Bujumbura, le 9 octobre 2014 (Net Press) . Agathon Rwasa, président de l’aile dure du parti Fnl, celle-là même qui n’est pas reconnu par le ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana, tente d’expliquer la politique électorale en cours. Pour lui, la politique burundaise s’occupe à écarter les autres mais ceux que l’on appelait ceci hier et qu’on appelle cela aujourd’hui vont se faire élire quoi qu’il arrive. En termes clairs, pour ceux que l’on appelle actuellement des acteurs politiques, le pouvoir de Bujumbura va tout faire pour retarder leur participation mais ces derniers vont se faire élire.
Pour Agathon Rwasa, cela est une politique de l’usure pratiquée par le gouvernement mais qui risque de lui coûter cher. En effet, avec les militaires en Rdc, tout le monde a vu que le gouvernement avait donné des informations incorrectes et il devrait rendre son tablier. Les électeurs quand ils vont sur terrain, ils se rendent compte de certaines réalités comme la pauvreté et dans ces conditions, ce n’est pas l’opposition qui sera rendue responsable.
Parlant de la rébellion de l’Adc-Ikibiri, le président de l’aile dure du parti Fnl, intraitable sur la question de la rébellion, s’est dit étonné qu’on ait montré à la télévision une image d’un vendeur de Ndagala – de la famille des poissons - présenté comme un rebelle de longue date. Il va d’ailleurs plus loin en se posant cette question : si le désespoir allait jusqu’à pousser les populations à une rébellion, à qui reviendrait la faute ? N’est-ce pas à l’Etat ? Car, personne ne voudrait exposer sa vie dans une guerre mais tout le monde y va car il est acculé, a conclu Agathon Rwasa.
Burundi – Justice – Droits de l’Homme
Pierre – Claver Mbonimpa reprend son bâton de pèlerin
Bujumbura, le 9 octobre 2014 (Net Press) . Cet homme infatigable vient de reprendre son combat de défense des droits humains et des prisonniers malgré les épreuves qu’il a connues aussi bien à l’hôpital qu’en prison. Contacté au téléphone par la rédaction, il a indiqué que les informations dont il dispose ne sont pas encore à diffuser dans les medias, mais il a tout de même donné son point de vue sur la situation carcérale.
En effet, en ce qui concerne la prison de Mpimba, les effectifs des détenus augmentent de nouveau et avoisinent 3.000 prisonniers. Il se donne une marge jusqu’au 15 octobre pour faire une évaluation de la nouvelle situation après la mise en exécution de la grâce présidentielle. D’ores et déjà, le président de l’Aprodh est convaincu qu’avec cette mesure, le chiffre de 3.000 détenus ne peut pas être atteint. Pour lui, l’on parle de 400 personnes à libérer dans la prison de Mpimba, de 100 personnes à la prison de Rumonge et de 200 détenus dans Ngozi. Avec ces effectifs, comment envisager libérer un chiffre aussi élevé ? C’est tout simplement impossible, trouve-t-il.
Il y a également des irrégularités que l’Aprodh suit de près comme notamment dans le dossier Ruvakuki. Tout le monde a été relâché sauf deux personnes, dont l’une a été condamnée à 3 ans de prison et l’autre à 20 ans de servitude pénale principale. Le détenu condamné à trois ans a pratiquement purgé sa peine car il lui reste quelques mois de prison. Selon le président de l’Aprodh, ces deux personnes n’ont pas été relâchées car elles sont politiquement proches d’Hussein Radjabu.
Les autres détenus qui ont été relaxés sont ceux impliqués dans l’affaire Nyakabeto et un seul détenu a été maintenu en prison. L’Aprodh ne connaît pas encore les mobiles de ce maintien en détention de ce jeune homme.
Burundi – Recherche Scientifique
Le Pr. Julien Nimubona bien placé pour dire ce qu’il pense
Bujumbura, le 9 octobre 2014 (Net Press) . Ancien ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Pr. Julien Nimubona est intervenu hier sur un débat dans lequel il se sent aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau : celui de l’équivalence des diplômes et des titres académiques qui cause actuellement beaucoup de remous à l’université du Burundi.
A ses yeux, l’équivalence des diplômes doit suivre la logique la plus élémentaire, à savoir que pour avoir le même titre académique, deux étudiants inscrits à l’université doivent avoir suivi le même nombre d’années d’études, ce qui suppose que s’ils ont suivi la même faculté, ils ont reçu les mêmes intitulés de cours pendant les mêmes heures et ont été évalués de la même manière, même si ce n’est pas forcément par les mêmes professeurs.
La tendance actuelle qui voudrait que l’on octroie le diplôme de licence tantôt à des étudiants ayant terminé trois ans d’université, tantôt à d’autres étudiants ayant terminé quatre, est tout simplement dénué du bon sens.
L’ancien ministre propose tout simplement que le ministère de tutelle organise une consultation aussi large que possible regroupant surtout les professeurs d’université, afin de dégager un consensus sur cette question qui a également des ramifications sur les salaires et sur les relations interprofessionnelles.
Burundi – Enseignement
Le laisser aller dans le système éducatif n’augure rien de bon
Bujumbura, le 9 octobre 2014 (Net Press) . Il y a actuellement un sérieux désordre dans le système d’éducation du Burundi lié à la nouvelle organisation des commissions d’orientation. En effet, il y a quelques années, le ministère ayant l’enseignement de base dans ses attributions comptait trois commissions d’orientation, à savoir celle d’orientation de la 7ème année, celle d’orientation de la 10ème année et celle chargée de la réintégration et du changement d’établissements. Chacune travaillait à part mais actuellement, toutes ces commissions ont été fusionnées en une seule, dotée de tous les pouvoirs de fixer les critères d’orientation.
Or, selon des informations recueillies auprès de ce ministère, cette nouvelle commission est dominée à 95% par des Hutu du Cndd-Fdd, ce qui la rend partiale dans ses décisions car l’on y décèle le clientélisme, le favoritisme, etc. Si l’on considère les écoles comme des Paramédicales, l’Ets Kamenge, l’Ets Kiryama, l’Ecole Etp de Gitega, la plupart des élèves qui y sont orientés sont des fils et ou filles des influents du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd.
Le dysfonctionnement de ce système tient donc à plusieurs raisons. D’une part, il y a cette commission qui est chargée d’orienter les élèves, ce qui est jusque-là normal car c’est sa mission. Mais le grand problème est qu’au moment où cette commission procède à l’orientation, les directeurs d’écoles continuent eux aussi à octroyer des places à des élèves qui terminent la 10ème et qui étaient inscrits ailleurs. En outre, d’autres directeurs, pour des raisons d’influence ou autres, refusent les élèves orientés par ladite commission. On retiendra enfin que le deuxième vice-président de la République, Gervais Rufyikiri, a donné une injonction à la ministre chargée de l’enseignement de base et secondaire, qu’aucune école technique ne doit plus dépasser 50 élèves. Malheureusement, cette injonction a été donnée trop tardivement, après l’orientation des élèves de 10ème.
Burundi - Sécurité
Les groupes qui fuient la Rd Congo sont un véritable danger
Bujumbura, le 9 octobre 2014 (Net Press) . C’est ce qu’affirme la population urbaine approchée par la rédaction après que des informations aient circulé que les jeunes qui étaient basés à Kiliba Ondes sont maintenant de retour dans notre pays. Nos interlocuteurs estiment que même la gestion des chômeurs est en soi un problème et se posent la question de savoir ce qui adviendra s’il s’ajoute des personnes qui ont appris à manier les armes. Il ne faudrait pas perdre de vue qu’au Congo, les populations se lamentaient de leurs vols et viols, ce qui pourrait également s’observer dans notre pays.
A en croire les personnes s’exprimant, ces paramilitaires qui viennent de rentrer de force pourraient s’adonner aux activités de banditisme mais surtout, pourraient être utilisés lors de la période électorale afin de paralyser l’action de l’opposition.
Tout ce que ces intervenants demandent, ils interpellent ceux qui président à la destinée de ce pays, de ne pas verser dans des actes ignominieux à la Laurent Gbagbo ou à la Uhuru Kenyatta au risque de se retrouver dans les mêmes déboires, devant la même juridiction internationale de La Haye.
Burundi - Développement
Pourquoi l’innovation est-elle profitable à toute la communauté ?
Bujumbura, le 9 octobre 2014 (Net Press) . Au cours d’un atelier de formation et de sensibilisation de ce matin sur la stratégie d’innovation au sein des organisations, M. Antoine Niyungeko, directeur général du cabinet Elan Consult, a démontré à quel point de façon macroéconomique, l’innovation développe toute la communauté.
A l’aide d’un schéma, il a montré que pour une entreprise bien organisée, l’étape d’innovation est suivie de celle de la pérennité et de la rentabilité des entreprises qui génèrent l’augmentation des résultats et des salaires. Cette dernière étape est suivie de l’augmentation de la demande et de la production. Les caisses de l’Etat profitent de cette occasion de demande et de production pour renflouer les caisses de l’Etat car il connaît une augmentation des recettes d’impôts sur les revenus des entreprises et sur les revenus des emplois. Les recettes collectées sont investies dans des activités d’intérêts publics notamment la construction des écoles, des hôpitaux, des routes, dans les subventions aux pauvres, etc.
Selon le consultant Niyungeko, les motivations de l’innovation sont la mondialisation, l’accélération, le cycle de vie des produits et services de plus en plus courts et l’émergence de nouveaux concurrents. Des entreprises qui n’innovent pas disparaissent les unes après les autres car leur clientèle migre vers les entreprises qui attirent et fidélisent les consommateurs de biens et services par des produits de qualité. A ses yeux, avec l’intégration du Burundi à la communauté est-africaine, les entreprises de notre pays risquent d’être noyées par celles de la sous-région plus compétitives en innovation.
Interrogé sur les obstacles à l’innovation puisque la plupart d’entreprises n’innovent pas, M. Antoine Niyungeko a souligné notamment la résistance au changement de certains patrons et le manque de moyens pour lancer l’innovation.