Bujumbura, le 26 août 2014 (Net Press). A l’occasion de son investiture pour son deuxième mandat (26 août 2010), le président Pierre Nkurunziza a décrété une politique de tolérance zéro aux actes de corruption et de malversations économiques. Quatre ans après, l’Ong locale parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités (Parcem) fait une analyse sur le bilan de la mise en application de cette politique.
Au cours d’un point de presse animé ce matin, son directeur exécutif, M. Faustin Ndikumana, a rappelé que quelque temps après cette déclaration présidentielle, la politique fut étouffée dans l’œuf par une force occulte. A l’exception de l’arrestation de deux cadres, a-t-il poursuivi, le 2ème vice-président de la République qui semblait s’engager dans cette voie, probablement par naïveté, dans son discours à Mwaro où il s’attaquait aux corrupteurs et corrompus, fut immédiatement rappelé à l’ordre et invité à savoir soigner son langage.
Depuis lors, a regretté M. Ndikumana, le mot tolérance zéro fut banni dans le discours des autorités. Par conséquent, même l’élaboration et la validation de la stratégie nationale de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption ne changea rien car, le mot d’ordre du statut quo était donné à l’avance. C’est pourquoi la Parcem affirme que la politique de tolérance zéro constitue un échec et elle s’en inquiète.
Selon Faustin Ndikumana, au moins six raisons justifient ce constat de la Parcem par rapport à sa mise en application. La première est que l’enrichissement illicite reste impuni. Pour lui, on ne peut pas parler de tolérance zéro quand des cadres de l’Etat s’enrichissent d’une manière démesurée sans pouvoir justifier l’origine de leurs biens. Il a rappelé que l’article 58 de la loi anti-corruption consacrée à cette infraction reste lacunaire et que surtout, même la déclaration des biens est une banalité. La deuxième raison est le détournement des biens favorisé par le manque de contrôle sérieux par des institutions chargées du contrôle des finances publiques (cour des comptes, inspection générale de l’Etat). Le blanchiment est selon Parcem une troisième raison qui justifie le manque de volonté d’appliquer la politique de tolérance zéro. Son constat est qu’actuellement, l’argent détourné est parfois investi dans la construction des hôtels et la contribution dans des initiatives diverses pour acheter la conscience des autorités et apparaître comme des bienfaiteurs.
Le fanatisme et le trafic d’influence est un autre fléau qui hante le Burundi. M. Faustin Ndikumana a indiqué que le secteur de l’emploi et des marchés publics ont été pris en otage par une poignée d’hommes qui font la pluie et le beau temps. Même le plan prévisionnel des marchés publics, premier gage de transparence dans le code des marchés publics, n’est pas rendu public officiellement. La justice qui est le dernier rempart dans cette lutte est actuellement verrouillée et toute tentative de la réformer se révèle vaine. Le directeur exécutif de la Parcem a déploré que les Etats généraux de la justice se transforment de plus en plus en un non-événement car, le rapport officiel n’est pas encore rendu public. Elle devient plutôt bouclier des hauts cadres de ce pays impliqués dans les gros dossiers de corruption.
Au moment où l’implication citoyenne dans la dénonciation est un sérieux atout dans la lutte contre ce fléau, le manque de protection des dénonciateurs par la loi livre ces derniers à une répression sans merci. Cela se remarque dans les entreprises publiques, hôpitaux, centres de santé où des syndicats qui tentent de dénoncer des cas de malversations subissent des intimidations, mutations forcées, etc.
Par conséquent, la banque mondiale continue à classer le Burundi parmi les pays ne pouvant pas bénéficier de crédits consistants. A titre d’exemple, M. Ndikumana a indiqué que la construction des barrages hydroélectriques de Jiji-Murembwe nécessite environ 430 milliards de nos francs mais pour l’année 2014, seuls 15 milliards de francs burundais ont été débloqués. Avec ce manque de confiance des bailleurs de fonds, il considère que les travaux de construction vont durer une éternité. Devant cet échec, Parcem demande à chaque citoyen d’observer aujourd’hui 5 minutes de méditation sur l’avenir du pays si une telle situation perdurerait dans le secteur de la gouvernance.
Burundi - Sport
Adolphe Rukenkanya à Pierre Nkurunziza : « merci M. le président ! »
Bujumbura, le 26 août 2014 (Net Press). Le ministre de la jeunesse ayant également le sport et la culture dans ses attributions, M. Adolphe Rukenkanya, s’est dit très heureux que l’équipe masculine de basketball « Urunani » et celles des filles « Berco Star » aient pu s’envoler pour le Kenya où va se dérouler un tournoi régional de cette discipline pour lequel les deux clubs sont qualifiés.
Jusqu’à la fin du dernier week-end, personne ne savait, à commencer par les intéressés eux-mêmes, si le Burundi allait être représenté à ces jeux et comme toujours à l’instar du dossier de la rivière de Gasenyi évoqué dans le présent numéro, c’est le problème de sous qui se posait.
Heureusement qu’à la dernière minute, il s’est trouvé un bon (un très bon) Père Noël grand ami du sport et des sportifs, Pierre Nkurunziza qui, avec Adolphe Rukenkanya, sont de grands « épessois » devant l’Eternel.
C’est le président Nkurunziza qui a tiré de sa poche (ou du trésor public), l’argent nécessaire pour le voyage aller-retour de nos sportifs auxquels la rédaction souhaite bonne chance et pleins succès dans les compétitions.
Burundi - Elections
Il faut que la Ceni respecte le contenu de la loi, dixit M. Frédéric Bamvunginyumvira
Bujumbura, le 26 août 2014 (Net Press). La commission électorale nationale indépendante, (Ceni) a organisé ce matin à l’hôtel Royal Palace, une rencontre de présentation du répertoire national des centres d’inscription à ses différents partenaires électoraux.
Pour l’ambassadeur Pierre-Claver Ndayicariye, président de la Ceni du Burundi, le calendrier électoral est un outil très important pour la planification de toutes les institutions nationales qui accompagnent le processus électoral, un instrument utile aux partenaires techniques et financiers qui ont déjà annoncé la volonté de financer les élections de 2015.
En effet, l’arrêté n°048/Ceni du 21/08/2014 portant validation des centres d’inscription pour l’enrôlement des électeurs pour les élections 2015, vient d’être ajusté par la Ceni, et restera valable, selon Ndayicariye. Pour lui, les sites retenus comme centres d’inscription vont abriter l’opération d’enrôlement des Burundais vivant sur le sol burundais et remplissant les conditions exigées par la loi pour participer aux élections de 2015. La Ceni annonce au public en général et à toutes les parties prenantes en particulier que le répertoire des centres d’inscription est constitué de 3.483 centres d’inscription répartis sur 2.913 collines et quartiers.
La vision est de lancer l’enrôlement à temps pour pouvoir sortir les documents électoraux à temps, lesquels permettront de planifier la logistique électorale très complexe mais nous ne pouvons pas ignorer ce que dit l’opinion par rapport à notre programmation. C’est pourquoi nous restons à l’écoute de toutes les opinions, dixit Ndayicariye.
Dans le calendrier électoral proposé, la Ceni avait projeté le démarrage de cette activité pour le 22 septembre 2014 tout en tenant compte de la complexité de la conduite du processus électoral afin d’éviter la précipitation dans la réalisation des activités. La Ceni avait envisagé aussi des arrangements techniques lui permettant d’enrôler les électeurs avant la mise en place des commissions électorales provinciales indépendantes (Cepi) et des commissions électorales communales indépendantes (Ceci).
Quant à la question de recrutement des agents recenseurs ainsi que les membres des Cepi et des Ceci, le président de la Ceni a répondu qu’il n’a pas encore commencé mais promet de faire une large communication avec les parties prenantes. Et à la question de l’éligibilité, c’est par rapport aux éléments du dossier, ça veut dire si les pièces sont au complet et que la loi est respectée, la Ceni va procéder à l’analyse, s’explique Ndayicariye. Qui sera candidat aux élections de 2015, la Ceni ne peut pas parler de la candidature qui n’est pas encore annoncée et par ailleurs on ne connaît pas encore qui sera candidat en 2015, ajoute-t-il.
Pour l’ex-vice-président, Frédéric Bamvuginyumvira, ajustement ou pas ajustement, il faut que cette commission respecte le contenu de la loi. Quand je parle de la loi, c’est la constitution, c’est le code électoral, c’est d’autres lois connexes, notamment la feuille de route, les principes généraux de bonnes conduites, s’exprime-t-il.
Pour M. Bamvunginyumvira, l’article 159 alinéa 3.3 stipule que le régime électoral est du domaine de la loi, donc la mise en place de la Ceni n’est pas respectée, devrait être mise en place par la loi et non pas par un décret présidentiel. Et pour ce, il demande que la Ceni respecte l’article 159 al3.3.
A part son calendrier, la Ceni avait violé le code électoral dans ces articles, 12, 18, 20, 21, 22, et 24 qui réfèrent à la mise en place des Cepi et Ceci. Pour M. Bamvunginyumvira, chercher à faire l’enrôlement sans la présence de ces derniers c’est en quelque sorte une violation du code électoral. Que la Ceni s’ajuste, c’est une bonne chose, mais il faut que les déclarations de cette commission collent aussi aux actes de la Ceni, conclut-il.
Burundi – Catastrophes Naturelles
Comme si le désastre du 9 février 2014 n’avait pas servi de leçon
Bujumbura, le 26 août 2014 (Net Press). Dans la nuit du 9 février 2014, la rivière Gasenyi qui traverse certains quartiers du Nord de la capitale, fut inondée par des pluies diluviennes et débordait de son lit, pour détruire tout ce qui se trouvait sur son passage, jusqu’à faire périr des dizaines de personnes surprises dans leur sommeil. Les dégâts matériels furent énormes, puisque des tas de maisons d’habitation construites en matériaux non résistants, s’écroulèrent, et la plupart de leurs occupants, sans dormir encore à la belle étoile comme au début, passent encore la nuit dans des conditions indignes d’un être humain.
Sur le coup de l’émotion, les autorités avaient promis que tout allait être mis en œuvre pour qu’avant la fin de l’été, cette rivière soit dotée d’un nouveau lit d’écoulement des eaux, afin d’éviter qu’une nouvelle catastrophe du genre de celle du 9 février ne survienne.
Mais à quelques semaines du début de la saison pluvieuse que la météo de ce mardi 26 août 2014 annonce comme très proche, rien, absolument rien, n’a été entamé pour le début des travaux. C’est le contenu des plaintes qu’on a entendues hier de la bouche de quelques habitants voisins de la rivière.
Les autorités interrogées répondent que c’est le manque des fonds (un milliard de Fbu) nécessaires pour le travail qui pose problème. Très peu d’argent en somme, au regard des dégâts matériels et humains du 9 février dernier s’ils devaient se reproduire.
Burundi - Sécurité
La commune de Ruhororo de nouveau à la « une » de l’actualité pour la mauvaise cause.
Ngozi, le 26 août 2014 (Net Press). Cela faisait déjà plusieurs mois que la commune Ruhororo, située dans la province Ngozi n’était plus à la « une » des médias, en raison de très mauvaises relations entre les résidents et les déplacés qui avaient pris fuite suite à l’éclatement de la guerre civile. Mais le problème est que certains administratifs s’étaient mis dans la danse pour prendre parti en faveur des résidents, argumentant grosso modo qu’il n’ y avait plus rien à craindre pour le retour dans leurs foyers de ceux qui avaient fui.
La nouveauté aujourd’hui est qu’il y a des jeunes gens armés de grenades qui circulent librement dans une localité appelée Mubanga et dans les environs sans craindre ni les autorités administratives ni les autorités policières. Ils menacent qu’ils veulent, allant jusqu’à les battre sérieusement à l’instar de cet infirmier qui, en date du 19 août 2014, fut sérieusement mis à tabac par ces jeunes.
Même s’ils n’ont pas encore été clairement identifiés, la population de Ruhororo les soupçonne d’être des « Imbonerakure », les éléments de la ligne créée par le parti présidentiel pour se substituer à la police nationale, selon les parti politiques regroupés au sein de l’Alliance des démocrates pour le changement (Adc-Ikibiri) et presque toutes les organisations de la société civile.
Burundi - Agriculture
Les recherches sur la production du riz donnent espoir aux Riziculteurs de la plaine de l’Imbo.
Bubanza, le 26 août 2014 (Net Press). L’Université du Burundi abrite un centre de recherche sur la culture du riz, une des productions agricoles très prisée dans la plaine de l’Imbo. Un champ de 10 hectares est à l’essai dans la commune de Gihanga, celle où la culture du riz est la plus vulgarisée par rapport aux autres communes de l’Imbo.
Ces recherches vont profiter non seulement aux agriculteurs, mais aussi aux encadreurs de la Srdi (société régionale de développement de l’Imbo), et partant, à toute l’économie burundaise.
Le fait que ce soit le Burundi qui a été désigné parmi les pays de l’Afrique Australe pour abriter ce centre a été très apprécié par les responsables du ministère de l’agriculture et de l’élevage, un signe, a expliqué hier un parmi eux, que notre pays a atteint un degré de sécurité qui rassure nos partenaires étrangers.
Burundi – RdC - Elections
Le respectable Cardinal Mosengwo, serait-il un homme de Kabila ?
Kinshasa, le 26 août 2014 (Net Press). Le rédacteur en chef du journal « Congo News », un quotidien paraissant à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, se trouve actuellement sous les verrous. Il lui est reproché d’avoir publié un article irrévérencieux à l’endroit de l’homme d’église le plus respecté de notre voisin de l’Ouest, que ce soit au sein de l’église catholique à laquelle il appartient et même par les autres confessions religieuses.
Il s’agit du Cardinal Laurent Monsengwo, Archevêque de Kinshasa, très apprécié au Vatican, si bien qu’il y a quelques 4 ou 5 ans, c’est lui qui avait été désigné par le Saint-Siège pour animer la retraite du carême à l’intention des membres de la Curie Romaine. Le Pape Benoît XVI lui avait ensuite envoyé un message de félicitations après son retour à Kinshasa, ce qui, affirment les vaticanologues, n’arrive pas tous les jours.
Pour revenir sur le dossier de notre confrère congolais, son journal « Congo News » a écrit dans son dernier numéro, que le Cardinal entretient des liens très étroits avec la famille présidentielle, sans que des précisions supplémentaires aient été données sur la nature de ces liens.
Signalons qu’un autre homme d’église moins important en Rdc, l’abbé Apollinaire Malu Malu, président de la commission électorale, est très contesté par les partis de l’opposition ainsi que par une bonne partie des organisations de la société civile. Son erreur ? Etre proche de la famille de Kabila, et par conséquent, ne pas être neutre dans la préparation des élections. Comme quoi être un pro-Kabila a quelque chose de dérangeant, ce qui n’a pas dû plaire au siège de l’Archevêché de Kinshasa. Mais dans un communiqué publié hier, les services du numéro un de l’église catholique congolaise, ont fait savoir que le cardinal n’est pour rien dans les déboires judiciaires de notre confrère de « Congo News ».
Burundi – Egypte – Ethiopie - Sécurité
L’Egypte et l’Ethiopie de nouveau à couteaux tirés pour cause du fleuve Nil
Addis Abeba, le 26 août 2014 (Net Press). Le fleuve Nil qui est le deuxième plus long du monde après l’Amazone avec 6.800 km et dont la source la plus méridionale se trouve à Rutovu au Burundi, est de nouveau objet de controverse entre l’Egypte où il se déverse et l’Ethiopie, un des pays qu’il traverse.
Tout a commencé lors de la signature d’un traité totalement injuste sous la colonisation du pays des pharaons dont la tutelle était assurée par la Grande-Bretagne. Ce traité accordait 85% des eaux de Nil à l’Egypte, un vaste pays désertique où il ne pleut presque jamais.
Or, le gouvernement d’Addis-Abbéba envisage de construire un barrage ultra-moderne qui pourrait être un des plus grands du monde. Mais pour être alimenté, il nécessiterait des eaux puisées du Nil, d’une quantité tel que les 85% des eaux qui alimentent l’Egypte seraient considérablement diminuées. Lors de la précédente crise entre les deux pays sous la présidence d’Hosni Mobarack en 1993, ce dernier avait déclaré officiellement que pour régler la situation, toutes les options étaient sur la table, y compris l’option militaire.