Bujumbura, le 11 avril 2014 (Net Press) . En demandant aux diplomates étrangers en poste à Bujumbura d’observer à la loupe l’évolution du dossier de la distribution des armes aux miliciens du parti au pouvoir auxquels on a trouvé un néologisme ironique d’ « Imbonerakure » en raison de la proximité idéologique entre les « Imbonerakure » burundais et les « Interahamwe » rwandais, notre pays vient en fait d’être placé sous surveillance de la communauté internationale.
Certains milieux de la capitale burundaise commencent même à se demander s’il ne faudrait pas, si non retirer, du moins dénoncer les récompenses internationales que Pierre Nkurunziza ne cesse d’amasser ici et là à travers le monde.
En effet, elles lui sont attribuées sous le prétexte fallacieux que la politique qu’il mène serait « le modèle » (sic !) de ce que les autres pays devraient faire, alors que ce sont les hommes sous ses ordres qui sont en train de distribuer les armes de la mort.
Burundi – Politique - Sécurité
Le rapport du Bnub sur la probable distribution des armes suscite des débats
Bujumbura, le 11 avril 2014 (Net Press) . Selon M. Charles Nditije, président du parti Uprona non reconnu par le ministre de l’intérieur, des informations à leur disposition indiquent que la distribution de ces armes ne se fait pas uniquement dans la région Sud du pays mais à travers tout le pays. Pour lui, même si le Cndd-Fdd ne veut pas le reconnaître, le constat est que les jeunes Imbonerakure du parti présidentiel se comportent en véritable milice.
Considérant qu’il s’agit d’une situation très délicate, le parti Uprona invite le parti Cndd-Fdd à renoncer à cet acte ignoble dénoncé par le Bnub pour œuvrer en faveur de la paix et de la stabilité du pays. L’Uprona demande à la population burundaise de se désolidariser de cette entreprise macabre et dénoncer les acteurs. Il invite la communauté internationale à redoubler d’efforts et à diligenter immédiatement une enquête internationale pour démanteler la milice Imbonerakure et traduire devant la justice internationale les concepteurs de ce projet de distribution d’armes.
Pour le parti Uprona, le constat est que le Cndd-Fdd veut aller aux élections sans opposition solide. Il procède au démantèlement des partis de l’opposition par emprisonnement notamment pour y arriver. Cette position de l’Uprona est partagée par l’Adc-Ikibiri ainsi que la société civile qui avaient toujours évoqué la question des fameux Imboerakure, le pouvoir se contentant de répliquer que même le président de la République en est un. Pour une partie de l’opinion, c’est ce code secret qui vient d’être découvert par la communauté internationale qui gêne tant le pouvoir et ses thuriféraires. En témoigne la sortie médiatique du président du Cndd-Fdd au pouvoir qui, sans toutefois convaincre, a tenté de démentir l’information onusienne.
Même son de cloche du côté du gouvernement du Burundi qui rejette en bloc le rapport du Bureau des Nations Unies au Burundi. Au cours d’une conférence de presse animée conjointement avec le ministère de la défense et celui de la justice, le ministre de la sécurité publique qualifie ces informations de rumeurs. Il déplore que certaines organisations internationales opérant dans notre pays font leurs programmes sur base des informations recueillies ici et là mais sans consulter les autorités burundaises pour qu’elles mènent des enquêtes ensemble.
Qu’il le veuille ou non, le Cndd-Fdd et son régime sont aux pieds du mur car il est obligé de jouer sur la défensive, à commencer par la présidence de la République, pour tenter d’expliquer l’inexplicable. Cela est d’autant plus gênant pour le pouvoir que depuis quelque temps, il avait tout fait pour réduire au silence toute voix discordante, mais se trouve piégé par la communauté internationale qui, après enquête certainement, s’est rendu compte que l’opposition et la société civile avaient raison sur toute la ligne. Il faudrait dire également que cela est d’autant plus gênant encore une fois pour le gouvernement Nkurunziza que depuis quelque temps, un journal anglais s’intéresse aux biens et aux occupations quotidiennes du chef de l’Etat. Va-t-on dire encore une fois que toutes ces révélations sont de l’Adc-Ikibiri ? Wait and see !
Burundi - Economie
La province de Bururi, l’enfant mal aimé des partenaires financiers
Bururi, le 11 avril 2014 (Net Press) . C’est le constat d’hier à Bururi des participants à une réunion d’analyse des résultats d’évaluation des performances des communes de la province de Bururi. Selon des informations du correspondant de la radio Bonesha Fm au Sud du pays, les responsables des communes de cette province considèrent que cette entité territoriale est victime d’une répartition inéquitable des partenaires financiers au niveau national. Mme Gloriose Nimenya, gouverneure de cette province, a indiqué qu’elle ne cesse de plaider pour que ce déséquilibre soit corrigé.
De son côté, Mgr Bernard Ntahoturi, archevêque de l’église anglicane du Burundi ne désespère pas. Il estime que la province de Bururi dispose des ressources humaines plus nombreuses et plus formées capables d’approcher les partenaires financiers pour appuyer les projets de développement local. C’est pourquoi il recommande de mobiliser les natifs et les partenaires financiers amis de la province de voler à son secours en attendant l’intervention gouvernementale.
Burundi - Justice
Des organisations internationales condamnent les séquestrations de l’Olucome
Paris, le 11 avril 2014 (Net Press) . Selon les informations publiées sur le site www.fidh.org, l’observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, un programme conjoint de la Fidh et de l’Omct, exprime sa vive préoccupation quant aux obstacles rencontrés par l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) et aux accusations portées contre son président, cinq ans après l’assassinat de leur vice-président, M. Ernest Manirumva.
Le 2 avril 2014, l’Olucome a adressé une lettre au maire de la ville de Bujumbura pour lui signifier son intention d’organiser une marche pacifique le 9 avril, dans le cadre de la commémoration du 5ème anniversaire de l’assassinat de M. Ernest Manirumva, qui reste non élucidé à ce jour. Cette notification a été adressée conformément aux termes de la loi n° 1/28 du 5 décembre 2013 portant réglementation des manifestations sur la voie publique et des réunions publiques.
Par une lettre du 4 avril, le maire a cependant interdit la tenue de cet événement tout comme le « multiplex médiatique » relatif à ce dossier, au motif que « certaines organisations de la société civile, y compris le responsable de l’Olucome, visent à désorienter la justice ». La lettre fait référence à une conférence de presse organisée le jour même par le procureur général de la République, lors de laquelle ce dernier a évoqué, sans aucun fondement, une possible implication du président actuel de l’Olucome, M. Gabriel Rufyiri, dans l’assassinat de son vice-président.
En dépit de l’interdiction de la marche pacifique du 9 avril par les autorités, des militants ont tout de même pu se rendre sur la tombe d’Ernest Manirumva, organiser une messe en sa mémoire. Le même jour, la cour suprême a par ailleurs tenu une audience publique sur cet assassinat, qui n’a duré que quelques minutes, avant de renvoyer l’affaire au 25 juin 2014, au motif que les prévenus n’avaient pas été assignés à comparaître.
L’observatoire dénonce vivement les obstacles aux activités pacifiques de défense des droits de l’homme de l’Olucome ainsi que les accusations fallacieuses portées à l’encontre de son président. L’observatoire appelle les autorités burundaises à adopter toutes les mesures nécessaires pour garantir le plein exercice du droit à la liberté d’association, et à mettre un terme à toute forme de harcèlement et d’entraves à l’encontre de l’Olucome ainsi que de l’ensemble des défenseurs des droits de l’Homme au Burundi afin qu’ils puissent mener leurs activités de défense des droits de l’Homme librement et sans entraves.
L’observatoire appelle plus généralement les autorités burundaises à se conformer en toutes circonstances aux dispositions de la déclaration des Nations Unies sur les défenseurs des droits de l’homme et aux instruments internationaux et régionaux ratifiés par le Burundi.