Genève, le 4 juin 2014 (Net Press) . Cette fondation a fait savoir hier qu’elle a décerné un prix à M. Pierre-Claver Mbonimpa en 2011 au titre de son engagement indéfectible en faveur des droits humains et des principes humanitaires proclamés par Henry Dunant, fondateur de la Croix Rouge, notamment les principes de l’humanité et de l’impartialité.
Elle a appris avec consternation l’arrestation de M. Mbonimpa pour les déclarations qu’il aurait faites le 6 mai dernier mais se dit convaincue que cette personnalité ne peut pas se livrer à une activité susceptible de tomber sous le coup de la loi. Elle est d’autant plus désolée qu’elle ait écrit aux autorités burundaises, en date du 23 mai 2014, pour demander la libération de M. Pierre-Claver Mbonimpa et l’abandon des poursuites judiciaires contre lui, malheureusement sans réponse jusqu’aujourd’hui.
Pour le moment, elle déclare publiquement et solennellement son soutien à M. Mbonimpa et réitère sa demande de libération immédiate et d’abandon de toutes les poursuites.
Selon une certaine opinion, le feuilleton Mbonimpa va bientôt prendre fin pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la justice n’a aucun élément à charge de ce défenseur des droits de l’homme. En outre, le ministre de l’intérieur aura des difficultés à convaincre les autorités de Norvège pour financer certains projets du gouvernement burundais tant que Pierre-Claver Mbonimpa est sous les verrous. Les défenseurs des droits de l’homme de ce pays, tout comme les Burundais qui y vivent, ont déjà balisé pour que le gouvernement norvégien pose des conditions. Des exigences similaires pourraient également être adressées à Edouard Nduwimana en rapport avec la division des partis politiques de l’opposition.
Le chef de l’Etat, Pierre Nkurunziza, doit se rendre en France où un prix lui est attendu ce 6 juin 2014, mais les journalistes, les activistes des droits de l’homme tout comme la diaspora l’y attendent également de pieds fermes pour diverses manifestations au cas où il ne voudrait pas les rencontrer. Ce dont on est déjà sûr, c’est que Pierre Nkurunziza doit faire face à des questions liées à l’emprisonnement de Pierre-Claver Mbonimpa. Enfin, le fait que M. Pierre-Claver Mbonimpa comparaisse à la cour d’appel de Bujumbura ce jeudi 5 juin et non vendredi est un signe avant-coureur de bon augure.
Contre leur gré donc, les autorités de Bujumbura, du fait qu’elles ont besoin de l’aide de la part de la communauté internationale, seront obligées de libérer Pierre-Claver Mbonimpa dans l’humiliation la plus totale.
Burundi – Droits de l’Homme
Les 2 images diamétralement opposées qui se télescopent à l’étranger sur le Burundi.
Paris, le 4 juin 2014 (Net Press) . Le président de la République, M Pierre Nkurunziza, a pris l’avion hier soir en direction de Paris où il va recevoir un prix pour la paix des mains d’une association internationale des soldats pour la paix. Si cette récompense va sans doute redorer l’image de notre pays vis-à-vis de l’étranger, il est une autre situation qui est en train de dégrader, sans que l’on sache laquelle des deux va prévaloir sur l’autre.
Il s’agit de la visite en cours du ministre burundais de l’intérieur, Edouard Nduwimana, en Norvège, où les associations de défense des droits de l’homme ont réussi à exiger de ce pays scandinave qu’avant d’aborder toute autre question en rapport avec les relations bilatérales, la libération immédiate et inconditionnelle de Pierre-Claver Mbonimpa soit présentée comme un préalable.
Comme il arrive malheureusement et souvent que dans ce bas monde terrestre, le mal remporte sur le bien, c’est l’image du Burundi violeur des droits de la personne humaine, le Burundi emprisonnant ses citoyens qui « osent » lui indiquer le droit chemin, qui risque d’être retenue par la communauté internationale plutôt que le Burundi dont le président est récompensé par un prix international d’une paix qui est loin d’être évidente pour tous.
Burundi – Economie
Le projet Amanda Drinks dans les enceintes de la Bnde
Bujumbura, le 4 juin 2014 (Net Press) . Le projet Amanda drinks vise à transformer les fruits pour en extraire des jus de toutes sortes, probablement destinés à l’exportation. Ce projet avait de par le passé tenté de chercher un financement de près de six milliards de francs burundais auprès de la société d’assurances Socabu et de l’institut national de sécurité sociale, Inss. Trop de polémiques ont entouré ce projet, les membres du conseil d’administration de l’Inss se sont divisés, si bien que les plus hautes autorités de la République ont dû intervenir pour suspendre momentanément cette requête de financement.
Nous apprenons que ce projet se trouve aujourd’hui à la table de la banque nationale de développement économique. La rédaction a contacté l’administrateur directeur général de cette banque, M. Donatien Nijimbere, à ce sujet. Ce dernier, un excellent communicateur, a confirmé l’information. En effet, il a indiqué que le projet est sous analyse pour voir s’il est bancable – faisabilité technique, revenus éventuels de ce projet, le business plan, etc -, et au cas où il réunirait toutes les conditions, rien n’empêcherait à la banque de lui accorder un crédit.
Revenant sur les polémiques qui ont entouré ce projet, M. Nijimbere a indiqué que les banques sont là pour prendre des risques. La banque ne peut pas ne pas analyser un projet parce qu’il a entendu ceci ou cela à la radio. Par contre, le banquier devient curieux de connaître le contenu de ce projet. Il considère cette action à un médecin à qui l’on dirait qu’à l’hôpital prince régent Charles, il y a un monstre qui est allé se faire soigner. Si c’est un bon médecin, la première réaction est de se rendre sur place pour constater la véracité de l’information, mais ne peut pas décider de s’absenter pour le simple fait qu’il a appris la nouvelle à la radio.
Les banques sont donc là pour prendre des risques, raison pour laquelle M. Nijimbere estime que le chemin emprunté par Amanda drinks vers l’Inss n’était pas bon. Cet institut à d’autres missions différentes de celles de la banque. Pour preuve, il a donné l’exemple de la société Afritextile qui a fait beaucoup de bruits dans l’opinion mais que pour le moment, la santé financière de cette société est excellente et plusieurs banques commerciales de la place tentent de collaborer avec elle.
Quant aux fruits sur le marché local, ces produits coûtent très peu d’argent mais si ce projet réussit, leurs prix vont augmenter et la société pourra exporter, ce qui va générer des devises pour le pays. Pour donc des sociétés à caractère social, la Bnde, en tant que banque d’investissement, a la mission de participation dans le nouveau projet, injecter des fonds jusqu’à concurrence de 80% pour l’accompagner et se retirer ensuite quand le projet commence à voler de ses propres ailes, a-t-il conclu.
Burundi – Malversations Economiques
Le Burundi traîne encore les pieds
Vienne, le 4 juin 2014 (Net Press) . Il se tient aujourd’hui en Autriche un sommet sur la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la corruption et la protection des dénonciateurs. Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, a eu le privilège d’y participer en tant qu’observateur.
Tous les pays participants s’accordent sur une chose : la nécessité de mettre en place des lois protégeant les dénonciateurs et les défenseurs des droits de l’homme. Ils exhortent aux pays parties de la Convention qui n’ont pas encore cette législation encourageant la dénonciation de s’y pencher dans les meilleurs délais.
La représentation de notre pays a profité de cette occasion pour partager la mauvaise expérience burundaise. Elle a évoqué notamment le cas de l’emprisonnement du président de l’Aprodh, Pierre-Claver Mbonimpa depuis le 15 mai 2014, pour le simple fait d’avoir informé sur d’éventuelles formations militaires des jeunes Imbonerakure en République démocratique du Congo. Une incarcération qui témoigne que le pouvoir du Cndd-Fdd s’apprête à durcir le ton en lieu et place des lois protégeant les dénonciateurs et les défenseurs des droits de l’homme. Pour rappel, le président de la République, Pierre Nkurunziza, a déjà manifesté la volonté de mettre en place la loi sanctionnant les rumeurs.
Gabriel Rufyiri indique que les pays engagés par cette convention seront approchés pour demander leur intervention pour faire comprendre au gouvernement de Bujumbura la nécessité du respect des principes universels en matière de protection des défenseurs des droits humains.
Signalons que M. Pierre-Claver Mbonimpa comparaîtra encore une fois demain à la chambre de conseil de la cour d’appel de Bujumbura. Nos confrères correspondants des radios Rpa et Bonesha Fm se présenteront eux aussi au tribunal de grande instance en province de Bubanza. Ils sont poursuivis pour leurs reportages sur la probable distribution des armes aux jeunes Imbonerakure de cette entité territoriale.
Burundi – Confessions religieuses - Anniversaires
Mgr Ntuyahaga, inoubliable 12 ans après sa mort.
Bujumbura, le 4 juin 2014 (Net Press) . Le 6 juin 2002, l’Eglise Catholique burundaise perdit un de ses dignitaires ecclésiastiques les plus connus, en la personne de Mgr Michel Ntuyahaga qui venait d’atteindre l’âge respectable de 90 ans. Il était né dans la mission de Muyaga en 1912 - la même année que le Roi Mwambutsa IV Bangiricenge –, fut baptisé à la mission proche de Rusengo puis admis au petit séminaire de Mugera en 1925.
Il sera ordonné prêtre en 1941 en pleine Deuxième Guerre Mondiale par Mgr Antoine Hébert Grauls, sera affecté dans de nombreuses missions comme Vicaire et curé, fut nommé pour être recteur du petit séminaire de Mugera juste avant que Saint Jean XXIII , le désigne comme premier Evêque de nationalité burundaise.
Le sacre eut lieu en 1959 en présence de Messeigneurs Joseph Martin, Evêque de Ngozi et André Bigirimana, Evêque de Kabgayi au Rwanda et aussi en présence du Prince Louis Rwagasore.
Deux religieux appartenant à deux congrégations qu’il fonda furent priés hier de rappeler les souvenirs qu’ils ont gardés de cette éminente figure de l’Eglise catholique burundaise sur les ondes du Radio Maria Burundi, à savoir le Révérend Frère Philibert Nigaba et la Révérande sœur Bernadine Ntiranyibagira. Le premier appartient à la congrégation de Bene Paulo qu’il fonda en 1965 et la seconde est de la congrégation de Bene Mukama qu’il porta sur les fonts baptismaux 5 ans plus tard, soit en 1970.
Tous les deux ont souligné la joie et le bonheur qui se lisaient toujours sur son visage, sentiments qu’ils recommandaient chaque fois à ses prêtres et religieux, même en cas de difficultés.
Signalons que cet inoubliable prélat dirigea le diocèse de Bujumbura sans interruption pendant 30 ans, soit de 1959 au 5 février 1989, le jour du sacre de Mgr Simon Ntamwana qui venait d’être nommé comme son successeur 5 mois auparavant, par Saint Jean-Paul II.
Burundi – Rwanda – Droits de l’Homme
Hrw prise à partie par le ministre rwandais de la justice.
Kigali, le 4 juin 2014 (Net Press) . L’organisation internationale de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch ( Hrw) a été vertement tancée hier par le ministre rwandais de la justice, qui a qualifié de « totalement imaginaires et sans aucun fondement » le contenu d’un récent rapport sur la situation des droits de l’homme dans ce pays.
Aux yeux du ministre, le rapport est en quelque sorte une propagande faite en faveur des groupes armés qui perturbent régulièrement la sécurité dans son pays, à commencer par les « forces démocratiques pour la libération du Rwanda » (Fdlr) de bien triste mémoire.
L’organisation internationale a réagi dès hier aux propos du ministre, se défendant d’être de bonne foi et affirmant que Hrw n’a fait que mener des enquêtes et d’en publier les résultats.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que cette organisation a maille à partir avec les autorités rwandaises. En 2010, à la veille de la présidentielle qui avait vu la victoire écrasante de Paul Kagame, Hrw avait également dénoncé la violation des droits de l’homme chez notre voisin du Nord et particulièrement l’interdiction faite à Victoire Ingabire, la présidente des Fdu (Forces démocratiques unies), à se présenter contre le président sortant. Depuis lors, cette négationniste (entre autres délits) du génocide de 1994 se trouve sous les Verrous.
Burundi – Rdc - Sécurité
L’assassinat de Floribert Tchebeya, une bien triste parenthèse par l’histoire récente de la Rdc
Kinshasa, le 4 juin 2014 (Net Press) . En date du 2 juin 2010, on apprenait l’assassinat de Floribert Tchebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana, tous deux tués par des personnes inconnues jusqu’à ce jour. Ce meurtre plongea dans une profonde consternation toutes les organisations de la société civile, à commencer par celle dont il était le représentant légal, « La voix des sans voix ».
Cela faisait donc 4 ans jour pour jour, et, sans forcer la note, la rédaction de « Net Press » a toujours démontré à quel point son dossier judiciaire ressemble comme deux gouttes d’eau à celui d’Ernest Manirumva.
Qu’il suffise de rappeler tout simplement qu’à Kinshasa, c’est un tout-puissant officier de la police congolaise, le général John Numbi, dont on dit qu’il serait un proche de la famille présidentielle, qui a convoqué en fin d’après-midi du 2 juin 2010 ce défenseur des droits de l’homme, avant qu’il ne soit trouvé mort étendu à l’arrière de son véhicule à quelques mètres de là. Quatre ans après, il se la coule douce sur les bords du fleuve Congo sans craindre quoi que ce soit. Entre temps, « de petits poissons » ont été condamnés à de lourdes peines, dont un caporal à la prison à perpétuité.
Sans retourner sur les détails pour ce qui est de l’assassinat d’Ernest Manirumva, nul n’ignore que ce sont 4 hauts gradés de la police burundaise qui sont pointés du doigt, des John Numbi en somme, et leurs noms ont souvent été cités par l’Olucome et dans les médias.
Cinq ans après, eux aussi se la coulent douce sur les bords du Lac Tanganyika et ceux de la Rusizi, sans se douter de quoi que ce soit. Entre temps, « de petits poissons »…..