Bujumbura, le 1er septembre 2014 (Net Press) . Depuis qu’il fut limogé par le chef de l’Etat pour avoir « osé » contrarier le ministre de l’intérieur, l’ancien premier vice-président de la République, M. Bernard Busokoza, était resté un homme très discret, s’exprimant rarement en public et encore moins sur les affaires du pays. Il faut dire qu’il avait entièrement raison, dans cette République bananière qui, comme celles qui ressemblent sur le continent africain, a l’art consommé de transformer les anciens dignitaires tombés en disgrâce en adversaires ou même en ennemis réels ou imaginaires.
Et puis voilà que ce week-end, il est sorti de son silence pour s’étonner de l’explication donnée par le gouvernement sur la pénurie du sang, à savoir le manque de sachets pour le conserver. M. Busokoza a déclaré ne pas du tout comprendre que la population puisse être disponible pour donner son sang de façon bénévole et que les pouvoirs publics soient dans l’incapacité de trouver des pochettes de conservation pour sauver la vie des personnes en danger de mort. Aussi, l’ancien numéro deux de l’exécutif burundais souhaite-t-il, soit que le gouvernement actuel mène des enquêtes pour identifier et sanctionner ceux (ou celles) qui auraient été directement responsables de cette situation totalement injustifiable, soit qu’il reconnaisse sa propre culpabilité, ce qui devrait avoir comme issue, aux yeux de la rédaction de « Net Press », l’éviction de la ministre ayant la santé publique dans ses attributions.
Burundi – Rwanda - Sécurité
Les cadavres découverts sur le lac Rweru loin d’avoir livré tous leurs secrets
Muyinga, le 1er septembre 2014 (Net Press) . C’est finalement le vendredi 29 août 2014 que les corps des personnes sans vie découverts sur le lac Rweru au Nord du pays ont été enterrés. Ils se trouvaient dans un tel état de décomposition avancée que les autorités locales n’ont pas jugé opportun d’attendre la poursuite et la fin des enquêtes pour les inhumer.
Sur la cause de leur assassinat – C’en est un puisque certains corps ont été découverts les mains liées à l’arrière – et sur leur identité, presqu’aucune avancée par rapport à ce que l’on savait il y a 2 semaines lorsque ces cadavres furent aperçus pour la première fois.
Sauf que les témoignages émanant aussi bien des citoyens rwandais que de ceux vivant sur le territoire burundais sont unanimes sur un point, à savoir que tous les corps étaient charriés par la rivière Akagera en provenance du Rwanda pour se jeter dans le lac Rweru. La logique voudrait donc que ce soient des corps de citoyens rwandais. Mais le mot d’ordre, côté burundais, semble être « motus et bouche cousue », afin de ne pas se fâcher avec notre voisin du Nord. Dont acte.
Burundi - Education
Beaucoup d’incertitudes sur la rentrée scolaire 2014-2015
Bujumbura, le 1er septembre 2014 (Net Press) . Fixée sur le calendrier scolaire initial au 8 septembre 2014 puis repoussée à une semaine plus tard, soit au 15 septembre 2014, la rentrée scolaire 2014-2015 risque d’être une des plus problématiques de ces dernières années. Si l’on peut comprendre que toutes les têtes et tous les esprits de nos dirigeants sont entièrement plongés dans les échéances électorales de l’année prochaine, cela ne peut guère justifier que rien ou presque n’est en train d’être fait pour trouver les subsides qui permettront aux écoles secondaires à régime d’internat de démarrer leurs activités dans deux semaines.
Ainsi, quand on apprend que toutes les grandes écoles de Gitega, qui fut avant l’indépendance le cœur de la scolarisation de la jeunesse burundaise manquent de tout, auxquelles il faut ajouter celles de Bururi, quand on apprend qu’une école secondaire de l’intérieur du pays de la taille du lycée de Kiganda ne dispose que de 100 matelas de 90 cm de largeur pour 750 élèves internes attendus en précisant que tous ces cas sont loin d’être isolés, on se dit que décidément, la scolarisation de nos enfants n’est plus la priorité des dirigeants comme c’était le cas autrefois.
A ce manque de subsides, s’ajoutent les problèmes de ces dernières années qui commencent à s’inscrire dans la durée, à savoir l’absence du personnel qualifié et quand on en trouve, il est loin d’être suffisant, la grogne répétitive des syndicats des enseignants annonceuse des arrêts du travail tout aussi répétitifs, la réforme l’année dernière de l’école fondamentale mal comprise et mal acceptée par les premiers concernés, bref, tout est loin d’être pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles en cette veille de la rentrée scolaire 2014-2015.
Burundi – Droits de l’Homme - Sécurité
La formation oui mais…
Bujumbura, le 1er septembre 2014 (Net Press) . 20 officiers de la Force de défense nationale (Fdn), 20 de la Police nationale du Burundi (Pns) et 10 cadres du Service national de renseignements (Snr) viennent de suivre une formation sur les droits de l’homme. La matière vue concerne notamment les libertés publiques, les violences basées sur le genre, les notions générales sur les droits de l’homme, la notion sur le droit humanitaire international ainsi que d’autres questions connexes. Il s’agissait d’une formation des formateurs qui sont appelés à leur tour à enseigner les connaissances acquises aux collègues de leurs unités d’origine. Cette session de formation clôturée ce matin par la remise de certificats aux participants, a été organisée par la première vice-présidence de la République, en partenariat avec le Bureau des Nations Unies au Burundi (Bnub) et la Commission nationale indépendante des droits de l’homme (Cnidh).
Bien qu’il y ait encore du pain sur la planche quant au respect des droits de l’homme par les hommes en kaki, spécialement au sein de la police nationale, le président de la Cnidh, Frère Emmanuel Ntakarutimana, salue le pas déjà franchi. « Au moment de la mise en place de notre commission en 2011, a-t-il indiqué, les bavures des corps de défense et de sécurité (Cds) étaient plus nombreuses qu’elles le sont aujourd’hui. Et cette avancée positive résulte notamment de différentes formations organisées dans le cadre du programme de réforme du secteur de sécurité ». Frère Emmanuel Ntakarutimana espère qu’un mécanisme conjoint de renforcement des capacités mettant en synergie la Fdn, la Pnb, le Snr et la Cnidh sera bientôt mis sur pied pour pérenniser la dynamique de ce genre de formation avec des activités bien planifiées et développées avec professionnalisme.
Le chef de cabinet au Bnub quant à lui a rappelé que la formation en droits de l’homme n’est pas en soi suffisante. Elle devrait être accompagnée de la mise en place de mécanismes de redevabilité dans tous les Cds pour qu’en cas de violation des droits de l’homme, les auteurs soient sanctionnés, soit administrativement, soit pénalement.
Cependant, l’identification des hommes et des femmes en kaki qui s’adonnent à la violation des droits humains reste problématique. Par rapport au souci de ce que ferait un journaliste ou tout autre individu agressé par les membres des Cds, (ils sont déjà légion), les responsables de ces corps n’ont visiblement pas de solution. Celle qui a été proposée ce matin par un officier de la police n’est pas du tout la meilleure. Il leur est recommandé de porter plainte contre la personne inconnue auprès de l’officier de police judiciaire et il reviendrait à lui de chercher l’agresseur pour qu’il soit sanctionné. Pourtant, s’il y avait volonté de sanctionner ou si chaque policier ou militaire avait des traits distinctifs (un badge attaché sur sa chemise comme la police avait commencé de le faire avant qu’elle ne l’abandonne), les auteurs des bavures seraient identifiés et découragés facilement.
Des informations recueillies auprès de certains cadres de la police est que la personne qui avait gagné le marché de préparer cette sorte de badge des policiers a donné un produit de mauvaise qualité qui ne reste pas attaché sur la chemise. Mais, si ces derniers continuent à agir dans l’anonymat total, l’image de la police surtout sera ternie davantage.
Pour montrer à quel point la police burundaise est impopulaire dans ce pays, nous partageons à notre lectorat cette anecdote. Il y a quelques jours, en commune urbaine de Musaga, un véhicule de l’armée burundaise a failli prendre feu suite à un court-circuit. Les gens qui étaient sur place sont vite intervenus en jetant de la terre sur le feu et le véhicule fut épargné. Mais avant qu’il ne parte, ces personnes ont indiqué au chauffeur que si c’était un véhicule des policiers, ils allaient attiser le feu à l’aide des pailles.
Burundi – Société
Me Marc Birihanyuma, respectable sur terre, respectable dans l’au-delà
Bujumbura, le 1er septembre 2014 (Net Press) . C’est hier le 31 août 2014 qu’a eu lieu la levée de deuil définitive de feu Me Marc Birihanyuma, qui a quitté ce monde suite à un accident de roulage tout près de son domicile. Les cérémonies ont commencé par une messe en sa mémoire à la Cathédrale Regina Mundi à 12 heures et se sont poursuivies au Snack Bar « La Détente ».
La salle était archicomble de personnalités tout aussi respectables qui étaient venues lui rendre le dernier hommage. Mais si la salle était pleine à craquer, ce qui est déjà un indice de respectabilité, c’est beaucoup plus les discours de circonstances qui ont renseigné sur la valeur intrinsèque de l’illustre disparu. Tous les messages, de sa famille biologique à sa famille professionnelle, ont présenté un Birihanyuma honnête, intelligent, droit, miséricordieux d’autant plus qu’il a élevé, nourri et fait grandir même des enfants qui n’étaient pas de sa progéniture, un homme adepte d’un travail bien fait et qui ne faisait rien à moitié.
Dans sa vie professionnelle, il a tout été ou presque au ministère de la justice, a toujours travaillé à la satisfaction d’abord de sa conscience, des justiciables et de ses supérieurs hiérarchiques. C’était un bon père de famille qui avait su transformer ses propres enfants en amies personnelles, qui entretenait de bons rapports avec son voisinage, ses amis et connaissances, bref, un homme aux qualités indescriptibles sur un bout de papier.
La foule présente commentant, disait qu’il n’y a pas de toute que cet homme hors pair est assis à Droite du Père où il attend ses enfants Bélise, Léila et Raïsa mais dont on voudrait que ce soit le plus tard possible.
Burundi – Rdc - Nécrologie
La Rdc en deuil après le décès d’un de ses chefs militaires les plus respectés.
Kinshasa, le 1er septembre 2014 (Net Press) . Le général Baouma était un grand officier de la République démocratique du Congo qui, en novembre 2013, était parvenu à mettre fin au syndrome militaire hérité de l’ère Mobutu qui voulait qu’à chaque bataille militaire livrée par l’armée congolaise contre un ennemi, quel qu’il soit, la défaite était assurée d’avance de se trouver du côté des forces armées gouvernementales congolaises.
La stratégie avait été imaginée par l’ancien président Zaïrois Mobutu durant ses 32 ans de pouvoir (1965-1997) pour affaiblir une armée dont il craignait les velléités putschistes, pour renforcer la Dsp (= division spéciale présidentielle) composée des hommes de sa tribu, entièrement voués à sa cause, très bien motivés, très bien équipés et très bien payés.
C’est pourquoi une fois envoyés au front, les soldats de l’armée gouvernementale se demandaient dans leur fort intérieur pourquoi se faire tuer alors qu’ils ne recevaient même pas leur solde de fin du mois.
Puis vint le général Baouma vers la fin de l’année dernière. A la surprise générale, celle de la communauté internationale et des congolais eux-mêmes qui n’y croyaient pas, il mit en déroute les rebelles Banyamulenge réputés invincibles jusque là, qui capitulèrent sans condition et ce grand officier devint un des plus grands chefs militaires les plus respectés partout dans le pays.
Il fut saisi d’un malaise hier puis évacué en Afrique du Sud, mais mourut en cours de route d’un accident cardio-vasculaire. Le gouverneur du Nord-Kivu, M Julien Paluku, lui a rendu hier un hommage particulièrement émouvant, en parlant d’un jour de tristesse que ce dimanche 31 août 2014 pour toutes les populations de l’Est de la Rdc.
Burundi – Mali - Sécurité
Difficile de croire au retour à la paix ce lundi au Nord Mali
Bamako, le 1er septembre 2014 (Net Press) . C’est ce lundi 1er septembre 2014 que les pourparlers doivent être entamés à Alger, la capitale algérienne, entre la délégation du gouvernement de Bamako et celle des rebelles en lutte contre les soldats de l’armée gouvernementale.
Bien avant le début des négociations, l’optimisme n’est pas du tout à l’ordre du jour chez les observateurs et les diplomates, car les deux parties se sont rendues à Alger avec des mots d’ordre divergeant.
D’un côté, le pouvoir central a enjoint à la délégation gouvernementale de garder en tête que tout est négociable, sauf l’unité de ce grand pays sahélo-saharien, alors que le chef de la délégation rebelle affirmait en même temps que le combat que mènent les hommes sous ses ordres est un combat légitime. En d’autres termes, certaines des revendications pour lesquelles ils se battent feront partie de l’ordre du jour, c’est-à-dire l’instauration d’une région entièrement autonome au Nord du pays.