Bujumbura, le 20 janvier 2015(Net Press). C’est à partir de 9 heures 30 minutes que le directeur de la Radio publique africaine (Rpa), Bob Rugurika, a comparu chez le substitut du procureur en marie de Bujumbura, pour répondre à une convocation pour « l’éclaircissement sur le dossier des trois sœurs tuées et produire devant le ministère public le criminel à sa disposition ». Arrivé sur place accompagné de ses 2 avocats, ils ont été acclamés par une foule imposante qui était là et la police armée jusqu’aux dents était au garde-à-vous pour empêcher tout autre individu à pénétrer à l’intérieur du parquet. Les organisations de la société civile, les directeurs des médias et les confrères, les représentants de certaines chancelleries accréditées à Bujumbura avaient répondu présents pour soutenir notre confrère.
Dans son audition, les 2 avocats ont voulu savoir si Bob Rugurika était arrêté comme directeur de la radio ou comme individu. Le magistrat n’a pas répondu à cette question. C’est ainsi qu’il les a laissé au bureau pour aller demander l’avis du procureur en marie de Bujumbura, ce qui a pris beaucoup de temps avant de revenir continuer l’instruction comme les informations en provenance du parquet l’ont indiqué. L’interrogatoire a donc repris et au finish, notre confrère a été accusé de trois infractions, le manquement à la solidarité publique, prévu par le code pénal et puni pour une période de 10 à 20 ans de servitude pénale principale. La deuxième infraction est la complicité à l’assassinat dont la peine est de 20 ans et la violation du secret d’instruction qui est punie jusqu’à 1 année de servitude pénale.
Le mandat d’arrêt a été signé aujourd’hui même dans l’après-midi et quelques temps après, une jeep de la police l’a embarqué à son bord à destination de Mpimba, la prison centrale. Signalons qu’avant qu’il ne soit transféré, le lieutenant-général Adolphe Nshimirimana, l’une des personnes citées dans les massacres des sœurs de Kamenge, est passée au niveau du parquet dans un minibus Hiace avec son chauffeur. Les populations qui étaient sur place l’ont hué car pour elles, c’était une façon de narguer Bob Rugurika qui passera sa première nuit de prisonnier pour avoir prononcé son nom.
Burundi – Justice - Médias
Les premières réactions contre l’emprisonnement de Bob Rugurika commencent à tomber
Bujumbura, le 20 janvier 2015 (Net Press). C’est à 17 heures précises que le directeur de la Radio publique africaine, Bob Rugurika, a été embarqué à destination de Mpimba sous escorte des policiers. Les professionnels des médias étaient sur place depuis le matin, heure de comparution de notre confrère, jusqu’à son départ.
Vincent Nkeshimana, président de l’association burundaise des radiodiffuseurs, déclare tout simplement que c’est une catastrophe car les pouvoirs publics sont en train d’enterrer le métier.
Selon lui, Bob Rugurika a fait son métier et a voulu plutôt aider à faire en sorte que la vérité éclate au grand jour mais voilà que les pouvoirs publics l’accusent du n’importe quoi. Cela rappelle une période où un avocat qui défendait son client était lui aussi mis aux arrêts, ce qui est vraiment révolu à l’époque où nous sommes. Cela étant, le président de l’Abr demande aux journalistes de redoubler d’effort car leur métier est délicat puisque demain la période pourra être meilleure. Signalons que ses avocats disent tout simplement que c’est une parodie de justice.
Burundi – Justice
Non Monsieur le ministre, ce n’est pas vrai ce que vous dites !
Bujumbura, le 20 janvier 2015 (Net Press). Le ministre de la justice vient de rendre publique sa position par rapport à la relaxation d’Hussein Radjabu et d’Hilaire Ndayizamba. Il indique que les deux hommes ne sont pas du tout éligibles à la grâce présidentielle car ils se méconduisent en prison, en ce qui concerne le premier. Quant au deuxième, lorsque le chef de l’Etat a pris cette mesure, Hilaire Ndayizamba était encore prévenu alors que la décision concernait uniquement les condamnés. Le ministre sait très bien qu’avec la grâce présidentielle, il y a des prévenus qui ont été libérés, notamment ceux qui venaient de passer plus d’une année sans comparaître. C’est beaucoup plus le manque de volonté politique qu’autre chose dans ce cas précis.
L’intervention du ministre de la justice contient des demi-vérités par rapport à ces deux dossiers. Tout d’abord, Hussein Radjabu est classé parmi les détenus les plus disciplinés que l’on puisse avoir dans cette maison d’arrêt au regard de son emploi du temps et de son choix des personnes avec qui il échange. De son côté, Hilaire Ndayizamba est un homme qui est toujours gai et qui discute avec tout le monde sans aucune gêne. Que le ministre dise que ces deux personnes se méconduisent en prison, il a voulu plutôt cacher une vérité sur ces deux dossiers.
En réalité, le ministre de la justice n’est pas compétent pour libérer les deux hommes. En effet, l’on se souvient qu’Hussein Radjabu a été emprisonné après un congrès extraordinaire de son parti tenu à Ngozi en février 2007. Son sort a été donc décidé dans ces assises et ce n’est pas le ministre de la justice, fut-il Pascal Barandagiye, qui peut aujourd’hui prendre une quelconque décision dans ce sens.
Quant à Hilaire Ndayizamba, il est en prison pour un dossier d’assassinat d’Ernest Manirumva. L’on se rappelle que des personnes très influentes aussi bien à la police qu’à l’armée ont été citées à maintes reprises aussi bien au Burundi qu’à l’étranger. L’on a même demandé avec insistance qu’il y ait un test Adn pour ces personnalités. Non seulement il n’a pas eu lieu, mais également ces personnes n’ont jamais été inquiétées par la justice burundaise. Et dans ces conditions, il fallait trouver un bouc-émissaire et il s’avère que c’est bel et bien Hilaire Ndayizamba. Or, dans ces conditions, Pascal Barandagiye devrait avoir l’humilité de dire au peuple burundais qu’il n’est pas capable de libérer les deux hommes. Seule une décision du président de la République peut changer le cours des choses.
Burundi – Génocide
Ac génocide pour sa traditionnelle journée commémorative
Bujumbura, le 20 janvier 2015 (Net Press). La plus grande association de lutte contre le génocide, Ac-Génocide, se retrouve demain au lieu habituel pour une assemblée générale avec comme objectif le recueillement, les témoignages, le soutien infatigable aux rescapés, le réarmement moral contre la folie meurtrière, etc seront au centre des débats car pour cette association, le devoir de mémoire est sacré. Cette association indique qu’elle recherche et recherchera toujours le retour de notre peuple à sa fierté d’être un peuple et non un ramassis d’ethnies.
En effet, au Burundi comme partout ailleurs, lorsque la division s’installe, chaque camp se méfiera de l’autre et finira par avoir peur de l’autre, ce qui est le point de départ du racisme et d’une haine viscérale. Notre peuple en a une expérience des plus tragiques jusqu’au génocide. Pour cette association, le serment du « plus jamais ça » s’impose.
Cette association est consciente que cela n’est pas facile, mais elle dit toujours non à la tentation du désespoir ou de l’oubli, pour des calculs égoïstes et indignes. Rappelons qu’aux mois d’octobre et de novembre, les activités de cette association ont été interrompues par des policiers qui indiquaient que l’ordre était venu d’en haut, sans plus de précisions. Au mois de décembre 2014, les mêmes policiers ne sont pas vénus empêcher ces activités, et cette association ne sait pas si c’est parce que c’était dimanche ou si les policiers s’étaient rétractés.
Burundi – Coopération - Elections
Une bonne nouvelle pour le gouvernement du Burundi.
Bujumbura, le 20 janvier 2015(Net Press). L’Union européenne et le gouvernement du Burundi ont signé hier une convention au terme de laquelle Bruxelles va verser un montant de 8 millions d’euros destinés à financer les élections qui se dérouleront au cours de l’année en cours. Elle devient ainsi la première contributrice de tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux qui ont promis de soutenir le processus électoral en cours dans notre pays.
Bujumbura avait eu quelques sueurs froides lorsqu’il y a quelques mois, les ambassadeurs des bailleurs de fonds des pays occidentaux, y compris ceux des Etats-Unis et de l’Ue, avaient adressé une sérieuse mise en garde au pouvoir actuel de Pierre Nkurunziza, (que s’il ne corrige pas les irrégularités qui ont caractérisé l’inscription des électeurs, le versement de l’aide promise pour le soutien du scrutin pourrait être remis en cause.
C’est donc un ouf de soulagement que l’on a ressenti du côté des signataires du gouvernement hier dans l’après-midi, mais la partie européenne a accompagné sa signataire des mêmes conditions antérieures (ou presque) en exigeant des élections libres et transparentes couplées du respect des droits de l’homme. Néanmoins, elle n’a pas précisé ce que serait sa réaction au cas où elles seraient organisées par le biais des fraudes massives.
Burundi – Droits de l’homme
Le Forsc s’interroge sur les manifestations annoncées par le ministre de l’intérieur.
Bujumbura, le 20 janvier 2015(Net Press). Le ministre de l’intérieur, Edouard Nduwimana, vient d’annoncer que chaque dernier samedi du mois, les Burundais sont invités à manifester pour soutenir la paix dans notre pays. Pour Me Vital Nshimirimana, président du Forsc cela intervient dans un contexte où les dernières manifestations ont été effectuées pour soutenir les militaires qui ont recouvré la paix perturbée dans la province Cibitoke. Selon lui, il fut un temps, où les organisations de la société civile, les médias, ont été interdits d’effectuer leurs marches-manifestations pacifiques alors qu’ils ont demandé la permission, a fait savoir cet avocat.
Il se demande alors si le ministre de l’intérieur a le droit de refuser certaines manifestations et accepter d’autres comme si une loi y relative n’est pas écrite. En d’autres termes, des manifestations qu’il veut doivent être opérées et celles qu’il ne veut pas doivent être bannies même si une loi régissant les manifestations publiques est là. Le président du Forsc a alors précisé qu’au sein de son organisation, ils vont même demander ce qu’en dit la loi et pourront porter plainte puisqu’ils ont raté beaucoup de manifestations dans ce sens. Signalons que chaque fois que M. Nduwimana refusait une manifestation, il disait que celle-ci pouvait troubler la sécurité.
Burundi- Economie.
L’octroi des places au marché dit Cotebu est entaché d’irrégularités.
Bujumbura, le 20 janvier 2015 (Net Press). A travers un communiqué de presse rendu public, l’association des commerçants locataires de l’ancien marché centrale de Bujumbura, informe l’Etat du Burundi qu’elle se souvient qu’après l’incendie du 27 janvier 2013, il a souligné que les commerçants dont leurs biens sont abîmés dans ce triste évènement devraient avoir des places dans le nouveau marché de Cotebu.
Ces commerçants regrettent alors la procédure utilisée pour le moment et les places sont octroyées à des gens qui n’en avaient pas auparavant. Ceux qui n’ont pas eu de places demandent alors au président de la République d’honorer ses engagements car au moment où il se rendait au marché central, il a promis que tous ceux qui ont perdu leurs biens au marché central étaient prioritaires dans les autres marchés.
Burundi – Niger - Sécurité
Deuil national de 3 jours décrété depuis hier au Niger
Niamey, le 20 janvier 2015(Net Press). La publication d’une caricature du prophète Mohamed dans le dernier numéro de Charlie Hebdo, le fameux magazine satirique français, du mercredi 14 janvier 2015, suscite des réactions jusque sur le continent africain.
C’est au Niger, un des pays africains où la population musulmane constitue une écrasante majorité, où les réactions ont été particulièrement vives et ce sont les chrétiens catholiques et évangéliques qui ont été les plus visés.
Dix de leurs églises ont été pillées et brulées par des fanatiques se réclamant de la religion d’Allah et un certain nombre de morts ont été enregistrés mains le bilan exact n’était pas encore connu jusque ce matin.
Même le centre culturel français a été attaqué et une de ses pièces brulée, car la France, dans l’esprit de la majorité des musulmans, est assimilée à la religion catholique. Mais le chargé de l’organisation humanitaire « Caritas International » du Niger, a salué le soutien et la solidarité de certains musulmans à l’égard de leurs « frères et sœurs chrétiens ».
C’est pour toutes ces raisons que le président du Niger a décrété un deuil national de trois jours qui a débuté ce lundi 19 janvier 2015.
Burundi – Rd Congo - Sécurité
Combien des morts dans la capitale congolaise ?
Kinshasa, le 20 janvier 2015(Net Press). Des jets de Pierre contre des tirs à balles réelles, le feuilleton concernant la modification de la loi électorale en République démocratique du Congo a connu hier un rebondissement sanglant. La mobilisation des forces de l’opposition était si impressionnante que la police a été très énervée et a reçu l’ordre d’intervenir de façon musclée.
Ce qui a poussé les autorités à réagir de la sorte, c’est l’intention qu’avaient les manifestants de se diriger vers le siège du parlement où la session des députés était en train de se clôturer.
C’est pour les stopper et les empêcher de leur jeter des pierres (Une sorte d’intifada à la palestinienne) que les policiers ont fini par tirer à balles réelles. Le bilan varie selon les sources puisque le haut commandement de la force parle de 4 morts dont deux policiers alors que les responsables du grand hôpital de Kinshasa affirment avoir vu au moins 14 corps sans vie amenés à la morgue. Toujours est-il que la représentation de la Fidh (la fédération internationale de défense des droits de l’homme) dans la capitale congolaise reproche à la police d’avoir fait usage d’une force disproportionnée.