et que par conséquent, sa responsabilité directe dans ce meurtre ne peut guère être mise en doute.
Depuis l’année dernière, la famille de l’ancien président, appuyée par une partie des organisations de la société civile du Burkina Faso, a introduit une demande auprès de la justice de ce pays pour que le corps de Sankara soit exhumé afin que l’on procède par test Adn pour savoir quelle est la nature des balles qui l’on atteint mortellement et illico d’où elles sont provenues, ce qui pourrait conduire à l’identification du (ou des) commanditaire de l’assassinat.
Le tribunal d’Ouagadougou qui a été saisi a fait savoir ce mercredi qu’il fera connaître sa réponse définitive en date du 2 avril 2014. Il est à signaler que, nous professionnels des médias sur le continent africain, ne sommes pas près d’oublier un autre dossier sanglant que M Compaoré traîne derrière lui, celui de l’assassinat de notre confrère Norbert Zongo, tué le 13 décembre 1998 parce qu’il était en train d’enquêter sur un autre meurtre à charge d’un des frères du président.
Burundi – Guinée Equatoriale – France - Détournement
Où l’on reparle du bien mal acquis par la famille du président équato-guinéen.
Paris, le 6 mars 2014 (Net Press). Un dossier judiciaire vieux de plus de cinq ans refait surface devant la cour de cassation de la capitale française, celui des biens mal acquis par la famille du chef de l’Etat de Guinée – Equatoriale, Théodoro Obiang Nguéma. Sa famille et ses avocats ont, depuis lors, déployé tout un trésor d’imagination et d’arguments pour faire cesser la procédure de mise en examen (égal néologisme juridique français signifiant : inculpation) mais visiblement, ils viennent d’être déboutés de leurs prétentions.
La cour de cassation de Paris, la plus haute juridiction française, vient en effet de valider la plainte déposées par les partis d’opposition de ce pays ainsi que « Transparency International », ce qui ouvre la perspective d’un procès où devra comparaître le fils aîné du président, ce qui a mis en colère les membres de sa famille dès hier.
Parallèlement à ce dossier équato-guinéen, un autre presque similaire vise les héritiers de feu Omar Bongo Ondimba, l’ancien président du Gabon. Bien qu’il ne soit plus de ce monde après son décès survenu à Barcelone à la fin du mois de juin 2009, sa famille directe est concernée, car des villas situées sur l’avenue Foch, elle-même située dans le quartier le plus cher et le plus luxueux de la capitale française appartiennent à ses enfants, dont très probablement Ali Bongo, le fiston successeur de son père.