Bujumbura, le 1er juillet 2014 (Net Press) . Il y a tout juste 52 ans, le Rwanda-Urundi cessait d’exister sous cette appellation et se transformait en deux pays distincts et indépendants, le Rwanda et le Burundi.
Si l’indépendance est définie comme l’absence d’une soumission à une autre personne ou à un autre pays, on peut se demander à juste titre ce qu’il en est pour ce qui est de notre pays, un peu plus d’un demi-siècle après le départ du colonisateur.
Quand un pays dit « indépendant » doit attendre l’apport des aides extérieures pour boucler ses prévisions budgétaires à hauteur de 51%, comment peut-on affirmer que ce pays a accédé à sa souveraineté nationale ?
C’est comme si un nourrisson se disait « indépendant », alors qu’il attend tout de sa mère 24 heures sur 24. Certes, la chicote n’est plus là pour bastonner les insoumis, mais elle a été maintenue sous une autre forme par différents régimes jusqu’à ce jour. Lorsque pour un oui ou pour un non, on se retrouve en prison à l’instar de Pierre-Claver Mbonimpa, alors que c’est un patriote qui était animé de bonnes intentions, comment peut-on dire que l’on est dans un pays indépendant ?
Les habitants de la mairie l’ont dit et répété au long de la journée d’hier sur le micro-trottoir. Un parmi eux qui s’est exprimé la semaine dernière a même déclaré que si c’était à prendre ou à laisser, il n’aurait pas honte de souhaiter publiquement le retour de l’ancienne puissance de tutelle.
Là au moins, a-t-il expliqué, la population avait de quoi manger toute la journée et toute l’année et les droits de colonisés seraient respectés, à commencer par le premier d’entre eux, le droit à la vie, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
« Non M. le président, ce n’est pas votre pouvoir que l’on noircit, mais bien lui-même qui se noircit » estime notre correspondant à Montréal
« Au cours de son message adressé à la Nation à la vielle des festivités marquant le 52ème anniversaire de notre indépendance, le président de la République, M. Pierre Nkurunziza, a décoché quelques flèches acerbes en direction de tous ceux qui noircissent son pouvoir via les médias, les menaçant de sanctions sévères en cas de récidive.
« Lorsque nous avons pris connaissance du contenu de la parole présidentielle, nous avons été quelques Burundais de la diaspora à nous montrer un peu surpris, y compris un des amis du Cndd-Fdd qui n’est plus un partisan inconditionnel de son parti qu’il continue à soutenir malgré tout, d’entendre le numéro un Burundais s’exprimer de cette manière.
« C’était ce matin ici à Montréal et déjà la mi-journée à Bujumbura en raison du décalage horaire, et nous étions rassemblés autour d’un verre dans un bistrot situé dans une des banlieues-ouest de la grande métropole canadienne. Un membre de notre groupe de l’ethnie tutsi se trouve être notre doyen d’âge qui vient d’atteindre 55 ans, nous a alors fait une réflexion un peu sévère pour le parti au pouvoir, sévère mais pertinente.
« Pour lui, en réalité, le pouvoir actuel du Cndd-Fdd est en train de terminer ses 10 ans de pouvoir comme il les a commencés. Qu’on se souvienne de la quarantaine de corps sans vie découverts dans la rivière de Ruvubu au Nord du pays et du cynisme incroyable qui, en mai – juin 2006, caractérisa celui qui était commandant de la 4ème région militaire, le colonel Vital Bangirimana. Un hyper – Cndd-Fdd, bien que tous les pouvoirs au Burundi, y compris les militaro-putschistes tutsi, nous aient habitués à nous raconter que les militaires et les policiers sont des apolitiques !
« Interrogé sur l’identité des personnes jetées dans la rivière les bras ligotés à l’arrière, qui étaient tous des membres de l’ex-Palipehutu-Fnl, le gouverneur de Muyinga eut l’audace d’affirmer, sans rire, que « tous les cadavres se ressemblent » (sic !!!)
« Et, bis repetita, voilà qu’en cette année qui précède la fin du second mandat non renouvelable du président quoi qu’il en pense, l’actualité dans notre pays reste toujours dominé par les miliciens du parti au pouvoir, les fameux Imbonerakure, qui s’entraînent en République démocratique du Congo, notre voisin de l’Ouest, et qui ont déjà fait une victime collatérale Pierre-Claver Mbonimpa, qui s’apprêté à en fournir des preuves tangibles, avérées et vérifiables devant la justice burundaise.
« Je me limiterais à ces deux cas du début et de la fin des deux mandats du président, auquel je voudrais faire remarquer que les morts découverts dans la Ruvubu il y a 8 ans, tout comme la distribution des armes de la mort aux Imbonerakure dénoncée par les Nations-Unies en avril de cette année, n’est pas l’œuvre des partis de l’opposition ni de la société civile, mais bel et bien une décision prise par les gens de l’entourage du pouvoir.
« En guise de conclusion, je reviens mot à mot sur ce que j’ai écrit en titre : Non M. le président, ce n’est pas votre pouvoir que l’on noircit, mais votre pouvoir qui se noircit lui-même ».
Exhumation ratée de Ntare V, une tentative du pouvoir de se faire de la gloriole
Il ya tout juste deux ans, le pouvoir en place reconnaissait l’impossibilité d’exhumer le corps du dernier monarque burundais, Ntare V né Charles Ndizeye. Tous les moyens furent mis en œuvre pour que cela soit possible, y compris le recours à la technicité belge, puisque l’ancienne mère-patrie envoya ses experts dans notre pays, mais toutes leurs tentatives se révélèrent vaines.
Dès lors, la question qui se pose est de savoir pourquoi le souhait de rendre hommage à l’ancien monarque en l’accompagnant jusqu’à sa dernière demeure avec la dignité et les honneurs dus à son rang n’est plus l’ordre du jour.
Une partie de la presse écrite (l’hebdomadaire Iwacu et l’agence Net Press) avait pressenti à juste titre que toute cette mise en scène avait été imaginée par les dirigeants pour se faire de la gloriole à peu de frais. Une façon de démontrer que ce qui n’avait pas été voulu par les régimes putschistes proches des Ganwa, était possible sous le régime actuel. C’était à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance, mais malheureusement pour le pouvoir du Cndd-Fdd, le Tout-Puissant en avait décidé autrement.
Burundi - Anniversaire
Un drôle d’inauguration de la place de l’Indépendance réhabilitée.
Bujumbura, le 1er juillet (Net Press) . C’est le moins que l’on puisse dire en ce premier juillet 2014, 52ème anniversaire du recouvrement de l’indépendance du Burundi – le Burundi ayant été indépendant pendant plusieurs siècles avant l’arrivée des Allemands– et dont l’ancienne Place Jungers avait cédé la place pour désormais symboliser l’indépendance recouvrée. En effet, la place était privatisée pour ce 52ème anniversaire et était fermée à toute personne étrangère aux services de la mairie. Le maire Juma y avait convié ses employés sans ses dirigés. Une autre manière, certes drôle, d’inaugurer la place de l’Indépendance réhabilitée.
On croyait que la réhabilitation de la place à la veille de cet anniversaire, bien saluée par tous les citadins de la capitale, était faite pour la splendeur de Bujumbura en cet anniversaire et pour l’attraction des touristes et autres curieux de l’histoire du Burundi. Mais c’était sans compter avec la logique actuelle des « sans-mémoire » qui font fi des symboles pour assouvir leur appétit glouton.
Tenez, alors que les festivités officielles n’étaient pas encore terminées au stade prince Louis Rwagasore, les employés de la mairie de Bujumbura avaient envahi les lieux (place de l’Indépendance), non pas pour une éventuelle curiosité touristique ou historique, mais pour satisfaire au roi Baccus en s’accaparant seuls cette place publique privatisée pour la circonstance. Pourtant, la place devait faire l’objet d’accaparement public touristique et historique en ce 1er juillet. Dommage que même le citoyen n°1 y dépose une couronne de fleurs à la va-vite, juste pour le protocole sans autre forme d’expression de patriotisme.
Tout avait été prévu pour empêcher tout curieux d’approcher la place : celle-ci était bien barricadée, une rue avait même été fermée aux automobilistes et piétons, une armada de policiers offrait un spectacle désolant de surveillance, non pas principalement pour la sécurité de la place, mais pour que d’éventuels intrus n’approchent pas le lieu de réception.
La place de l’Indépendance est un symbole pour tout le pays et elle est chargée de significations, surtout le jour-anniversaire. Elle sert de lieu de mémoire et de ressourcement patriotique et non pas un lieu de saoul pour une poignée de citadins employés par l’institution chargée de protéger ce patrimoine national.
Pis encore, cette place n’est pas aménagée pour recevoir des réceptions du genre. L’on peut s’imaginer à quoi ressemblera la place de l’Indépendance à partir de 18 heures, quand le soleil se couchera derrière les Monts Mitumba de l’autre côté de notre majestueux Tanganyika : tout simplement une place infestée de toutes sortes d’urée et autres saletés malgré l’installation des mobiles de guano humain. Bref, un lieu indigne. Rien n’y est prévu pour la salubrité des lieux en vue de l’aisance des saoulés du jour.
Burundi – France – Justice
Nicolas Sarkozy mis en garde à vue : leçon aux chefs d’Etat encore en fonctions ?
Paris, le 1er juillet 2014 (Net Press). L’ancien chef d’Etat français, Nicolas Sarkozy, a été placé en garde à vue ce matin dans les locaux de la police judiciaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’influence présumé. Cette mesure a surpris tout le monde en France car c’est une première sous la Vème République. On rappellera que l’ancien président de la République française avait été mis en examen (interrogatoire dans notre pays, Ndlr) dans l’affaire Bettencourt, quelques mois seulement après son départ de l’Elysée avant d’obtenir un non-lieu, mais à la suite d’une convocation par un juge.
Le retour en politique de Nicolas Sarkozy devient donc compliqué du fait qu’il est au centre d’une information judiciaire ouverte le 26 février pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction sur la base d’écoutes téléphoniques qui l’ont ciblé, lui et son entourage. Pourtant, il s’était donné jusqu’à l’automne pour décider s’il fait son retour en politique ou pas. Les enquêteurs soupçonnent un réseau d’informateurs au sein de la justice et de la police d’avoir renseigné Nicolas Sarkozy sur les procédures judiciaires le visant.
Sous d’autres cieux, la justice est plus ou moins indépendante car si elle trouve que Nicolas Sarkozy n’y était pour rien, il sera aussitôt relâché mais tout au moins l’on constate que nul n’est au-dessus de la loi dans l’Hexagone. Certaines critiques parlent de l’instrumentalisation de la justice par les Socialistes, ce qui est possible mais l’on se souvient qu’en 2012, l’ancien directeur général du fonds monétaire international, Dominique Strauss Khan, avait fait l’objet de poursuites aussi bien aux Etats-Unis qu’en France. Tout le monde avait suspecté l’instrumentalisation de la justice « sarkozienne » dont l’intention manifeste était de lui barrer la route vers l’Elysée et tous les sondages lui étaient favoris à l’époque. Au cas où cette information serait avérée, Nicolas Sarkozy serait dans ces conditions victime de ses propres faits.
On s’imagine alors un cas improbable actuellement dans notre pays au cas où la justice burundaise pourrait fonctionner à l’image de celle de la France. Le chef de l’Etat Pierre Nkurunziza, une fois devenu ex-, pourrait être interpellé par la justice pour répondre à plusieurs dossiers que l’opinion balbutie mais que la justice n’ose pas encore traiter.
Burundi – Rwanda - Justice
Le Tpir confirme, en appel, les 30 ans de réclusion infligés à Augustin Bizimungu
Arusha, le 1er juillet 2014 (Net Press) . Le tribunal pénal international pour le Rwanda (Tpir) basé à Arusha a confirmé, en appel hier, le jugement rendu en première instance par les juges, en novembre 2011, contre un des poids lourds de l’ancien régime génocidaire de Juvénal Habyalimana.
Il s’agit du général-major Augustin Bizimungu qui fut le dernier chef d’Etat-major général de l’armée rwandaise nommé par l’ancien président. C’était donc un homme de confiance aux qualités militaires indéniables pour avoir été affecté à ce poste au plus fort de la guerre contre l’Apr du général-major Paul Kagame.
Les juges ont trouvé que les accusations contre lui en première instance étaient parfaitement fondées. C’est lui-même qui, notamment en 1994, a ordonné la mise à mort des centaines de Tutsi à Kigali et dans la préfecture de Cyangugu au sud-ouest du Rwanda.
Signalons que ce jugement figure parmi les tout derniers rendus par le Tpir car si rien ne change, il fermera définitivement ses portes avant la fin de l’année en cours.
Burundi – Brésil - Sport
Coupe du monde 2014 : Bye Bye Africa.
Brasilia, le 1er juillet 2014 (Ne Press) . Terrible désillusion hier soir pour le continent africain, qui n’enverra donc pas en quart de finale un des cinq pays qui étaient présents au Brésil : le Cameroun, le Nigéria, l’Algérie, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Le Nigéria a été éliminé par la France qui l’a battu par un score de 2 buts à 0 dont un marqué contre leur camp par les super Eagles.
Quant à l’Algérie, elle a héroïquement résisté contre la toute puissante Allemagne, la contraignant même aux prolongations après le temps réglementaire de 90 minutes. Les citoyens d’Abdelaziz Bouteflika sont même parvenus à réduire le score qui était de 2 buts à zéro durant les toutes dernières secondes d’arrêt de jeu.
Ainsi donc, le record du Cameroun de Roger Mila de 1990 n’a toujours pas été égalé ni battu, lorsque la bande à Mila accéda aux quarts de finale. On signalera que les commentateurs sportifs de ce mondial 2014 trouvent que les joueurs africains atteignent d’excellentes performances dans les clubs européens que dans leurs équipes nationales. L’explication est qu’ils sont mieux payés quand ils évoluent en Espagne, en Italie, en Angleterre, en Allemagne ou en France que lorsqu’ils défendent les couleurs de leurs pays.