Bujumbura, le 2 août 2014 (Net Press) . Selon des informations recueillies auprès des sources proches du président de la République, ce dernier pourrait s’envoler ce 3 août 2014 à destination de Washington D.C., où se trouve la Maison Blanche. Il doit rencontrer d’autres présidents africains, à l’exception de ceux que Barack Obama considère comme des « déchets politiques » irrécupérables, à l’instar de Robert Mugabe du Zimbabwe et d’Omar El Béchir du Soudan, pour un tout premier sommet américano-africain.
Parmi les questions à l’ordre du jour, il y aurait notamment la bonne gouvernance, ce qui pourrait causer des ennuis au président Nkurunziza car tous les Occidentaux se plaignent du manque d’efforts dans ce sens. Il va voyager également au moment où Pierre-Claver Mbonimpa, qui devient incontestablement le plus célèbre prisonnier du Burundi pour ses actions en faveur des droits de l’homme et des prisonniers, est en détention préventive depuis plus ou moins 80 jours. Le président Nkurunziza pourrait de ce fait être perçu comme un président fossoyeur des droits humains et dictateur. Enfin, son intention de se faire élire encore une fois en 2015 pourrait ne pas rencontrer l’assentiment de la Maison Blanche car son patron a déjà indiqué clairement qu’il n’entend pas soutenir les présidents africains qui tentent de changer la constitution pour se faire élire pour des mandats non prévus par la loi fondamentale. Bon voyage tout de même M. le président, la Maison Blanche est jolie et belle à visiter même si elle est très très très loin de Mwumba.
Burundi – Politique
Le 1er avril est différent du 1er août, M. le ministre
Bujumbura, le 2 août 2014 (Net Press) . Cette semaine, le ministre des finances était l’invité de la chambre basse du parlement où il devait fournir des explications sur l’actuelle révision budgétaire 2014. A la question de savoir pourquoi il a augmenté des taxes et impôts sur l’énergie, il a répondu très aisément que c’est pour éviter les différents délestages. Il a précisé qu’à partir du 1er août 2014, il n’y aura plus de manquement de courant électrique.
A notre connaissance, toute personne, fut-elle Tabu Abdallah Manirakiza, a le droit de mentir le 1er avril de chaque année et le mensonge prend le nom de poisson d’avril. En date du 1er, nous étions habitués au début des vacances judiciaires et non à un mensonge de la part d’un membre du gouvernement. Une fillette de cinq ans qui prenait un bus du centre-ville à Jabe en commune urbaine de Bwiza, a subitement interpellé sa mère qui était en compagnie d’elle pour lui dire à haute voix : « Maman, kw’iradiyo baraduhenze » (Maman, on nous a menti à la radio, Ndlr). Tous les passagers ont acquiescé, certains d’entre eux murmurant que s’il faut mentir, il faut éviter que mêmes des bambins le découvrent aussi facilement car les enfants de cet âge nous prennent comme une source de vérité. Et s’il était encore une fois convoqué à l’assemblée nationale, qu’est-ce qu’il dirait ? Heureusement pour lui que cette session n’aura pas lieu car au régime du Cndd-Fdd, c’est le gouvernement qui contrôle l’action de l’assemblée nationale, ce qui est en quelque sorte un monde à l’envers.
Burundi – Justice – Droits de l’Homme
Les anciens rebelles du Cndd-Fdd emprisonnent Pierre-Claver Mbonimpa en guise de remerciement
Bujumbura, le 2 août 2014 (Net Press) . Parmi les actions salutaires du président de l’Aprodh incarcéré à Mpimba, il y a 78 jours, Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, rappelle son combat contre les injustices dont étaient victimes à l’époque du maquis, les anciens rebelles burundais parmi lesquels figurent certains de ceux qui dirigent le Burundi actuellement. A travers un communiqué de presse, il déplore qu’au lieu de le remercier, ils ont décidé de l’emprisonner injustement.
A ses yeux, cette injustice se fonde sur le fait qu’au lieu de commanditer une enquête indépendante sur les révélations de Pierre-Claver Mbonimpa, le pouvoir du Cndd-Fdd a préféré tirer sur le messager. Selon lui, l’autre signe qui ne trompe pas sur l’injustice dont le président de l’Aprodh est victime repose sur la décision du substitut du procureur en mairie de Bujumbura, Salvator Ndayiziga alias Nyamizi. Parmi plusieurs preuves (5 photos notamment) de probables entraînements paramilitaires des jeunes Imbonerakure du Cndd-Fdd sur le sol congolais, ce magistrat s’est borné uniquement sur une seule photo pour accuser Mbonimpa de troubles sécuritaires aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays et par conséquent, l’envoyer dans la prison centrale de Mpimba.
A part que le président de l’Aprodh a sauvé plusieurs de nos dirigeants, poursuit le communiqué, il a toujours plaidé pour des militaires et policiers victimes d’un traitement injuste, des employés et des citoyens de toutes les catégories sociales. Son organisation fournit régulièrement des papiers et cartouches aux tribunaux et aux parquets qui n’en ont pas pour le bon déroulement de leur travail. Elle aide régulièrement au recyclage des magistrats, auxiliaires de la justice et les policiers, surtout les officiers de la police judiciaire (Opj) pour qu’ils puissent s’acquitter correctement de leurs tâches. Pierre-Claver Mbonimpa a également aidé pour que certains auteurs des infractions diverses soient traduits en justice et punis conformément à la loi. Sans toutefois évoquer la liste exhaustive des bienfaits de ce grand défenseur des droits humains, l’Olucome considère que ceux susmentionnés démontrent suffisamment que sa place ne devrait en aucun cas être en prison.
Gabriel Rufyiri s’inquiète que l’incarcération du président de l’Aprodh pourrait entraîner de lourdes conséquences surtout sur le plan sociopolitique du pays. Les bailleurs de fonds du Burundi qui conditionnent préalablement le déblocage de leurs aides par la bonne gouvernance démocratique et le respect des droits humains, commencent à fermer les robinets. Malheureusement, déplore-t-il, en cas de gel des aides, l’Etat revoie à la hausse les taxes et impôts supportés par les citoyens plongés dans une pauvreté sans nom. A son tour, la hausse des taxes et impôts provoque celle des prix des produits de première nécessité alors que le pouvoir d’achat de la population burundaise s’amenuise de plus en plus. Pour être plus concret, le président de l’Olucome donne à titre illustratif le projet de révision du budget général de l’Etat 2014 qui vient d’être voté par l’assemblée nationale. L’autre conséquence est que l’emprisonnement de Mbonimpa ternit l’image du Burundi et empêche de ce fait les étrangers à venir s’installer dans un pays où les droits humains sont bafoués.
Si le gouvernement burundais avait l’intention de lui infliger une punition, l’Olucome estime que les 78 jours suffisent. Qu’il bénéficie tout au moins la liberté provisoire car en droit, la liberté est une règle et l’emprisonnement une exception. Cet observatoire demande avec insistance de le libérer car, c’est connu de tout le monde que la décision de son emprisonnement n’émane pas de la justice mais de l’exécutif. Pour lui, il aurait été emprisonné suite à la haine de quelques hommes forts de ce pays. Nous sommes aussi au courant que c’est un vaste programme de quelques autorités d’emprisonner toutes les voix qui militent pour les droits humains et économiques dans l’objectif de les décourager dans leurs missions de défendre les droits humains.
Burundi – Etats-Unis - Société
Ce que vous ne saviez pas : la société civile burundaise inspirée par John F. Kennedy
Bujumbura, le 2 août 2014 (Net Press) . En choisissant de s’habiller en vert le vendredi de chaque semaine et en accompagnant le port de cette tenue spéciale du slogan : « Nous sommes des Pierre-Claver Mbonimpa », la société civile burundaise s’est mise en réalité sur les traces de l’ancien président démocrate des Etats-Unis de 1960 à 1963, John Fitzgerald Kennedy, tombé sous les balles d’un assassin le 22 novembre 1963.
En 1961, la crise de Berlin symbolisée par la construction d’un mur de séparation de la ville en deux (Berlin Est et Berlin Ouest) par les autorités de l’Allemagne de l’Est avec la bénédiction de l’Union soviétique, poussa le président Kennedy à se rendre lui-même dans la partie occidentale pour soutenir le secteur ouest sous administration américaine, britannique et française.
C’est alors qu’il prononça en allemand une des phrases les plus célèbres de sa carrière : « Nous sommes tous des Berlinois ». Cette phrase est désormais inscrite dans tous les manuels de l’histoire de l’Allemagne car elle donna un moral de fer aux habitants de Berlin-Ouest, à tel point que certains historiens la considèrent comme prémonitoire de ce qui allait se passer 28 ans plus tard, soit en 1989 lors de la chute du mur.
« Nous sommes tous des Pierre-Claver Mbonimpa ». En paraphrasant la célèbre phrase de Kennedy en ce qui concerne l’emprisonnement du président de l’Aprodh derrière l’autre mur de Berlin, c’est-à-dire derrière les grilles de la prison de Mpimba, Pacifique Nininahazwe et ses amis de la société civile espèrent qu’ils vont eux aussi faire chuter le mur de Mpimba comme les Allemands, il y a 25 ans. Mais le pouvoir du Cndd-Fdd, l’entend-il de cette oreille ?
Burundi - Education
Début du mois de remise des diplômes aux lauréats des écoles secondaires
Bujumbura, le 2 août 2014 (Net Press) . Traditionnellement, le mois d’août de chaque année en pleines vacances d’été est consacré à la remise des diplômes aux élèves finalistes des humanités générales et techniques, après que le mois de juillet eût été consacré à la préparation et à la passation de l’examen d’Etat (exétat) qui s’est déroulé cette année du 21 au 24 juillet 2014.
A la rédaction de Net Press, nous avons l’habitude de profiter de ces moments « festifs » de joie et de bonheur pour nous demander si les familles des heureux lauréats doivent se livrer à des dépenses énormes pour faire plaisir à des jeunes garçons et à des jeunes filles qui ne sont mêmes pas assurés d’être admis à l’université, parce que l’échec à l’exétat fait encore partie des hypothèses à ne pas exclure.
Notre réponse a toujours été non, et le reste encore cette année, car il est de la part des familles totalement insensé de contracter des crédits bancaires d’un million de francs burundais et même davantage pour acheter des habits luxueux et des boissons à gogo et se retrouver en septembre suivant avec un élève en train de reprendre l’année scolaire.
En définitive, ce n’est pas à la fin des humanités générales que ces dépenses devraient se justifier, ni à la fin des études universitaires ni même à la fin de la défense réussie du mémoire, mais dès l’obtention du premier salaire dans un pays où les chômeurs licenciés d’université sont de plus en plus légion.
Burundi – Droits de l’Homme
Comment comprendre que le pouvoir puisse infantiliser à ce point la communauté internationale ?
Bujumbura, le 2 août 2014 (Net Press) . C’est en quelque sorte le contenu de l’intervention de Léonce Ngendakumana, le président du parti Sahwanya-Frodebu et président en exercice de l’Alliance des démocrates pour le changement (Adc-Ikibiri). Il réagissait à la réponse donnée par le pouvoir du Cndd-Fdd à l’organisation internationale de défense des droits de l’homme respectable et respectée à travers le monde, Amnesty Internationale, après les accusations formulées dans son dernier rapport.
Si l’on peut comprendre que Philippe Nzobonariba, le porte-parole et secrétaire général du gouvernement, ait pu affirmer que le contenu dudit rapport ne correspond pas à la réalité, il avait en quelque sorte raison parce qu’il n’a fait que faire le boulot pour lequel il est payé (et bien payé) à la fin de chaque mois.
Mais de là à donner comme argument que le rapport d’Amnesty International n’a fait que rendre in extenso les propos des opposants, il y a là une infantilisation difficile à comprendre de la part du porte-parole du gouvernement. Qu’un homme aussi intelligent que M. Nzobonariba puisse croire et faire croire que les rapporteurs d’Amnesty sont des gens incapables de discerner la part de la vérité et du mensonge chez ceux qui combattent le pouvoir de Bujumbura, il y a là un degré abyssal de méconnaissance des capacités intellectuelles des gens dont la respectabilité est reconnue jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique
Burundi – France – Confessions Religieuses - Anniversaire
7ème anniversaire de la disparition d’un grand ami français du Burundi
Paris, le 2 août 2014 (Net Press) . Dans la soirée du dimanche 5 août 2007, la France apprit le décès du cardinal Jean-Marie Lustiger, ancien Archevêque de Paris de 1982 à 2005, qui s’éteignit pieusement entre les mains du seigneur d’un cancer des os à l’hôpital militaire du Val-De Grace de Paris.
Il était d’un tel charisme et d’une telle intelligence qu’il était membre de l’Académie française et que le mardi de chaque semaine, il se rendait au Vatican à Rome, pour prendre part à une réunion hebdomadaire dirigée par Jean-Paul II afin de donner son avis sur la gestion des affaires ecclésiastiques du monde catholique en compagnie des principaux conseillers de l’ancien Souverain Pontife.
Qu’il soit écouté chaque semaine alors qu’il ne faisait pas partie de la curie romaine (= le gouvernement pontifical) montre à quel point cet éminent homme d’Eglise né juif en 1926 n’était pas n’importe qui.
Il aimait beaucoup le Burundi où il était venu à 3 reprises. La première fois c’était sous le IIème République pour tenter d’éteindre l’incendie né des mauvaises relations entre l’église catholique et l’Etat, mais Jean-Baptiste Bagaza refusa de lui accorder, ne fût-ce qu’une seule minute d’audience.
La 2ème fois c’était lors de la visite historique de Jean-Paul II dans notre pays du 7 au 9 septembre 1990 puisqu’il faisait partie de la délégation papale. Et la 3ème fois, ce fut lors de la clôture des cérémonies du centenaire de l’église catholique burundaise en 1999. On se souvient en effet que la première « mission » (on parle aujourd’hui de « paroisse »), Muyaga, fut fondée en 1898 par les Pères Blancs (appellation des prêtres missionnaires qui arrivèrent pour la première fois dans notre pays à la fin du 19èmesiècle).
Signalons cependant qu’en réalité les premiers missionnaires blancs arrivèrent au Burundi en 1874 et fondèrent la « mission » de Rumonge. Mais ils furent sauvagement massacrés et ce n’est que 24 ans plus tard qu’ils reprirent courage pour pénétrer au Burundi par l’Est du pays.
Burundi – Confessions religieuses
Le vœu de « pauvreté » difficilement assimilable par les chrétiens du Burundi
Bujumbura, le 2 août 2014 (Net Press) . Comme nous ne cessons de l’écrire et de le rappeler depuis le début de l’été, le mois de juillet et celui d’août sont consacrés, au sein de l’église catholique burundaise, à l’ordination des prêtres et aux différentes fêtes religieuses des consacrés. Il est donc tout à fait normal que Radio Maria Burundi aide ses auditeurs majoritairement des chrétiens d’obédience catholique, à comprendre ce que c’est le sacrement du sacerdoce. Mgr Venant Bacinoni l’a déjà fait, son homologue de l’archidiocèse de Gitega aussi et ce samedi 2 août 2014, c’était au tour de l’abbé Pierre Nsengiyumva affecté à la pastorale familiale à l’archevêché de Bujumbura, de le faire.
Au cours de toutes ces interventions, ils ont tous rappelé les 3 vœux que doivent prononcer les prêtres et tous les consacrés au moment de leur entrée dans les Ordres, le vœu d’obéissance, le vœu de chasteté et le vœu de pauvreté.
Si les deux premiers sont facilement assimilables par le chrétien moyen, il n’en est pas de même pour le troisième. Depuis leur arrivée à la fin du 19ème siècle, les Pères Blancs devaient avoir de l’argent pour bâtir les églises et pour subvenir à leurs besoins. Au fur et à mesure que l’Eglise burundaise s’est « déseuroppéanisée » au lendemain de l’indépendance, l’Occident chrétien a continué à aider les églises des ex-colonies, dont celle du Burundi, mais pas au même rythme qu’auparavant.
Lentement et inexorablement, ces aides commencèrent à disparaître, causée en grande partie pour raisons de déchristianisation des anciens pays pourvoyeurs de prêtres missionnaires et illico, d’espèces sonnantes et trébuchantes.
Malgré cela, on ne peut pas dire que les pauvres et les déshérités de ce pays se recrutent dans les milieux religieux (catholiques et protestantes confondus) car ceux qui y vivent ont généralement de quoi se mettre sous la dent en quantité suffisante.
C’est pourquoi le vœu de pauvreté auquel ils jurent s’engager jusqu’à leur départ pour l’Eternité a une signification figurée difficile à saisir car certains parmi eux tentent d’expliquer laborieusement qu’il s’agit, non d’une pauvreté matérielle ou financière, mais d’une pauvreté en esprit. Comprenne qui pourra !