Bujumbura, le 22 septembre 2014 (Net Press) . Le directeur exécutif de l’Ong locale, Parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités (Parcem) l’a déclaré ce matin au cours d’un point de presse animé pour éclairer l’opinion sur la genèse, le contenu, les enjeux de l’accord de Cotonou et les conséquences encourues par le Burundi une fois exclu de cet accord.
M. Faustin Ndikumana a expliqué que l’accord de Cotonou est un prolongement des négociations qui unissaient l’Union européenne (Ue) aux pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique). Il a été signé à Cotonou en 2000 et les parties signataires se sont convenues de les revoir tous les 5 ans pour une éventuelle amélioration. Il s’agit donc d’un cadre de coopération économique pour lutter contre la pauvreté dans les pays du tiers-monde avec l’intervention accrue de l’Union européenne. Selon M. Ndikumana, cet accord stimule les exportations des pays pauvres vers l’Europe grâce aux préférences commerciales qui leur sont octroyées par les pays européens engagés par l’accord de Cotonou.
Cependant, a-t-il nuancé, par rapport aux négociations Ue-Acp, cet accord a apporté des innovations. Il insiste notamment sur le renforcement de la dimension politique des relations entre les pays Acp et l’Ue. Cette dimension politique suppose le respect des droits humains, les principes démocratiques et la bonne gestion des affaires publiques.
Si le cas du Burundi a été évoqué dans la réunion de Strasbourg le jeudi 18 septembre 2014, ce n’est pas pour porter atteinte à la souveraineté de la justice burundaise comme veut le faire comprendre certains individus de ce pays. La Parcem a indiqué que le parlement européen se référait plutôt à cet accord de Cotonou qui donne aux pays donateurs les prérogatives de suivre l’état des lieux du respect de ces principes susmentionnés au sein des pays ACP. Même s’il n’a cité personne nominativement, le directeur exécutif de la Parcem faisait allusion aux déclarations de Pascal Nyabenda, président du parti présidentiel, Cndd-Fdd au cours d’une conférence de presse animée avant-hier samedi.
Faustin Ndikumana estime qu’aucun Burundais n’a de leçons à donner aux pays de l’Ue en ce qui concerne l’indépendance de la justice burundaise. Pour lui, ces derniers connaissent de A à Z les limites de l’indépendance de la justice de ce pays car ce sont eux qui financent les projets initiés pour la réforme de la justice burundaise. Il a évoqué en l’occurrence la construction de la cour suprême qui est financée par la coopération technique belge et des consultants qui sont payés par les mêmes pays donateurs lorsqu’ils effectuent des études d’état des lieux de l’indépendance de la justice burundaise.
A voir la contribution des pays de l’Union européenne entre autres la France, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas en faveur du Burundi, se passer de l’Ue serait suicidaire aux yeux du directeur exécutif de la Parcem. La preuve est que cette dernière figure parmi les rares bailleurs de fonds qui octroient encore de l’appui budgétaire à notre pays. Elle est parmi les grands bailleurs du projet de la construction du barrage Jiji-Murembwe et elle est parmi les premiers donateurs qui ont promis à Genève de débloquer beaucoup de fonds pour soutenir le Burundi.
M. Faustin Ndikumana demande alors au président de la République de se défaire des idées des mauvais conseillers qui lui caressent dans le sens du poil pour leurs intérêts mesquins et inavoués et prendre en main les exigences de l’Ue pour épargner le pays de la menace du parlement européen. Le directeur exécutif de la Parcem a profité de cette occasion pour rappeler que lorsqu’un pays déterminé a des mésententes avec l’Ue dans son ensemble, il y a des répercussions sur la coopération bilatérale entretenue avec un des pays membres de l’Ue car ce sont les représentants des pays membres qui décident au niveau de l’union.
Rappelons qu’au cours de cette réunion, le parlement européen a menacé d’exclure le Burundi de l’accord de Cotonou si Pierre-Claver Mbonimpa n’est pas libéré dans les meilleurs délais. Il a également recommandé que les jugements rendus contre les jeunes du parti Msd d’Alexis Sinduhije incarcérés à la suite des événements du 8 mars 2014 soient annulés parce que ces jeunes ont été condamnés de façon illégale.
Burundi – Droits de l’Homme - Opinion
« Argumentation ridicule du Cndd-Fdd pour rejeter les recommandations des parlementaires européens », selon notre correspondant à Montréal
Montréal, le 22 septembre 2014 (Net Press) . « Depuis le dernier week-end, j’ai de la peine à comprendre que le président du parti au pouvoir, Pascal Nyabenda, ait pu ouvrir la bouche pour dire ce qu’il a dit, c’est-à-dire rejeter catégoriquement les propositions des élus du parlement européen. Non pas qu’il s’y soit opposé, car c’est dans son rôle, mais qu’il ait pu recourir à un tel argumentaire, de la part d’un homme qui a suivi des études universitaires, car j’espère que je ne me trompe pas sur ce point.
« Comment un homme qui n’a pas encore atteint 100 ans en 2014 – c’est ce que je m’imagine -, peut se baser sur la longue distance qui sépare le Burundi de l’Europe (8.000 km il est vrai), pour en déduire que les parlementaires européens sont trop éloignés du territoire burundais pour être au courant de ce qui s’y passe ? Apparemment, il fait semblant d’oublier qu’il y a même une délégation de l’Union européenne qui est accréditée à Bujumbura.
« A l’heure des nouvelles technologies de l’information et de la communication, M. Nyabenda ignore-t-il le pauvre, que le monde est devenu un petit village à point qu’une information concernant un ministre néo-zélandais qui ferait l’amour dans son bureau de Wellington est connue à Bujumbura (à 20.000 km de là) seulement 2 à 3 minutes après que la charmante dame soit sortie du cabinet adultérien ?
« Bien plus, comment le numéro un du parti au pouvoir peut-il oser affirmer que le parlement européen s’est basé « exclusivement » sur la position des formations politiques de l’opposition pour dresser son rapport ? Bien au contraire, c’est parce qu’il a confronté les déclarations du parti au pouvoir avec les dures réalités de notre pays pour découvrir que ce ne sont que de purs mensonges.
« Bref, cette façon d’infantiliser les élus de Strasbourg (le siège du parlement européen) en sous-entendant que ce sont des gamins incapables de distinguer x et y, ridiculise notre pays, à commencer par ceux qui sont en charge de diriger le parti au pouvoir. Est-ce cet objectif que visait Pascal Nyabenda ? »
Burundi – Justice
Le dossier des jeunes du Msd est purement politique
Bujumbura, le 22 septembre 2014 (Net Press) . Le procès des jeunes du parti d’Alexis Sinduhije incarcérés après les événements du 8 mars 2014 à la permanence de cette formation politique a été entendu ce matin à la cour d’appel de Bujumbura. Cependant, on n’a pas entré dans le fonds de l’affaire car 10 des 60 prévenus n’ont pas été assignés. Seuls 31 prévenus ont comparu à l’audience de ce lundi 22 septembre 2014 et le procès a été reporté au 27 octobre 2014 après une heure de débat contradictoire.
Pour Me Dieudonné Bashirahishize, un des avocats des jeunes du parti d’Alexis Sinduhije, ce dossier est purement politique parce qu’il connaît beaucoup de manquements qui témoignent de l’absence de volonté de le mettre en état d’être plaidé. A titre indicatif, a-t-il souligné à la sortie de l’audience, le dossier du premier degré n’est pas encore parvenu à la cour d’appel, le ministère public n’a pas encore répondu à l’acte d’après l’assignation que les avocats de la défense ont adressé à la cour d’appel, il y a plus de 6 mois. Selon Me Bashirahishize, le ministère public prétend avoir interjeté appel le 14 avril 2014, mais jusqu’à présent, il ne connaît pas le numéro de son dossier.
En plus des jeunes du parti Msd qui étaient venus assister leurs collègues privés de liberté, on pouvait voir parmi ceux qui sont venus assister à ce procès, des représentants de l’Union européenne, des Etats-Unis d’Amérique, des Pays-Bas et les membres des organisations de la société civile burundaise.
Rappelons que dans sa déclaration rédigée à l’occasion de la réunion de Strasbourg le jeudi 18 septembre, le parlement européen a demandé que les jugements prononcés contre ces jeunes du parti de Sinduhije soient annulés pour qu’ils soient soumis à de nouveaux interrogatoires qui respectent les procédures judiciaires normales.
Burundi - Politique
Les associations Apd et Copa s’indignent de la situation qui prévaut au pays
Bujumbura, le 22 septembre 2014 (Net Press). Au moment où le Burundi a célébré hier la journée internationale de la pax, Action for peace and développement (Apd) et la coalition pour la paix au Burundi (Copa) ont animé une conférence de presse ce dimanche. Pour ces associations, le Burundi chemine vers les échéances électorales de 2015 et saluent la mise en place de la commission vérité réconciliation mais il se manifeste une décrispation de la situation sociopolitique, économique sécuritaire, des conflits fonciers et des violations des droits de l’homme.
Cédric Ndayongeje qui a parlé au nom de ces associations a indiqué que les élections de 2010 ont eu une particularité comparativement à celles de 1993 et de 2005. Les résultats des élections communales ont connu des contestations qui ont poussé les partis d’opposition à retirer leurs candidatures aux présidentielles et ont préféré se coaliser en Adc-Ikibiri, a fait savoir l’orateur. Il a alors ajouté que tout cela s’est passé dans un contexte économique et sécuritaire très précaire où la manipulation des groupes des sinistrés et de vulnérables (70% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté) et plus particulièrement des démobilisés, accompagnée par des menaces réciproques, dont le désarmement et la réinsertion sociale et économique n’a pas été un franc succès.
Pour ces deux organisations, la mise en place de la Cvr est salutaire. Néanmoins, ils déplorent le manque de consensus qui caractérise ledit processus. Au moment où les conclusions des consultations menées auprès de la population ont mis l’accent sur la justice dans les mécanismes de justice transitionnelle, force est de constater que la loi récemment adoptée fait omission de la justice pourtant posée en préalable par l’accord d’Arusha et les consultations populaires qui ont été faites à cet effet, a renchéri M. Ndayongeje. Il a signalé qu’il est inconstatable que l’institutionnalisation de l’impunité a toujours constitué le socle des violences et la perturbation de la paix qu’a connue ce pays depuis son indépendance.
Pour lui, la paix sociale ne peut pas être une réalité quand il y a une Cntb qui ne se soucie pas de réconcilier les Burundais tel qu’Arusha le demandait. La pauvreté généralisée, l’inégale répartition des richesses nationales, le chômage et sous-emploi sans cesse croissants, la démographie galopante, la dévaluation de la monnaie, la corruption, les pratiques de malversations économiques, le favoritisme et le clientélisme dans bons de secteurs, sont des défis qu’Apd et Copa voient comme majeurs.
En ce qui est des élections de 2015, ces associations regrettent que le pouvoir s’ingère dans les activités des partis politiques et cela exclut beaucoup de partis qui devaient participer dans le processus. Pour eux, ce n’est pas le moment de discuter sur des termes comme acteurs politiques quand les élections approchent et aux yeux de ces 2 organisations, cela ne va pas contribuer à la paix tant recherchée par les Burundais.
Apd et Copa demandent alors au gouvernement d’amorcer un dialogue avec tous les concernés sur tous ces défis précités car tout cela est une entrave à la paix. Ils recommandent aux parlementaires de représenter valablement ceux qui les ont élus en suivant de près les projets qui visent à promouvoir l’ensemble de la population pour garantir la transparence au niveau de la gestion des opportunités offertes aux citoyens burundais sans distinction aucune.
Burundi - Société
Doublement coupable, il mérite un châtiment exemplaire.
Bujumbura, le 22 septembre 2014 (Net Press) . Il s’agit d’un homme marié d’un peu plus de 40 ans tombé amoureux d’une autre femme divorcée en commune Bugabira de la province Kirundo au Nord du pays. Leurs relations étaient si proches et si intimes qu’il décida il y a quelques semaines de prendre ses distances avec la première pour s’unir avec la seconde, mais tout cela dans la plus grande discrétion.
Mais à ce délit d’adultère qui est considéré comme très grave par la législation burundaise, s’est ajouté celui de vente illicite des biens familiaux sans l’avis de sa conjointe au profit de la « seconde » épouse qui n’y avait pas droit.
Il s’agit de la propriété familiale que le couple avait eu en commun que le mari a mis en vente malgré les protestations véhémentes de l’épouse légitime. Un bon matin, cette dernière était au champ pour cultiver et avoir de quoi nourrir les deux enfants qu’ils avaient eux en commun, son brutal de mari alla la trouver à l’œuvre, se mit à la violenter très sérieusement à l’aide d’une machette. Il la blessa au coup et au bras droit, si profondément que ce bras ne peut guère échapper à l’amputation, selon les dernières informations en provenance de Kirundo où elle admise depuis hier.
Burundi – Rwanda – Rdc - Sécurité
Identité controversée des morts découverts ce Week-end sur la frontière rwando-Congolaise
Goma, le 22 septembre 2014 (Net Press) . Une fois de plus, une vive polémique vient de s’installer entre la capitale congolaise et la capitale rwandaise sur l’identité de 4 personnes dont les corps sans vie ont été découverts sur leur frontière commune au cours du dernier weekend.
Les dirigeants congolais affirment que trois des quatre victimes sont des militaires faisant parties des forces armées gouvernementales qui ont été enlevés et conduits au Rwanda avant d’être exécutés. La quatrième victime est un dirigeant d’une organisation de la société civile de la province orientale du Nord Kivu, qui ne cessait d’accuser Kigali de mener régulièrement des incursions en territoire congolais.
Version totalement différente en provenance de Kigali, dont les autorités accusent les dirigeants de l’Est de la Rdc d’avoir envoyé des espions au Rwanda pour préparer une attaque contre les positions de l’armée patriotique rwandaise qui surveille la sécurité sur la frontière commune aux deux ex-colonies belges.
Burundi – Corée du Sud – Chine - Culture
Pourquoi la langue française est-elle en train de pénétrer en Corée du Sud et en Chine.
Pékin, le 22 septembre 2014 (Net Press) . Lentement mais sûrement, la langue de Voltaire est en train de s’exporter en République populaire de Chine et en Corée du Sud. Dans ce dernier pays, les statistiques datant d’hier dimanche, indiquent qu’aujourd’hui, 25.000 élèves des écoles primaires et 10.000 étudiants des différentes universités sud-coréennes apprennent avec beaucoup d’engouement le français.
Certes, ces statistiques ne « menacent » en rien l’anglais, car la langue de Shakespeare est pratiquement la 2ème langue la plus parlée dans la quasi-totalité des pays non-anglophones à traves le monde.
Pourquoi donc la Chine et la Corée du Sud en ce qui concerne le français ? La réponse a pour nom le continent africain et ses relations culturelles et économiques avec son ancienne puissance coloniale. Comme l’Afrique connaîtra une croissance d’au moins 8% durant les premières décennies du 21ème siècle, tous les regards des pays émergents sont tournés vers ce continent décrit par Michel Rocard du temps où il était premier ministre de François Mitterrand en 1990, comme le continent « de toute la misère du monde ».
Les investisseurs des deux grands pays asiatiques doivent donc se mettre à l’école du français afin de nouer des relations amicales, chaleureuses et personnelles avec les décideurs du continent noir, et la meilleure façon d’y parvenir est de leur dire en leur serrant la main, non pas « Good morning sir, I love you » mais « Bonjour Monsieur, je vous aime beaucoup ».
Burundi – Rdc – Confessions religieuses
Message hier dimanche des Evêques catholiques dans toutes les paroisses congolaises.
Kinshasa, le 22 septembre 2014 (Net Press) . Vers la fin de la semaine dernière, la rédaction de Net Press annonçait que la conférence épiscopale des Evêques catholiques congolais, totalement opposée à la reconduction de Joseph Kabila pour un troisième mandat que ne lui autorise pas la constitution de son pays, venait de décider que leur position soit transmise dans toutes les paroisses que compte la République démocratique du Congo.
C’est chose faite depuis hier 21 septembre 2014, qui était le 25ème dimanche du temps ordinaire, et l’impact qu’a eu ce message sur la population a été considérable, a entendre les radios internationales dans leurs commentaires sur l’actualité africaine de ce lundi 22 septembre 2014.
Comme l’entourage du président sortant s’irritait de cette « ingérence » inacceptable des hommes d’Eglise dans les affaires qui ne les concernent pas », les chrétiens interrogés répondaient tous qu’en tant que citoyens, ils ont parfaitement le droit de se prononcer, surtout lorsque ces affaires sont « mauvaises » comme c’est le cas aujourd’hui.