Bujumbura, le 13 mars 2014 (Net Press) . Ils se disent indignés des récentes barbaries qui ont caractérisé certains éléments de la police le samedi 8 mars 2014 à la permanence du parti Msd. A travers leur déclaration, ils exigent que les partis politiques qui ont été fragmentés soient rétablis dans leurs droits et recouvrent leurs leaders. Ils citent entre autres les partis Upd-Zigamibanga, le Fnl et l’Uprona.
Par la même occasion, ces jeunes demandent au ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana, de ne plus s’immiscer dans le fonctionnement interne des partis politiques comme le prévoit l’article 80 de la constitution burundaise. Ces jeunes veulent être traités au même pied d’égalité que tous les Burundais en ce concerne les droits fondamentaux et même le sport en particulier.
Ils exigent aussi la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques qui remplissent les conditions notamment Hussein Radjabu et Frédéric Bamvuginyumvira. Ils demandent également que les permanences des partis politiques qui sont séquestrées par les éléments de la police soient libérées pour ne pas être des casernes policières.
Malgré cette situation, ces jeunes s’engagent à poursuivre la lutte politique pacifique jusqu’à ce que leurs droits soient garantis. Aux ministres ayant la défense et la sécurité dans leurs attributions, il est recommandé de faire preuve de retenue afin d’assurer la sécurité de tous les citoyens, y compris les manifestants.
Burundi – Justice
La justice burundaise revient enfin à la raison
Bujumbura, le 13 mars 2014 (Net Press) . Mieux vaut tard que jamais, dit-on dans la langue de Molière. Dans la matinée du 9 mars 2014, Christian Matuturu, voisin de la permanence du Msd, a été arrêté et conduit manu militari dans la prison centrale de Mpimba. Tout le monde avait crié au scandale car il avait été emprisonné sur base d’une accusation soupçonnée par la police, à savoir qu’il aurait facilité la fuite d’Alexis Sinduhije.
Pourtant, même au cas où le président du Msd serait passé dans sa parcelle pour s’enfuir, il faut reconnaître que ce n’est pas le seul endroit où les fugitifs sont passés vu l’ampleur des attaques des policiers. Qu’il soit le seul ciblé par la police, voilà ce qui est difficile à expliquer.
Nous apprenons que le parquet général a pris la décision hier de le libérer et il a passé sa première nuit d’homme libre ce mercredi 12 mars 2014.
Burundi – Enseignement Supérieur
Imbonerakure ou pas, tous les étudiants de l’université et de l’Ens sont fâchés contre le pouvoir
Bujumbura, le 13 mars 2014 (Net Press) . S’il est un dossier sur lequel tous les étudiants de l’université financée par l’Etat, de l’Ecole normale supérieure et de l’Institut national de la santé publique sont unanimes pour dire non, c’est celui de la suppression de la bourse envisagée par le gouvernement.
Ce jeudi matin, un membre de la rédaction de Net Press est parvenu à entrer en contact avec deux jeunes Imbonerakure qui lui ont raconté comment certains cadres du Cndd-Fdd ont tenté de diviser les étudiants, entre ceux qui soutiennent le pouvoir actuel et ceux qui lui sont hostiles et comment ils ont subi un échec cuisant.
Les représentants des Imbonerakure ont démontré par A+B que l’argent est bel et bien disponible en leur précisant même où ils pouvaient en trouver. Ils ont expliqué à ces délégués du parti présidentiel que la faim et la misère dont souffrent leurs camarades est sans frontière ethnique ou politique, contrairement à ce que voulaient leur faire croire ces « messieurs-là » aux poches garnies par l’argent du contribuable.
Certains milieux proches commencent à susurrer que le pouvoir du Cndd-Fdd pourrait faire un repli tactique et dire que la suppression de la bourse n’entrera « jamais » en vigueur. Mais ce « jamais » ne serait que provisoire, en attendant les élections de 2015, au terme desquelles la bourse serait supprimée une fois pour toute.
Burundi - Société
Les Burundais plus optimistes quant à leur économie que les autres pays de l’Eac, un paradoxe.
Bujumbura, le 13 mars 2014(Net Press) . A travers une série d’enquêtes d’Afrobaromètre qui effectue des enquêtes sur les attitudes des populations couvrant 35 pays d’Afrique, le Groupe de recherche et d’appui au développement des initiatives démocratiques (Gradis) a trouvé cette situation. Le Dr Christophe Sebudandi, qui représente Gradis au Burundi, a indiqué ce matin que les pays qui font objet de la 4ème enquête sont le Burundi, le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. Et en matière économique, les Burundais alors pauvres, sont les premiers à affirmer que leur économie va très bien alors que par exemple les Kenyans disent que leur économie ne va pas très bien, a fait savoir Dr Sebudandi. Il explique que la raison qui fait que cette situation se présente comme tel est que les Burundais sont moins instruits par rapport aux Kenyans, qui eux veulent se comparer à d’autres nations plus développées.
En ce qui est de la liberté des médias, l’enquête révèle que tous les citoyens des quatre pays sont pour cet aspect. Pourtant, la question n’est pas assez facile pour les populations restées longtemps sous le régime du parti unique où la propagande des anciens partis uniques et des partis au pouvoir a diabolisé les médias, a fait savoir l’orateur. Quant au mode de choix des dirigeants, un peu plus de 85% de l’opinion publique précisent qu’il faut des élections régulières, libres et honnêtes. L’Ouganda qui connaît un seul parti au pouvoir représente plus de 89% des gens qui veulent de telles élections.
Quant à la limitation des mandats, les Burundais se singularisent alors que dans les autres pays, ce n’est pas la même chose puisque même maintenant, cette question reste à la une alors que les élections approchent. Signalons que le 5ème round des enquêtes de ce genre est prévu au cours de cette année 2014.
Burundi - Agriculture
Promouvoir la sécurité alimentaire par une agriculture intelligente et des politiques cohérentes
Bujumbura, le 13 mars 2014 (Net Press) .Tel est le thème de la cinquième réunion du groupe national de référence qui a été organisé hier par l’Action développement et intégration régionale (Adir). M. Godefroid Manirankunda, représentant de l’Adir, a indiqué que l’objectif de cette réunion est de développer la conscience de toutes les parties prenantes afin qu’ils comprennent que la politique de sécurité alimentaire tient compte de l’adaptation aux changements climatiques et de nouvelles règles commerciales, afin qu’elles soient interpelées et impliquées dans la « remodélisation » des politiques existantes afin qu’elles puissent être adaptées aux circonstances actuelles.
Selon lui, l’agriculture est délaissée, il est laissé au nom des paysans non instruits de l’intérieur du pays alors que l’agriculture est une science complète, une science qui évolue et une science multiforme. A ses yeux, c’est une politique qu’il faut revoir et qu’il faut orienter. Comme l’a souligné le président de l’Adir, il y a aussi la façon de cultiver, le Burundi n’a pas de périmètre agricole qui puisse garantir une production substantielle, ce sont ce qu’on appelle les lopins de terre de l’agriculture familiale qui est finalement une agriculture de subsistance. Et de renchérir que ce n’est plus une agriculture qui puisse être commercialisée. On n’a même pas ce qu’il faut pour le ménage, ce qui est un problème réel.
A entendre M. Manirankunda, il y a aussi la fertilité des terres burundaises qui diminue progressivement alors que le coût des intrants augmente, particulièrement les fertilisants. Il y a aussi une très faible technologie dans l’agriculture, il n’y a pas de périmètre assez vaste d’irrigation et de culture semi-industriel d’agriculture, aussi il n’y a pas de bloc industriel d’agriculture. Selon lui, tous cela ce sont des problèmes qui font qu’il y a un décalage entre la production qui diminue et les bouches à nourrir.
A la question de connaître les mesures à adopter pour réduire l’insécurité alimentaire, il a répondu que d’une façon brève, c’est que leur plaidoyer puisse arriver à destination, c’est-à-dire voir comment analyser ensemble la question de la sécurité alimentaire par le ministère de l’agriculture, celui du commerce et celui ayant l’environnement dans ces attributions afin qu’on puisse prévenir et s’adapter mais aussi qu’on puisse prendre des mesures à temps avant qu’il n’y ait des catastrophes.
Il a fait savoir qu’il y a la politique qui est en cours de négociation au niveau de l’Oms, qui consiste à ce que chaque pays puisse constituer un stock de sécurité alimentaire. Ainsi, souligne-t-il, quand on a un stock de sécurité, il y a la technologie. Il souhaite que le stock de sécurité alimentaire soit une urgence dans notre pays vu le rythme des catastrophes dû à la pauvreté et à l’accroissement rapide de la population.
Burundi – Médias – Nécrologie
Le ministère de l’intérieur adresse ses condoléances suite au décès de notre confrère
Bujumbura, le 13 mars 2014 (Net Press) . Le ministère en charge de l’information dit avoir appris avec consternation le décès du journaliste professionnel Niyondiko survenu le 11 mars 2014 à Bujumbura. Il présente ses condoléances à la famille éprouvée, aux professionnels des médias tant du pays que du monde entier.
Ceci est une nouvelle donne dans les relations entre le ministère de la communication et les médias surtout privés. Faut-il espérer que les relations entre les deux partenaires vont être améliorées, ce qui n’est pas un combat gagné d’avance. L’on se souvient que même le chef de l’Etat, lors de son investiture le 26 août 2005, avait tenu à remercier et à féliciter les journalistes pour le travail accompli. C’était du jamais vu dans le discours officiel de ce pays. Mais les professionnels des médias déchanteront quelques temps après car emprisonnements et comparutions intempestives furent le mot d’ordre du pouvoir à l’endroit de la justice, spécialement pour les journalistes.
L’initiative « tharcissienne » est à féliciter mais l’inquiétude est qu’elle ne pourrait pas durer au regard des conditions dans lesquelles il a été placé à ma tête de ce ministère.
Burundi – Rwanda – France - Justice
La réclusion à perpétuité requise contre Pascal Simbikangwa
Paris, le 13 mars 2014 (Net Press) . Six semaines après le début du procès de l’ex-capitaine Pascal Simbikangwa, ancien garde de corps de Juvénal Habyalimana accusé de complicité dans le génocide de 1994, l’avocat général de la cour d’assises de Paris, - l’équivalent du procureur dans notre pays – a requis la peine d’emprisonnement à perpétuité contre lui.
Et pour montrer que les charges retenues à son encontre sont d’une gravité extrême, il a réclamé que lors du verdict final, le président de la cour le fasse passer du statut de complice à celui d’auteur du génocide. C’est bien lui-même qui donnait les ordres de tuer à des subalternes qui ne pouvaient pas lui désobéir, c’est bien lui qui distribuait les armes de la mort et c’est bien lui enfin qui supervisait les escadrons de la mort en train d’égorger les Tutsi.
Un homme qui avancait masqué, un hypocrite, un menteur, un individu qui a poussé le cynisme jusqu’à se présenter devant les juges français comme « un juste » qui a sauvé la vie à des familles tutsi, a déclaré, abasourdi, l’avocat général.
Au moment où il prononçait le réquisitoire, les journalistes qui suivaient des yeux l’accusé ont été surpris qu’il restait impassible, se contentant de prendre des notes, comme si c’était pour lui un non-événement qui ne le concernait pas.
Burundi – Ouganda - Société
Le pouvoir de Museveni toujours sous pression sur le dossier des homosexuels
Kampala, le 13 mars 2014 (Net Press) . Dans l’après-midi d’hier mercredi, pas moins de 50 organisations internationales de défense des droits de l’homme en général et de défense des droits des homosexuels en particulier, ont défilé dans les rues de Kampala en direction du siège de la cour constitutionnelle. Arrivés devant les bureaux, leurs représentants ont distribué des motions de soutien et de sympathie à l’égard des couples gays et de toutes les personnes de même sexe déjà mariées, ou en voie de l’être, ou tout simplement célibataires, que ce soient des hommes ou des jeunes garçons entre eux ou des femmes ou des jeunes filles entre elles.
Ils ont expliqué que la constitution et les lois ougandaises stipulent clairement le libre choix de la personne qu’on aime, et donc le libre choix de son conjoint, dès lors que la personne aimée, homme, femme, garçon ou fille a déjà atteint la majorité requise.
Mais ces organisations sont bien conscientes que leur combat sera difficile, car l’opinion publique ougandaise est largement hostile à ce qu’elle considère comme « de la perversion » importée des pays occidentaux.
Burundi – Côte d’Ivoire - Administration
Reprise des activités normales par Alassane Ouattara
Abidjan, le 13 mars 2014 (Net Press) . C’est hier que le président ivoirien encore convalescent, a réuni comme les mercredis de chaque semaine tous les ministres de son gouvernement afin d’aborder les grandes questions de l’heure. Les ministres se sont dit très heureux de le voir totalement remis de son opération en lui remettant une corbeille de fleurs.
Leur soulagement a été d’autant plus manifeste que le successeur de Laurent Gbagbo ne s’appuyait plus sur sa canne avec laquelle il a été montré pour la première fois et la deuxième fois. La première fois, c’était au sortir de l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris où il avait subi une intervention chirurgicale sur son nerf sciatique. Il s’est rendu directement à l’ambassade de Côte d’Ivoire dans la capitale française pour se faire filmer par la télévision de son pays à l’intention de ses compatriotes, consécutivement à des rumeurs qui annonçaient sa mort.
La deuxième fois, c’est lorsque son avion a atterri à l’aéroport international d’Abidjan et là aussi on l’a vu agitant sa canne en l’air, mais dont il avait encore besoin pour ses déplacements. En ouvrant le conseil des ministres hier, il a déclaré que malgré sa longue absence, il traitait tous les dossiers, du plus important au plus petit, y compris lorsqu’il se trouvait encore allongé sur son lit d’hôpital.
Burundi – Centrafrique – Enseignement supérieur
Colère des étudiants à Bangui pour non-paiement de la bourse.
Bangui, le 13 mars 2014 (Net Press) . Il n’y a pas qu’à Bujumbura que les étudiants d’université sont mécontents à propos de la bourse en voie d’être supprimée, mais aussi dans la capitale centrafricaine, où le non-versement accuse déjà un retard de 8 mois. Cependant, la solution provisoire choisie par le ministère de l’enseignement supérieur risque de faire monter la colère, parce que le montant qu’ils ont perçu hier ne correspond qu’à un mois, alors qu’ils s’attendaient tous que le déblocage équivaut à la totalité des arriérés.
Ce mécontentement intervient alors que le gouvernement est entièrement préoccupé par la grande crise politico-militaire du moment, une guerre civile en somme, consécutive aux luttes sanglantes que se livrent les branches armées.
C’est pourquoi, côté étudiants, le représentant légal de l’association qui les regroupent, qu’ils soient ceux de l’université dépendant du trésor public ou ceux des universités et instituts supérieurs privés, a demandé que tous restent unis dans le calme et la sérénité, à commencer par « nos frères musulmans », en faisant allusion, bien entendu, aux réalités parfois sanglantes entre les chrétiens et les musulmans.