Bujumbura, le 20 mars 2014 (Net Press). L’Olucome a appris avec surprise aujourd’hui qu’il est programmé, demain 21 mars 2014 à la cour suprême, le dossier RPC 2918 Ndayizamba et consorts. L’Olucome ne comprend pas pourquoi il n’est pas avisé quand il y a séance de cette affaire alors qu’il est à l’origine du pourvoi en cassation. Le président de l’Olucome, Gabriel Rufyiri ne voit pas non plus pourquoi le ministère public ne signale pas ce rendez-vous judiciaire. Même aujourd’hui, ce n’est que par hasard que l’Olucome l’a su et cela fait la deuxième fois car à une autre période, l’un des avocats de l’Olucome qui était de passage à la cour suprême l’a constaté et averti son association. Signalons que ce dossier est fixé à la cour suprême, toutes chambres réunies et que de neufs procès prévus, seul ce dossier sera entendu dans la chambre criminelle de la cour suprême.
Burundi - Justice
Frédéric Bamvuginyumvira retrouvera-t-il sa famille cette fois-ci ?
Bujumbura, le 20 mars 2014 (Net Press). La mesure est déjà tombée, la cour anti-corruption vient de prononcer la libération provisoire du vice-président du parti Sahwanya-Frodebu sous caution d’1.000.000 de nos francs. Son avocat, Me Fabien Segatwa, nous a indiqué qu’il ne reste que les formalités administratives. Rappelons que l’affaire avait été mise en délibéré avant-hier après les plaidoiries des avocats de cet ancien vice-président de la République.
Signalons néanmoins qu’il y a quelques mois, la justice avait prononcé sa libération provisoire sous la même caution d’un million, mais le ministère public a vite interjeté appel dans des conditions obscures qui ont dû prolonger la détention préventive de M. Frédéric Bamvuginyumvira. D’où, le titre de l’article sous-entend que le ministère public pourrait obtenir la même faveur qui n’arrangerait pas du tout l’homme propre comme on l’appelle affectueusement dans la capitale burundaise.
Burundi – Angleterre – Politique
Après l’annonce de la marche de Washington D.C, c’est le tour de Londres
Bujumbura, le 20 mars 2014 (Net Press). Les Burundais et amis du Burundi vivant à l’étranger comptent organiser en date du 5 avril 2014 à Londres en Angleterre, une marche pacifique. Son but est de s’insurger contre les violences politiques, les assassinats, les emprisonnements et les violations des droits de l’homme qui s’observent dans notre pays. Cette marche s’organise après celle du 29 mars 2014 prévue à Washington D.C par des Burundais vivant aux Etats-Unis d’Amérique et au Canada.
Cependant, au moment où les Burundais de la diaspora organisent à tour de rôle des marche-manifestations, à Bujumbura, les autorités burundaises restreignent de plus en plus les libertés individuelles. Le maire de la ville, Saïdi Juma, vient d’interdire formellement le sport de samedi pendant les heures des travaux de développement communautaire. Sa décision frappe aussi le sport de masse sur la voie publique. Il devrait être organisé dans des places autorisées pour le rassemblement.
Les raisons avancées est que certaines organisations politiques se cachent derrière le sport de masse pour organiser des manifestations ou autres activités incitant au soulèvement et à la dépravation des bonnes mœurs sur la voie publique en violation de la loi.
Par cette mesure, le maire de la ville de Bujumbura vient de placer la capitale dont il est le premier lieutenant en état d’exception. En effet, suite à ce couvre-feu de fait imposé par le maire de la ville, toute la capitale sera obligée de garder le lit de 6 heures à 11 heures, le temps que les travaux de développement communautaire prennent fin. Mais alors, qui va participer aux travaux ? Comment Saidi Juma va-t-il deviner que cette catégorie de politiciens ne vont pas manifester ? Autant de questions que l’on pourrait poser au maire de la ville sans réponses d’autant plus que lui tout comme les autres, il a mis en exécution une décision venue d’en haut.
Cependant, le sport était l’une des formules privilégiées par les pouvoirs publics pour le rapprochement des populations jadis méfiantes les unes envers les autres. Aujourd’hui, pour des intérêts purement du Cndd-Fdd, le maire de la ville vient de supprimer cette pratique qui avait pourtant produit des effets positifs pendant les moments de crise. L’on est tenté de croire que l’interdiction de ce sport serait dictée par une volonté de tout chambarder pour que Pierre Nkurunziza bénéficie d’un 3ème mandat. Cela est son désir le plus ardent au regard de ce qu’il a déclaré sur la chaîne de télévision arabe Al Jazzera
Mais en suivant moutonnement les ordres reçus, il devrait tout au moins calculer l’impact négatif de l’arrêt de toutes les activités économiques dans la capitale chaque semaine pendant 5 heures de temps.
Burundi – Education
Jusqu’où ira le bras de fer entre le gouvernement et les étudiants d’université ?
Bujumbura, le 20 mars 2014 (Net Press). Jusqu’à présent, bien malin qui pourrait prévoir l’issue du bras de fer entre le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique d’une part et les étudiants de l’université du Burundi sur le dossier sulfureux de la bourse d’autre part. Le gouvernement a commencé par recourir à la manière forte en chassant tous les étudiants internes des hommes universitaires croyant que, acculés par la faim et la pauvreté, ils allaient vite s’agenouiller devant l’autorité rectorale et se faire réinscrire sans les conditions de la haute hiérarchie.
Apparemment le scenario ne sera pas celui-là, car les étudiants de leur côté sont en train de durcir le ton, en posant comme condition de la cessation de leur grève, l’octroi de la bourse – la même – à tous les finalistes des humanités ayant réussi l’examen d’Etat.
Les choses en sont là et les représentants des étudiants sont actuellement en train de solliciter l’intervention des parents pour qu’ils ramènent le gouvernement à plus de sagesse pour résoudre la crise.
Mais il semble que le gouvernement serait en train d’utiliser les Imbonerakure et aussi beaucoup d’argent pour diviser les étudiants et inciter une partie de « bons patriotes cnddfddisants » à aller se faire réinscrire afin de casser le mouvement de grève. Que va faire alors le pouvoir si ce scenario échoue, comme l’indiquent les premières informations en provenance des milieux estudiantins de l’université ? Wait and see.
Burundi – Culture
L’avenir de la langue française au Burundi sérieusement compromis
Bujumbura, le 20 mars 2014 (Net Press). Ce cri d’alarme fut lancé il y a une quinzaine d’années par celui qui était directeur du Centre culturel français à Bujumbura (aujourd’hui Institut français du Burundi), après avoir observé avec beaucoup de déception le peu d’engouement que les étudiants de la 2ème licence de la faculté des lettres et littérature française de l’université du Burundi manifestaient pour la lecture.
A l’occasion de la journée internationale de la francophonie commémorée aujourd’hui à travers le monde, cette inquiétude est toujours d’actualité, vu la baisse continuelle du niveau de la langue française dans les écoles secondaires. Aujourd’hui, certains des élèves finalistes des humanités, à commencer par ceux qui suivent les sections littéraires – ceux des sections scientifiques s’en tirent plutôt mieux – ne savent plus construire une simple phrase en français qui a un sens, même approximatif.
Le plus grave et le plus inquiétant est que ce phénomène a déjà contaminé les universités d’où sortiront demain les professeurs de français. « Un aveugle qui conduit un aveugle » c’est comme un ignorant qui enseignerait un ignorant.
Pour terminer sur une note humoristique, il y a un peu plus de 25 ans en France, à l’occasion de la journée internationale de la francophonie, Jacques Toubon, alors ministre de la francophonie sous le gouvernement de la cohabitation dirigé par le premier ministre Jacques Chirac de 1986 à 1988, avait recommandé de « purifier » la langue française en lui extirpant des anglicismes tant honnis en provenance de l’autre côté de La Manche (= de Grande Bretagne). Il avait souhaité que l’on inaugure par le vocabulaire footballistique, en commençant par supprimer le terme « football » lui-même, accompagné de « penalty », de « corner », etc. et de les remplacer par des néologismes typiquement français.
Dès le lendemain, la proposition du ministre franchement surprenante, avait été accueillie par les journaux français avec ironie, sarcasme et raillerie et l’auteur de la proposition, Jacques Toubon, faisait la « Une » de toute la presse, non pas sous son vrai nom mais sous celui de Mr James Allgood !
Burundi - Politique.
Que les acquis de l’accord d’Arusha soient sauvegardés, dixit les deux groupes parlementaires Frodebu Nyakuri et Uprona .
Bujumbura, le 20 mars 2014 (Net Press). A travers une déclaration rendue publique hier, les deux groupes parlementaires Frodebu Nyakuri et Uprona, en association avec la communauté Batwa, indiquent que le projet de loi doit être retiré de l’assemblée nationale afin qu’il soit débattu pour aboutir à un consensus nécessaire afin de restaurer un climat politique et social apaisé en vue de permettre aux acteurs politiques de se préparer dans la sérénité aux élections de 2015, et surtout de sauvegarder l’esprit et la lettre de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi.
Les deux groupes parlementaires précisent que les assises de l’atelier des 19 et 20 décembre 2013 regroupant les acteurs politiques et les représentants de la société civile ont été controversées par les déclarations de certains hommes politiques du Cndd-Fdd remettant en cause les points de convergences issues de l’atelier de Kigobe en affirmant que les parlementaires pouvaient se donner la latitude de réviser la constitution à leur guise sans tenir compte du consensus obtenu par les acteurs politiques.
Ainsi, souligne cette déclaration, se basant sur le contenu du rapport final de l’atelier de Kigobe, le bureau de l’assemblée nationale a engagé des consultations avec les partis politiques présents à l’assemblée nationale, pendant près de trois semaines, pour tenter le rapprochement des positions des uns et des autres.
Toutefois, par la même déclaration, les deux groupes parlementaires signataires voudraient porter à la connaissance du public que le dialogue vient de buter sur un manque de consensus sur deux points essentiels. Il s’agit du visa relatif à l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et de l’article 302 de la constitution. Car, indique cette déclaration, le Cndd-Fdd soutient mordicus que le visa relatif à l’accord d’Arusha ainsi que l’Article 302 de la constitution soient supprimés dans la nouvelle constitution.
Ces deux groupes parlementaires font savoir que la constitution burundaise est une émanation de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation d’où il ne peut donc ne pas figurer en-tête des visas de la nouvelle constitution du Burundi. Pour eux, il faut en effet préserver les acquis d’Arusha en ce qui concerne le pouvoir au sein des institutions, le maintien des différents équilibres ethniques et de genre, les majorités requises pour le vote des lois. Bref, l’accord d’Arusha reste une référence incontournable, ont-ils précisé.
Par la même déclaration, ces deux groupes parlementaires précisent que l’article 302 de la constitution de 2005 constitue un pont entre la période de transition et la période post transition, ce qui veut dire que supprimer cet article dans la nouvelle constitution reviendrait à renier le 1er mandat du président de la République actuel et lui octroyer de fait, un 3ème mandat, ce qui est contraire à l’accord d’Arusha qui précise que le président de la République « est élu pour un mandat de cinq renouvelable une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels ».
Cette déclaration souligne également que l’une des grandes conclusions de l’atelier de Kigobe était qu’il ne faut pas intégrer dans le projet de la constitution les dispositions qui font encore objet de divergences, d’où ces deux groupes parlementaires demandent à l’Assemblée nationale de respecter cette conclusion de l’atelier de Kigobe et de garder dans la constitution de la République du Burundi le visa de l’accord d’Arusha et l’article 302 tel qu’ils sont formulés dans la constitution burundaise promulguée le 18 mars 2005.
Si tel n’était pas le cas, les trois groupes parlementaires signataires ne voteront pas ledit projet d’amendement de la constitution qui alors n’engagera que le seul parti au pouvoir qui aura décidé de faire cavalier seul, conclut la même déclaration.
Burundi – Droits de l’homme
L’Etat burundais invité à ratifier le deuxième protocole visant à abolir la peine de mort.
Bujumbura, le 20 mars 2014 (Net Press). A travers sa correspondance au président de la République, la fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Fiacat), organisation non gouvernementale dotée du statut consultatif auprès des Nations-Unies, du statut d’observateur auprès de la commission africaine des droits de l’homme et des peuples le demande. Cette fédération qui est aussi membre du comité de pilotage de la coalition mondiale contre la peine de mort et son association membre du Burundi, souhaitent encourager l’Etat burundais à ratifier ce protocole. En effet, elle souligne que le Burundi est abolitionniste pour tous les crimes depuis la révision de son code pénal en Avril 2009 et un moratoire existait depuis 2001 et en décembre 2006, une grâce présidentielle avait commué toutes les peines de mort prononcées.
Le Burundi a exprimé son engagement contre la peine de mort en votant en faveur des autres résolutions de l’assemblée générale des Nations Unies visant un moratoire sur l’application de la peine de mort en 2007, 2008, 2010 et 2012, poursuit Fiacat. Elle souligne qu’elle et l’Acat félicitent le Burundi pour avoir de nouveau voté en faveur de la Résolution de l’assemblée générale des Nations-Unies pour un moratoire sur l’application de la peine de mort en décembre 2012. Il reste alors que le Burundi ratifie le deuxième protocole facultatif et selon l’article 73 du protocole, il est prévu que celui-ci est ouvert à l’adhésion de tout Etat qui a ratifié le pacte ou qui a adhéré au pacte international relatif aux droits civils et politiques en 1990 et peut donc adhérer au protocole.
Cette correspondance indique que parmi les obligations mises à la charge du Burundi suite à l’adhésion au protocole se trouvent principalement l’interdiction de procéder à des exécutions et le retrait de la peine de mort du droit pénal. Or ces deux obligations sont déjà remplies par le Burundi et peut donc dès à présent adhérer au protocole sans réserve. Me Sylvie Bukhari-de Pontual présidente de la Fiacat et Me Armel Niyongere de l’Acat-Burundi demandent alors au président de la République que ce deuxième protocole soit ratifié.
Burundi – Rwanda – Afrique du Sud - Coopération
Crise diplomatique entre Pretoria et Kigali : le Rwanda tente de calmer le jeu
Kigali, le 20 mars 2014 (Net Press). L’ambassadeur du Rwanda en Afrique du Sud, M. Vincent Karega est intervenu hier devant les journalistes pour essayer d’éteindre le feu dans les relations entre les deux pays après l’attaque de la résidence de Faustin Kayumba, un des opposants tutsi au pouvoir de Paul Kagame, qui a trouvé refuge au pays de Nelson Mandela.
Son intervention a eu lieu après que le gouvernement sud-africain eût affirmé détenir des preuves que l’attaque a été perpétrée par des agents des services secrets rwandais déguisés en diplomates. Ces accusations avaient été rejetées par la partie rwandaise comme basées « sur aucun fondement » mais depuis hier, l’heure semble être à l’accalmie.
Le diplomate rwandais en poste à Pretoria a déclaré qu’ « on va trouver une solution, et que nous ne réglons pas les affaires entre nous par médias interposés ».
Burundi – Ouganda - Société
Les homosexuels sont les bienvenus en Ouganda, à condition qu’ils règlent « leurs histoires » à l’hôtel
Kampala, le 20 mars 2014 (Net Press). Un pas en arrière vient d’être effectué par Yoweri Museveni, le chef de l’Etat ougandais dans sa politique d’intolérance envers les homosexuels de son pays. C’est dans ce sens que l’on peut interpréter les propos tenus hier par le secrétaire d’état ougandais aux affaires étrangères qui a dit que les experts américains peuvent venir dans son pays comme ils veulent pour vérifier si les exactions supposées être commises contre les homosexuels sont fondées ou pas.
Le gouvernement de Kampala se trouve sous une pression internationale croissante depuis que le parlement a durci les lois anti-homosexuelles, allant jusqu’à condamner toute personne qui ne dénoncerait pas les pratiques homosexuelles (et leurs auteurs) au cas où il en serait témoin. De même, deux hommes ou deux femmes qui se seraient adonnés à un acte homosexuel en terre étrangère, s’ils sont démasqués à leur retour, seraient directement conduits en prison.
Pour revenir sur la reculade du gouvernement ougandais, le secrétaire d’Etat susmentionné a déclaré que la seule chose interdite aux homosexuels en visite dans ce pays, c’est d’agir en public, mais s’ils vont régler « leurs histoires » à l’hôtel ou dans des maisons privées, cela n’a aucune importance.