Bujumbura, le 9 septembre 2014 (Net Press) . A travers une correspondance que M. Gabriel Rufyiri, président de l’observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome), a adressée au deuxième vice-président de la République, il a fait savoir que cet observatoire déplore la légèreté de l’Etat dans le traitement des questions liées à la carence actuelle du charbon et au délestage d’électricité interminable malgré les fausses promesses de différentes autorités.
Pour M Gabriel Rufyiri, l’origine de ce phénomène de la pénurie du charbon qui vient enfoncer davantage les citoyens dans une misère inqualifiable, c’est la décision du directeur général des Forêts et de l’Environnement, Ir Alphonse Niyongabo, du 20 août 2014, fixant les documents exigés pour le transport des produits forestiers.
En effet, explique, M. Gabriel Rufyiri, certains parmi les documents exigés par l’autorité territoriale ne sont prévues nulle part par le code forestier. C’est pourquoi, souligne le président de l’Olucome, les décisions prises pour protéger l’environnement doivent être accompagnées par d’autres mesures comme la plantation à grande échelle d’arbres sur les collines.
Pour cela, indique cette correspondance, l’Olucome demande donc que le gouvernement prenne à temps des mesures qui s’imposent pour redresser la situation dans ce ministère, car apparemment, il s’y observe un grand désordre.
Du côté du manque permanent d’électricité, qui a créé un gros trou au cœur de l’économie nationale, l’Olucome demande au 2ème vice-président de la République que les propos du ministre des finances soient éclairés afin de connaître les raisons qui l’ont poussé à dire l’inverse de la réalité.
M Gabriel Rufiri précise que ce soit pour la carence du charbon ou du délestage, le gouvernement les traite avec légèreté. C’est dans ce cadre, déclare M Gabriel Rufiri, qu’une conférence publique sur la carence du charbon et la persistance du délestage d’électricité sera animée ce jeudi 11 septembre 2014 à partir de 15 h.
Burundi - Sécurité
Les habitants de Kamenge mécontents du comportement de la police
Bujumbura le 9 septembre 2014 (Net Press) . Ce matin, des rumeurs circulaient presque dans toute la capitale de Bujumbura, que les assassins qui ont décapité les trois Sœurs italiennes de la paroisse communément appelée « Kwa Buyengero », ont été retrouvés cachés dans les plafonds de la maison de ces Sœurs. C’est ainsi qu’une foule des habitants de Kamenge ont encerclé la paroisse pour que la police leur livre ces malfaiteurs, mais la police a informé la population en colère qu’il n’y avait personne dans la maison, de peur qu’elle ne se fasse justice. Dans un premier temps, la même population n’a pas cru les propos de la police et il a fallu l’intervention de l’administrateur de la commune, mais surtout de l’abbé de la paroisse pour qu’elle soit convaincue.
Au cours d’une conférence de presse animée cet après midi, le porte-parole de la police, Hermenegilde Harimenshi, avoue avoir débusqué un de ces assassins du nom de Christian Claude Butoyi et affirme qu’il s’agissait d’un seul tueur et non pas trois. On l’a retrouvé muni d’une grosse pierre couverte de sang, d’un téléphone portable, des clés de la maison et les habits que portait l’assassin au moment du crime. Ce dernier quant à lui affirme les avoir violées et égorgées parce qu’elles occupaient illégalement sa propriété.
Mais une autre opinion indique qu’au moment où la population était en colère ce matin, trois suspects étaient déjà arrêtés et un parmi eux, la police n’a pas voulu l’exposer, du fait qu’il s’agissait d’une personne très bien connue de la population. La population de Kamenge se demande pourquoi la police n’a pas aussitôt livré cette information, une façon à leurs yeux, de cacher des zones d’ombres derrière ces massacres ignobles.
A travers un communiqué de presse qui nous est parvenu ce matin, le bureau de l’Ombudsman condamne sans réserves le meurtre odieux à l’endroit de trois missionnaires xavériennes qui ont sacrifié leur vie de bienfaiteurs en faveur de l’Afrique en général et du Burundi en particulier. Il présente ses condoléances les plus attristées à la communauté Xavérienne, à leurs familles respectives, à l’église catholique et à la République d’Italie et demande avec insistance aux autorités compétentes de mener une enquête approfondie afin de débusquer les criminels.
Burundi - Télécommunications
L’Arct se moque éperdument des difficultés des usagers de la téléphonie mobile
Bujumbura, le 9 septembre 2014 (Net Press) . Dans sa campagne d’enregistrement des cartes Sim des abonnés des compagnies locales de la téléphonie mobile, l’agence de régulation et de contrôle des télécommunications (Arct) ne se soucie pas de certaines entraves rencontrées par les usagers de la téléphonie mobile pour s’acquitter de cette obligation. On citerait notamment le manque de temps de se mettre pendant des heures et des heures sur la file d’attente parce que ce service n’est pas très décentralisé au niveau des compagnies téléphoniques. Signalons en passant que la plupart des gens de ce pays disposent d’au moins trois cartes Sim des compagnies différentes.
L’emplacement géographique des abonnés est un autre grand problème rencontré par des propriétaires des téléphones mobiles. A titre d’exemple, des personnes vivant dans des régions éloignées de la capitale ou des chefs-lieux des provinces comme Gitega et Ngozi doivent arrêter leurs activités quotidiennes et payer un ticket de transport d’au moins 10.000Fbu pour rejoindre un centre d’enregistrement. Celle qui n’y parvient pas est privée de son droit de communiquer car, depuis le 15 juillet 2014, toute carte Sim non enregistrée à été désactivée sur ordre de l’Arct. Comme elle doit continuer à communiquer malgré cette injustice résultant d’une mauvaise planification de ladite campagne, certaines personnes achètent de nouvelles cartes Sim auprès des compagnies qui n’ont pas encore beaucoup de clientèle mais dans ce cas, elle perd les coordonnées de tous ses amis et ne peut pas non plus informer tous de sa nouvelle coordonnée téléphonique. Il y a une autre catégorie qui abandonne complètement le téléphone mobile, faute d’avoir une carte Sim.
Mais, ce qui fâche davantage les abonnés de ces compagnies téléphoniques est que même ceux qui ont déjà fait enregistrer leurs cartes Sim sont toujours menacés d’une éventuelle désactivation de ces dernières. L’Arct exige notamment à ces compagnies de réinviter leurs abonnés déjà enregistrés, de ramener leurs cartes d’identité pour prendre une photo de la face sur laquelle est mentionnée le numéro de cette carte d’identité. Or, au moment de leur premier enregistrement, toutes les coordonnées se trouvant sur la carte nationale d’identité (Cni) ont été enregistrées.
Pour certains abonnés qui se sont entretenus avec Net Press, c’est purement et simplement une fantaisie car cette photo de la Cni n’apporte aucune information supplémentaire. Pour faire perdre suffisamment du temps aux abonnés, le propriétaire de cette carte doit se présenter physiquement alors que toutes les autres données (même sa photo) se trouvent déjà dans les machines de différentes compagnies téléphoniques. Pourtant, dans pareils cas, une personne vivant loin des centres d’enregistrement pourraient envoyer à leurs enfants, aux amis ou à des parentés leurs cartes d’identité pour que leur identification soit complète.
Mais comme l’Arct ne se soucie pas de la pauvreté qui menace les Burundais, elle se permet de créer du jour au lendemain de nouvelles exigences aux usagers de la téléphonie mobile. Maintenant, les compagnies opérant au Burundi ne savent plus à quel saint se vouer pour garder leur clientèle malgré les fantaisies de cette agence de régulation. Elles se livrent chaque jour à un exercice d’appeler les abonnés concernés, les invitant à de passer à leurs bureaux pour l’enregistrement d’éléments « manquants ».
Burundi - Société
Est-ce la fin des misères des vulnérables avec le système de protection sociale
Bujumbura, le 9 septembre 2014 (Net Press) . Le Burundi est un pays post-conflit qui a besoin des aides pour sortir des affres de la pauvreté qui est devenu très poussée puisque plus de 60% des Burundais vivent dans des conditions pas très reluisantes en ce qui est du développement humain. Avec le soutien de la banque mondiale et de l’Unicef, l’Etat burundais a lancé une politique de protection sociale et ce matin, c’était le lancement définitif du rapport sur les filets sociaux qui indique les besoins en matière d’aides de différentes catégories des couches sociales dans notre pays.
Michel Nyabenda, secrétaire exécutif au conseil national de la protection sociale (Cnps) estime que cette politique vient à point nommé puisque les chiffres montrent que sur bon nombre de couches de la société burundaise, il y a beaucoup de vulnérables. Bien sur, a-t-il ajouté des efforts sont exécutés ici et là mais sont limités dans le temps et dans l’espace et il est nécessaire qu’un système sans interruption soit mise en place pour pérenniser les actions de développement. A l’entendre parler, les groupes techniques de la banque mondiale et de l’Unicef sont à l’œuvre pour arrêter une stratégie d’assistance adéquate et qui pourrait être au moins longue.
Dans ce programme, M. Nyabenda précise que les priorités doivent être ciblées pour que les actions de développement humain soient systématiques. Mais tout ce qu’on peut croire est que les Ong qui œuvrent dans notre pays doivent continuer mais il reste à savoir si ces dernières seront menées conjointement avec celles du Cnps. Signalons que celui-ci est piloté par le ministère ayant en charge la fonction publique.
Burundi – Somalie – Sécurité - Société
Human rights watch pointe du doigt les soldats de l’Amisom
Nairobi, le 9 septembre 2014 (Net Press) . A travers son rapport de 81 pages publié hier lundi, Human rights watch (Hrw) indique que depuis 2013, des soldats de la Mission de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) ont abusé et exploité sexuellement des femmes et des jeunes filles somaliennes vulnérables au niveau de deux bases de Mogadiscio. Il est intitulé « Le pouvoir que ces hommes ont sur nous : Exploitation et abus sexuels commis par les forces de l’Union africaine en Somalie.
Pour avoir des faveurs sexuels des femmes et des jeunes filles vulnérables, ces soldats ont utilisé plusieurs stratégies, en l’occurrence l’aide alimentaire et médicale. 21 femmes et jeunes filles ont confié à Hrw qu’elles ont été violées ou exploitées sexuellement par certains militaires ougandais ou burundais du contingent présent à Mogadiscio.
Les pays qui fournissent des contingents, l’Union africaine (UA) ainsi que les bailleurs de l’Amisom devraient mettre fin de toute urgence à ces violations et renforcer les procédures disponibles en Somalie afin d’obtenir justice.
Bien que la Somalie affronte beaucoup de problèmes, estime Liesl Gerntholtz, directrice de la division Droits des femmes à Hrw, les responsables somaliens et ceux de l’Union africaine pourraient mettre fin à l’exploitation sexuelle et aux abus en faisant pression sur les pays d’origine des soldats formant le contingent pour qu’à leur tour, ils découragent de tels comportements. Pour elle, l’Union africaine et l’Amisom devraient créer des services de déontologie et de discipline et une structure d’enquête indépendante au niveau de l’Union africaine.
Selon le rapport, Hrw a mené des recherches en Somalie, en Ouganda, et au Burundi. Toutes les femmes et jeunes filles somaliennes interrogées appartenaient à des communautés déplacées originaires du centre-sud de la Somalie. Elle a également interviewé plus de 30 témoins, observateurs étrangers, membres de l’armée et représentants des autorités des pays qui fournissent des contingents. Les recherches se sont concentrées sur des incidents qui se sont produits à Mogadiscio, où sont présents des soldats ougandais et burundais, mais la possibilité que des abus similaires se soient produits ailleurs n’est pas exclue.
Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Hrw, invite alors les responsables militaires et politiques de l’UA de faire davantage pour prévenir, identifier et punir les abus sexuels commis par leurs troupes. Signalons que Bujumbura, par le biais du chef d’état-major de l’armée, a déjà rejeté ce rapport.