Bujumbura, le 17 octobre 2014 (Net Press) . Les deux chambres burundaises du parlement sont sorties de leur silence, après leurs vacances, pour s’exprimer enfin sur la récente résolution 2014/2833 (RSP) du parlement européen. L’on se rappellera que ce dernier avait, en date du 18 septembre 2014, condamné fermement la détention de Pierre-Claver Mbonimpa, arrêté le 15 mai 2014, tout demandant sa libération immédiate. Le parlement européen avait en outre demandé avec insistance au gouvernement de prendre des mesures pour contrôler la ligue des jeunes du parti au pouvoir et de l’empêcher d’attaquer les personnalités considérées comme des opposants. Il avait enfin demandé la révision des dossiers des membres du Msd qui avaient été condamnés par la justice burundaise.
Ce parlement avait alors indiqué que le Burundi est lié par la clause sur les droits de l’homme de Cotonou et invité la commission européenne à envisager de lancer des consultations avec le Burundi, conformément à l’article 96 de l’accord de Cotonou, en vue de son retrait éventuel de l’accord. Le tout devait prendre deux mois à partir du 18 septembre 2014, le jour de la rencontre de Strasbourg en France.
Cette fois-ci, les deux chambres sont intervenues, dans leurs déclarations, avec moins de maladresses comme l’avait fait le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba. Elles ont énuméré des réalisations faites en matière des droits de l’homme tout en reconnaissant qu’il est des choses qui restent à parfaire. Nos députés semblent cependant ignorer que parmi les Eurodéputés, il y en a qui sont plus informés que ceux de Kigobe sur l’évolution de la situation politico-sécuritaire du Burundi. Raison pour laquelle d’ailleurs les premières réactions s’étaient dirigées contre les partis de l’opposition et les membres de la société civile, faisant fi de la présence des différentes ambassades accréditées à Bujumbura.
Ces déclarations viennent tardivement – nous respectons beaucoup les vacances des députés -, car une petite commission pouvait rédiger ce que nous avons entendu hier. En outre, le pays reste sous la menace d’exclusion car il n’a pas encore rempli toutes les conditions posées par le parlement européen. Si aujourd’hui Pierre-Claver Mbonimpa est libre, il y a d’autres dossiers qui ne sont pas encore traités, notamment celui de la maîtrise des Imbonerakure et des membres du Msd.
Burundi – Parlement - Coopération
Sachez, honorables parlementaires, que la signature est rarement respectée dans ce pays
Bujumbura, le 17 octobre 2014 (Net Press) . S’exprimant il y a des années sur la valeur qu’accordent les Burundais à la signature, à commencer par les hommes politiques les plus importants, un diplomate étranger en poste dans notre pays depuis de longues années qui ne manquait pas d’humour, a déclaré un jour que la seule signature qu’ils respectent, est généralement celle apposée en bas d’un chèque bancaire. Non qu’ils aient été « vaccinés » contre la malhonnêteté, mais parce qu’ils ont peur de la loi très répressive contre les émetteurs des chèques sans provision.
En réaction au rapport très critique des parlementaires européens du 18 septembre 2014, la 1èrevice-présidente de l’assemblée nationale, Mme Mo-Mamo Karerwa, a, au nom de ses collègues de la chambre haute et de la chambre basse du parlement, énuméré toute une série de conventions internationales et de lois nationales dont le Burundi est signataire. Elles sont toutes relatives au respect des droits de l’homme sous toutes leurs formes, elles sont relatives au contenu de la loi fondamentale, à la liberté d’expression, bref, sur le papier, le Burundi est un pays où il fait bon vivre.
Mais là où la respectable dame s’est lourdement plantée, c’est que le respect de la signature donnée est le cadet des soucis de ceux qui nous gouvernent, à commencer par le premier d’entre eux, son Excellentissime M. Pierre Nkurunziza.
En effet, on l’a souvent dit et répété, en faisant du Burundi un Etat (presque) religieux, il viole sciemment et au grand jour la constitution. Mais il reste sourd à tous les appels des constitutionnalistes et des medias pour qu’il retourne dans le droit chemin sans qu’apparemment cela lui cause des nuits d’insomnie ou des douleurs d’estomac.
Burundi – Rwanda – Sécurité
Cadavres de Rweru : la réaction rwandaise était prévisible
Kigali, le 17 octobre 2014 (Net Press) . Dans nos éditions antérieures, nous nous posions la question de savoir si la déclaration du procureur général de la République ne venait pas nourrir des polémiques. En effet, M. Valentin Bagorikunda avait réuni toute la presse publique et privée pour affirmer, sans rire, que les quatre cadavres trouvés dans le lac Rweru étaient d’origine rwandaise. La rédaction s’était même posé la question de savoir en qualité de qui le procureur général de la République avait engagé un gouvernement dans des affaires qui concernent le ministère des relations extérieures et de la coopération.
La ministre rwandaise des affaires étrangères, Louise Mushykiwabo, vient de réagir sur les ondes de la radio anglaise Bbc que le procureur général de la République du Burundi n’a aucune preuve de ses affirmations. Elle a ajouté que le Rwanda avait proposé au Burundi de mener conjointement des enquêtes pour bien identifier les corps sans vie, mais elle regrette le fait que le procureur général ait fait une telle sortie médiatique alors que la demande rwandaise n’avait pas encore eu de suite. En conclusion donc, la ministre rwandaise a indiqué que ces cadavres restent une affaire burundo-burundaise.
C’est à ce niveau que le gouvernement burundais est coincé car les corps ont été trouvés dans les eaux d’un lac se trouvant sur son territoire, c’est lui qui avait pris l’initiative de les enterrer, c’est donc lui qui les avait reconnus en somme. En d’autres termes, même s’ils avaient été charriés par l’Akagera du Rwanda, le Burundi avait intérêt à collaborer avec les autres pays, à faire même appel à des expertises internationales pour bien identifier ces cadavres au lieu d’accuser gratuitement un pays voisin, sous prétexte que l’on s’est basé sur les témoignages des pêcheurs ou sur la conviction des membres de la société civile.
Burundi - Hygiène
Abuco-Ti préoccupé par les problèmes d’hygiène des consommateurs en Mairie de Bujumbura
Bujumbura, le 17 octobre 2014 (Net Press) . Au moment où la situation de la propreté de la mairie de Bujumbura s’est considérablement dégradée ces derniers temps, l’association burundaise des consommateurs-Transparency international (Abuco-Ti Burundi) tient à avertir le consommateur d’être vigilant sur l’hygiène des produits qu’il achète et à participer aux efforts de la commune et du gouvernement pour maintenir la ville propre et salubre.
Au cours d’une conférence de presse animée dans l’après-midi d’hier, M. Pierre Nduwayo, secrétaire général de l’Abuco-Ti Burundi, a indiqué qu’en ces temps de vigilance pour éviter toute propagation du virus Ebola sur le territoire burundais, l’hygiène et la propreté sont l’affaire de tous. Selon lui, durant ces jours, des tas d’immondices s’observent de plus en plus aux alentours des halles, des marchés, des petits restaurants et des débits de boissons locales en mairie de Bujumbura. Ainsi, a-t-il martelé, suite à l’incendie du marché central, certains commerçants ont été obligés d’installer leurs étals au bord des routes dans des conditions hygiéniques approximatives.
Certains vendeurs s’installant à même le sol, car ceux-ci ne disposant pas assez d’argent pour se payer un stand avec une table. Parfois, ces stands se trouvent proches de tas de détritus ou de poubelles, ce qui peut causer la contamination des aliments par des bactéries et des maladies dangereuses pour la santé des consommateurs, telle que le choléra qui est une maladie pratiquement éradiquée il y a quelques années au Burundi, a refait son apparition depuis 4 mois dans la ville de Bujumbura et dans la province de Cibitoke.
M. Nduwayo déplore aussi le fait que l’accès à l’eau potable est limité dans certains quartiers en mairie de Bujumbura. Et d’ajouter que certaines infrastructures sont mal entretenues, tels que les égouts qui n’écoulent plus les eaux sales. A ses yeux, cela provoque l’apparition de germes véhiculés par les eaux sales et contribue à la prolifération des moustiques et des maladies telle que la malaria (le paludisme). Il a laissé entendre que le service de ramassage des ordures n’est pas toujours assuré régulièrement dans tous les quartiers de la ville, ce qui provoque l’accumulation des détritus sur la voie publique parfois à proximité des marchés.
Sur ce, l’Abuco-Ti recommande aux consommateurs d’être vigilants et de prendre le temps de laver soigneusement les fruits avant toute consommation pour éliminer complètement toutes les poussières et salissures provenant d’étales ne respectant pas les règles élémentaires d’hygiène, c’est-à-dire ne se trouvant pas sur une table ou étant vendues à proximité d’une zone insalubre (poubelles, eau stagnante, égouts, etc). Cette association demande également aux citoyens d’être extrêmement vigilants avec l’eau qu’ils consomment, de la faire bouillir si elle provient d’un point d’eau insalubre avant tout usage et d’être particulièrement attentifs à la qualité de l’eau donnée aux bébés, aux enfants et aux personnes âgées.
Burundi – France - Somalie – Sécurité
Le général français Francisco Soriano dans nos murs
Bujumbura, le 17 octobre 2014 (Net Press) . Il est commandant des éléments français au Gabon, il vient dans le cadre de la coopération franco-burundaise en appui de la force de l’union africaine en Somalie, Amisom. Depuis que le Burundi est en Somalie en 2007, la France s’est engagée à former militairement le Burundi pour répondre aux situations de crise et de participation aux opérations de maintien de la paix sur le continent. Pour cela, un détachement basé à Libreville a pris ses quartiers sur le camp de Muzinda au nord de Bujumbura durant 6 semaines pour former 850 personnels composant le 31ème bataillon Amisom.
Burundi – Malversations Economiques
Le président et la corruption : surtout pas se contenter des généralités
Bujumbura, le 17 octobre 2014 (Net Press) . Le président de la République, M. Pierre Nkurunziza, se trouvait hier au grand séminaire Jean-Paul II de Gitega en compagnie des membres de son gouvernement. C’était pour étudier ensemble les stratégies à mettre sur place afin de lutter plus efficacement contre le fléau de la corruption.
Mais d’ores et déjà, il s’est fait le plaisir d’annoncer solennellement que depuis l’année 2010, les cas de corruption ont considérablement diminué. Toutefois, on sait parfaitement qu’il n’a jamais reconnu tout aussi solennellement que la corruption se portait très bien, même au plus fort de la vente illicite du Falcon présidentiel, et même lorsque le dossier « Interpétrol » faisait débat dans la capitale burundaise.
Pour faire simple, si le chef de l’Etat affirma en octobre 2014 que la corruption a beaucoup diminué depuis 4 ans, c’est par rapport à quelle période, quels étaient les dossiers, quelles étaient les personnalités impliquées et qu’en ont fait les instances judiciaires ?
Car le peuple burundais est accoutumé à ce langage caractérisé par des généralités lancées en l’air, sans chiffres précis. Il est à rapprocher à un autre langage aussi mensonger entendu depuis une quarantaine d’années – et donc qui n’est pas le monopole du Cndd-Fdd – sur la paix et la sécurité.
Que l’on se souvienne en effet de l’ancien maire de la ville, Pie Ntiyankundiye, affirmant sur les ondes des radios que « la sécurité est bonne en général » alors qu’une dizaine de personnes étaient tombées dans une embuscade la nuit précédente.
Pour revenir sur la régression présumée de la corruption, la vérité est que les corrupteurs et les corrompus ne se sont jamais aussi bien portés qu’en ce mois d’octobre 2014, et que ce n’est pas demain la veille que Gabriel Rufyiri ira au chômage.
Burundi – Rd Congo – Droits de l’Homme
Un enquêteur de Hrw indésirable sur le sol congolais
Kinshasa, le 17 octobre 2014 (Net Press) . Un enquêteur de l’organisation internationale de défense des droits de l’homme Human rights watch a été interdit d’accès en République démocratique du Congo. Le gouvernement de Kinshasa a justifié son refus par le fait que dans un rapport publié il y a quelques années et largement commenté dans les chancelleries occidentales, l’enquêteur en question s’était montré très critique sur la situation qui prévalait à l’Est de ce pays.
Il parlait de la violation systématique des droits de l’homme totalement inacceptable, par le biais des assassinats ciblés au sein de la population civile, par des viols à grande échelle contre des femmes et des jeunes filles mineures, par des vols à main armée etc.
Mais le plus irritant dans l’entourage de Joseph Kabila, c’est que cet enquêteur avait mis tous ces actes répréhensibles sur le dos des agents civils et militaires du pouvoir de Kinshasa, qui a trouvé que trop c’était trop. Hrw a encaissé le coup et compte envoyer un autre agent sans que l’on sache si lui aussi ne risque pas de subir le même sort.