Bujumbura, le 18 septembre 2014 Net Press) . C’était le 18 septembre 1961 que le parti Uprona a gagné les élections législatives, remportant ainsi une victoire écrasante de 58 sièges sur 64. Mais cette victoire n’était pas facile à arracher car la tutelle belge avait tout fait pour que les partis de la collaboration gagnent au détriment de l’Uprona.
Le prince Louis Rwagasore, fils ainé du Mwami Mwambutsa Bangiricenge, est rentré définitivement en 1956, au terme de ses études en Belgique. Il constate que dans le domaine du commerce, le Burundais est trop écarté par la colonisation. A titre d’exemple, les Belges achetaient à vil prix les produits agricoles de la population mais exigent à leur tour des prix excessifs quand il s’agit de leurs produits, notamment le sucre et le café. Il décide de combattre l’injustice économique en créant des coopératives.
Il a été élu président du cercle Pierre Ryckmans de Gitega, l’actuel cercle de Gitega. La tutelle, qui avait déjà vu en lui un homme dangereux, proposa de lui offrir le territoire de Butanyerera qu’il accepta volontiers. En 1959, il a créé le parti Uprona, le premier dans toute l’Afrique coloniale belge. Fort de cette expérience, il s’est rendu compte de l’injustice subie par la population de la part des autochtones collaborateurs des Belges. Ces derniers, constatant qu’il a créé des coopératives, ont engagé une lutte sans merci contre Rwagasore que l’on traitait de semeur de troubles à l’instar de Julius Nyerere. C’est ainsi qu’il a rédigé le premier manifeste indiquant que les coopératives sont destinées à relever le niveau économique du petit peuple, qui le sabote veut la pauvreté extrême de la population. Quelques temps après, il a rédigé un deuxième manifeste perfectionnant le premier. Là, il est on ne peut plus clair, la colonisation écrase trop le peuple, il faut une indépendance immédiate. Nous sommes en 1959.
Contraint par les événements, le colonisateur a créé et financé des partis d’opposition, au nombre de 22. C’est ainsi que d’octobre à décembre 1960, Rwagasore est mis en résidence forcée à Bururi au moment où la tutelle organise des élections communales. L’Uprona les a perdues mais lui et ses collaborateurs, Paul Mirerekano, Thaddée Siryuyumunsi, notamment, ont protesté auprès de l’Onu. Cette organisation a supervisé les élections législatives de septembre 1961 et l’Uprona a gagné haut la main.
Et aujourd’hui, le parti de Rwagasore n’est plus qu’une place de chicaneries entre ceux et celles qui se sont supposés avoir l’héritage de Rwagasore. L’Uprona, jadis parti unique, a été divisé en plusieurs partis politiques, à commencer par le Frodebu, qui est lui-même subdivisé dans plusieurs autres groupuscules qui, pour se faire bonne conscience, s’appellent des partis politiques. Malgré tout, il y a une tendance qui a survécu à toutes ces turbulences et l’une d’entre elles a au moins animé une conférence de presse à l’occasion de ce jour-anniversaire.
L’honorable Charles Nditije, président de cette aile de l’Uprona non reconnu par le ministre de l’intérieur, tranquillise les membres du parti de l’indépendance. Il fonde son optimisme sur l’expérience susmentionnée du Prince Louis Rwagasore qui a été malmené à maintes reprises par la tutelle belge et des Burundais qui ne voulaient pas l’indépendance immédiate. Estimant que le pouvoir du Cndd-Fdd n’est pas plus fort que les colons belges vaincus par Rwagasore, il appelle les membres de cette formation politique à ne pas céder à la pression du pouvoir en place. Il est convaincu que si tous les Burundais deviennent solidaires, ils mettront les dictateurs du Cndd-Fdd à la porte via les élections prévues l’année prochaine. Pour y arriver, il a profité de cet anniversaire pour inviter tous les Burundais à se munir dans les délais des cartes nationales d’identité afin de ne pas rater la campagne d’enrôlement des électeurs prévue prochainement par la Commission électorale nationale « indépendante » (Ceni).
Burundi – Génocide
Ac Génocide toujours à l’avant-garde contre le génocide dans ce pays
Bujumbura, le 18 septembre 2014 (Net Press) . Comme tous les 21 du mois, la plus grande association de lutte contre le génocide, Ac-Génocide Cirimoso, réunira encore une fois ses membres et sympathisants ce dimanche 21 septembre 2014, à son rendez-vous de l’espoir fondé sur le respect des droits de l’être humain. Pour cette association, la folie meurtrière du génocide est l’aboutissement tragique d’un processus diabolique, qui peut durer des siècles. De plus, le génocide provoque toujours d’autres crimes contre l’humanité et des crimes de guerre.
L’association Ac-Génocide Cirimoso estime que c’est parce que les rescapés restent toujours menacés par la même extermination qui a emporté les leurs. Mais ceci ne veut pas dire, trouve Ac-Génocide Cirimoso, que les autres compatriotes sont toujours sécurisés, spécialement ceux qui n’ont rien à se reprocher dans le drame dont ils sont les témoins.
Les instances judiciaires nationales et internationales compétentes doivent intervenir pour établir objectivement la vérité et installer la justice au milieu du débat pour donner toutes les chances à la réconciliation, une fois la sécurité rétablie. Sinon, d’après toujours Ac-Génocide, les belles promesses du raccourci « vérité réconciliation » n’auront aucune chance de se réaliser. Vérité, justice, réconciliation, l’unique chemin qu’Ac-Génocide trouve comme seul salut pour tous, l’héritage du « plus jamais ça ».
Les cérémonies auront lieu à l’endroit habituel à partir de 10h30’ où témoignages, recueillement, réarmement moral et soutien infatigable aux rescapés du génocide seront au rendez-vous car, comme ne cesse de le dire tout haut cette association, le devoir de mémoire est sacré.
Burundi - Société civile
L’Oag présente le rapport sur l’état d’exécution du budget général de l’Etat jusqu’au 30 juin 2014
Bujumbura, le 18 septembre 2014 (Net Press) . L’Observatoire de l’action gouvernementale(Oag), a organisé ce matin une conférence publique sur « l’analyse de l’état d’exécution de la loi des finances, exercice 2014, au 30 juin 2014.
Le consultant Léonce Sinzinkayo qui a présenté ce rapport a indiqué que par rapport à l’année précédente, les recettes ont augmenté car on est à 20% alors que pour l’année 2013, les encaissements étaient à 13% mais il a souligné qu’on est toujours en dessous des prévisions.
Malgré cette avancée, Léonce Sinzinkayo a fait savoir que le gouvernement devrait fournir beaucoup d’efforts afin d’encaisser beaucoup pour la réalisation de ses projets, car, si cela n’est pas le cas, il serait contraint de recourir aux crédits bancaires alors que le remboursement ne lui est pas du tout facile.
Le consultant Léonce Sinzikayo a bien précisé que pour la question qui concerne le transfert des budgets au niveau des communes, cela n’est pas efficace d’autant plus que ces communes n’ont pas du personnel qualifié pour l’exécution de leur budget.
Quant à l’Oag, ce rapport a une grande importance d’autant plus qu’il est publié à deux semaines du début d’une session parlementaire qui, en principe, est consacrée à l’analyse du budget général de l’Etat. Pour cet observatoire, c’est une opportunité d’attirer l’attention des décideurs, en particulier le gouvernement et le parlement, sur la nécessité d’approuver un budget réaliste et susceptible d’impulser un développement socio-économique durable au Burundi.
Burundi - Elections
Les groupes spécifiques doivent également se préparer au rendez-vous de 2015
Bujumbura, le 18 septembre 2014 (Net Press) . La Ldgl a organisé ce matin une réunion des hommes et des femmes politiques pour leur sensibiliser sur la non discrimination dans le processus électoral de 2015. Cette ligue qui couvre le Rwanda, le Burundi et la République démocratique du Congo plaidait en faveur des catégories discriminées : les femmes, les personnes vivant avec handicap, etc.
Le président de cette ligue, Me Cyriaque Ndayisenga, a demandé avec insistance que sur les listes de 2015, les gens qui se retrouvent dans des catégories ayant une spécificité par rapport à l’ensemble de la communauté ne soit pas placés en dernière position. Il a expliqué que cette réunion de sensibilisation a été organisée parce que l’expérience des scrutins antérieurs a montré que certaines catégories sont discriminées. Pourtant, les textes nationaux et internationaux qui engagent notre pays reconnaissent à tous les Burundais des droits égaux.
Burundi – Anniversaire
Un concert de musique traditionnelle et moderne au service de la paix
Bujumbura, le 18 septembre 2014 (Net Press). En partenariat avec le gouvernement burundais, le système des Nations Unies au Burundi organisera le 21 septembre prochain à 15 heures au Centre Jeunes Kamenge, un concert de musique traditionnelle et moderne. Ce dernier s’inscrit dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la paix, célébrée chaque 21 septembre. Le thème retenu cette année est « le droit des peuples à la paix ».
Selon un communiqué de presse du système des Nations Unies, la chanteuse Nia Pearl, jeune figure de la musique moderne sud-africaine, fait partie des musiciens invités pour célébrer la paix, la diversité et l’unité. Pendant environ trois heures, des artistes burundais, à savoir un orchestre moderne, des slammeurs et une quarantaine de danseurs traditionnels et tambourinaires ainsi que deux musiciens sud-africains se succéderont sur le podium du Centre Jeunes Kamenge.
Le concert de Bujumbura soutenu par le Pnud, le Bnub, l’Unicef, l’Unfpa, le Centre Jeunes Kamenge et l’Ong britannique Peace One Day sera marqué par la diffusion de messages sur la promotion de la paix et de la non-violence. Parallèlement à ce spectacle, Peace One Day organisera un concert à Goma. Le système des Nations Unies du Burundi indique que toutes ces initiatives ont pour but d’augmenter le nombre de partenaires engagés pour une paix durable, à contribuer à la réduction de la violence dans la région le 21 septembre et permettre l’augmentation de la couverture médiatique de la région des grands lacs avec un accent particulier sur les histoires d’individus et groupes qui se sont distingués pour une paix durable.
Burundi - Confessions Religieuses - Anniversaire
Le jubilé d’or de l’ordination sacerdotale de l’abbé Simon Ruragaragaza
Ordonné prêtre à Rome le 21 décembre 1963, l’abbé Simon Ruragaragaza, aujourd’hui Chancelier à l’archevêque de Bujumbura après avoir été longtemps curé de nombreuses paroisses, a célébré le jubilé d’or de son ordination avec 9 mois de retard le dimanche 14 septembre 2014. Malgré que 4 jours se soient déjà passés, cela vaut la peine que l’on rappelle comment les cérémonies se sont déroulées, une exception tolérable pour un des rares prêtres qui est notre confrère de formation. L’abbé Ruragaragaza est en effet diplômé de l’Institut de journalisme à la faculté de droit et des sciences économiques de Fribourg en Suisse et a effectué un stage de journalisme à « L’Echo de Lausanne » (un magazine helvétique).
A 77 ans, l’abbé Ruragaragaza se souvient encore…
« Le 21 décembre 1963, les cérémonies d’ordination sacerdotale furent présidées par le cardinal Gregorius Petrus Agagginian, le Préfet de la congrégation pour l’Evangélisation des Peuples. La plupart des étudiants burundais éparpillés à travers les pays du Marché commun (i.e. l’Union européenne) s’étaient donnés rendez-vous à Rome, parmi lesquels Sylvestre Ndabambarire, Marius Gahungu, Léonard Ncahoruri et l’abbé Stanislas Kaburungu qui suivait ses études en Allemagne.
« Le lendemain 22 décembre 1963, ce fut la première messe des prémisses à l’église Saint Aloys proche de l’avenue Balberini conduisant à la gare. Deux jours plus tard, soit le 23 décembre, ce fut la stupéfaction de ma part, parce que je n’avais pas encore obtenu de visa pour raccompagner les amis burundais en Allemagne comme ils le souhaitaient.
« Je parvins à obtenir le visa, mais un visa autrichien me disant dans mon for intérieur que j’allais m’expliquer à la frontière. Mes bribes de connaissance de l’allemand me rendit sympathique auprès des contrôleurs de visa, puisque je venais de servir d’interprète en faveur d’un voyageur turc un peu perdu.
« Le 24 décembre, à 20 heures, j’étais déjà à Munich et je me suis payé une bonne bière avec une tartine au jambon (« ncandahembuka »), écrit-il textuellement en Kirundi. Toute l’autorité communale m’y attendait et comme c’était à la veille de la fête de Noël, les préparatifs étaient en cours pour que nous allions tous assister à la messe de minuit. »
Un cœur qui aime les enfants et les personnes vulnérables
De tous les discours et allocutions de circonstance entendus à la paroisse Saint Joseph de Ngagara pendant la grand-messe de 10 heures puis à « l’Ozone Diplomatique » où fut organisée une grande réception en présence de nombreux invités, une idée-force s’est dégagée : Simon Ruragaragaza est un homme profondément attaché aux catégories vulnérables de la population, à commencer par les jeunes et les enfants.
C’est ce qu’a dit entre autres intervenants, le représentant des chrétiens qui se trouvaient à la messe qui a rendu hommage à l’ancien curé pour les nombreuses visites qu’il rendait aux malades à domicile afin de leur apporter le Saint Sacrement d’Eucharistie qui leur remontait le moral et leur apportait l’espoir et le soulagement.
Attachement également aux jeunes des mouvements d’action catholique, à ceux des différentes chorales, dont nombreuses virent le jour pendant les 14 années de sa présence à la tête de Saint Joseph.
S’il n’était pas devenu prêtre, il aurait été un grand historien
Grand archiviste devant l’Eternel, telle est en substance l’intervention faite par le Dr Pie Masumbuko qui, apparemment connaît Simon Ruragaragaza depuis de nombreuses années. Il s’est dit admiratif de sa mémoire très fidèle aux archives concernant le passé du Burundi et l’histoire de l’Eglise catholique.
Avec un brin d’humour, il a recommandé à l’archevêque de Bujumbura de lui ajouter des heures supplémentaires durant la soirée afin qu’il les consacre aux archives, domaine dans lequel il se sent parfaitement à l’aise. Et ce n’est pas la rédaction de « Net Press » qui dirait le contraire, puisqu’elle recourt régulièrement à ses notes, à ses documents ou à sa plume tant simplement, pour éclairer son lectorat sur tel ou tel événement du passé du Burundi ou celui de l’Eglise catholique.
Les talents d’historien que serait devenu l’abbé Ruragaragaza s’il n’était pas entré dans les Ordres se font remarquer par les titres de ces quelques publications dont il est l’auteur : Rumonge, 1ère mission du Burundi (du 28 juillet 1879 au 4 mai 1881) ; L’impact de la présence coloniale et missionnaire sur le vocable de la réalité de l’institution d’Ubushingantahe ; Buhonga : 8 décembre 1902-2002 : le centenaire à nos portes à l’occasion du centenaire de cette paroisse ; Bukeye Bwa Banga II à l’occasion des 75 ans de cette mission (paroisse).
