Genève, le 3 juillet 2014 (Net Press) . Si la condamnation des Nations-Unies vient tout juste d’avoir lieu, les faits se sont déroulés en 2010. En effet, en octobre de cette année, un veilleur de nuit du nom de Boniface Ntikarahera, a été violemment battu à son service, hôpital prince régent Charles, par des policiers sur l’ordre de l’ancien maire de Bujumbura. Ce veilleur avait ensuite été maintenu plusieurs jours en détention dans les cachots de la police judiciaire. Selon des informations en provenance de l’Ong Acat-Burundi, Boniface Ntikarahera partageait une pièce avec plus de 40 codétenus dans des conditions déplorables.
Boniface Ntikarahera a tenté des actions en justice contre l’ancien maire de la ville Giswaswa mais en vain. C’est à ce moment que l’Acat – Burundi a pris en main la question de ce veilleur et l’a soumise à des instances internationales. Suite donc à une plainte déposée par TRIAL (track impunity always) en collaboration avec l’Acat-Burundi, le comité contre la torture a conclu que l’Etat burundais doit ouvrir sans tarder une enquête et indemniser M. Boniface Ntikarahera pour les nombreuses tortures qu’il a subies en 2010. Plusieurs Ong’s saluent cette première décision du Cat contre le Burundi et appellent les autorités burundaises à tout mettre en œuvre pour respecter les obligations internationales et offrir justice ainsi qu’une réparation à la victime.
Cette condamnation de notre pays par les Nations-Unies tombe à la veille d’un autre rendez-vous judiciaire important : l’affaire Pierre-Claver Mbonimpa. Ce dernier est à son 48ème jour de détention, accusé par le pouvoir en place d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat. La pierre d’achoppement a été une révélation de la part du président de l’Aprodh sur une éventuelle formation paramilitaire des Imbonerakure, milices du Cndd-Fdd, dans Kiliba Ondes, en République démocratique du Congo. M. Mbonimpa ira jusqu’à pointer du doigt des policiers du service national des renseignements, dont notamment Kazungu, de participer à la formation de cette jeunesse militarisée.
Pourtant, quelques temps avant, le système des Nations-Unies, via le Bnub, avait fait état d’une éventuelle distribution d’armes par le pouvoir à ses miliciens dans certaines provinces du Sud du pays. Le pouvoir avait piqué une colère indescriptible, avait tenté d’expliquer sans démontrer que cette information était archifausse, avait tout simplement chassé l’un des membres du personnel de cette représentation onusienne au Burundi. Dans l’entre-temps, l’affaire a été portée à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’étrangère mais le pouvoir de Bujumbura indiquait déjà à l’époque que les enquêtes ne sont pas nécessaires alors qu’elles étaient demandées par toutes des organisations chargées des droits de l’homme.
Pour le moment, le gouvernement, via le ministère de la justice, semble avoir changé de position et indique qu’il a déjà terminé ses enquêtes – elles n’ont jamais été portées à la connaissance de l’opinion -, et qu’il est prêt à affronter le président de l’Aprodh au tribunal. Mais à entendre le ministre de tutelle, l’on dirait qu’il est déjà fier de se retrouver à la barre avec Pierre-Claver Mbonimpa, ce qui pourrait expliquer, sociologiquement parlant, qu’il est complexé par rapport au dossier vide de Mbonimpa et à sa stature internationalement reconnue. Car, sous d’autres cieux, le ministère public instruit à charge et à décharge, mais il serait étonnant que le nôtre fasse la même chose pour cet aîné de la défense des droits de l’homme, au regard des positions des uns et des autres parmi les autorités, surtout proches du Cndd-Fdd.
Le rendez-vous est fixé donc ce 4 juillet 2014 au tribunal de grande instance de Bujumbura. Dans l’entre-temps, l’on doit se souvenir que Pierre-Claver Mbonimpa a été arrêté le 15 mai dernier et transféré le lendemain à la prison centrale de Mpimba. Il a été arrêté par le substitut du procureur de la République en mairie de Bujumbura, Salvator Ndayiziga, connu sous le sobriquet de Nyamizi.
Burundi – Justice
Libération de 3.000 détenus : réalité ou campagne voilée ?
Bujumbura, le 3 juillet 2014 (Net Press) . Le chef de l’Etat a décidé, à l’occasion du 52ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, de libérer un certain nombre de détenus, qui remplissent évidemment certaines conditions. Bref, les récidivistes, tout comme les délinquants accusés de détournement ne sont pas concernés par la grâce présidentielle. L’on apprend que la mesure présidentielle vise à libérer plus ou moins 3.000 prisonniers.
Mais à moins que les effectifs ne soient augmentés plus tard, des mesures avaient été prises pour désengorger les prisons et l’on peut parier qu’à travers tout le pays, il n’y a pas actuellement 10.000 détenus. Or, il y a quelques années, les prévenus étaient représentés à 72,8% contre 27,2% pour les condamnés, une variable qui, souvent, oscille autour de ces pourcentages. En d’autres termes, à supposer que tous les condamnés soient relâchés, - ce qui est bien sûr impossible -, ils n’atteindraient pas 3.000 personnes. Les maladies incurables ne sont pas tellement nombreuses jusqu’à gonfler l’effectif des détenus à libérer à ce chiffre.
Par contre, ceux qui sont condamnés pour détournements et autres vols sont les plus nombreux. Ces derniers connaissent une condamnation que l’on appelle « contrainte par corps », c’est – à – dire un montant d’argent qu’un condamné doit payer pour rembourser ce qu’il a volé. S’il ne parvient pas à payer, l’on calcule le nombre d’années correspondant au montant dû. C’est la raison pour laquelle les détenus de cette catégorie ont une condamnation de 100 ans ou plus. Ce groupe de détenus n’est pas donc concerné par la mesure présidentielle, ce qui est une autre raison qui fait que le gouvernement ne peut pas trouver dans l’immédiat 3.000 détenus à libérer, quels que soient les critères de sélection retenus.
Faudrait-il conclure donc que le discours présidentiel visait beaucoup plus l’électorat que les prisonniers. Tout le monde est conscient que la campagne électorale a déjà commencé même si l’on semble fermer les yeux, à commencer par la Ceni « ndayicariyéenne » et nul n’ignore que Pierre Nkurunziza va se faire élire, que l’opposition et la société civile, pourquoi pas la communauté internationale, le veuillent ou pas.
Burundi – Banque mondiale - Société
La banque mondiale vient d’octroyer un don de 107 millions de dollars qui aidera les femmes survivantes de violences dans l’Afrique des Grands Lacs
Bujumbura, le 3 juillet 2014 (Net Press) . Par un communiqué de presse qui nous est parvenu, le conseil des administrateurs du groupe de la banque mondiale vient d’approuver des dons d’un montant total de 107 millions de dollars en faveur du Burundi, de la République démocratique du Congo (Rdc) et du Rwanda dans le cadre d’un projet destiné à soutenir les femmes ayant subi des violences grâce à une prise en charge intégrée : soins de santé, soutien psychologique, aide juridique et appui à l’autonomisation économique. Ce projet visera aussi à renforcer les services de santé pour les femmes pauvres et vulnérables de la région des grands lacs.
En effet, la conférence internationale sur la région des Grands Lacs (Cirgl), organisation intergouvernementale qui compte 12 Etats membres, recevra aussi une aide pour renforcer la politique régionale de lutte contre les violences faites aux femmes. Les dons destinés à financer le projet proviennent de l’association internationale de développement (Ida), et permettront de venir en aide à 641.000 femmes et filles, dont environ 500.000 en Rdc. Sur la totalité de ces dons, 74 millions de dollars iront en Rdc tandis que le Burundi et le Rwanda recevront environ 15 millions de dollars chacun et la Cirgl, 3 millions de dollars, poursuit le communiqué.
Le vice-président de la banque mondiale pour l’Afrique, M. Makhtar Diop, indique : « j’ai pu constater moi-même à quel point les milliers de femmes et filles qui ont subi des violences sexuelles et basées sur le genre dans la région des grands lacs sont vulnérables et ont désespérément besoin de notre aide. Nous devons aussi épauler les gouvernements dans l’action qu’ils mènent pour réduire le nombre encore bien trop élevé de femmes qui meurent en couches ». Ce nouveau projet s’inscrit dans une initiative du groupe de la banque mondiale en faveur de la paix, de la sécurité et du développement économique de la région des Grands Lacs, ajoute-t-il.
Selon toujours le même communiqué, le projet prévoit que les trois pays concernés prennent des mesures pour promouvoir l’égalité des genres, modifier les comportements et prévenir la violence, précise Pia Peeters, spécialiste senior du développement social à la banque mondiale.
Burundi - Economie
L’Obr présente ses résultats pour le mois de juin 2014.
Bujumbura, le 3 juillet 2014 (Net Press) . A travers un communiqué de presse rendu public, l’office burundais des recettes (Obr) a indiqué que les recettes provisoires collectées au mois de juin 2014 s’élèvent à 55, 79 milliards de Fbu. Ce communiqué précise que ce montant est inférieur de 11, 3 milliards aux prévisions établies pour ce mois, soit un écart de 16,63 %.
Le même communiqué souligne qu’en chiffres cumulés, les recettes de l’Obr depuis le début de l’année 2014 s’élèvent à 297,40 milliards de Fbu. Ces chiffres sont inférieurs de 7, 84 milliards (-2,57%) aux prévisions, mais dépassent les recettes correspondantes de l’an passé à hauteur de 26,99 milliards (+9,98%).
Il faut signaler que l’Obr a presque collecté en 6 mois le montant des recettes qui étaient collectées annuellement en 2009. Ainsi, l’Obr réitère son engagement à poursuivre sa mission de sécuriser les recettes pour la relance de l’économie burundaise et améliorer le climat des affaires au Burundi.
Burundi – Santé - Anniversaire
Anss souffre ses 20 bougies
Bujumbura, le 3 juillet 2014(Net Press) . Au cours des cérémonies de la célébration de la fête des 20 ans de l’Association nationale de soutien aux séropositifs et aux malades du Sida (Anss-Burundi), Mme Jeanne Gapiya Niyonzima, présidente de l’Anss, a remercié le bon Dieu et ceux qui les ont aidés durant les 20 ans. Selon elle, ces 20 ans sont de l’Anss mais aussi de ses partenaires.
Pour Mme Gapiya, ces 20 ans de l’Anss, une association qui a mis l’assistance sur la pandémie, les considère comme la lutte pour que le traitement antirétroviral arrive au Burundi, lutte contre la discrimination des catégories vulnérables, c’est aussi prendre une personne comme une personne, c’est la solidarité internationale, c’est aussi une fierté pour le Burundi et pour le monde entier. Et d’ajouter que les décideurs qui s’engagent dans la lutte contre le sida doivent mettre de côté les religions et les cultures. A entendre Mme Gapiya, une génération sans Sida, c’est possible au Burundi, cette association compte construire les maternités dans les jours à venir pour que les femmes enceintes mettent au monde sans problème.
Quant à Mme Hakima Himmich, présidente de la coalition internationale Sida plus, elle a exprimé leur joie pour ses 20 ans de l’Anss. Mais, elle se dit choquée par le fait que l’Anss n’a pas d’utilité publique. Mme Laëtitia Nizigiyimana, représentante des membres actifs de l’Anss, a remercié Mme Gapiya car beaucoup de choses ont été faites par l’Anss pendant ses 20 ans pour promouvoir et donner l’espoir aux malades du Sida. Ces membres actifs considèrent l’Anss comme leur famille.
Signalons qu’au cours de ces cérémonies, Mme Gapiya a distribué des certificats de mérite aux personnes qui se sont donné corps et âmes à travailler à l’Anss avant qu’elle ait des financements. Ce sont notamment Mme Léocadie Habonimana, Mr Herman Ndayiziga, Mme Christine Nduwayo, Mme Julienne Mbonimpa et Mme Goreth Ngunzu.
Burundi – Confessions religieuses - Sécurité
Le gouverneur de Bubanza refuse de parler de conflit religieux
Bubanza, le 3 juillet 2014 (Net Press) . Le gouverneur de la province de Bubanza, M. Anselme Nyandwi, est intervenu hier pour calmer le jeu, après la mise à feu d’une mosquée en paille à Gihungwe, la localité traditionnelle de l’entraînement des militaires depuis la Ière République de Michel Micombero.
Nous sommes en province de Bubanza dans la commune Gihanga et le numéro un provincial a refusé de parler d’un conflit religieux alors que ça y ressemble. Il faut reconnaître qu’il a parfaitement raison, car s’il avait parlé d’un conflit identitaire, il aurait jeté de l’huile sur le feu et enflammé les esprits dans une province où les confessions religieuses sont en parfaite cohabitation pacifique. Il a préféré évoquer des individus isolés qui n’ont été délégués par personne ni par une communauté religieuse quelconque et qui seront sanctionnés à titre personnel.
Signalons que dans notre pays, en dehors de la capitale et plus précisément de la commune urbaine de Buyenzi, les musulmans constituent une infime minorité par rapport à l’écrasante majorité des catholiques et des protestants. Ils n’ont gagné leurs galons qu’en 2005 grâce à Hussein Radjabu après la victoire du Cndd-Fdd, car le grand locataire de Mpimba a voulu qu’il en soit ainsi.
Burundi – Rwanda – Nations Unies - Sécurité
Paul Kagame « dégouté » par l’indulgence des Nations-Unies face aux Fdlr
Kigali, le 3 juillet 2014 (Net Press) . Avec un langage franc et direct qu’on lui connaît, le chef de l’Etat rwandais a exprimé son sentiment hier après que le président des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (Fdlr), eut été conduit à San Egidio, puis ramené à Kinshasa à bord d’un avion congolais, pour donner son avis sur l’évolution de la situation politique dans son pays.
La colère de Paul Kagame est d’abord dirigée contre les autorités de Kinshasa et dans une moindre mesure contre les Nations-Unies pour leur indulgence à l’égard des auteurs du crime des crimes commis au Rwanda il y a 20 ans.
Pour leur défense, les dirigeants congolais continuent à affirmer que les leaders et les membres actuels des Fdlr ne sont plus les génocidaires de 1994 mais leurs fils et leurs neveux. Réaction immédiate la nuit dernière d’un diplomate à savoir que l’important n’est pas qui fait quoi, mais bel et bien l’idéologie qui anime ces fils de génocidaires. Ils sont même plus virulents que leurs parents, comme l’a appris un membre de la rédaction de « Net Press » qui se trouvait à Kigali au début de l’année dernière.
Burundi – France - Justice
« Libération » met à mal la ligne de défense de Sarkozy
Paris, le 3 juillet 2014 (Net Press) . Tous les journaux français de ce jeudi ont traité l’intervention de l’ancien président français hier soir à 20 heures sur la chaîne de T.f.1, la plus regardée en France et sur la radio Europe 1 également très prisée par les Français.
Sa ligne de défense a consisté grosso modo à dire que les juges qui l’ont maintenu en garde à vue pendant 15 heures (un emprisonnement qui ne veut pas dire son nom) sont en réalité des gens de gauche, c’est-à-dire des anti-Sarkozy qui lui, est de droite.
Cette façon de voir les choses n’a pas du tout convaincu le quotidien français « Libération » qui, plutôt que d’écrire que le prédécesseur de François Hollande a eu tort (ce qui aurait été trop facile pour un journal classé à gauche), a préféré faire le portrait de ces magistrats, comment ils travaillent et les jugements qu’ils ont rendus dans le passé. Où l’on découvre que ce sont des magistrats d’une probité reconnue de tous aussi bien à gauche qu’à droite, bref que ce sont des juges qui n’ont fait que dire le droit, sans plus. Enfin, l’ancien président a annoncé que ce sera à la fin du mois d’août ou au début du mois de septembre 2014 qu’il fera connaître si oui ou non il se portera candidat à la présidence de l’Ump (union pour la majorité présidentielle), son parti.