Londres, le 22 août 2014 (Net Press). Tel est le titre d’une déclaration d’Amnesty International qui coïncide avec le 14ème vendredi vert, un mouvement organisé chaque vendredi par les organisations de la société civile et celles des professionnelles des médias pour se solidariser avec le président de l’Aprodh, incarcéré à Mpimba depuis le vendredi 16 mai 2014. A travers sa déclaration, Amnesty international annonce que ce 22 août 2014, elle intègre officiellement Pierre-Claver Mbonimpa à la campagne Personnes en danger, qui a pour but de protéger dans le monde entier les droits des personnes touchées par des atteintes aux droits humains.
Défenseur des droits humains respecté et internationalement reconnu, poursuit la déclaration, Pierre-Claver Mbonimpa a été incarcéré pour avoir exercé pacifiquement ses convictions légitimes, dictées par sa conscience. Pour Amnesty international, il s’agit d’un prisonnier d’opinion, et les autorités burundaises doivent le mettre en liberté sans délai et sans condition.
Elle rappelle que l’arrestation du président de l’Aprodh a eu lieu à la suite d’une intervention qu’il avait faite à la radio publique africaine le 6 mai 2014, indiquant que des jeunes hommes recevraient des armes et des uniformes et se rendraient en République démocratique du Congo, pour y suivre un entraînement militaire. Depuis lors, il a été inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État et d’usage de faux.
Au niveau national, Pierre-Claver Mbonimpa a auprès des Burundais la réputation d’être un point de contact pour les victimes d’atteintes aux droits humains et leurs proches, notamment en cas d’homicides illégaux, de torture et de violences sexuelles ou liées au genre.
Selon cette Ong, chaque journée passée en prison par Pierre-Claver Mbonimpa est une journée pendant laquelle ce remarquable défenseur des droits humains se voit empêché de mener à bien un travail essentiel en faveur des droits des plus vulnérables. Grâce à son travail, il a déjà bénéficié d’une reconnaissance internationale. Pierre-Claver Mbonimpa a reçu le prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’Homme en 2007 et le prix Henry Dunant en 2011.
Avant son arrestation, Pierre-Claver Mbonimpa a fait à maintes reprises l’objet d’actes de harcèlement et d’intimidation et de convocations judiciaires en rapport avec son travail sur des questions sensibles, et notamment sur des violations commises par les services de sécurité étatiques.
De leur côté, les organisations de la société civile burundaise, membres du « Mouvement vendredi vert » demandent à l’Onu de rendre public le rapport sur les enquêtes de la Monusco récemment annoncé dans le rapport du Bnub et qui a été à la base d’une grande polémique au pays. La Monusco nie avoir remarqué des jeunes burundais en formation paramilitaire. Elles demandent aussi la protection des témoins de Pierre-Claver Mbonimpa. Elles évoquent notamment le cas de Pascal Bizimana aujourd’hui en clandestinité pour éviter d’être assassiné après avoir déserté de la formation paramilitaire des jeunes burundais qui se déroulait en République démocratique du Congo. Son frère est aujourd’hui incarcéré à Mpimba parce qu’il n’a pas été en mesure de révéler à ses agresseurs l’endroit où ce cache Pascal Bizimana. Ces organisations insistent sur la protection des témoins car, l’expérience a montré que dans tous les dossiers sensibles, les témoins ont toujours été systématiquement éliminés. Elles rappellent notamment l’élimination des témoins dans le dossier Ernest Manirumva, dossier Gatumba, etc.
Burundi – Intégration Régionale
Mme Léontine Nzeyimana apporte des précisions sur un article paru dans Net Press
Bujumbura, le 22 août 2014 (Net Press). Dans l’une de nos dépêches antérieures, nous écrivions un article sur l’intégration régionale où nous indiquions que « Le pouvoir du Cndd-Fdd ne cesse de surprendre par son retrait de l’EAC : sursaut ou suicide ? » (voir Net Press du 21 août 2014.
La ministre à la présidence chargée de l’intégration régionale, Mme Léontine Nzeyimana, a contacté la rédaction pour dire que ses propos ont été mal interprétés. D’entrée de jeu, elle a fait savoir qu’elle s’exprimait devant les sénateurs et non à Kigobe comme mentionné dans notre dépêche. En outre, il ne s’agit pas du retrait de l’EAC, mais de la suspension pour six mois de participation aux projets du Corridor Nord – Tanzanie, Ouganda et Kenya - au titre de membre effectif, mais participera tout de même comme observateur. Ce n’est qu’après cette période que le gouvernement va prendre une décision effective.
La raison majeure évoquée par la ministre est la contrainte budgétaire, surtout qu’il y a des projets qui sont programmés au Corridor Nord et qui se retrouvent dans l’EAC. Les différentes infrastructures dont le pays a besoin sont bénéfiques mais onéreuses, a laissé entendre la ministre.
A la question de savoir si au bout de six mois le Burundi va se retirer définitivement, la ministre Nzeyimana n’a pas voulu se prononcer, arguant qu’elle ne peut pas anticiper sur une décision gouvernementale. Son interlocuteur lui a demandé ce que va faire le Burundi au cas où la même contrainte budgétaire persisterait, elle a répondu qu’elle espère que demain pourrait être meilleur par rapport à aujourd’hui.
Burundi – Education – Elections
Comment comprendre les agissements du ministre de l’intérieur ?
Bujumbura, le 22 août 2014 (Net Press). Décidément, le ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana, est devenu un ministre « traiteur » de tous les dossiers louches dans pratiquement tous les domaines. La rédaction vient de mettre la main, tardivement il est vrai, sur une correspondance qu’Edouard Nduwimana a adressée au directeur général de l’Ets Kamenge, au directeur du lycée Tanganyika, à celui du lycée Scheppers de Nyakabiga, à la directrice du lycée Vugizo et à celui du lycée de Gisenyi.
Il s’agit d’une lettre référencée 530/0094/CAB/2014 du 31 janvier 2014 et la rédaction livre à son lectorat l’intégralité de son contenu.
« Objet : Etablir les listes des élèves
« Mrs les Directeurs,
« Je voudrais vous rappeler que vous devez garder un œil vigilant aux professeurs de vos écoles pour garder une bonne qualité de l’éducation.
« Mais nous vous rappelons que votre position dans les écoles et votre promotion dépendront de votre façon de travailler avant les élections de 2015. Par la présente, je vous demande d’établir, à partir de la 9ème année jusque dans les classes terminales, les listes des élèves selon leurs provinces d’origine, leurs ethnies, leurs partis d’appartenance et leur âge. Les listes doivent me parvenir à la fin du mois de mars.
« Je vous dirais les critères de délibération et la réussite pour chaque élève en dépendra. Le directeur général de l’Ets Kamenge devra faire attention car il y a beaucoup d’opposants dans son établissement ».
A notre avis, cette correspondance se passe de commentaires. L’on voit très bien que le ministre de l’intérieur s’immisce dans tous les dossiers, des partis politiques à la magistrature et maintenant dans l’éducation. Dans ce dernier domaine, il efface tout simplement la ministre de l’éducation de base car M. Nduwimana donne directement des injonctions aux directeurs des écoles secondaires. Faut-il conclure qu’il était derrière les dernières échauffourées à l’Ets Kamenge, puisqu’il y voit beaucoup d’opposants ?
De toutes les manières, les ministères de la justice et de l’éducation devraient être rayés de la liste des cabinets du gouvernement pour devenir des départements du ministère géant de l’intérieur et qui seraient gérés par le super ministre Edouard Nduwimana.
Burundi – Rwanda – Rd Congo – Sécurité
Toujours des mises en garde contre les Fdlr
Harare, le 22 août 2014 (Net Press). Un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Sadc s’est tenu au Zimbabwe du 17 au 18 août dernier comme nous l’avions déjà mentionné. Le secrétaire exécutif de la Cirgl, le professeur Ntumba Luaba, avait pris part à ces assises. Il s’est penché sur la situation sécuritaire en Rd Congo et le sommet a entériné la décision ministérielle conjointe Sadc/Cirgl qui prévoit que la reddition et le désarmement des Fdlr devront être effectués dans un délai de six mois. Il a également appelé les Nations Unies, en coopération avec l’Union africaine, à apporter son concours en rapatriant les éléments des Fdlr qui se sont rendus et ont déposé les armes volontairement, et en les accueillant temporairement dans des pays tiers en dehors de la région des Grands lacs. Ce processus pourrait être conduit dans un délai de six mois comme convenu entre la Sadc et la Cirgl ».
Cette position de mettre toujours en garde ceux que Kigali qualifie de génocidaires est généralement mal accueillie par les autorités de ce pays. Paul Kagame voudrait que de tels sommets prennent des décisions qui s’imposent pour annihiler l’action nocive de ce groupe de gens.
Burundi - Santé
L’acide folique, un médicament protégeant les malformations des nouveaux nés.
Bujumbura, le 22 août 2014(Net Press). C’est ce qu’indique le Dr Juma Ndereye, directeur du programme national de santé de la reproduction (Pnsr). L’espacement des naissances dans notre pays est un problème sérieux et fait que les mères ont une santé fragile pouvant même se compliquer davantage et le Pnsr est en train de sensibiliser pour que la situation change. Pour cela, il faut l’intervention de plusieurs acteurs dont les médias et c’est pour cela que deux journées ont été organisées à leurs intentions pour voir les mécanismes à mettre en œuvre pour que l’espacement des naissances s’améliore.
Ce médicament peut être pris par la mère avant même la conception ou trois mois après et aide pour que les nouveaux nés ne naissent pas avec de grosses têtes, la maladie cardiaque, du moins évite que les enfants naissent avec des malformations. Le Dr Ndereye a précisé que ma plupart des mères burundaises ignorent ce médicament.
Les techniques de contraception au Burundi sont en train d’être utilisées petit à petit même si la culture et la religion s’y opposent. Le numéro 1 du Pnsr signale qu’il y a des religieux qui disent que si des femmes font usage de ces techniques, elles seront bannies dans leur religion. Mais selon le Dr. Ndereye, elles oublient que l’espacement des naissances ou mettre au monde peu d’enfants est une pratique qui a gagné du terrain même à Rome d’où le catholicisme est venu, dans les pays scandinaves où ils ont été les premiers à fonder le protestantisme.
Ils invitent donc les médias à aider pour le changement de comportement. Signalons qu’une feuille de route va être étudiée entre l’Ong World Vision qui finance ce volet en collaboration avec le Pnsr afin que des messages-clés soient donnés à qui de droit.
Burundi - Médias
Désormais dès le mois d’octobre 2014, l’hebdomadaire Burundi Eco sera vendu à 1000 Fbu
Bujumbura, le 22 août 2014 (Net Press).Cela a été dit ce matin par Mme Thabita Immaculée Mukamusoni, directrice de publication de Burundi Eco, au cours d’une conférence de presse qu’elle a animée pour informer le public que le journal Burundi Eco souffle sa deuxième bougie. Elle a fait savoir que c’était en 2010 quand l’entreprise Hope Design a constaté un manque criant des informations socio-économiques au Burundi, surtout dans la presse écrite. Et l’idée lui est venue de créer un journal exclusivement socio-économique qui est distribué gratuitement, pour permettre à un large public d’accéder à cette information.
Mme Thabita a aussi indiqué que la publication est centrée sur le développement humain durable et l’objectif est d’informer, de former et d’éduquer la population burundaise. La publication est apolitique. Ainsi, ce fut le 23 août 2012, après deux ans de longue et de dure préparation que la première parution a vu le jour. Ce samedi 23 août 2014 correspond avec le deuxième anniversaire du journal Burundi Eco.
Selon toujours la directrice de publication de Burundi Eco, ils ont essayé de couvrir des sujets variés et dans presque toutes les provinces du Burundi. Cependant, on est au moment de la reconstruction socioéconomique post-conflit du Burundi. Pour cela, ce médium sent encore un besoin pressant d’y contribuer, d’apporter sa pierre à l’édifice de la vulgarisation de l’information socioéconomique, souvent rare ou oubliée alors qu’elle est indispensable.
Quant à M. Mélance Maniragaba, rédacteur en chef du journal Burundi-Eco, après deux années d’existence de l’hebdomadaire socio-économique, ils ont déjà réalisé la création et l’alimentation du site web : www.burundi-eco.com. Selon lui, ce site web a répondu à une demande incessante de leurs lecteurs en général et de la diaspora en particulier. Maintenant, l’hebdomadaire Burundi Eco est envoyé à plus de 5000 lecteurs et ils impriment 2000 exemplaires par parution. Et comme on est dans la Communauté Est Africaine, lorsque les moyens vont le permettre, dans l’avenir ils envisagent écrire en Kirundi, en Swahili et en Anglais.
Burundi – Afrique du Sud - Société
Un jeu vidéo qui fait scandale en Afrique du Sud
Pretoria, le 22 août 2014 (Net Press). Pour la 3ème journée consécutive, les associations féminines et les associations pour la protection des enfants mineurs en Afrique du Sud, mènent une campagne de protestation contre la diffusion d’un jeu vidéo très répandu de nature à banaliser le viol.
Les images que suivent très assidûment les enfants dans les écoles montrent un garçon agressant sexuellement une fille en train de se débattre et de crier, le tout accompagné d’une musique ponctuée de termes en anglais tel que « rape, rape, rape… », Ce qui signifie en langue française « violer, violer, violer… » Et le jeu se termine par l’élimination de la petite fille.
Dans un pays, où les viols sur mineures sont les plus fréquents en Afrique – les statistiques relèvent 70 cas par jour mais sont beaucoup plus élevés en réalité car celles qui osent porter plainte sont les plus nombreuses – les associations susmentionnées considèrent que c’est un véritable scandale que de montrer de telles images à des enfants. Mais les promoteurs de ce jeu affirment que c’est une façon de combattre ce fléau, ce qui est loin d’être convaincant aux yeux des parents.