Genève, le 3 décembre 2014 (Net Press) . Le réseau européen pour l’Afrique centrale (EurAc) vient d’exprimer sa préoccupation concernant les menaces formulées à l’encontre du Focode et de son président, Pacifique Nininahazwe. Pour ce réseau, il est la cible des appels anonymes et des messages sur les réseaux sociaux véhiculant de graves menaces à sa personne et à sa famille depuis trois semaines.
EurAc est convaincu que ces menaces sont consécutives à des activités de plaidoyer menées par ce militant des droits de l’homme en Europe au début de novembre 2014. En effet, à l’invitation de ce réseau, Pacifique Nininahazwe est intervenu le 5 novembre pendant le séminaire « les enjeux sécuritaires et électoraux dans la région des grands lacs » et avait alors dénoncé le verrouillage systématique de l’espace démocratique et politique dans la période qui précède les élections qui se tiendront au Burundi en 2015. Il avait également déclaré ouvertement son opposition à un éventuel troisième mandat du président de la République. Par après, il s’est rendu à Genève dans le cadre de l’évaluation du Burundi par le comité des nations unies contre la torture où il a pris des positions contraires à celles de la délégation nationale par presse internationale interposée.
Pour l’EurAc, ces menaces ne datent pas d’hier et se réveillent et s’entretiennent à des degrés différents chaque fois qu’il fait une déclaration relative à la gouvernance et aux droits de l’homme. Il déplore le fait que la sécurité de M. Pacifique Nininahazwe, qu’il qualifie d’ailleurs d’infatigable défenseur des droits de l’homme dans son pays, soit mise en danger. Pour ce réseau, les menaces dont il est victime ne sont pas justifiées par son travail caractérisé par son professionnalisme et son indépendance tant vis-à-vis du pouvoir politique en place que des partis d’opposition. Ce réseau demande aux parlementaires européens de suivre de près la situation de ce défenseur des droits humains pour que son intégrité physique et celle de sa famille soient sauvegardées.
Signalons que ce matin, la chancellerie suisse accréditée à Bujumbura a rendu une visite au siège du Focode pour témoigner son soutien à ce forum ainsi qu’à son président, Pacifique Nininahazwe, une visite que la plupart de l’opinion estime qu’elle a causé des maux d’estomac au Cndd-Fdd de Pierre Nkurunziza. En effet, Mme Patricia Piter, Représentante de la coopération suisse au Burundi, s’est rendue ce matin au siège du Focode, afin d’en savoir plus sur la situation du président du Focode, récemment accusé d’avoir participé dans les tueries qui se sont déroulées à l’Université du Burundi en 1996.
En effet, Mme Piter a fait savoir que la Suisse a, dans sa politique extérieure, le rôle de protéger et de promouvoir les droits de l’homme et c’est à ce niveau que tous les défenseurs des droits de l’homme devraient être protégés.
Ainsi, elle a souligné qu’elle suit plusieurs cas et c’est pourquoi elle suit de près le cas de Pacifique Nininahazwe comme elle l’a fait pour Mbonimpa et d’autres afin de promouvoir les droits de l’homme.
Burundi - Enseignement
L’optimisme du président loin de résoudre les maux de l’enseignement.
Bujumbura, le 3 décembre 2014 (Net Press) . C’est un Pierre Nkurunziza résolument optimiste qui a procédé hier à l’ouverture des états généraux de l’éducation, depuis l’enseignement de base jusqu’à l’enseignement universitaire en passant par l’enseignement secondaire. Beaucoup de sujets en somme et de nombreuses questions aussi, tellement ce secteur est celui qui concerne presque les dix millions des citoyens de ce pays, car il n’existe pratiquement aucune famille burundaise qui n’envoie pas son enfant, ne fût-ce qu’à l’école primaire.
A côté des points multiples abordés par le chef de l’Etat lors de son discours d’ouverture, il est un problème qui est en train de se poser de façon irréversible, à savoir celui de la baisse généralisée du niveau d’enseignement, et partant, du niveau des élèves.
Pour ne se limiter que sur le cas de la langue française, la langue d’enseignement est thermomètre incontournable indiquant qui est intellectuel et qui ne l’est pas, elle est tombée si bas que certains étudiants d’université en arrivent à produire des phrases qui n’ont absolument aucun sens. En d’autres termes, ils s’expriment (à l’oral comme à l’écrit) dans une langue qu’ils ne comprennent pas.
En définitive, il était plus que temps que ces états généraux se tiennent, mais les sujets à traiter sont si vastes et si complexes qu’il faudrait des semaines, voire des mois pour trouver un début de solutions aux questions fondamentales.
Burundi – Parti Politique
Mrc Rurenzangemoro demande la prolongation de l’enrôlement des électeurs.
Bujumbura, le 3 décembre 2014 (Net Press) . A travers un communiqué de presse rendu public, le parti Mrc Rurenzangemero indique qu’il observe depuis bientôt trois mois que la collaboration entre la Ceni et les autres parties prenantes aux élections est de plus en plus problématique. Car, a-t-il souligné, cette commission veut agir en solo sans prendre en considération les différentes observations et inquiétudes des partis politiques et des organisations de la société civile.
Ce communiqué souligne également qu’en ce qui concerne cette formation politique, elle a enduré des injustices et des exclusions flagrantes dans la mise en place des Cepi dans les différentes provinces et des Ceci dans les communes. Elle déplore que ses lettres de recours n’ont jamais eu de suite. Pire encore, lorsqu’elle demandait une audience pour s’enquérir de la suite réservée à ses correspondances, ni le président de la Ceni, ni ses collaborateurs, personne n’a jamais voulu les écouter.
A travers le même communiqué, le parti Mrc précise que lors de la réunion d’évaluation des activités d’enrôlement du 1er décembre 2014, les partis politiques sont revenus sur cette attitude de la Ceni qui s’enferme dans une tour d’ivoire et qui refuse obstinément de faire suite aux correspondances de ses partenaires. L’observation a d’ailleurs été faite par plusieurs partis politiques et associations de la société civile.
Les explications évasives fournies par le président de la Ceni qui tiennent à l’horaire surchargé et au manque de temps suffisant ne leur ont pas convaincu et c’est pourquoi ils déplorent ce manque de collaboration qui risque d’entraver gravement le déroulement des prochaines élections. Le parti Mrc Rurenzangemero précise que malgré cette situation, il participera à tout prix aux élections de 2015.
Ainsi, le parti Mrc recommande à cet effet la prolongation de la période d’enrôlement afin de permettre à ceux qui ne se sont pas encore procuré des cartes d’identité de se préparer en conséquence. Il recommande également à la Ceni de corriger les cas de fraude avérés déjà tout en interpellant tous les Burundais en général et tous les Barenzangemero en particulier à poursuivre massivement leurs inscriptions pour les prochaines échéances électorales.
Le parti Mrc demande aussi à ses différents responsables provinciaux et communaux de continuer à exiger des lettres d’accréditation des mandataires politiques et à ses représentants dans les Cepi et Ceci de suivre attentivement les activités électorales en cours et d’informer en temps utile les instances habilitées pour que ces dernières prennent des mesures qui s’imposent en cas de fraude ou de toute autre tentative de tricherie de nature à perturber le processus électoral en cours.
Burundi - Politique
« La politique de la chaise vide profite à la partie adverse », dixit Mutabazi
Bujumbura, le 3 décembre 2014 (Net Press). Au cours d’un point de presse qu’il a animé ce matin, Jean de Dieu Mutabazi, président de la Copa (Coalition des partis politiques), a lancé un appel vibrant à tous les « camarades » - allusion faite au communisme (Ndlr) - de l’opposition qui viennent de quitter les ramifications de la Ceni ou qui menacent de le faire, de revenir à la raison et de rester au contraire présents et vigilants au cours de ce processus des élections de 2015.
Il a rappelé à tous les partis politiques, en particulier ceux de l’opposition, que la politique de la chaise vide n’a jamais payé, mais qu’elle conduit inexorablement à la victoire de la partie adverse, sans contre poids ni débat contradictoire au sein des institutions, ce qui est dangereux pour la bonne gouvernance.
Selon Mutabazi, les partis politiques membres de la Copa recommandent avec insistance à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) d’user réellement de son indépendance pour corriger sans tarder tous les manquements, erreurs, fautes et irrégularités observé et soulevé lors de l’évaluation à mi-parcours du processus d’enrôlement pour les élections de 2015.
Ces partis politiques membres de la Copa demandent au ministère de l’intérieur de ramener rapidement de l’ordre dans l’opération d’octroi de la carte nationale d’identité (Cni). Ils demandent également au ministère public de sévir à l’endroit de toutes personnes qui se rendent coupables de fraude ou autres infractions liées au processus de distribution de la Cni.
Burundi - Politique
Les commissaires de la Cvr sous examen à l’assemblée nationale.
Bujumbura, le 3 décembre 2014 (Net Press) . C’est ce matin que les postulants de la commission vérité - réconciliation se sont présentés à la chambre basse du parlement pour motiver leurs dépôts de candidatures pour en devenir membres. Au départ, ils étaient au nombre de 725 candidats qui ont été sélectionnés jusqu’au nombre de 33 candidats - commissaires et le nombre exact qui va être retenu se chiffre à 11 commissaires.
Ceux qui ont été représentés sont ceux des confessions religieuses, parmi elles l’abbé Désiré Yamuremye, Mgr Antoine Madaraga de Kayanza certains qui sont dans l’exécutif comme la ministre Clotilde Niragira et ceux qui y ont été à l’instar de l’ex-ministre Kiganahe, l’honorable Libérate Nicayenzi, présidente de l’Uniproba, l’avocat Fabien Segatwa et d’autres.
A la mi-journée, une vingtaine avaient déjà fini de présenter leurs motivations aux activités de l’assemblée nationale que les députés de l’Uprona avaient pourtant boycotté ; à l’exception d’un seul, André Ndayizamba, Uproniste « concilien » élu dans Bururi. Notons en passant que les membres de cette commission devront être neutres et auront une tâche très lourde de réconcilier les Burundais et savoir qui a fait quoi pendant les différentes crises qui ont endeuillé le pays.
Signalons cependant que les membres de la société civile, dont Ac-Génocide Cirimoso, estiment que la réconciliation ne peut pas être possible dans des circonstances où une partie des députés était absente. Pour cette association, ceux qui seront élus sont des concepteurs, des planificateurs et des exécutants du génocide et dont la tâche principale sera d’occulter le mal absolu qui s’est abattu sur le pays en 1993.