Bujumbura, le 16 juillet 2014 (Net Press) . Ce n’est pas Gabriel Rufyiri, président de l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), qui dira le contraire. Pour rappel, il avait annoncé hier au cours d’un point de presse, son projet d’entamer depuis aujourd’hui à 9h30 min, une grève de la faim et une marche pacifique solitaire vers le palais de justice où il devrait passer les deux jours. Il voudrait le faire dans le cadre de la campagne de l’Olucome de dénoncer l’enrichissement illicite, spécialement par des dignitaires et des fonctionnaires de l’Etat.
Pour empêcher la mise en œuvre de ce projet, la police a encerclé son domicile pendant toute la nuit d’hier et lui a interdit ce matin tout déplacement. C’est plus tard à la mi- journée, qu’il a été sommé de répondre à la convocation du procureur de la République en mairie de Bujumbura pour interrogatoire. Mais ce dernier n’a pas eu lieu parce le président de l’Olucome a refusé de répondre à ses questions. Il a tenu à lui expliquer qu’il ne peut pas être auditionné sans l’assistance de son avocat-conseil mais également parce que le procureur en mairie de Bujumbura n’a pas la compétence de traiter un dossier en rapport avec l’enrichissement illicite. Néanmoins, ils se sont fixé un rendez-vous cet après-midi à 15 heures et Gabriel Rufyiri était accompagné par son avocat. Précisions que le président de l’Olucome était vêtu d’un pantalon, d’une chemise et d’un chapeau sur lesquels se trouvent imprimées les images de deux personnes. L’une d’entre elles est maigre (représente la population pauvre) et est en train de donner à manger à l’autre dont le ventre est plein à claquer et celui-là représente le gouvernement.
Signalons aussi que le président de l’Aprodh, Pierre-Claver Mbonimpa, incarcéré à Mpimba depuis le 16 mai 2014 comparaîtra demain matin à la cour d’appel. Là aussi, il va plaider sur la régularité de la forme car, ses avocats-conseils estiment que sa libération provisoire est une priorité des priorités. C’est après que le juge du tribunal de grande instance en mairie de Bujumbura ait refusé de lui accorder, par le jugement du 8 juillet 2014, la libération provisoire.
Burundi – Justice
La justice est indépendante ou elle n’est pas justice
Bujumbura, le 16 juillet 2014 (Net Press) . Cette assertion émane du Dr Léonard Gacuko lors d’une conférence publique organisée ce matin par l’observatoire de l’action gouvernementale Oag quand il présentait un document de plaidoyer pour l’indépendance de la magistrature au Burundi. Il a indiqué que la constitution burundaise prône la séparation des trois pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire.
Selon ce consultant de l’Oag, l’indépendance de la magistrature burundaise n’est que purement textuelle. Dans la pratique, a-t-il expliqué, l’immixtion de l’exécutif dans les affaires judiciaires est une réalité qui crève les yeux. M. Gacuko a relevé quelques aspects de cette immixtion. Il s’agit entre autres des mutations intempestives et répétées des magistrats lorsqu’ils prennent des décisions régulières mais déplaisantes au pouvoir et des affectations -sanctions déguisées en détachement à l’endroit des magistrats honnêtes et correctes.
Pour promouvoir l’indépendance de la magistrature burundaise, le consultant propose la révision des lois qui ne la favorisent pas. A ses yeux, le conseil supérieur de la magistrature devrait lui aussi être dirigé par le président de la cour suprême. Celui-ci devrait également gérer un budget réservé au pouvoir judiciaire pour l’épargner de tendre toujours la main à l’exécutif. Dr Léonard Gacuko reconnaît que ce combat n’est pas facile mais estime qu’en se référant à la loi et en exploitant les conclusions des états généraux de la justice tenus à Gitega du 5 au 9 août 2013, la situation s’améliorera au fur du temps.
Burundi – Confessions religieuses
Mgr Wojciech Zaluski succède Franco Coppola à la Nonciature apostolique du Burundi
Bujumbura, le 16 juillet 2014 (Net Press) . Né en 1960 en Pologne et ordonné prêtre en 1985, il a été nommé hier à ce poste par le pape François. Il a débuté sa carrière diplomatique au service du Saint-Siège en 1989 au Burundi. Diplômé en droit canon, il a étudié à l’Académie ecclésiastique – l’école des nonces- depuis 1985 et occupait avant sa nomination le poste de conseiller de la nonciature.
Après le Burundi, il a exercé à Malte, en Albanie, en Zambie, au Sri-Lanka, en Géorgie, en Ukraine, aux Philippines et au Guatemala. En mai 2002, il faisait partie de l’équipe qui a accueilli le Pape Jean-Paul II en Azerbaïdian et à Bakou. Le nouveau nonce apostolique parle le français, le russe, l’italien, l’allemand et l’anglais.
Burundi - Sécurité
L’abbé Zacharie Bukuru encore une fois victime d’une attaque des hommes armés
Bujumbura, le 16 juillet 2014 (Net Press) . Dans la nuit d’avant-hier, peu après le repas du soir, le monastère du séminaire de Buta fut attaqué par six inconnus masqués, portant des cagoules et armés de fusils kalachnikov et de grenades. Ils pénétrèrent dans les enceintes de l’édifice religieux et braquèrent leurs armes sur cinq frères de la congrégation des Bene Paulo qu’ils ligotèrent, les laissant couchés à même le sol.
Quant à l’abbé Zacharie Bukuru également présent en compagnie des cinq consacrés devenus immobiles, ils l’obligèrent à pénétrer dans toutes les chambres et tous les bureaux, un fusil pointé à l’arrière de son dos, pour qu’il leur remette tout ce qu’il y avait comme argent dans le monastère.
Il leur ouvrit un coffre de la comptabilité où se trouvait un million cent mille francs burundais qu’il leur remit sans hésiter avant qu’ils ne filent à toute allure à bord d’un véhicule volé dans les environs. Accourus à leur secours, les policiers assurant la sécurité du séminaire ne purent rien faire, puisque les bandits armés avaient déjà pris le large.
Revenu à ses esprits, l’abbé Bukuru eut le temps d’affirmer que cette attaque n’avait pas de mobiles politique ou ethnique, c’était tout simplement une agression de nature crapuleuse.
Pour lui cependant, cette soirée d’avant-hier soir lui rappela la terrible aube du 30 avril 1997, lorsque les criminels de l’ex-rébellion du Cndd-Fdd de Jean-Bosco Ndayikengurukiye firent irruption au petit séminaire de Buta et tuèrent sans pitié 40 jeunes séminaristes de 11 à 20 ans.
C’est l’abbé Zacharie Bukuru qui était leur recteur, et dans un ouvrage qu’il consacra à ce terrible événement sanglant quelques années plus tard, l’historien français Jean-Pierre Chrétien compara le recteur à un malheureux père de famille qui verrait périr ses enfants sous ses yeux sans pouvoir les secourir.
Burundi – Kenya – Justice – Droits de l’Homme
Hrw opposée à l’impunité au Kenya
Nairobi, le 16 juillet 2014 (Net Press) . L’organisation internationale de défense des droits de l’homme, Human rights watch a fait savoir hier qu’elle est totalement opposée à l’impunité au Kenya, suite aux émeutes post-électorales de décembre 2007 et de janvier 2008 qui avaient causé la mort d’au moins 1.000 personnes.
L’actuel président Uhuru Kenyatta, fils du premier dirigeant Jomo Kenyata qui conduisit son pays à l’indépendance à la fin de 1963 arrachée des mains des Britanniques, a été impliqué dans ces tueries, et a déjà comparu, sur convocation de la cour pénale internationale de La Haye.
Mais d’autres dignitaires du régime sont aussi concernés, à commencer par le vice-président Railla Odinga et d’autres responsables administratifs et militaires. C’est à ceux-là que la Cpi a fait allusion, mais le gouvernement de Nairobi n’a pas encore réagi.
Avant qu’il ne le fasse, on peut s’imaginer que la récente prise de position de la cour africaine des droits de l’homme, opposée à la comparution des chefs d’Etat encore en fonction peut rendre réticentes les autorités kényanes à s’exécuter devant les injonctions de La Haye. L’Union Africaine a elle aussi fait savoir qu’elle est contre la Cpi sur cette question, car les Africains considèrent cette instance internationale comme uniquement dirigée contre eux sans se préoccuper des violations des droits de l’homme commises dans les autres parties du monde.
L’exemple le plus couramment évoqué qui colle sur l’actualité du moment, est celui de l’Etat hébreux qui bombarde les quartiers de la bande de Gaza dont la majorité des victimes sont les populations civiles.
Burundi – Nigéria - Sécurité
Que sont devenues les 400 jeunes lycéennes enlevées en avril dernier au Nord du Nigéria ?
Lagos, le 16 juillet 2014 (Net Press) . Au mois d’avril de cette année, la secte islamiste et terroriste, Bokou Haram, a enlevé 400 jeunes lycéennes d’un établissement secondaire pour filles, situé au Nord du Nigéria et les ont amenées avec eux vers une destination inconnue jusqu’à ce jour.
Cet acte ignominieux avait beaucoup indigné le monde entier et suscité une angoisse indescriptible au sein de leurs familles. Hier mardi, le représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies en Afrique Occidentale était de passage au Nigéria et a évoqué avec les dirigeants d’Abuja ce dossier extrêmement douloureux.
Tous les scenarii pour retrouver ces enfants ont été envisagés mais celui qui a été exclu a priori est l’usage de la force, car cela pourrait mettre en danger la vie de ces jeunes lycéennes. La secte Bokou Haram qui a revendiqué ces enlèvements il y a trois mois, a prononcé des paroles terribles, affirmant par exemple que la scolarisation des enfants, surtout les filles, fait partie des pratiques « impies » importées par l’Occident « mécréant ».
Leur place se trouve à la maison, a ajouté un des responsables islamistes, qui a déclaré en plus que ces jeunes lycéennes allaient être vendues ou mariées de force aux hommes qui avaient envie de les prendre chez eux. Il faut préciser que certaines de ces petites filles n’ont même pas atteint 10 ans et l’on peut s’imaginer l’état d’esprit dans lequel se trouvent leurs parents.
Le représentant du secrétaire général des Nations-Unies a alors recommandé de tenter d’ouvrir des négociations avec ces terroristes après avoir appris de ses hôtes qu’ils savaient à peu près où ils avaient amené ces enfants.
Burundi – Afrique du Sud – Travail
Persistance d’une grève qui en rappelle une autre en Afrique du Sud
Pretoria, le 16 juillet 2014 (Net Press) . Le gouvernement de Jacob Zuma est sérieusement préoccupé par la grève en cours dans l’industrie métallurgique, suite à l’impasse des négociations entre le patronnât et les syndicats. Elles avaient débuté le 1er juillet 2014 et se sont arrêtées hier sans qu’aucun rendez-vous ne soit fixé pour la suite des événements.
Cette grève des « métallo » en rappelle une autre qui avait duré plus longtemps et qui avait mis à mal l’économie de la première puissance économique et militaire du continent africain. Il s’agit de celle des mineurs qui avait duré du mois de janvier à celui de mai 2014, et avait pris fin après la mise en place du nouveau gouvernement consécutive à l’élection de Jacob Zuma.
Le nouveau ministre des mines avait été considéré par les syndicalistes comme plus souple et ouvert au dialogue que son prédécesseur, ce qui avait conduit les grévistes à accepter que le doublement des salaires exigé s’étende sur 3 ans et non sur un seul.
Aujourd’hui, les métallurgistes se disent révoltés par le traitement méprisant que leur inflige le patronnât, car ils se sentent tenus pour quantité négligeable comme au temps de l’apartheid. Ils ne comprennent pas en effet comment leurs employeurs peuvent qualifier de revendications « irréalistes » la demande de 400 euros par mois, l’équivalent de 800.000 Fbu.