Bujumbura, le 31 mai 2014 (Net Press) . Il s’appelle Mamert Sabushimike et est connu pour être un grand défenseur de l’environnement. Il se trouve même à la tête d’une association qu’il a baptisée « les amis de la nature » mais le hic est qu’il est régulièrement dans le collimateur des administratifs à la base (chefs de collines, chefs de zone et administrateurs communaux), presque tous du Cndd-Fdd, car ce sont eux qui se trouvent à l’origine de l’abattage des arbres et de la destruction des forêts dont M. Sabushimike a fait la priorité de son combat.
Actuellement, personne ne sait où il se trouve, car il est retourné en clandestinité en raison, une fois de plus, des poursuites dont il est l’objet. Une convocation lui a même été envoyée pour comparution au tribunal de résidence de Vyanda pour après-demain lundi 2 juin 2014, mais a affirmé qu’il ne s’y rendrait pas, pour crainte pour sa sécurité.
Les arbres les plus visés par ces ennemis de l’environnement sont ceux de la catégorie des « pinus » qui produisent des planches de très bonne qualité et génératrices de revenus substantiels vite empochés par ces administratifs.
Burundi - Incendie
Comme si la leçon des incendies précédents n’avait pas été retenue.
Kayanza, le 31 mai 2014 (Net Press) . Hier soir, peu après 18 heures, un incendie causé par le tir d’un coup, dit-on à l’intérieur du marché provisoire de la province Kayanza, a provoqué un incendie qui l’a ravagé aux ¾ et même à plus de 90%, selon différentes sources locales.
L’histoire des incendies qui ont ravagé les marchés du Burundi (que ce soit à Bujumbura ou à l’intérieur du pays) – l’incendie le plus mémorable étant celui qui a détruit totalement le marché central de la Capitale au mois de janvier 2013 – commence à devenir longue, sans qu’apparemment elle ne serve pas de leçon aux dirigeants de ce pays.
Hier, à Kayanza, le camion extincteur est arrivé sur les lieux, non seulement avec retard (ce qui n’a pas été une surprise), mais a été incapable de sauver quoi que ce soit alors qu’un autre a tout simplement jeté les pièces en peine rue. Rappelons que lors du terrible incendie du début de l’année dernière que l’on mentionnait à l’insistant, la police a découvert « tout d’un coup » que ceux qui avaient construit le marché central de la Capitale avaient « oublié » de prévoir les issues d’entrée et de sortie du marché que doivent emprunter les camions extincteurs en cas de catastrophe.
Sans oublier que lors d’un autre incendie intervenu il y a plusieurs années au marché de Ngozi, le seul camion extincteur disponible dans tout le pays pour éteindre les flammes se trouvaient à Bujumbura et est arrivé dans la capitale caféière après 8 heures de route. Pourquoi faire ?
Signalons enfin que dans les pays qui en ont les moyens et la volonté, la formation des sapeurs-pompiers est inscrite dans les priorités des priorités, car les dirigeants s’imaginent un scenario-catastrophique qui mettrait en danger la vie des enfants ou des personnes âgées se trouvant dans un immeuble de plusieurs étages qui prendrait feu.
Burundi – Démocratie - Anniversaire
Les premières salves contre la société civile vinrent de Gilles Bimazubute en 1993.
Bujumbura, le 31 mai 2014 (Net Press). Pas moins de 40 jours séparèrent la victoire historique de Melchior Ndadaye à la présidence de la République le 1er juin 1993, de son installation au pouvoir ; car il a fallu que les élections législatives se tiennent 28 jours plus tard, soit le 29 juin 1993.
L’investiture du nouveau chef d’Etat eut donc lieu le dimanche 10 juillet de la même année, mais entre-temps, les vainqueurs du scrutin, ivres de joie et de bonheur, passèrent tout le temps à tirer à boulets rouges sur tout ce qui était de nature à se mettre en travers de leur victoire.
Ce fut le cas de Gilles Bimazubute, ministre de l’éducation nationale sous la Ière République et qui, pour avoir adhéré au Frodebu deux ou trois ans avant le scrutin, s’en prit violemment à la société civile naissante, représentée à l’époque par l’institution des bashingantahe dont les promoteurs voulaient la faire renaître de ses cendres.
C’est alors que l’ancien ministre, déjà assuré par Ndadaye et le Frodebu qu’il serait élu vice-président de l’assemblée nationale après l’investiture du président, prit sa plume (très belle) pour s’en prendre à cette « vielle » institution tutsisante »
Il s’exprimait dans les colonnes de « L’aube de la démocratie », l’organe d’information de Sahwanya-Frodebu pour dire en substance que l’Uprona et les Tutsi ayant perdu les élections, cherchaient à s’imaginer comment faire obstruction à la volonté du peuple en se cachant derrière les organisations de la société civile qu’ils présenteraient comme « apolitiques ».
21 ans plus tard, le Cndd-Fdd adopte exactement la même stratégie, car Edouard Nduwimana et Philippe Nzobonariba sont entendus régulièrement en train de mettre dans le même plat les organisations de la société civile et les partis d’opposition
Siffler de la bière aux frais du candidat Buyoya : une stratégie qui fait encore rire 21 ans après..
Loin d’être anecdotique, un des épisodes qui a ponctué la campagne électorale pour la présidentielle du 1er juin 1993 et qui fait encore rire les Upronistes, tout comme les Frodébustes qui s’en souviennent encore, est relatifs aux « Ndadayistes » pur sucre qui avaient l’habitude de se mêler très nombreux aux partisans du major Buyoya pour grossir leurs rangs lors des meetings du candidat du pouvoir du parti Uprona.
Ils avaient reçu comme consigne à respecter scrupuleusement de porter tous les casquettes aux couleurs rouges et blanches de l’ancien parti unique, afin de faire croire qu’ils étaient prêts à s’immoler au feu pour que le major reste au pouvoir jusqu’au retour de Jésus.
L’autre consigne qu’il fallait respecter, c’est qu’à chaque meeting du président sortant, ils devaient être les premiers à crier haut et fort et applaudir bruyamment avec des slogans comme quoi le candidat tutsi était de loin meilleur que le candidat hutu, le seul capable d’apporter le bonheur au peuple burundais si son putsch de 1987 était confirmé dans les urnes.
Enfin, la dernière consigne qu’ils n’avaient pas besoin de recevoir, était de siffler à flot les bouteilles de bières qui étaient distribuées à gogo. Mais ce qui fait encore rire davantage, c’est que ces « Ndadayistes » terminaient la journée entre eux, en peaufinant une autre stratégie, la vraie, celle de faire battre le candidat tutsi au profit du Hutu, une stratégie qui se révélera payante il y a tout juste 21 ans ce dimanche 1er juin 1993.
Burundi – Etats-Unis - Coopération
Mise en garde aux autorités burundaises par l’envoyé spécial des Etats-Unis
Bujumbura, le 31 mai 2014 (Net Press) . Durant son séjour qui s’est terminé hier, l’envoyé spécial des Etats-Unis dans la région des grands lacs s’est entretenu avec les plus hautes autorités de ce pays, à commencer par le président de la République et le président du sénat.
A l’issue de son entretien avec le sénateur Gabriel Ntisezerana, il a exprimé « très diplomatiquement » la préoccupation du gouvernement américain, malgré les assurances obtenues de la part du président de la chambre haute, sur la situation pré-électorale dans laquelle se trouve le Burundi.
Il a tenu à préciser que la transparence n’est pas vérifiable seulement le jour du vote, car le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour que l’égalité des chances soit la même pour tous, ce qui n’est pas le cas actuellement, a sous-entendu l’envoyé spécial.
L’égalité des chances pour tous, cela signifie la liberté de réunion et la liberté d’expression pour tout le monde, à commencer par les organisations de la société civile (dont l’Aprodh, Ndlr) ainsi que les formations politiques qui ne sont pas de la mouvance présidentielle.
Est-ce le cas, messieurs et mesdames du Cndd-Fdd ?
Burundi – Rwanda - Génocide
Il n’y a qu’au Rwanda qu’on est allé jusque là lors du génocide de 1994
Bujumbura, le 31 mai 2014 (Net Press) . Des malades hospitalisés ou agonisants arrachés de leurs lits d’hôpital pour être exécutés parce que c’étaient des Tutsi, il n’y a qu’au Rwanda que cela s’est passé lors du génocide de 1994.
Certes, ce serait un peu forcer la note que de dire que ce qui est arrivé au jeune militant du Msd ressemble à ce qui s’est passé il y a 20 ans au Rwanda lors du génocide, mais le rapprochement est tentant.
Quel que soit le degré de culpabilité du jeune Muhizi, il est des règles internationales qui doivent être respectées, même en temps de guerre, lorsque la santé d’un ennemi le plus cruel est en cause.
Rappelons tout simplement qu’un condamné à mort qui tomberait malade avant d’être exécuté, doit d’abord être soigné et guérir totalement avant de monter à l’échafaud.
Pour ce qui est du jeune homme précité, même si les médecins avaient été unanimes pour considérer que son hospitalisation était terminée, il aurait fallu absolument respecter la période de transition entre la fin de la maladie et le retour à la santé normale qu’on appelle « convalescence ».
Qui aurait déjà vu un fonctionnaire, même dans le privé, reprendre le boulot dès le lendemain de sa sortie d’hôpital. D’autant plus que pour ce qui est du jeune militant du Msd, « la reprise du boulot » signifiait son emprisonnement à Mpimba, qui n’est pas le lieu idéal pour un blessé de passer sa convalescence.
Burundi – Confessions Religieuses
Qui se souvient encore du dimanche de la septuagésime, de la sexagésime et de la quinquasime ?
Bujumbura, le 31 mai 2014 (Net Press) . Presque personne, a répondu en substance Mgr Venant Bacinoni, l’Evêque du diocèse de Bururi, qui, la nuit dernière, s’exprimait sur les ondes de Radio Maria Burundi. Mis à part les chrétiens sexagénaires, septuagénaires ou octogénaires qui auraient survécu à l’injure du temps, les autres ne sont pas au courant de cette réforme du calendrier liturgique apportée par les Pères du Concile Vatican II qui se tint de 1962 à 1965 sur convocation de saint Jean XXIII, Pape de 1958 à 1963.
Les trois dimanches étaient le prologue du carême et lui empruntaient quelques caractères d’austérité. Ils furent supprimés en 1965 à l’issue du Concile, afin que les fidèles ne soient plus désorientés par des pratiques de plus en plus moyenâgeuses, a expliqué Mgr Bacinoni.
La préparation à la fête de Pâques commença donc avec le mercredi des cendres pour durer 40 jours, les dimanches non compris, y compris ceux qui jalonnent toute l’année liturgique, parce qu’ils symbolisent la joie et le bonheur du Christ ressuscité et ne peuvent donc pas être les moments d’abstinence et d’austérité.