Bujumbura, le 22 octobre 2014 (Net Press) . Quelques jours avant l’assassinat de Melchior Ndadaye et de ses proches collaborateurs, dont Gilles Bimazubute, qui était vice-président de l’assemblée nationale, ce dernier avait publié dans le bimensuel « L’aube de la démocratie », organe d’information du parti Sahwanya-Frodebu, un article très sévère contre la société civile en général, et contre les « Bashingantahe » en particulier.
Il est vrai qu’après la défaite du candidat de l’Uprona et donc des Tutsi, le major Pierre Buyoya, à la présidentielle du 1er juin 1993, ces derniers tentèrent de se réorganiser au sein des organisations apolitiques, et pour la minorité ethnique, la vieille institution des Bashingantahe était la bienvenue car le parti Uprona était numériquement inexistant à l’assemblée nationale, après avoir été « assommé » une deuxième fois aux législatifs du 29 juin 1993.
Cette tentative de « résurrection » irrita beaucoup les grands ténors du Frodebu, et pour le faire savoir, il n’y eut personne d’autre qui était mieux placé que l’ancien ministre de l’éducation nationale de Michel Micombero de 1973 à 1975, un super tutsi de la province Bururi qui connaissait bien « les siens ».
Et il avait une belle plume ce Gilles Bimazubute. Comme Edouard Nduwimana aujourd’hui, il estima que les organisations qui voulaient se constituer pour se présenter comme « apolitiques » alors qu’elles cherchaient à faire de la politique dans un visage dissimulé et camouflé, n’avaient qu’à demander leur agrément en tant que formations politiques en bonne et due forme.
Il s’en prit sérieusement au parti Uprona qui, battu le 1er et le 29 juin 1993, s’agitait pour faire croire qu’il existait encore après la double claque électorale, pour empêcher que la majorité ethnique enfin réhabilitée par l’Histoire exerce sans anicroche les responsabilités que venait de lui conférer le peuple burundais.
Il est à rappeler tout de même que Gilles Bimazubute, en tant qu’hyper-ministre bururien jusqu’à la chute de la Ière République de Michel Micombero dont il sera le dernier ministre des affaires étrangères, figurait parmi ses courtisans les plus zélés. On raconte qu’il avait l’habitude de passer des soirées avec l’ancien président à côté des hommes comme Arthémon Simbananiye, Joseph Rwuri et autres André Yanda dans une atmosphère « gaie » dans tous les sens de cet adjectif. Une atmosphère triplement égayée par l’alcool, les femmes et …. la musique, puisque c’est l’honorable Bimazubute soi-même qui jouait au piano d’un air de musique, semble-t-il, extrêmement délicieux.
Burundi – Malversations Economiques
« Les propos de M Léonidas Hatungimana ne sont pas convaincants », dixit Gabriel Rufyiri.
Bujumbura, le 22 octobre 2014 (Net Press) . Réagissant contre les propos du porte-parole du président de la République, M. Gabriel Rufyiri indique qu’il n’a pas du tout convaincu car les biens de l’Etat sont organisés à base des lois et non pas comme un petit groupe de gens le veut.
En effet, le président de l’Olucome s’est exprimé sur quatre points sensibles tels que l’exploitation du Nickel de Musongati, l’achat du jet présidentiel, l’achat de 5 véhicules blindés ainsi que le compte bonnes initiatives de la présidence.
Pour ce qui est de l’exploitation du Nickel de Musongati, l’Olucome souligne que ce dossier est entaché de beaucoup d’irrégularités au moment où même les 15 % d’actions que le gouvernement indique qu’il possède, il servira comme caution afin que la société puisse contracter des crédits auprès des banques étrangères, d’après une convention que le gouvernement burundais a signée.
Concernant l’achat du jet présidentiel que le porte-parole du gouvernement et même celui du président de la République, ont annoncé après 1 mois de la signature de la convention de l’exploitation du Nickel de Musongati, ce dernier connaît aussi beaucoup de zones d’ombres car auparavant, l’avion prévu était de 14 places alors que ce nouveau n’en compte que 11. Pour le président de l’Olucome, il n’y a rien à cacher car les fonds qui ont été utilisés pour l’achat de ce jet présidentiel proviennent des fonds de l’Amisom et des fonds d’exploitation du Nickel de Musongati.
Quant au troisième point concernant l’achat des 5 véhicules blindés de marque V8 qui se trouvent pour le moment dans le Camp Gmae, Gabriel Rufyiri indique que ces derniers sont dépourvus de certaines pièces pour bien fonctionner, ce qui a fait que les membres de la vice présidence ont demandé une somme de 13 mille dollars américains afin d’aller en Ouganda pour chercher les pièces qui manquent pour ces blindés.
Pour ce qui est du compte bonnes initiatives de la présidence, qui est alimenté lui aussi par les fonds du Nickel de Musongati et d’autres fonds en provenance de la Sosumo, de la Brarudi et d’ailleurs, il est incompréhensible comment le porte-parole a dit que sur ce compte, on a tiré 450 millions pour déplacer les matériels qui ont servi dans la construction des écoles et pour d’autres infrastructures publiques alors que ces derniers ont couté 1 milliard et 19 millions de nos francs.
Ce qui est étonnant pour M Rufyiri, c’est qu’aucun ministre ne puisse oser lever le doigt afin de dénoncer ce genre de mafia organisé de la base au sommet alors que toutes les conséquences pèsent sur le petit citoyen. M Gabriel Rufyiri souligne alors que si ce genre de comportement ne cesse de s’observer, on risque de se retrouver dans la même situation qu’à l’époque de Mobutu.
Burundi - Génocide
Pourquoi les parents des lycéens brûlés vifs à Kw’i Bubu ont-ils déplacé la date du souvenir ?
Gitega, le 22 octobre 2014 (Net Press) . Durant les premières années après l’accession du parti Cndd-Fdd au pouvoir, en 2005, l’association regroupant les parents des lycéens brûlés vifs juste après le meurtre de Melchior Ndadaye, l’habitude était que les hommes actuellement au pouvoir rendaient hommage à l’ancien président dont les cérémonies se déroulaient naturellement à Bujumbura, comme cela a été hier pour la 21ème fois.
Mais une délégation officielle se rendait aussi à Kw’i Bubu tout près du lycée de Kibimba afin d’honorer la mémoire des jeunes lycéens. Cependant, à un certain moment, ce fut l’arrêt pur et simple qui dure jusqu’à ce jour, sans qu’une moindre justification officielle ait été fournie.
L’association s’en est naturellement offusquée et a décidé de déplacer la date du 22 octobre à celle du 21 octobre pour aller fleurir le monument du souvenir de leurs enfants.
Un des parents interrogé par la rédaction de Net Press soupçonne les dirigeants hutu radicaux d’avoir trouvé « anormal » qu’au moment où les Hutu ont été massacrés un peu partout, seuls les jeunes Tutsi de Kibimba méritent les hommages de l’Etat !
Malgré cela, une forte délégation s’est rendue hier à Kibimba pour se recueillir devant la tombe où reposent les corps de ces jeunes lycéens. Le dépôt des gerbes des fleurs a failli causer des problèmes du fait qu’il y avait une délégation indésirable sur place, celle de l’Uprona pro-Concilie Nibigira représentée par Gaston Sindimwo et un nommé Banyiyezako. Il a fallu la médiation d’Ac-Génocide Cirimoso pour que les choses rentrent dans l’ordre. Signalons également que l’Uprona était représentée par trois tendances à savoir celle de Charles Nditije représentée le Pr. Evariste Ngayimpenda et Bonaventure Gasutwa, celle proche de Concilie Nibigira et l’autre plus radicale de Charles Mukasi représentée par Mes Gabriel Sinarinzi et Raphaël Horumpende.
Quant au protocole de dépôt des fleurs, le premier a été le président du comité des parents, suivi du représentant des rescapés, puis le président d’Ac-Génocide, le parti Uprona de Charles Nditije, celui de Concilie Nibigira et celui de Charles Mukasi. Les autres qui ont déposé les gerbes de fleurs sont la Jrr, l’Ufb, le Parena et les associations de la société civile. Tous les discours de circonstance tournaient autour de la justice.
Burundi – Droits de l’Homme - Elections
La ligue Iteka demande la transparence dans la nomination des membres des Ceci.
Bujumbura, le 22 octobre 2014 (Net Press) . A travers un communiqué de presse rendu public, la ligue burundaise des droits de l’homme « Iteka » interpelle la Ceni de tout faire pour que la transparence s’impose dans la mise en place des Ceci, d’autant plus que même sa mise en place avait suscité beaucoup de controverses et que la mise en place des Cepi a été également marquée par plusieurs irrégularités, dénoncées par les partis politiques et les organisations de la société civile.
En effet, précise ce communiqué, des frustrations au sein de l’opposition ont poussé le parti Msd à se retirer de ces Cepi puisque malgré les dénonciations des irrégularités, la Ceni n’a pas voulu apporter des corrections nécessaires.
La ligue Iteka regrette alors du délai donné pour constituer les dossiers des candidatures pour les membres des Ceci, c’est–à-dire trois jours à partir du 20 octobre 2014 alors qu’il y figure même un jour férié, c’est-à-dire celui du 21 octobre. Pour la ligue Iteka, la situation se présente ainsi, au moment où elle détient des informations selon lesquelles certains candidats aux Ceci proches du parti au pouvoir avaient déjà apporté leurs dossiers avant même que les Cepi n’organisent ces réunions de consultations dans les provinces du pays, ce qui signifie que les élections sont en train d’être préparées à deux vitesses.
Par le même communiqué, la ligue Iteka s’inquiète encore une fois du manque de transparence et de concertation entre la Ceni au niveau national ; refus de concertation qui se transmet au niveau de la base comme un effet domino, et ce qui a pour effet que ces élections sont loin d’être transparentes, encore mois inclusives.
Ainsi, au regard de tout ce qui précède, la ligue Iteka interpelle encore une fois la Ceni afin de revoir dans la transparence les Cepi et les rendre inclusives, d’augmenter les délais de mise en place des Ceci afin de permettre aux candidatures de plusieurs horizons de s’exprimer., aux organisations de la société civile de veiller à ce que les démembrements de la Ceni se fassent dans la transparence, aux partis politiques de privilégier la concertation et non la chaise vide ; aux partenaires du Burundi, de suivre de près le processus électoral et de donner leur contribution pour que les élections soient transparentes, inclusives et apaisées.
Burundi - Justice
La partie lésée dans l’affaire Kinyankonge interjette appel
Bujumbura, le 22 octobre 2014 (Net Press) . L’affaire Kinyankonge oppose la succession Rwayongwe à des individus qui, selon cette succession, sont des spoliateurs. Au tribunal de résidence de Ngagara, le procès a été en faveur de la succession Rwayongwe qui était représentée par Christine Rwayongwe.
Ce matin, il était question de revoir ce dossier puisque Pontien Nijimbere et Dieudonné Niyuhire, un cadre du service national des renseignements ont interjeté appel. Me Vincent Ndikumasabo qui plaide actuellement du côté de la succession, a indiqué à la cour que ce dossier doit être annexé sur bien d’autres qui ont spolié et non être traité individuellement. Car ceux qui ont acheté des parcelles les ont reçues de par un certain Moussa qui les hérite d’un certain Foma.
Ces deux personnes ont alors voulu qu’ils plaident personnellement et la cour a remis l’affaire au 24 novembre de cette année. A cette même occasion, une convocation à l’endroit de Christine Rwayongwe a été amenée par Dieudonné Niyuhire qui est pointé du doigt par la succession d’être à l’origine de la tentative d’assassinat de Christine Rwayongwe qui, pour le moment, a choisi d’entrer en clandestinité. Cette convocation accusait cette dame en cavale de faux et usage de faux papiers de ce site. Sur place, la succession Rwayongwe a appris dela part du magistrat que la partie adverse veut la présence physique de Christine Rwayongwe.
Selon toujours des informations recueillies sur place, M. Niyuhire, cadre du Snr aurait fait des manœuvres pour que cette dame soit arrêtée et emprisonnée et un jeune sur place l’avait prévenue avant que la séance ne commence. C’est une manière d’arrêter l’affaire au civil et de l’ouvrir au pénal, selon des spécialistes du droit. Signalons que depuis le début de l’affaire, la partie qui se dit aujourd’hui lésée n’a jamais brandi au tribunal des documents attestant une possession, ne fût-ce que d’une petite portion sur le site de Kinyankonge.
Burundi - Santé
La province de Cankuzo vient en première position dans l’adhésion de la Cam
Bujumbura, le 20 octobre (Net Press) . Selon le rapport du mois de septembre, la province de Cankuzo est toujours la première avec un taux d’adhésion de 96%, suivie par la province de Ruyigi qui avoisine les 66%. Dr. Anatole Nkeshimana, chargé de la direction de l’offre et de la demande des soins, a indiqué que la province de Ngozi qui était dans le temps en arrière est maintenant à 50% car il y a eu la sensibilisation. Et il a ajouté qu’il y a d’autres provinces comme Bubanza où le taux d’adhésion est un peu encore en arrière aux environs de 10%.
Les médecins et les directeurs des districts sanitaires sont dans une réunion de deux jours en vue de voir les raisons de non adhésion massive pour trouver des solutions. A entendre Dr. Nkeshimana, les ménages qui sont concernés par cette carte d’assistance médicale (Cam) ne sont pas tous couverts par cette dernière. A ses yeux, étant donné qu’on n’a pas encore atteint le nombre de ménages qui sont concernés par la Cam, les ateliers de sensibilisation sont toujours nécessaires.
Burundi – Rd Congo - Genre
Le prix Sakharov 2014 attribué à Denis Mukwege
Goma, le 22 octobre 2014 (Net Press) . Le parlement européen vient d’attribuer le prix Sakharov 2014 au Dr. Denis Mukwege de la République démocratique du Congo. Il s’agit d’un prix international de prestige qui n’est talonné de peu que par le prix Nobel de la paix auquel ce grand défenseur de la dignité des femmes était candidat en 2013 et en 2014.
Il s’est particulièrement distingué dans son combat contre les violences de toutes sortes faites aux femmes et aux jeunes filles, et pas seulement les violences à caractère sexuel. Parmi les pratiques anti-féminines dont il a fait le combat de sa vie, figure prioritairement les mutilations sexuelles car ce médecin estime à juste titre qu’elles dénaturent la femme tel que Dieu l’a créée au début de l’humanité.
Denis Mukwege s’est illustré depuis la guerre qui a éclaté dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu où les personnes de sexe féminin furent livrées à elles-mêmes sans commune mesure avec tout ce qui se passe dans les autres régions du monde en situation conflictuelle. Le prix Sakharov qui vient de lui être octroyé lui permettra de parcourir le monde entier, de rencontrer différentes personnalités de la planète, devenant ainsi le meilleur ambassadeur de la cause féminine.
Burundi – Rwanda – Pays-Bas - Immigration
Plus d’une semaine après, les ultra-Hutu rwandais n’y comprennent rien
Amsterdam, le 22 octobre 2014 (Net Press) . Le gouvernement des Pays-Bas a pris la décision – surprise il y a un peu plus d’une semaine, de retirer la nationalité néerlandaise aux réfugiés hutu rwandais ayant trouvé asile sur son territoire, après avoir obtenu des informations avérées et vérifiables qu’ils ont une part de responsabilité dans le génocide commis dans leur pays il y a un peu plus de 20 ans.
Cette décision a surpris les intéressés, car comme ils l’ont reconnu eux-mêmes hier, ils se croyaient établis en lieu sûr jusqu’à ce que la situation politique intérieure au Rwanda soit assainie. Mais les chancelleries occidentales estiment à juste titre que sur le plan de l’exercice des libertés publiques et du respect des droits de l’homme, le Rwanda ne se porte pas plus mal que sur le reste du continent africain.
Les visas de séjour des présumés génocidaires ont été annulés, tout comme d’octroi a interrompu le processus des visas à ceux qui en avaient introduit les demandes. Il s’agit là d’une victoire incontestable de la diplomatie de Paul Kagame, et tant pis pour les adversaires de son régime, les ultra-Hutu et une partie des Tutsi qui se réjouissaient bruyamment des fausses notes enregistrées ces derniers temps dans les relations entre Kigali et ses partenaires traditionnels anglo-saxons que sont les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Burundi – Afrique du Sud - Justice
Première nuit en prison par Oscar-Pistorius
Pretoria, le 22 octobre 2014 (Net Press) . Le champion para-olympique sud-africain, un handicapé physique très célèbre dans son pays, vient de passer la première nuit en prison. Condamné à une peine d’emprisonnement ferme de 5 ans hier (voir notre édition de mardi), il était très découragé à l’énoncé du verdict montrant un visage hagard, pour être passé subitement du statut d’une star populaire à celui d’un simple bagnard, et de surcroît d’un bagnard aux mains tachées de sang.
Mais ce qui peut lui compliquer encore la situation c’est que les informations dont est en possession la rédaction de Net Press depuis ce matin, indiquent que le procureur général, qui avait requis une peine d’emprisonnement maximum de 10 à 15 ans, avait tenu à préciser que si le verdict devait la réduire, qu’elle n’aille pas au-dessous de 10 ans.
C’est pourquoi il est plus que probable que le procureur va interjeter appel et dans cette hypothèse, un autre procès pourrait avoir lieu devant une autre instance judiciaire.
Burundi – Burkina Faso - Elections
Blaise Compaoré franchit le Rubicon.
Ouagadougou, le 22 octobre 2014 (Net Press) . Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, vient de mettre fin à un faux suspense, celui où l’on se demandait s’il allait se présenter à un 3ème mandat de cinq ans que ne lui autorise pas la constitution. Il a convoqué et présidé un conseil des ministres extraordinaire ce mardi, à l’issu duquel le porte-parole du gouvernement, le Nzobonariba local, a fait savoir qu’un projet de loi allait être soumis à l’assemblée nationale pour révision constitutionnelle.
Si les députés votent aux ¾ l’amendement, le projet de loi sera considéré comme validé, mais si le vote, tout en étant positif, se limite à la majorité absolue, conduira le président à convoquer les élections à se prononcer par référendum.
La rapidité avec laquelle Blaise Compaoré a agi dans la précipitation s’explique par l’échec subi auprès de la classe politique de son pays, qui lui a opposé une fin de non-recevoir à ce qu’il avait présenté comme « un dialogue national ». Mais les partis de l’opposition y avaient vu une manœuvre présidentielle qui consistait à lui faire avaler la couleuvre d’un 3ème mandat, sans devoir passer par un référendum trop coûteux.