Bruxelles, le 22 janvier 2015 (Net Press). Depuis l’emprisonnement de Bob Rugurika en date du 20 janvier 2015, ce que d’aucuns considèrent déjà comme un mardi noir pour le monde des médias et les consommateurs de l’information, les réactions ne cessent de tomber dans notre rédaction.
L’on se souviendra que Bob Rugurika avait, à travers les journaux de sa radio, fait part à l’opinion de quelques-uns des auteurs de l’assassinat des sœurs italiennes. Il avait pointé du doigt le lieutenant-général Adolphe Nshimirimana, le policier surnommé Kazungu – ce dernier est cité même dans le dossier Kiliba Ondes au Congo -, et un certain prénommé Guillaume, qui s’occupe des finances au Centre Jeunes Kamenge. Celui-ci vient de prouver qu’il a peut-être déprimé depuis qu’il a s’est entendu dénoncer par voie de presse. En effet, il vient de falsifier un document de voyage qu’il a brandi à la télévision nationale, pour montrer au public qu’il n’était pas au Burundi le jour des massacres, qu’il était parti pour le Rwanda le 6 septembre pour revenir deux jours plus tard, le 8 du même mois. Mais après vérification de l’information, l’on s’est rendu compte qu’il y avait uniquement les cachets pour l’entrée et la sortie de la partie burundaise, sans cachet du Rwanda. L’on saura plus tard que le document a été fabriqué à Buyenzi, à la 9ème avenue, une autre infraction si par hasard le ministère de la justice regardait dans la même direction que les autres Burundais.
Les Burundais de la diaspora, notamment Léonard Nyangoma, président du Cndd en exil, tout comme Pancrace Cimpaye, viennent de se joindre aux autres cris d’alarme pour exiger la libération immédiate et sans condition de notre confrère Bob Rugurika. Si le premier a sorti un communiqué de presse, Pancrace Cimpaye le fait d’une façon originale car il se confie au Saint Père pour que ce dernier fasse une intervention auprès du gouvernement du Burundi, et cela, en mémoire pour les sœurs Olga Raschietti, Lucia Pulici et Bernadette Boggia.
Rappelons que Bob Rugurika que le directeur de la radio publique africaine a été incarcéré, accusé de trois infractions, manquement à la solidarité publique, complicité à l’assassinat et violation du secret d’instruction. Selon le barreau de Bujumbura, toutes ces infractions ne sont pas fondées et estime que ce journaliste a été emprisonné en violation de la loi. Me Sinarinzi condamne également le transfert de Bob Rugurika, deux jours après son « installation » dans la prison centrale de Mpimba.
De son côté, le journal en ligne www.bujumbura.be de Richard Delvaux Ciramunda se réfère à ce qui est arrivé dernièrement en France à nos confrères de Charlie Hebdo pour déclarer que nous sommes tous des Bob Rugurika. Autant donc de protestations tout azimut, une preuve supplémentaire que tout le monde, à l’exception d’une petite minorité du Cndd-Fdd au pouvoir, est convaincu que Bob Rugurika n’a fait que son métier d’informer, de former et d’éduquer et que par conséquent, sa place n’est pas en prison.
Il devient assez étonnant de constater que la justice est devenue tout simplement un instrument du pouvoir pour traquer toute personne « mal » pensante, vu de l’angle des maîtres du pays aujourd’hui. Mais ils vont comprendre l’importance de la justice le jour où ils auront besoin de cette même justice pour qu’ils soient rétablis dans leurs droits, quand ils n’auront plus le pouvoir qu’ils utilisent à tort et à travers pour mâter un homme aussi innocent qu’un journaliste qui n’a fait que son travail.
Burundi - Médias
Justice burundaise : du scandale au scandale
Bujumbura, le 22 janvier 2015(Net Press). S’exprimant sur l’arrestation de Bob Rugurika, journaliste et directeur de la Radio publique africaine (Rpa), Me Janvier Bigirimana, secrétaire du Forum pour le renforcement de la société civile (Focode), a indiqué que c’est du scandale qu’après deux jours de son incarcération à la prison centrale de Mpimba, il soit transféré dans une autre prison de Muramvya, sans informer sa famille et ses avocats alors que même détenu, il a des droits à respecter.
Ainsi, Me Janvier Bigirimana souligne que ce forum est très étonné que les poursuites soient diligentées contre Bob Rugurika alors que les personnes que son médium a dénoncées ne sont nullement inquiétées quoique certaines d’entre elles soient citées dans d’autres dossiers de crimes graves. C’est pourquoi, a-t-il indiqué, le Focode demande à la justice de mener de nouvelles enquêtes, cette fois sérieuses, indépendantes et crédibles, en empruntant toutes les pistes, y compris celles qui ont été révélées par les enquêtes de la Rpa.
Il rappelle à la justice burundaise qu’elle est constitutionnellement gardienne des droits et libertés des individus et des citoyens et qu’en conséquence elle doit se débarrasser du joug de ses détracteurs pour enfin servir la cause d’intérêt public et non de quelques individus qui ne cessent de se ranger au-dessus de la loi.
Le Focode demande enfin aux défenseurs des droits humains de rester solidaires, sereins et vigilants et surtout de garder à l’esprit les autres questions de l’heure notamment la question du troisième mandat du chef de l’Etat, le processus électoral en cours, l’indépendance de la magistrature, la lutte contre la vie chère et le pillage du denier public. Soulignons que Bob Rugurika est pour le moment incarcéré à la prison centrale de Muramvya dans une cellule isolée dite correction depuis ce jeudi 22 janvier 2015.
Burundi - Economie
L’Obr va intensifier la sensibilisation pour le civisme fiscal.
Bujumbura, le 22 janvier 2015 (Net Press). C’est ce matin que le commissaire général de l’Obr, Domitien Ndihokubwayo, a rendu publiques les recettes collectées durant la période d’octobre à décembre 2014. Elles s’élevaient à 191,3 milliards contre 176,7 des objectifs et contre 138,1 milliards pour la même période de l’année 2013. Les réalisations étaient donc supérieures de 14,6 milliards aux prévisions soit une augmentation de 8,3 %. De plus, les recettes trimestrielles dépassent celles collectées en 2013 pour la même période de 53,2 milliards, soit une augmentation de 38,5%.
A la question de savoir pourquoi pas mal de commerçants sont hostiles au paiement de l’impôt à l’instar de ceux de Muyinga qui se chamaillent souvent avec les cadres de l’Obr, le commissaire a répondu que malgré de telles manifestations, la loi est claire sur ce point précis. Mais, même si les choses sont ainsi, l’Obr ne met pas en avant les sanctions et va encore sensibiliser puisque le paiement du fisc, même dans les pays qui ont instauré ce genre d’office, connaissent des problèmes de ce genre, a fait savoir le numéro 1 de l’Obr.
Concernant les exonérations qui sont élevées, l’orateur a fait savoir que l’Obr octroie des exonérations qui sont permises par la loi seulement. Il a alors rappelé aux cadres de l’Obr qui vont prochainement aller dans les meetings des élections de 2015 d’y aller dans les heures libres sans uniforme de l’Obr et sans véhicule de cette organisation.
Burundi – Usa - Coopération - Santé
En partenariat avec la Fdn, l’armée américaine stationnée en Afrique offre aux citoyens Burundais des services médicaux combinés
Bujumbura, le 22 janvier 2015 (Net Press). Des soins médicaux sont prodigués à des citoyens Burundais nécessitant un traitement par une équipe médicale restreinte et professionnelle de militaires américains durant l’activité dite “Exercices rapides de formation médicale”, MEDRETEs en anglais, précise un communiqué de presse de l’ambassade des Usa. Cette activité se tient à Bujumbura, au Burundi, du 19 au 30 janvier 2015, et est organisée par l’armée américaine stationnée en Afrique, en partenariat avec la force de défense nationale (Fdn), poursuit-il. Il indique que cette activité est une première parmi une série d’autres activités similaires prévues au cours de l’année 2015, s’inscrit dans le cadre des engagements de routine de l’armée américaine stationnée en Afrique avec les partenaires militaires des pays africains.
L’équipe militaire américaine donnera aussi des soins ponctuels dans des zones habituellement mal desservies du Burundi afin de réaliser une formation de qualité et adaptée à ces zones, mentionne la même correspondance. Plusieurs groupes bénéficieront de cette formation notamment le personnel médical américain qui prodigue des soins dans un environnement extérieur, des médecins professionnels nationaux qui développeront des liens étroits avec le personnel médical américain, et de même que la population locale qui recevra des soins de qualité, renchérit-il. Il précise que l’un des objectifs de MEDRETEs est de dispenser des formations médicales sur terrain au bénéfice de tout le personnel médical américain en activité et en réserve. Les soins qui seront dispensés sont entre autres des soins médicaux, la chirurgie ainsi que les services de médicine préventive.
La même correspondance souligne que cet exercice d’assistance humanitaire combinée permettra d’accroître les compétences médicales et capacitaires des deux armées. Cette activité permettra aux forces américaines de dispenser la formation dans un contexte changeant quant aux ressources, de partager les procédures médicales et permettra de renforcer le système médical militaire burundais quant à sa capacité et efficacité de dispenser les soins de chirurgie générale et la réponse au traumatisme dans le but aussi d’appuyer les missions de maintien de la paix régionales, africaines et des Nations-Unies, termine le communiqué.
Burundi – Sécurité
Le Cndd-Fdd s’indigne des visées de l’attaque de Cibitoke
Bujumbura, le 22 janvier 2015 (Net Press). Après l’annonce d’un communiqué rendu public par le procureur général de la République sur l’état d’avancement des enquêtes sur l’attaque perpétrée par un groupe armé en province de Cibitoke dans les communes de Bukinanyana et Murwi, le parti au pouvoir indique qu’il vient d’apprendre avec surprise et consternation que cette attaque visait la jeunesse affiliée au parti Cndd-fdd, les Imbonerakure.
A travers une déclaration rendue publique ce matin, le parti au pouvoir rappelle que beaucoup de choses ont été dites au sujet des Imbonerakure sans oublier qu’une rumeur faisant état d’un génocide en préparation a circulé. Curieusement, ce parti vient d’être prouvé que ceux qui calomnient les Imbonerakure sont finalement ceux-là qui préparaient et préparent toujours ce génocide contre les Imbonerakure.
Selon cette déclaration, le parti Cndd-Fdd réitère ses félicitations à la population de Cibitoke en général, les jeunes en particulier pour leur bravoure et le soutien apporté aux forces de l’ordre afin d’anéantir l’ennemi dans un laps de temps. Il demande à la justice d’exploiter tous signes identitaires identifiant ces terroristes, afin que tous ceux qui ont trempé de près ou de loin dans cette sale besogne soient traduits devant la justice, conformément à la loi.
Le parti Cndd-fdd attend l’issue des enquêtes et le rapport final qui sera rendu public pour porter plainte contre ceux qui avaient préparé l’extermination de sa jeunesse, les Imbonerakure. Ainsi, lit-on dans cette déclaration, celui qui attaque les Imbonerakure attaque le parti au pouvoir et celui qui attaque le pouvoir n’a autre objectif que d’arriver au pouvoir par force.
Le parti au pouvoir demande au gouvernement du Burundi de continuer à consolider les bonnes relations qui existent déjà entre le Burundi et d’autres pays et surtout ceux de la sous région, notamment la République démocratique du Congo (Rdc), le pays de provenance de ces assaillants qui ont attaqué le Burundi et de sécuriser nos frontières communes.
Il demande également à la Monusco de mettre au grand jour le rapport concernant les récentes attaques contre les groupes armés composés de Burundais basés à l’Est de la Rdc dans le but de décourager à jamais tout comportement de nature à nuire à la paix et à la sécurité de la sous région.
Revue de la presse annuelle
Septembre 2014
Le mois de septembre 2014 (Net Press) Le 1er septembre 2014. Depuis son limogeage par le chef de l’Etat, Bernard Busokoza était resté un homme très discret, s’exprimant rarement en public et encore moins sur les affaires du pays. Il a repris du service.
Le 2 septembre 2014. Le président de l’Adc-Ikibiri, Léonce Ngendakumana, comparaît au tribunal de grande instance en mairie de Bujumbura. L’audience a été fixée suite à deux plaintes déposées par le parti Cndd-Fdd et la radio Rema FM.
Le Quai d’Orsay ou le ministère des affaires étrangères de l’Hexagone a indiqué que la France est préoccupée par la dégradation de l’état de santé de M. Pierre-Claver Mbonimpa, défenseur des droits de l’homme en détention à cette époque.
Le 3 septembre 2014. Depuis une semaine, des retraites des dignitaires et cadres du Cndd-Fdd s’observent ici et là dans le pays. Rien ne filtre jusque-là mais, selon des informations non encore confirmées disponibles à la rédaction, le parti présidentiel serait en train de chercher un candidat autre que Pierre Nkurunziza à aligner pour les élections de 2015.
Le 4 septembre 2014. A travers un communiqué de presse, les Etats-Unis demandent au gouvernement burundais de respecter les droits humains fondamentaux de M. Pierre-Claver Mbonimpa, hospitalisé depuis l’après-midi du 29 août 2014.
Le 5 septembre 2014. Parcem s’inquiète. En effet, au moment où le CslpII prévoyait un taux de croissance de 8% pour l’année 2014, il est actuellement autour de 4%. Il ajoute que le Burundi reste dans une faiblesse structurelle de la production et l’inflation a été jugée erratique et elle reste élevée, allant jusqu’à 24% en 2012 quand elle est à 8% en 2014. Cela ne fait rien car un taux d’inflation toujours supérieur au taux de croissance (dans une telle proportion), c’est la paupérisation qui continue à avoir pignon sur rue.
Le 6 septembre 2014. La rédaction fait un spécial 18ème anniversaire de l’assassinat de Mgr. Joachim Ruhuna.
Le 8 septembre 2014. Trois sœurs italiennes ont été décapitées le 7 septembre 2014 dans les enceintes de leur communauté située à la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge, communément appelée « kwa Buyengero ». Les trois sœurs appartenaient à la congrégation xavérienne.
Léonce Ngendakumana, président du Frodebu, annonce que le conseil national de discipline vient de transmettre au comité exécutif national une décision d’exclure définitivement Domitien Ndayizeye du parti Sahwanya Frodebu pour avoir déserté le parti en abandonnant toutes les activités du parti, notamment la participation aux réunions des organes et aux festivités du parti, suspendu toute cotisation ordinaire depuis 2010.
Le 9 septembre 2014. Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, adresse une correspondance au 2ème vice-président de la République déplorant la légèreté de l’Etat dans le traitement des questions liées à la carence à cette époque du charbon et au délestage d’électricité interminable malgré de fausses promesses de différentes autorités.
Le 10 septembre 2014. Pierre-Claver Mbonimpa devait comparaître au tribunal de grande instance de Bujumbura, dans le fond de l’affaire. Mais il n’a pas pu le faire pour des raisons de santé, étant admis dans un hôpital de la capitale dénommée Bumerec où il reçoit des soins intenses. A suivre !