Bujumbura, le 18 juillet 2014 (Net Press) . Le Conseil national de la communication (Cnc) vient d’interdire formellement à tous les médias de diffuser des messages, chansons et spots en rapport avec le dossier judiciaire du prévenu Pierre-Claver Mbonimpa jusqu’à l’épuisement de la procédure. Tout organe de presse qui passera outre s’expose aux sanctions plus contraignantes prévues par la loi, indique le communiqué de l’assemblée plénière de ce conseil.
Le Cnc considère que ce qu’il appelle tapage médiatique sur le dossier de l’emprisonnement du président de l’Aprodh est susceptible d’avoir des conséquences néfastes sur le fonctionnement des institutions publiques avec notamment la possibilité d’influencer les juges en charge du dossier du prévenu. A ses yeux, il y a aussi la possibilité de faire dénigrer l’autorité publique et d’inciter la population à la révolte.
D’après ce communiqué signé par Richard Giramahoro, président du Cnc, ce tapage médiatique se traduit par l’information diffusée sur l’emprisonnement de Mbonimpa qui est entrecoupée de chanson au contenu codé et d’extraits des discours du Prince Louis Rwagasore et du président Melchior Ndadaye. Il déplore que cette chanson fait intervenir un mouton, des brebis et les extraits des deux héros nationaux dans un contexte inapproprié. Sur la télévision Renaissance, en particulier, poursuit Richard Giramahoro, la chanson est illustrée par la diffusion d’images montrant le prévenu Pierre-Claver Mbonimpa à travers plusieurs scènes.
Le Cnc indique qu’au regard de la loi n°1/11 du 4 juin 2013 (liberticide, Ndlr), portant modification de la loi n°1/023 du 27 novembre 2003 régissant la presse au Burundi, et eu égard au contenu de la chanson précitée, les médias qui diffusent l’information sur le prévenu via la même chanson, outrepassent entre autres les dispositions des articles 18 en son point b) et 19 en son point f). Ceux-ci interdisent respectivement la diffusion d’informations portant atteinte à l’ordre et à la sécurité publique ainsi que celles incitant à la révolte et à la désobéissance civile, rappelle le conseil.
Burundi -Election
Le calendrier électoral pour 2015 est désormais connu
Bujumbura, le 18 juillet 2014 (Net Press) . C’est ce matin qu’ont eu lieu les activités de lancement du calendrier électoral élaboré par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour les élections de 2015.
En effet, ce calendrier précise que les élections des députés et conseillers communaux auront lieu le 26 mai 2015, suivies de celles des présidentielles qui auront lieu le 26 juin 2015 au 1er tour et si besoin le 2ème tour devient inévitable, elles seront organisées le 27 juillet 2015. Ce calendrier souligne également que les élections sénatoriales sont prévues le 17 juillet 2015 et celles des conseillers collinaires et des chefs de quartiers auront lieu le 24 août 2014.
En outre, ce calendrier électoral indique que les 4 premiers scrutins seront convoqués par un décret présidentiel unique qui interviendra le 27 mars 2015 tandis que les élections des conseils de collines et ceux des quartiers seront convoquées par un décret présidentiel qui sera signé entre le 25 juin et le 10 juillet 2015.
Aussi, il précise la période de dépôt des candidatures car, les candidats aux élections des députés et conseillers communaux déposeront leurs candidatures à partir du 30 mars jusqu’au 13 avril 2015. Pour les candidats aux élections présidentielles, leurs dossiers seront déposés du 30 avril au 9 mai. Il indique également que le dépôt des dossiers pour les sénateurs est fixé durant la période du 29 mai au 12 juin tandis que celui des conseillers des collines et des quartiers entre le 28 juin et 7 juillet. Le même calendrier précise que la campagne électorale durera du 10 mai jusqu’au 30 mai 2015.
Par conséquent, le président de la Ceni demande au gouvernement de mettre à la disposition de cette commission tout ce qui est nécessaire pour la préparation de ces élections. Il a alors indiqué que ces élections ont besoin de beaucoup de fonds alors que la France reste le seul pays qui a proposé à notre pays une enveloppe de 200.000 euros.
Burundi – Justice
Pierre-Claver Mbonimpa reste en prison malgré une pétition de 19.000 signatures
Bujumbura, le 18 juillet 2014 (Net Press) . Les organisations de la société civile et celles des professionnels des médias viennent de déposer une pétition demandant l’enquête sur les allégations de distribution des armes aux imbonerakure, mouvement des jeunes affiliés au parti Cndd-Fdd au pouvoir à Bujumbura. En effet, ces jeunes se sont établis à l’Est de la Rdc à Kiriba-Ondes et ont formé une milice et font des entrainements au grand jour, selon toujours des informations recueillies par certains de nos confrères envoyés sur place.
Cette pétition portant 19.000 signatures a été déposée à la présidence de la République, au Bureau des Nations Unies, à la représentation de l’Union africaine et à l’ambassade de la République démocratique du Congo au Burundi. Elle a été adressée à ces représentants de la communauté internationale pour qu’ils interviennent avant que l’irréparable soit commis et constituent aussi en quelque sorte des témoins de l’alerte lancé ici et là.
Rappelons que Pierre-Claver Mbonimpa est à son 64ème jour d’incarcération pour avoir demandé au gouvernement de Bujumbura de mener des enquêtes sur une probable distribution des armes aux jeunes Imbonerakure du Cndd-Fdd, et aux entrainements militaires organisés en Rdc en faveur de ces derniers. Signalons qu’hier, la cour d’appel a pris en délibéré l’affaire et devrait se prononcer dans moins de 48 heures sur sa libération provisoire. Il est accusé d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays ainsi que faux et usage de faux.
Burundi – Justice
Le « Plus jamais ça » s’impose
Bujumbura, le 18 juillet 2014 (Net Press) . L’Association pour la lutte contre le génocide (Ac Génocide - Cirimoso) ne cesse de le rappeler. Selon son communiqué de presse, le génocide provoque toujours d’autres crimes contre l’humanité et des crimes de guerre. Et le principe évoqué en titre s’impose car les rescapés du génocide restent toujours menacés par la même extermination qui a emporté les leurs. Mais la paix reste menacée pour tout le monde autour d’eux.
Par conséquent, l’association dirigée par le Pr. Venant Bamboneyeho recommande aux instances judiciaires nationales et internationales compétentes d’intervenir pour établir objectivement la vérité et installer la justice au milieu du débat en vue d’une réconciliation sincère. Mais cela n’est possible que si la sécurité pour tous est bien établie, estime-t-elle.
Ac Génocide - Cirimoso réserve à la journée commémorative de ce 21 juillet, une pensée spéciale pour les victimes du génocide poursuivi à Teza et à Bugendana, il y a déjà 18 ans. Pour ce mois-ci, leur rendez-vous de l’espoir fondé sur le respect des droits de l’être humain est fixé à Ngagara, lieu habituel à 17h30 minutes. Au cours de cette assemblée générale, il y aura témoignages, recueillement, réarmement moral et soutien infatigable aux rescapés du génocide.
Burundi - Economie
Le budget de l’Etat, exercice 2014 reste déficitaire et son financement problématique
Bujumbura, le 18 juillet 2014 (Net Press) . C’est l’un des principaux constats du consultant Boaz Nimpe qui a effectué pour le compte de l’observatoire de l’action gouvernementale (Oag), une étude portant sur l’analyse du budget général de l’Etat, exercice 2014. C’était au cours d’une conférence publique de restitution de cette étude organisée ce matin par cet observatoire.
Selon le consultant, ce budget répond à certains principes de transparence mais beaucoup de choses restent à faire. Il a constaté un manque de lien entre la conformité du budget et les stratégies de développement humain centrées sur la réalisation des Omd bien que le budget 2014 comporte beaucoup de projets au niveau de l’axe 1 et 3 du Cslp II qui répondent à certains indicateurs de développement humain surtout dans le secteur de la santé et de l’éducation. Le coût de l’intégration à la communauté est-africaine pèse lourdement sur le trésor public. M. Nimpe salue néanmoins que ce budget tient compte de la dimension « genre ». D’autres constats malheureux du consultant est que le rythme de déblocage des fonds promis dans le cadre de la mise en œuvre du Cslp II est très lent et soumis à de fortes conditionnalités. La mobilisation des appuis budgétaires est incertaine surtout au niveau du calendrier de décaissement. Au niveau de la mobilisation des recettes domestiques, la gestion des exonérations n’est pas encore maîtrisée.
Pour M. Boaz Nimpe, le Burundi manque de points de croissance en raison d’un déficit criant dans les infrastructures notamment dans le secteur de l’énergie et le secteur des transports (les routes). Or, a-t-il expliqué, il s’agit des investissements en amont pour créer une dynamique de la croissance des investissements du secteur privé, lesquels agissent à leur tour sur la croissance économique.
Pour pouvoir améliorer la préparation des budgets futurs, le consultant recommande à l’autorité compétente d’élaborer le budget de l’Etat sur base d’un cadre macroéconomique stable et consolidé. Les hypothèses de prévision doivent être réalistes et cohérentes avec le contenu des documents de planification du développement économique et à l’ensemble des stratégies sectorielles.
Enfin, pour accroître la transparence du processus budgétaire, l’étude propose une série d’orientations. Nous citerons notamment la création d’un journal officiel qui publie toutes les informations budgétaires aussi bien en langue française que nationale. Les questions de préparation du budget devraient mobiliser autant de citoyens que le sont la préparation des élections dont la communication est plus soignée et dirigée vers tout ceux qui sont sensés être impliqués dans le vote. Ici, le consultant a tenu à préciser que la préparation du budget ne nécessite pas un référendum, mais il fait allusion à la communication permanente sur chaque étape du processus.
Burundi – Energie
La Regideso serait-elle responsable des pertes subies lors du délestage à Gasekebuye ?
Bujumbura, le 18 juillet 2014 (Net Press) . Cette question se pose chez beaucoup d’habitants du quartier Gasekebuye situé dans la commune urbaine de Musaga où, après une maison brûlée le jeudi 10 juillet 2014 dans ce même quartier, nombreux des ménages de ce quartier continuent d’en être victimes.
En effet, soulignent certaines personnes habitant dans ce quartier, beaucoup de ménages se sont vus leurs biens endommagés tels que les postes téléviseurs, les ampoules ainsi que les réfrigérateurs au moment où le courant est rétabli irrégulièrement. De plus, les habitants de ce quartier ont indiqué qu’un ménage peut être éclairé alors que d’autres branchés à la même ligne sont complètement plongés dans les ténèbres.
C’est pourquoi ces habitants trouvent que la faute incombe à la Regideso, elle qui est responsable de ce délestage hors normes. Ils demandent à la Regideso de conjuguer tous ses efforts pour régler ce problème afin que des cas de victimes ne se multiplient pas.
Burundi – Rdc – Politique
Le président de la Rdc s’appelle Etienne Tshisekedi et non Joseph Kabila
Kinshasa, le 18 juillet 2014 (Net Press) . Ce point de vue quelque peu surprenant a été exprimé la nuit dernière par le fils aîné du leader de l’Udps qui a pour nom Félix Tshisekedi. Il a longuement répondu aux questions de Sonia Rolland, retenue en otage tout près de Ngozi par les Imbonerakure, il y a quelques semaines alors qu’elle était l’envoyée spéciale de la « radio mondiale » dans notre pays.
Aux yeux de Fiston Tshisekedi, papa Tshisekedi est bel et bien le président de la République démocratique du Congo élu brillamment le 28 novembre 2011, bien que ce ne soit pas lui qui exerce ces fonctions et non Joseph Kabila, un usurpateur qui s’est emparé du fauteuil présidentiel auquel il n’avait pas droit.
Interrogé pour savoir si « le président élu » récemment tombé malade et qui, de surcroît, est âgé de 82 ans, va se porter candidat à la présidentielle de 2016, le secrétaire national de l’Udps chargé des questions diplomatiques , fonctions qu’exerce Félix Tshisekedi, a répondu de prime abord que son père se porte comme un charme et qu’il décidera lui-même d’affronter son rival de 2011 toujours soupçonné d’avoir des origines rwandaises.
Burundi – Côte d’Ivoire - Justice
Alassane Drahmann Ouattara déclare ignorer ce que signifie « la justice des vainqueurs »
Abidjan, le 18 juillet 2014 (Net Press) . En recevant hier à Abidjan le président de la République française, François Hollande, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Drahmann Ouattara dit « A.D.O » a centré ses entretiens avec lui sur les questions économiques, étant donné que la France est le premier fournisseur de son ancienne colonie et que par voie de conséquence, celle-ci est sa première cliente.
Mais les deux hommes ont également abordé, brièvement, les questions de la politique intérieure ivoirienne et M. Ouattara a été obligé de clarifier sa position devant les journalistes qui lui reprochaient que son gouvernement applique ce que de nombreux milieux de l’opposition et de la société civile considèrent comme « la justice des vainqueurs ».
Pour eux en effet, depuis la capture de Laurent Gbagbo en avril 2011 et son transfert à La Haye pour y être jugé par la Cpi vers la fin de la même année, seuls ses proches sont poursuivis par la justice ivoirienne, alors que les partisans de M. Ouattara, également impliqués dans la mort des 3000 personnes victimes de la guerre civile postélectorale (novembre 2010 – avril 2011), se la coulent douce sans du tout être inquiétés jusqu’à ce jour.
Réponse immédiate DE Ouattara : « Je ne comprends pas ce que signifie la justice des vainqueurs ». Celui qui comprend sa signification – c’est-à-dire le président du Fpi (le Front populaire ivoirien), le parti fondé par Laurent Gbagbo à l’époque de Félix Houphouët Boigny, a été reçu lui aussi par le président français.
Un fait inhabituel dans les usages diplomatiques, qui a été qualifié d’« incongru » par le correspondant de Rfi à Abidjan, un confrère très apprécié pour son professionnalisme, de nationalité burundaise en plus, Stanislas Ndayishimiye.
