Bujumbura, le 16 septembre 2014 (Net Press) . Le délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc), Me Vital Nshimirimana, se dit surpris par l’annonce d’hier de la décision du Tribunal de grande instance (Tgi) en mairie de Bujumbura de maintenir en détention préventive le président de l’Aprodh, M. Pierre-Claver Mbonimpa, alors que sa santé se détériore du jour au lendemain.
Il a indiqué que cette décision lui a apparu bizarre, injuste et illogique, parce qu’aujourd’hui, il ne croit pas qu’il y a un Burundais qui ne sait pas que la santé de Mbonimpa est menacé. Il estime que les juges ont eu peur de dire le droit. Rappelons que Pierre-Claver Mbonimpa a été transféré à la prison centrale de Mpimba, le 16 mai 2014 par le substitut du procureur en mairie de Bujumbura, M. Salvator Ndayizeye alias Nyamizi. Sa santé s’est détériorée au fur du temps et est interné depuis le 29 août 2014, à l’hôpital Bumerec.
Burundi – Justice
La santé de Pierre-Claver Mbonimpa : « une histoire » qui ne nous concerne pas !
Bujumbura, le 16 septembre 2014 (Net Press) . En décidant de le maintenir en prison, les juges du tribunal de grande instance en mairie de Bujumbura ne se sont pas exprimés de cette manière - personne n’aurait osé le faire. Mais la mesure qui a été prise hier peut être résumée par ce titre choisi par notre rédaction. Car, la maladie dont il est atteint, à savoir le diabète, est une maladie connue de tous, vérifiable par les laboratoires burundais, et donc impossible à simuler.
Si le président de l’Aprodh avait voulu le faire alors qu’il se porte bien, ce n’est pas cette maladie-là qu’il aurait choisie parce qu’elle est facile à démentir, que celle imaginée par Birori et Ntidendereza, il y a bientôt 53 ans.
Après l’assassinat du Prince Louis Rwagasore, le 13 octobre 1961, les deux principaux comploteurs affirmèrent devant les juges d’instruction qu’ils avaient commandité ce crime abominable parce qu’ils se trouvaient dans un état de folie. Le tribunal décida de tenir compte de cette ligne de défiance et le pouvoir de l’époque, qui était encore détenu par la Belgique, demanda l’assistance des experts émérites en neuropsychiatrie qui furent envoyés de Bruxelles et trouvèrent les deux futurs pendus du stade de Gitega tout à fait normaux.
En ce qui concerne Pierre-Claver Mbonimpa, les médecins sont unanimes pour affirmer que la maladie dont il est porteur est totalement incompatible avec sa situation de détenu qui lui cause du stress. Or, ce choc nerveux peut aboutir d’un moment à l’autre (c’est une question de secondes) à une hypertension sévère ou à une crise cardiaque aigue. Et il n’est pas dit que les 10 jours accordés à la commission médicale pour qu’elle se prononce sur son état réel de santé attendront avant que les complications potentielles ne surviennent.
Burundi – Education
Lancement de l’année scolaire 2014-2015 dans une atmosphère dominée par la morosité
Bujumbura, le 16 septembre 2014 (Net Press) . Lorsque notre pays connaissent des situations difficiles, les autorités officielles ont l’habitude de se montrer rassurantes, de jouer à l’optimisme, afin de ne pas créer la panique, et de ce point de vue-là, elles ont en partie raison. Mais les médias surtout privés, ne sont pas tenus de se ranger derrière cet optimisme béat à la Dr Pangloss (le principal personnage de Candide, le meilleur conte de Voltaire).
En effet, au lendemain de l’ouverture de la nouvelle année scolaire 2014-2015, c’était hier, la rédaction de l’agence Net Press est en mesure d’affirmer que le ministère de l’enseignement de base et secondaire, est au-delà l’ensemble de l’équipe ministérielle, ne veut pas (ou ne peut pas) aborder la question de l’éducation de nos enfants, à court, moyen et long terme.
Ainsi, pour ne se limiter que sur le dossier du personnel, est-il normal que les directeurs provinciaux et les directeurs communaux de l’enseignement indiquent chaque fois dans leurs rapports de début d’année scolaire qu’ils n’ont pas d’enseignants qualifiés en nombre suffisant, alors que les lauréats des lycées pédagogiques croisent les bras un peu partout dans le pays ?
Et lorsque la question est posée, la réponse récurrente est que le ministère des finances n’a pas prévu de budget pour engager de nouveaux enseignants. Et pourtant, le discours officiel qu’on nous rabâche, à commencer par le président de la République qui sillonne le pays en construisant les écoles de ses propres mains est que l’éducation des enfants est la priorité des priorités de son gouvernement. Un enseignement sans les enseignants qui en sont capables, une nouvelle curiosité burundo-burundaise.
Burundi – Politique
Le Burundi, est-il un Etat démocratique ?
Bujumbura, le 16 septembre 2014 (Net Press) . Si la définition de la démocratie se limite à l’organisation des élections libres et indépendantes comme certains le croient à tort, la réponse est relativement « oui », malgré quelques insuffisances ici et là. Car, qu’il s’agisse du scrutin de 2005, qu’il s’agisse de celui de 2010, tout s’est bien passé, malgré que celui d’il y a 4 ans ait été boycotté par les formations politiques de l’opposition qui se sont ensuite regroupées au sein de l’Alliance des démocrates pour le changement (Adc-Ikibiri).
Mais si la définition s’étend comme il convient de le faire, sur toutes les valeurs qui donnent le contenu à cette démocratie, tel que le respect des droits de l’homme, la liberté d’expression, l’indépendance de la magistrature, etc. ect. ect., notre pays est un Etat dictatorial à parti unique comme le ressentent les 9 millions de Burundais au quotidien.
Il suffit qu’un projet de loi, même le plus injuste soit présenté à l’assemblée nationale pour qu’il passe comme lettre à la poste, parce que le parti au pouvoir, y détient plus que la majorité absolue. Même la liberté d’informer, relativement respectée depuis 9 ans, risque de n’être plus qu’un lointain souvenir, au cas où la nouvelle loi sur la presse, était intégralement appliquée, comme a menacé de le faire l’actuel ministre de tutelle, M. Tharcisse Nkezabahizi.
On n’épiloguera pas longtemps sur l’indépendance de la magistrature, réduite à sa plus simple expression depuis que le Cndd-Fdd gère les affaires du pays en 2005, qui a « inauguré » la subordination de la justice à son pouvoir en 2006 en faisant incarcérer Domitien Ndayizeye, Alphonse Marie Kadege et trois de nos confrères dans la prison de Mpimba, sans être capable de leur reprocher un seul délit à charge.
Notre point de vue sur cette question est à rapprocher à celui de l’ancien président, Sylvestre Ntibantunganya, donné hier à l’occasion de la journée internationale de la démocratie.
Burundi – Commerce
« De l’aide au commerce : l’intégration régionale comme moteur de croissance »
Bujumbura, le 16 septembre 2014 (Net Press) . C’est le titre du premier rapport de suivi de la situation économique et financière du Burundi dont le lancement a eu lieu ce matin. Ce rapport de la Banque mondiale estime que si la croissance au Burundi se poursuivrait au taux de 5% par an sur la prochaine décennie (2015-2025), le revenu moyen par habitant passera de 280 dollars américains en 2013 à 344 dollars en 2025 et le pays restera parmi les plus pauvres du monde.
Pour M. Philippe Dongier, directeur pays pour le Burundi, l’Ouganda et la Tanzanie, une accélération de croissance est nécessaire, et pour y arriver, l’économie burundaise doit trouver un nouveau moteur complémentaire à l’aide qui l’a portée jusqu’ici, tout en renforçant la stabilité macroéconomique.
En référence à ce rapport, l’expérience internationale a démontré que ce moteur doit être la relance des exportations, en particulier celle dites régionales. Selon M. Rachidi B. Radji, représentant résidant de la Banque mondiale au Burundi, la réduction de l’isolement du Burundi à travers la promotion des infrastructures régionales dont celles de transport et d’énergie et l’élimination des barrières non-tarifaires est essentielle pour que notre pays puisse tirer pleinement profit de l’intégration régionale.
A travers ce premier rapport, la Banque mondiale recommande la diversification de l’économie burundaise par le développement d’un nombre limité de chaines de valeur où le pays a des avantages compétitifs incontestables. Il souligne l’importance de la concurrence dans la construction d’une économie compétitive et recommande l’accélération de la réduction des barrières non-tarifaires qui entravent le développement du commerce régional. Et au-delà de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (Eac), le Burundi doit approfondir ses relations commerciales avec la République démocratique du Congo.
Toutefois, rappelle le rapport, en 2013, le Burundi a enregistré des performances macroéconomiques encourageantes, avec une croissance économique de 4,5%, un taux d’inflation de 7,9% et un déficit budgétaire de 1,6% engendrant une baisse du poids de l’endettement sur l’économie. Cependant, indique M. Mamadou Ndione, économiste pays principal de la Banque mondiale, la balance commerciale continue à se détériorer du fait de la faiblesse des exportations. Selon lui, en 2012 et 2013, le déficit de la balance est passé de 17,5% à 21,3% du Pib, du fait de la forte baisse des exportations.
Quant à M. Gervais Rufyikiri, deuxième vice-président de la République du Burundi, l’entrée de notre pays à l’Eac en 2009 et la priorité donnée aux réformes : l’amélioration de l’environnement des affaires, dont celles du doing business, constituent une étape importante vers la diversification de l’économie et de la relance des exportations, y compris les exportations vers la sous-région.
Pour M. Albert Zeufack, directeur des praticiens de la gestion macroéconomique et budgétaire à la Banque mondiale, le secteur minier constitue une opportunité unique pour le Burundi pour accélérer rapidement les exportations et capturer des revenues budgétaires suffisants pour développer les infrastructures économiques et sociales dont le pays a tant besoin pour mieux se positionner dans la sous-région.
Burundi – Rdc - Politique
Nouvelle session parlementaire très agitée en Rdc
Kinshasa, le 16 septembre 2014 (Net Press) . C’est hier lundi que s’est ouverte la nouvelle session parlementaire à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Les travaux ont débuté sous haute tension entre les partisans de Joseph Kabila et ceux des formations politiques de l’opposition, à propos du grand sujet de l’heure qui envenime l’atmosphère sur les bords du fleuve Congo, à savoir, une éventuelle candidature du président sortant.
Or, la constitution actuelle tel qu’elle est rédigée ne lui permet pas de solliciter un troisième mandat et les députés qui lui sont hostiles n’entendent pas du tout qu’elle soit modifiée d’un iota, alors que ceux de la mouvance présidentielle voudraient faire du forcing pour amender les articles qui lui permettraient d’obtenir un mandat supplémentaire.
A entendre les débats d’hier, bien malin qui pourrait déterminer avec exactitude comment la session ouverte hier va se terminer, dans un contexte où les grandes puissances occidentales, les Etats-Unis et la France en tête, se font vilipendeuses des pouvoirs en place en Afrique qui sont tentés de jouer aux prolongations pour continuer à gouverner leurs pays.