Bujumbura, le 2 avril 2014 (Net Press). Dans notre édition d’hier, nous avons mentionné que le chef de l’Etat en visite officielle en Hollande, s’était confié à la reine de ce pays pour lui annoncer sa décision de ne pas briguer le troisième mandat à la tête du Burundi. Non seulement il ne l’a pas fait, mais surtout, il ne pouvait pas se confier à la reine car les Pays-Bas ont aujourd’hui le roi, Willem-Alexander. Nous tenons donc à préciser que l’information livrée hier n’était autre qu’un poisson d’avril.
Burundi - Société
Quelle est l’origine du « poisson d’avril » ?
Bujumbura, le 2 avril 2014 (Net Press). Le poisson d’avril, défini comme « une plaisanterie et une mystification traditionnelle » permises et acceptées de tous au 1er jour du 4ème mois de chaque année, trouve ses origines au Moyen-Age. A cette époque, certaines régions organisaient en France des cérémonies religieuses qui, à un moment donné, étaient interrompues par des épisodes « farcis » (du vieux français qui donnera naissance plus tard au terme très connu aujourd’hui « farce ») destinés à faire rire le public.
Comme cela se passait la plupart du temps le 1er avril, juste au début du printemps, le langage populaire a fini par assimiler cette date à celle où l’on peut jouer un tour plaisant à quelqu’un pour rigoler de lui.
Dans notre pays, un des hommes célèbres qui fut un homme d’Eglise fort respecté et respectable qui a marqué l’histoire de l’Eglise catholique de notre pays, Mgr Antoine Hébert Grauls, ancien Archevêque de Gitega, deux ou trois années avant l’indépendance, il fut informé qu’un de ses prêtres, missionnaire de la congrégation des Pères Blancs, venait d’être victime d’un accident de circulation routière particulièrement grave, alors qu’il roulait à moto tout près de la paroisse Makebuko, et qu’il avait besoin d’être évacué d’urgence à l’hôpital de Gitega.
Le prélat n’hésita pas un seul instant, prit sa voiture, roula à toute allure et couvrit en quelques minutes les 25 kilomètres de la route non encore asphaltée à l’époque qui séparait l’ancienne capitale du Burundi monarchique de la paroisse Makebuko. Arrivé sur place, il fut accueilli par des prêtres tout souriants mais fort surpris de l’émotion qui se lisait sur son visage devenu tout rouge. Et comme c’était le 1er avril, tout le monde se souvint que c’était un jour de mensonge « autorisé », et Mgr Grauls entra dans une sainte colère, fit un signe de croix et retourna à l’archevêché.
Burundi – Droits de l’homme
5 ans d’impunité, c’est trop !
Bujumbura, le 2 avril 2014 (Net Press). Tel est le titre actuel des organisations de la société civile dans la campagne pour la justice pour Ernest Manirumva. Pacifique Nininahazwe du Focode indique que durant les cinq ans écoulés après l’assassinat de ce défenseur des droits de l’homme, la justice n’a rien fait sauf de trouver des boucs émissaires encore emprisonnés. Et pourtant, les activistes des droits de l’homme ont toujours réclamé que justice soit faite sur ce dossier. Il indique que les jugements qui ont été rendus ont toujours été décevants.
M. Nininahazwe a précisé ce matin qu’il est clair que la justice a obstinément ignoré les appels l’exhortant à enquêter sur de hauts responsables des services de sécurité et de la police nationale susceptibles d’avoir été impliqués dans l’assassinat de Manirumva. Alors que la Fbi commanditée par l’Etat du Burundi a mené des investigations suffisantes et avait demandé que des tests Adn soient prélevés sur des personnes citées, la justice burundaise semble ne pas être préoccupée par l’issue favorable de ce dossier, déplore l’orateur. Il a également précisé que les recommandations de la Fbi étaient semblables à celles de la 3ème commission et rien n’a été sciemment fait.
Toutefois, Pierre-Claver Mbonimpa de l’Aprodh qui fait partie de cette campagne, a bel et bien signalé qu’ils ne se lasseront pas à chercher cette vérité même si ceux qui devaient être auditionnés sont des personnalités haut placées de ce régime. Il a fait savoir que d’expérience, une autorité ne peut pas passer plus de 10 ans dans les hautes sphères, ce qui veut dire qu’un jour, ils vont être poursuivis et répondre aux actes criminels qu’ils auraient commis.
Ces organisations demandent avec insistance que la cour suprême siégeant en cassation invalide la procédure suivie dans ce procès dans le sens de redresser les irrégularités contenues dans cette affaire et permettre à la justice de fleurer le bon bout du chemin. La protection des témoins qui s’impliquent dans le dossier est aussi demandée avec insistance à l’Etat burundais. Enfin, elles rappellent que l’assassinat d’Ernest Manirumva a été suivi par d’autres meurtres et dans tout cela, ces organisations demandent que la lumière soit faite car il y a là des zones d’ombre.
Confessions Religieuses
Radio Maria Burundi décidée à émettre à partir de ses propres locaux
Bujumbura, le 2 avril 2014 (Net Press). « Mariathon » fut une campagne de publicité réalisée l’année dernière par Radio Maria mondiale dont le siège se trouve à Rome, en direction des chrétiens du continent africain, afin qu’ils apportent une contribution financière dans le but que cette radio mariale soit installée dans les pays où elle n’existe pas encore, dont le Nigeria et aussi la République populaire de Chine en dehors du continent noir.
La réussite fut parfaite en ce qui concerne la contribution en provenance du Burundi, puisqu’au bout du compte, notre pays se classa en tête sur tout le continent africain, ce dont ne cessent de se réjouir les responsables de Rmb, à commencer par l’aumônier, l’abbé Désiré Bireha.
C’était en mai 2013 et un an après, la même campagne est en cours actuellement avec la même intensité et avec l’espoir d’une plus grande réussite afin que les fonds récoltés permettent à la radio d’acquérir ses propres locaux et d’installer des antennes de relais dans les coins du pays où elle n’est pas audible.
Les informations crédibles indiquent que Rmb est pratiquement la radio la plus écoutée du pays car elle touche au cœur des malades, surtout ceux qui sont hospitalisés, des pauvres et des déshérités mais aussi des agriculteurs que l’on voit dans les champs, un poste-émetteur à leurs côtés etc., bref une radio que suit l’écrasante majorité de la population, y compris les non-chrétiens.
Nul doute que l’abbé Bireha répétera le même message dans 4 jours, soit le dimanche 6 avril 2014, lorsqu’il sera en train de concélébrer la messe dominicale à la paroisse Saint Joseph de l’Ocaf (Office des cités africaines qui est l’ancienne appellation de la commune urbaine de Ngagara), en compagnie de M. le Curé, l’abbé Gilbert Ndayishimiye.
Burundi – Rwanda – France - Coopération
Il y a 40 ans, le rendez-vous manqué de Juvénal Habyalimana à l’Elysée
Paris, le 2 avril 2014 (Net Press). Dans la nuit du 2 avril 1974, à 21 heures passées de 40 minutes précises dans la capitale francaise (22 heures et 40 minutes à Bujumbura), les Français apprirent la mort de Georges Pomidou, successeur du général De Gaulle depuis le mois de juin 1969. La triste nouvelle issue d’un communiqué signé de la main de son médecin personnel, le Pr. Jean Vignaloune ne causa guère de surprise, étant donné que la maladie du père spirituel de Jacques Chirac était connue de tous, car les images de télévision le montraient depuis une année avec un visage surgonflé de façon démesurée.
Le lendemain matin, le protocole de l’Elysée avait organisé un rendez-vous avec un visiteur africain venu de la région des Grands Lacs, un certain ……. Juvénal Habyalimana qui avait destitué par un coup d’état, Grégoire Kayibanda le 5 juillet 1973.
Il ne verra donc jamais Georges Pompidon, mais se liera d’une profonde amitié avec la France et tous les présidents qui se succéderont, à tel point que le successeur de M. Pompidon, Valery Giscard d’Estaing acceptera que se tienne à Kigali le sommet franco-africain de mai 1979 que quittera brusquement Bagaza avant son ouverture, en raison des tracts d’une extrême virulence contre la IIème République et contre les Tutsi, distribuées aux invités par les Palipehutu avec l’appui des services de renseignements de Habyalimana.
Très profonde amitié également avec le successeur de Giscard, François Mitterrand qui, peu avant le génocide de 1994, ajoutera de sa propre main en marge d’une lettre officielle dactylographiée envoyée à Kigali, « en raison de notre amitié habituelle et très sincère » (sic !!!).
Burundi – Côte d’Ivoire - Justice
Témoignages accablants contre Charles Blégoudé
Abidjan, le 2 avril 2014 (Net Press). Alors que les dirigeants du Fpi (Front populaire ivoirien) le parti de l’ancien parti de Laurent Gbagbo, alors président de Côte d’Ivoire, tentent de démontrer à la Cpi que l’ancien leader des « jeunes patriotes, livré lui aussi aux juges de La Haye la semaine dernière, est un parfait innocent incapable même de faire du mal à une mouche, des témoignages très accablants médiatisés hier ont confirmé les accusations qui pèsent sur sa personne.
Des témoins directs se déplaçant péniblement sur des béquilles ont raconté avec de détails concordants comment l’ancien « ministre de la rue » (sobriquet qu’on lui colle depuis cette période), en raison de sa capacité extraordinaire à faire déferler dans les rues d’Abidjan des millions de ces jeunes et leur donnait des ordres pour tabasser les partisans d’Alassane Drahmane Ouattara. Ces handicapés sont des rescapés des exactions qu’il ordonnait, car nombreux de leurs amis et proches n’ont pas eu la chance de survivre.
D’autres témoignages sont venus des femmes et des jeunes filles violées sans pitié, toujours par les « jeunes patriotes », toujours sous les ordres de M. Blégoudé, et voilà qu’il y a des gens qui ont l’audace de présenter un tel bourreau comme une personne innocente, s’est écriée une des femmes parmi les victimes.