Bujumbura, le 21 août 2014 (Net Press). Lors du 23ème sommet de l’Union africaine (Ua), les Etats membres ont adopté une disposition du Protocole sur les amendements au Protocole sur le statut de la Cour africaine de justice et des droits de l’homme. Celle-ci empêcherait cette cour de juger les chefs d’État et de gouvernement en exercice, ainsi que certains autres hauts fonctionnaires de l’État, pour les crimes graves commis en violation du droit international. L’article 46A bis des amendements stipule que « Aucune accusation ne peut être engagée ou poursuivie devant le tribunal contre tout chef d’État ou de gouvernement de l’Union africaine, ou quiconque agissant ou ayant le droit d’agir en cette qualité, ou d’autres hauts fonctionnaires de l’État sur la base de leurs fonctions, pendant la durée de leur mandat. »
A travers une déclaration parvenue à notre rédaction, 141 organisations de la société civile appellent aux Etats africains à rejeter l’immunité pour les crimes graves. Pour elles, accorder à ces derniers l’immunité est en quelque sorte une licence ouverte aux personnes occupant ces positions pour commettre des crimes. Cette faveur risque aussi d’encourager les personnes accusées de ces crimes à s’accrocher à leurs fonctions afin d’éviter d’affronter la loi, enracinant ainsi les dictatures.
Pour elles, cette disposition relative à l’immunité est un retour en arrière regrettable par rapport à l’esprit et à la lettre de l’Acte constitutif de l’Ua, qui favorise le respect des droits humains et le rejet de l’impunité en son article 4. Pour être plus concrètes, elles rappellent que les gouvernements africains ont joué un rôle actif dans la création de la CPI afin de garantir que justice soit rendue, en cas de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les États africains ont été parmi les premiers à ratifier le Statut de Rome de la CPI. En y souscrivant, ces États ont manifesté leur engagement à défendre les droits des victimes, à rejeter les exemptions pour les accusés en fonction de leur position officielle, et à veiller à ce que les auteurs des crimes les plus graves connus par l’humanité, soient traduits en justice.
Les signataires de cette déclaration rappellent également que les statuts de la Cour pénale internationale (Cpi), du Tribunal spécial pour la Sierra Leone, du Tribunal pénal international pour le Rwanda, des Chambres africaines extraordinaires au sein des tribunaux du Sénégal et d’autres tribunaux internationaux et internationalisés prévoient que la position officielle d’un accusé ne puisse l’exonérer de sa responsabilité pénale. Par conséquent, elles s’opposent à l’octroi de l’immunité à toute personne s’agissant de crimes graves commis en violation du droit international.
Ces organisations saluent enfin le courage de certains États africains comme l’Afrique du Sud, le Bénin, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo et le Kenya qui n’accordent pas l’immunité aux fonctionnaires en exercice en ce qui concerne les crimes graves, en application de leurs lois nationales.
Malgré cette anomalie favorisant l’impunité, cette déclaration précise que le protocole adopté est le premier instrument juridique à élargir l’autorité d’un tribunal régional à la compétence pénale en matière de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Il prévoit également la compétence de la Cour sur onze autres crimes et la mise en place d’un bureau indépendant de défense.
Burundi – Intégration régionale
Le pouvoir du Cndd-Fdd ne cesse de surprendre par son retrait de l’EAC : sursaut ou Suicide ?
Bujumbura, le 21 août 2014 (Net Press). Au moment où les Burundais commençaient à se réjouir des facilités de la circulation des biens et des personnes au sein de la communauté est-africaine, au moment où tous les peuples civilisés militent pour de grands ensembles régionaux pour bâtir la civilisation de l’Universel prônée par Théllard de Chaldin, au moment où tout plaide pour sortir du nationalisme-ghetto ou l’ethnocentrisme national, voilà que le Burundi fait l’exception en annonçant, par la ministre en charge de l’intégration du Burundi à l’Eac, que durant les 6 prochains mois, notre pays ne participera plus dans les activités de la communauté au titre de membre effectif mais plutôt comme observateur.
La ministre de tutelle, Mme Léontine Nzeyimana, vient d’annoncer aux députés réunis à Kigobe que cette décision est motivée par le fait que visiblement, notre pays est souvent écarté au moment de la prise des décisions concernant la communauté. Néanmoins, une certaine opinion qui circule à Bujumbura après que cette mesure impopulaire ait été rendue publique, estime qu’il s’agit d’une décision précipitée et insensée.
Pour elle, le pouvoir du Cndd-Fdd devrait plutôt chercher à comprendre pourquoi les autres pays de l’Eac n’associent pas toujours le Burundi et la Tanzanie pour prendre certaines décisions. Selon ses adeptes, le Burundi vient d’ajouter le drame au drame puisque son image devant la communauté internationale était déjà ternie par la violation flagrante des droits de l’homme et des principes démocratiques. D’autres pensent que c’est plutôt par incapacité à suivre le rythme de mise en œuvre des réformes prises au sein de la communauté en vue d’arriver à l’union économique, monétaire et politique envisagée que le Burundi fait une fuite en avant. Notre pays est en arrière des autres pays pratiquement sur tous les plans de réformes.
Une autre opinion considère que le Burundi menace de quitter définitivement l’Eac pour ne pas permettre aux citoyens burundais de saisir systématiquement les cours de la sous-région après être condamnés par la justice burundaise qui est loin d’être indépendante de l’exécutif. En plus de plusieurs plaintes déjà déposées devant ces cours régionales, le pouvoir de Bujumbura sait très bien qu’Agathon Rwasa, Frédéric Bamvuginyumvira et d’autres leaders politiques dont les candidatures pour les élections de 2015 seront rejetées car, selon Bujumbura, ils ont des dossiers pendant pour les besoins de la cause devant les instances burundaises, ne manqueront pas de saisir ces cours pour demander d’être rétablis dans leurs droits. Le pouvoir de Bujumbura souffre le chaud et le froid et se résigne à la solution de l’incapable en optant pour la fuite en avant, tel un mauvais écolier abdiquant à 2 mois de la fin de l’année scolaire, arguant que la maîtresse est méchante alors que c’est lui qui a la tête mal faite.
Par conséquent, notre pays risque d’y laisser ses plumes et son peuple d’en souffrir au moment où les autres peuples profitent des prouesses de leurs dirigeants en compétition dans le cadre de la nouvelle puissance régionale EAC. Il va y perdre des projets de grande envergure : financement du commerce régional, construction des infrastructures régionales, l’emploi au sein des diverses institutions régionales dont le secrétariat exécutif, le parlement et les autres agences et projets en vue, la liberté des Burundais à circuler dans l’Eac, le droit d’établissement en négociation, les appuis à la mise à niveau du pays, les bienfaits de l’union économique et monétaire ; etc. Bref, le Burundi retourne à l’autarcie du temps de Mwezi Gisabo. Il est le plus enclavé des pays de l’Eac et par conséquent, c’est lui qui devait être le plus actif pour endiguer son enclavement. Le Rwanda qui est entré en même temps que le Burundi à l’Eac est presque au même niveau que les 3 pays fondateurs de la communauté. Pourquoi ? La raison est à chercher au niveau du dynamisme et des compétences des responsables du pays. Le Burundi regorge de beaucoup de ressources mises en chômage alors qu’elles pouvaient contribuer efficacement à l’intégrer dans la communauté. Mme Léontine Nzeyimana a encore à expliquer pour convaincre ; c’est comme si un jour, le premier ministre belge se mettait à expliquer les raisons du retrait de la Belgique de l’UE, il n’y parviendrait pas.
Burundi – Droits de l’Homme
Deux nouveaux visages au sein de la Cnidh
Bujumbura, le 21 août 2014 (Net Press) ? L’assemblée nationale a élu hier deux nouveaux commissaires de la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (Cnidh). Il s’agit de M. Gamaliel Nkurunziza, qui était procureur général près la cour d’appel de Ngozi et Mme Joséphine Niyonzima, qui était jusqu’à son élection cadre au ministère de la solidarité nationale, des droits de la personne humaine et du genre. Le premier remplace M. Jean-Marie-Vianney Kavumbagu à la tête de la sous-commission protection. La seconde quant à elle remplace Mme Lucie Nyamarushwa à la sous-commission de la promotion des droits de l’homme.
Pour éviter un vide institutionnel à la fin du mandat des commissaires (5ans), il est prévu que sur les sept commissaires de la Cnidh, deux terminent leur mandat à trois ans. Signalons que l’élection des deux nouveaux commissaires a eu lieu en l’absence des députés du parti Uprona.
Burundi - Trafic des hommes
Sanctions très sévères contre les trafiquants des êtres humains
Bujumbura, le 21 août 2014 (Net Press). L’assemblée nationale a voté hier à l’unanimité une loi extrêmement sévère contre ceux qui (étrangers ou nationaux) s’adonnent au trafic des êtres humains. Le vote est intervenu après les explications fournies par la ministre en charge des droits de l’homme et de la solidarité nationale, Mme Clotilde Niragira.
Les cas qu’elle a cités sont ceux des personnes qui livrent de petits enfants (garçons et filles), les uns pour effectuer des travaux domestiques dans les pays étrangers en échange de quoi leurs familles perçoivent de fortes sommes d’argent et les autres pour s’adonner à la prostitution, ce qui permet aux trafiquants d’être eux aussi fortement rémunérés.
Mais la ministre a ajouté aussi de la prostitution locale organisée par des femmes burundaises qui louent des maisons de passage et recrutent de jeunes filles, même mineures pour les « vendre », durant un temps déterminé, à des hommes sans moralité aucune.
La ministre n’a pas cité nommément des personnes identifiables, mais la rédaction de l’agence Net Press se permet de rappeler un cas qu’elle a dénoncé il y a quelque temps, celui d’une femme officier affectée en province Cibitoke, qui a mis à la disposition de tels individus une maison à l’adresse connue, pour qu’ils se livrent à ce métier défini comme « le plus vieux du monde ». Les sanctions votées par nos représentants vont jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité ainsi qu’à une amende de 20 millions de nos francs.
Burundi - Confessions religieuses
Dame Zebiya portée disparue
Kayanza, le 21 août 2014 (Net Press). Les partisans d’Eusébie Ngendakumana, du nom de la dame devenue célèbre suite aux apparitions de la Vierge Marie dont elle affirme avoir été la destinatrice à plusieurs reprises, ne savent plus à quel saint (ou sainte) se vouer.
Depuis quelques jours, personne ne sait où elle se trouve, et les esprits ironiques en province de Kayanza affirment qu’elle aurait été élevée au ciel par les anges le vendredi 15 août 2014, le jour de la fête de l’Assomption.
Quoi qu’il en soit, le gouverneur de province, M. Canisius Ndayimanisha, a déclaré hier que personne ne sait où elle se trouve car les autorités de l’Eglise catholique du diocèse de Ngozi, tout comme les dirigeants administratifs de la province Kayanza, associés aux représentants de cette dame hypermariale, étaient et restent prêts à mener des échanges afin de mettre fin à cette crise totalement inutile qui n’a que très longtemps duré.
Mais dans l’entretemps, le gouverneur Ndayimanisha reste intraitable vis-à-vis des fanatiques « zébiyistes » puisqu’il vient d’ordonner la destruction totale d’une case de prières mariales qui servait du lieu de pèlerinage depuis les apparitions présumées. Car, malgré l’interdiction de se rendre à ce lieu « saint », les « zébiyistes » se rassemblaient au point où ils étaient bloqués par la police pour jeter un regard lointain, très lointain vers la case en priant, en chantant, et en disant que cela leur suffisait.
Burundi – Malversations Economiques
Gestion totalement opaque des fonds destinés à nos soldats en mission à l’étranger.
Bujumbura, le 21 août 2014 (Net Press). La rumeur courait depuis 2007, c’est-à-dire depuis que les premiers soldats burundais furent déployés en Somalie dans le cadre de l’Amissom, le contingent burundo-ougandais chargé de sécuriser ce pays déchiré par la guerre civile depuis le départ du pouvoir de Mohamed Siad Barre en 1991.
Les militaires en questions étaient au courant de la somme prévue pour chacun d’entre eux, mais affirmaient ne jamais recevoir la totalité. Quelle était la destination du montant amputé ? Mystère. Le uns affirmaient qu’il était retenu par le ministère de la défense nationale et des anciens combattants, d’autres déclaraient que les 200 dollars prenaient la direction du trésor public, d’autres enfin qu’ils étaient versés dans les caisses du Cndd-Fdd, mais toutes ces affirmations n’étaient basées sur aucune preuve crédible..
Tous les responsables qui se sont exprimés hier, qu’il s’agisse de ceux du ministère des finances ou de la défense nationale ont fait des déclarations allant dans tous les sens mais ont été d’accord sur un point : l’argent n’est pas versé en totalité à ses destinataires. Toute la question est donc de savoir si les bailleurs de fonds (Nations Unies ou Union Africaine) sont au courant de ce « détournement des fonds » qui ne veut pas dire son nom.
Burundi - Education
La faculté d’Eps enfin réhabilitée.
Bujumbura, le 21 août 2014 (Net Press). Lorsque la faculté d’éducation physique et sports débuta avec la création de l’Ecole Normale supérieure en 1967, les esprits sarcastiques affirmèrent en plaisantant que les étudiants qui s’y faisaient inscrire étaient des anciens élèves des humanités faibles en tout, c’est-à-dire aussi bien dans les branches scientifiques que dans les branches littéraires.
Cette vision un peu erronée s’est poursuivie néanmoins, jusqu’à ce qu’un certain….Pierre Nkurunziza soit élu président de la République en 2005. Cependant, les rigolards ne disparurent pas pour autant, trouvant même un motif supplémentaire de consolidation de leur argumentaire, lorsqu’ils virent le président passer plus de 90% de son emploi du temps en dehors de son cabinet, en train de cultiver la terre, de construire des écoles, de jouer au football et de faire du vélo.
En étant nommé professeur honoraire à l’institut supérieur des sports de l’Université de Naanjing de la République populaire de Chine, où il pourrait enseigner dès maintenant ou quand il aura terminé ses mandats, le président a donné ses lettres de noblesse à son ancienne faculté, qui va se sentir désormais au même pied d’égalité que celles des sciences scientifiques et littéraires. D’autant plus que, a-t-il poursuivi, lorsqu’il se trouvait en 2ème année de licence, lui et ses camarades étudiants avaient l’habitude d’être interrogés sur les bienfaits que le sport pourrait apporter à l’amélioration des relations entre Etats.
Le voilà donc à l’œuvre en train de passer par le ballon rond et le vélo, pour rapprocher un peu plus Bujumbura et Pékin. Qui pouvait y croire en 2005 ?
Burundi – Politique - Elections
Le parti Sahwanya Frodebu participera malgré tout aux élections de 2015.
Bujumbura, le 21 août 2014 (Net Press). Le porte-parole du parti Sahwanya Frodebu, M Phénias Nigaba, a énuméré et dénoncé toute une série de manœuvres en train d’être mises en place par le Cndd-Fdd dans le but qu’il soit le seul à préparer les élections de l’année prochaine.
Ces manœuvres concernent l’attribution de la carte nationale d’identité à de jeunes citoyens qui n’ont pas encore le droit d’en être en possession, la mise en place bientôt, des commissions électorales collinaires et communales totalement contrôlées par le parti au pouvoir, etc, etc…
Mais malgré cela, le parti de Melchior Ndadaye prendra part bel et bien part aux scrutins à venir. Cette formation politique reconnaît de cette manière, mais de façon implicite, la grave erreur commise en 2010 par l’Alliance des démocrates pour le changement (Adc Ikibiri) qui s’est retirée de la suite du processus électoral après les élections communales permettant ainsi au Cndd-Fdd de tout rafler aux législatives, aux sénatoriales et à la présidentielle, et de devenir illico un parti unique dictatorial comme à l’époque de l’Uprona sous les régimes putschistes.
Tous les observateurs sont unanimes pour considérer que si tel n’avait pas été le cas, l’assemblée nationale et le sénat connaîtraient depuis 4 ans un certain débat « démocratique », car certaines formations politiques, à commencer par le parti Fnl d’Agathon Rwasa, auraient fait élire des députés et des sénateurs qui empêcheraient au Cndd-Fdd de se comporter avec arrogance comme il le fait depuis 2010.