Bujumbura, le 14 mars 2014 (Net Press) . Le mandat supplémentaire du président Nkurunziza devient de plus en plus un objectif ultime qu’il n’entend lâcher quelques soient les conditions exigées par les partenaires politiques tout comme la communauté internationale.
Déjà, au moment où tout le monde condamne les attaques meurtrières des policiers à l’endroit des civils sans défense le 8 mars dernier, le conseil des ministres, tenu sous la houlette de Pierre Nkurunziza ce 13 mars 2014, a plutôt félicité l’action menée par ses hommes, un point de vue qu’il ne partage qu’avec le Cndd-Fdd au pouvoir et les partis satellites représentés par Jacques Bigirimana et Concilie Nibigira. Ces derniers prennent une telle position car ils ont encore en mémoire la façon dont ils ont été installés par le parti présidentiel là où ils sont, en dehors de toutes légitimité et légalité.
Cependant, le combat pour Pierre Nkurunziza n’est pas gagné d’avance car, s’il parvient à diviser les partis politiques sur base de quelques cadeaux, soient-ils empoisonnés qu’il distribue, il n’est pas sûr de diviser les étudiants sur base de la faim car ventre creux n’a point de parti politique d’appartenance. Or, à l’allure où se trouve les choses, il deviendra difficile pour le chef de l’Etat de redresser tous les chambardements opérés par son ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, M. Joseph Butore.
En effet, il vient de chasser un groupe de cinq étudiants pour deux années académiques, tout en suspendant les services des homes universitaires pour une durée de 10 jours. Les étudiants non frappés par la mesure ministérielle devront se faire inscrire de nouveau, moyennant quelques conditions posées par le ministère. Les étudiants vont-ils se soumettre quand ils estiment que derrière ces conditions il y a suppression progressive de la bourse ?
La question de la grève des étudiants comme la question de la répression de l’opposition n’est plus l’affaire des victimes, mais une question de tout le pays. Ceux qui ne sont pas de l’opposition se retrouvent au moins victimes au côté des étudiants car là au moins, tous les Burundais sont concernés pat l’enseignement public supérieur. Celui qui n’a pas d’enfant à l’université aujourd’hui a ou aura un rejeton qui prétend un jour à l’enseignement supérieur. Mêmes les thuriféraires actuels du Cndd-Fdd supportent, la mort dans l’âme, la suppression progressive de la bourse. Et si le vote en faveur du Cndd-Fdd en 2015 en dépendait ! Ce n’est pas Dr Nkurunziza qui l’ignore, lui qui a tout investi en ces élections au point de faire de tous les Burundais des victimes collatérales de la guerre de ces élections de 2015, pourvu qu’il devienne candidat (par la manipulation de la constitution) et les gagne.
Une des voies pour sortir du bourbier qu’il a créé dans l’enseignement supérieur et de surprendre tout le monde, un bon matin, en proclamant qu’il annule le décret qu’il a signé lui-même afin que tout le monde dise « sebarundi yarivumereye ». Il ne restera que la question de l’argent pour couvrir les charges de la mesure. Mais là, tout le monde me répondra en chœur, que quelques lingots d’or de Butihinda et la retenue de certains esprits gloutons suffiront pour couvrir le coût de la mesure, pourvu qu’on passe le cap électoral. Wait and see !
Burundi - Sécurité
Les actes de la police condamnables, dixit Me Bigirimana
Bujumbura, le 14 mars 2014 (Net Press) . Dans le cadre de son partenariat avec le Fonds canadien d’initiatives locales dans un projet intitulé « Analyse d’enjeux par rapport aux élections de 2015 au Burundi », le Forum pour la conscience et le développement (Focode) a organisé au cours du mois de février 2014 trois cadres d’échanges à l’intention des acteurs politiques et de la société civile autour des thématiques suivantes, « Analyse de l’évolution du contexte politique burundais », « Evaluation de l’état des lieux de la mise en application de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi » et « Réflexion sur le positionnement de la société civile par rapport au processus électoral de 2015 au Burundi ».
Ce matin, Me Janvier Bigirimana, secrétaire général du Focode, a animé une conférence de presse pour informer la communauté nationale et internationale les recommandations qui ont été formulées par les participants dans ces ateliers.
Au cours de cette conférence de presse, Me Bigirimana a réagi sur les affrontements qui ont eu lieu samedi dernier entre les militants du parti Msd d’Alexis Sinduhije et la police nationale autour de la permanence nationale du parti Msd sise au quartier Kinanira II de la commune urbaine de Kinindo. Selon lui, les corps de police ont manqué à la neutralité, ce qui est une condition très essentielle au fonctionnement de la police face aux citoyens quelque soit la nature de leurs revendications formulées.
Il a souligné qu’avant d’être les militants du parti Msd qui est un parti de l’opposition politique, ce sont des citoyens burundais qui sont protégés par les différentes garanties constitutionnelles en la matière. Ils avaient le droit de manifester mais en l’occurrence la police n’avait aucun droit de tirer à bar réel sur les militants du Msd. A ses yeux, ce qu’a fait la police sont des actes condamnables. Il pense que l’Etat du Burundi, tout au moins le responsable de la police nationale devrait répondre de ces abus commis ce jour-là. Toutefois, il a indiqué que le Focode condamne également l’attitude des militants du parti Msd qui ont pris en otage des policiers.
Selon lui, les conséquences de ce genre de comportement sont graves car les Burundais, tous les partis politiques en compétition électorale aimeraient que ce soit la police qui sécurise ce processus. Pour ce, le Focode recommande directement au chef de l’Etat qui est le premier responsable, de sortir de son silence pour faire cesser tous ces abus commis par les agents de l’ordre et de la sécurité parce que si les choses demeurent en l’état, il y a risque de dérapage et d’échec de tout le processus électoral et un retour en arrière est inacceptable, a conclu Me Bigirimana.
Signalons qu’en tout état de chose concernant ce mauvais événement de samedi dernier, 6 avocats qui plaident pour 5 victimes des blessés et le parti Msd ont opté pour déposer plainte contre 6 officiers qui avaient la mission de coordonner cette opération de ce jour. Ils ont préféré la déposer au sein du parquet général de la République car ce sont des personnalités qui possèdent un pouvoir de juridiction et cela doit commencer par là. Me Lambert Nsabimana qui a parlé au nom des victimes a précisé qu’une fois ils n’obtiennent pas gain de cause, ils vont saisir directement la Cpi. Mais il n’a pas voulu dénoncer les noms du fait qu’à ce stade, la loi ne l’autorise pas.
Burundi - Economie
La communauté est-africaine profite déjà du territoire douanier unique
Bujumbura, le 14 mars 2014 (Net Press) . L’Office burundais des recettes (Obr) a organisé ce matin une réunion avec les parties prenantes impliquées dans l’opérationnalisation du territoire douanier unique de la communauté est-africaine pour échanger sur ce sujet. Etaient présents à cette réunion des opérateurs économiques burundais du secteur privé et les commissaires des organes ayant la même mission que l’Obr dans les autres pays de la communauté.
Pour montrer la performance de ce territoire douanier unique, le représentant de l’Ouganda a indiqué par exemple que depuis son opérationnalisation, la durée de transit des containers de Mombassa à Kampala a été réduite de 18 jours à 4. Le circuit Kisumu-Busia/Malaba a passé de 3 jours à 8 heures. Cela permet aux opérateurs d’accroître leurs importations comme en témoigne notamment la comparaison du volume du pétrole importé au mois de février 2013 et février 2014. Pour le mois de février 2013, le nombre de litres de pétrole importés étaient de 39.086.569 et pour février 2014, ils étaient 59.299.510 litres. Le nombre de litres de diesel ont passé de plus de 59.000.000 à plus de 75.000.000 au cours de la même période.
Cependant, les opérateurs burundais se sont plaints que leurs camions sont plus imposés que ceux du Rwanda sur le sol tanzanien alors que nos deux pays se trouvent tous dans ledit territoire douanier unique. A cette préoccupation, le commissaire qui a représenté la Tanzanie a indiqué qu’il n’était pas au courant de cette anomalie et a promis de s’informer rapidement de cette situation afin de connaître l’origine de cette politique de deux poids deux mesures.
Il a été aussi constaté que le corridor sud (Dar-Es-Salaam – Kigoma – Bujumbura) n’est pas du tout apprécié par les opérateurs économiques burundais. M. Léonce Niyonzima, directeur des programmes et suivi au commissariat des douanes et accises de l’Obr a donné quelques raisons qui justifieraient pourquoi les marchandises ne transitent pas souvent par le corridor sud. Il semblerait que la voie ferrée (Dar-Es-Salaam – Kigoma) n’est pas en bon état. En plus, les wagons transportent plus de marchandises au point que celles destinées au Burundi et à la République démocratique du Congo ne peuvent pas toujours suffire pour imposer l’emprunt de cette voie. L’autre argument avancé par M. Niyonzima est qu’au Burundi, il y a très peu de bateaux et même ceux qui sont disponibles sont de faible capacité pour assurer convenablement le transport par voie maritime. Malheureusement, ce sont les consommateurs burundais qui subissent le coût élevé des marchandises qui empruntent la voie routière des corridors centre et Nord.
Burundi – Russie – Sécurité
L’Union européenne va-t-il laisser la Russie pour son intervention en Crimée.
Kiev, le 14 mars 2014 (Net Press) . Selon le site Atlantico.fr, la Russie est probablement en train d’envahir l’Ukraine. La Crimée a déjà été envahie et les troupes russes sont actuellement massées à la frontière Est de l’Ukraine, peut-être prêtes à envahir l’Est russophone du pays (ou tout le pays ?). Est-ce que 2014 sera un nouveau 1914 ? Nous sommes encore bien loin de cela - mais, cela dit, personne en 1914 ne pensait que nous étions à la veille de la pire guerre jamais connue, se demande-t-il.
Un des événements qui va déterminer la suite de cette histoire est la réaction de l’Europe - pas de l’Union européenne, qui n’a ni voix ni politique, mais des principales nations européennes, notamment la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, fait remarquer le site. Vont-ils punir la Russie pour son intervention en Crimée ou la laisser faire et ainsi encourager Poutine à continuer dans ses agressions, s’interroge la source. Il précise que personne ne songe à attaquer la Russie militairement, mais l’étendue des sanctions économiques potentielles pourrait bien déterminer l’avenir de la politique russe.
Or, comme chacun sait, selon le site, pour que des sanctions économiques soient efficaces, il faut un relatif accord international pour les mettre en place. Si, par exemple, les banques russes sont bloquées dans un pays mais peuvent continuer à y investir par des partenariats avec le pays voisin, la punition ne sera sentie par personne, renchérit Atlantico.fr.
Il indique en outre que les Etats-Unis semblent déterminés à sanctionner la Russie et les nations européennes ont condamné l’incursion criméenne dans les termes les plus forts. Mais, très vite, elles ont fait savoir que cette condamnation ne serait pas assortie d’actions concrètes. On voit bien là l’audace et le courage politiques du leadership européen. Quelle raison ? Ces raisons sont purement économiques, mais d’une mauvaise manière économique.