Bujumbura, le 10 février 2015 (Net Press). Ce matin, à partir de 8 heures, les journalistes de la plupart des organes de presse se sont rencontrés au terrain de basketball dit parquet pour leur deuxième marche-manifestation. Pour la deuxième fois également, aucun membre du corps de police n’est venu pour encadrer ni empêcher la marche, ce qui a suscité une curiosité chez la plupart des confrères et consœurs.
En effet, l’on se rappelle que le maire de la ville avait interdit la manifestation, tout en invitant la police à empêcher toute tentative allant dans ce sens. Une information qui circule de plus en plus est que dans un premier temps, le pouvoir va laisser faire pour que plus tard, il y ait des visiteurs « intrus » membres des Imbonerakure pour troubler l’ordre, ce qui pousserait le pouvoir à intervenir avec force et brutalité contre les manifestants.
Aujourd’hui, la marche – manifestation se faisait en silence et seul le contenu des pancartes précisait la raison de cette activité. L’on pouvait voir sur les pancartes la photo de Bob Rugurika et les trois religieuses italiennes Olga Raschiettti, Lucia Pulici et Bernadette Boggia avec des écrits comme « Justice pour Bob Rugurika », « justice pour les religieuses », « non à une justice instrumentalisée », « oui pour une justice équitable », « free Bob Rugurika », …
En l’absence des policiers, les journalistes ont cherché à encadrer leurs confrères, en les empêchant par exemple de gêner la circulation. Plusieurs personnes, en véhicules ou à pieds, y compris des militaires et des policiers, ont manifesté leur soutien à cette marche tout en demandant compréhension de la part des journalistes pour leur non-participation à une telle marche.
Burundi – Médias – Justice
Autorisée à Bujumbura, refusée à Ngozi
Ngozi, le 10 février 2015 (Net Press). Suite au comportement de certains policiers zélés, cette province septentrionale du pays devient un antipode de Bujumbura en matière des libertés publiques. En effet, des centaines de personnes ont manifesté ce mardi dans la ville de Ngozi pour demander la libération du journaliste et directeur de la Rpa, Bob Rugurika. Les manifestants, dont certains étaient habillés en vert avec une banderole sur laquelle on pouvait voir un grand portrait de Bob Rugurika et les trois sœurs italiennes Olga Raschietti, Lucia Pulici et Bernadette Boggia, ont emprunté l’axe Rpa Ngozi – Building Menub avant d’être stoppés net par la police au niveau de la bifurcation sur la route menant vers Gitega. Il s’est remarqué que beaucoup de gens se bousculaient pour découvrir les photos des religieuses assassinées qu’ils qualifiaient d’anges envoyées pour secourir les Burundais mais méchamment lynchées par des criminels.
Certaines parmi elles interviewées disent être choquées. Elles trouvent que ces sœurs étaient trop vieilles pour subir de telles atrocités. Elles restent convaincues que les responsables de ces crimes devront subir le châtiment suprême de la part du Tout Puissant. Toutes les personnes interviewées demandent la libération de Bob Rugurika et surtout la justice aux trois sœurs italiennes assassinées.
Au marché central de Ngozi, on pouvait voir beaucoup de personnes avec des sachets verts sur la tête ou portant le chiendent et ou des feuilles vertes. Signalons que Bob Rugurika se trouve incarcéré depuis le 20 janvier à la suite d’une information diffusée sur les antennes de la Rpa concernant l’assassinat des trois sœurs de la paroisse Guido-Maria Conforti dite chez Buyengero, en commune urbaine de Kamenge.
Burundi – Médias - Justice
Après le maintien en détention préventive de Bob Rugurika, des réactions ne cessent de tomber dans notre rédaction
Bujumbura, le 10 février 2015 (Net Press). Par son communiqué de presse rendu public dans l’après-midi d’hier, l’association des juristes catholiques du Burundi (Ajcb) félicite la radio publique africaine (Rpa), pour la marque de professionnalisme en filigrane à l’ensemble de ses publications, les révélations sur la tragédie de la paroisse de Kamenge en particulier.
Cette association salue le courage et l’abnégation de Bob Rugurika qui, à la tête de la Rpa et son équipe, ont pris le courage de lever le voile sur un dossier d’assassinat des trois religieuses qui jette l’opprobre sur tout un pays actuellement. Toutefois, l’Ajcb regrette douloureusement et condamne énergiquement la disparition atroce des trois sœurs Olga, Lucia et Bernadetta dans l’espoir que leur sang ne soit versé pour rien mais pour l’éternité de leur apostolat.
Par le même communiqué, l’Ajcb déplore qu’en réponse à ce triple crime, le Burundi et le monde ne reçoivent qu’un emprisonnement arbitraire d’un journaliste Bob Rugurika comme menace contre lui et tous ceux, comme lui, expriment le besoin de la justice et de la vérité sur ce dossier. Ajcb lance un appel au gouvernement et aux instances judiciaires, à constater qu’au bout de la violation de la loi dans l’arrestation et la détention du directeur de la Rpa récemment confirmée par le tribunal de grande instance de Bujumbura, sa libération n’est pas la meilleure mais la seule pour redorer l’image du Burundi et de sa justice aujourd’hui à mal de confiance sur les plans interne et externe.
Burundi – Justice – Médias
La diaspora burundaise de l’Amérique du Nord demande la libération de notre confrère
Massachussetts, le 10 février 2015 (Net Press). Ces Burundais sont regroupés au sein d’une association dénommée Engaging for Action in Burundi, Efab-Biraturaba en sigle basée à Massachussetts aux Etats-Unis. D’entrée de jeu, leur communiqué de presse demande de libérer Bob Rugurika et poursuivre les vrais coupables du triple assassinat des religieuses italiennes.
Elle dit qu’elle se joint aux autres associations nationales et internationales, les organisations intergouvernementales, aux hommes d’église et aux représentants des gouvernements amis du Burundi pour condamner la détention injuste du journaliste et directeur de la radio publique africaine, Bob Rugurika. Cette association est convaincue que Rugurika est victime de sa poursuite de la vérité, en tant que journaliste, en enquêtant sur une affaire de triple meurtre qui a choqué la conscience nationale et internationale.
Au lieu de continuer à persécuter le directeur de la Rpa, Efab-Biraturaba estime que les autorités burundaises devraient plutôt éclairer l’opinion sur les commanditaires et les mobiles qui ont motivé le triple assassinat des religieuses italiennes. Elle trouve que la place de Bob Rugurika, comme celle de tant d’autres journalistes qui ne font que de s’acquitter de leur noble tâche ne se trouve pas dans le noir de la prison, mais dans les studios, avant de recommander au pouvoir judiciaire de se montrer impartial, de dire le droit et rien que le droit, de protéger la liberté d’expression et de la presse et de rassurer le peuple burundais. Pour cette association, la libération immédiate et inconditionnelle de Bob Rugurika irait dans ce sens.
Burundi – Justice – Opinion.
L’opinion démontre toujours que la justice est à côté de la plaque
Bujumbura, le 10 février 2015 (Net Press). Tout remonte à la détention de Bob Rugurika avec des infractions les unes plus capricieuses que d’autres. L’on se souvient que parmi les 4 infractions qui ont été retenues à sa charge, il y a la complicité de l’assassinat et le recel d’un criminel.
La même opinion indique que la justice burundaise a toujours de mauvaises cibles car les vrais coupables ne sont pas du tout inquiétés. Et de rappeler le cas d’un Italien exportateur de crânes qui a été arrêté il y a quelques mois, qui a été condamné à deux ans de prison. La même opinion se pose la question de savoir si cet Italien n’avait pas de collaborateurs parmi les dignitaires de ce pays.
Nous avons contacté le milieu carcéral de Mpimba pour avoir des détails sur cet emprisonnement. Nous avons appris que cette personne est rentrée après 8 mois de détention, suite aux récentes mesures du chef de l’Etat de libérer des gens afin de désengorger les prisons. Il aurait été relâché pour avoir purgé le quart de la peine. Est-ce le même cas que Bob Rugurika ?
Burundi – Centrafrique – Sécurité
Un militaire burundais tue son compagnon d’arme à Bangui
Bangui, le 10 février 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance de Bangui, la capitale de la République centrafricaine, un militaire burundais a tiré sur un autre militaire burundais hier aux environs de 19 heures, heure de Bangui. L’on ne connaît pas encore les raisons de cet assassinat.
La rédaction a contacté le porte-parole de l’armée, le colonel Gaspard Baratuza à ce sujet. Lui non plus ne connaît pas les véritables mobiles, mais il se fait des hypothèses. A Bangui, les militaires fréquentent des bistrots comme ici chez nous et ce pourrait être un incident lié à l’état d’ébriété. Ou alors, il y a beaucoup de cas de paludisme et ce pourrait en être l’origine car, il n’y a pas longtemps, a-t-il dit, il y a un militaire qui est décédé des suites de la malaria.
En ce qui concerne ce cas de tuerie, le colonel Baratuza a indiqué que ces militaires burundais sont sous le toit des Nations unies et que ce sont elles qui devraient mener des enquêtes. Sinon, il est prêt à livrer l’information au complet dès que l’Onu donne les détails.
Burundi – Energie
L’union européenne et la banque européenne d’investissement financent deux projets
Bujumbura, le 10 février 2015 (Net Press). A travers un communiqué de presse conjoint signé par l’ambassadeur de l’union européenne au Burundi, Patrick Spirlet et le directeur du département Acp de la banque européenne d’investissement (Bei), Patrick Walsh, ont signé deux conventions ce 9 février 2015 de financement de deux projets « Aménagement du complexe hydroélectrique de Jiji et de Mulembwe » et « Appui de transition au secteur Energie ». Cette signature a eu lieu en présence des ministres des finances, Tabu Abdallah Manirakiza, de l’énergie et des mines, Côme Maniraliza et du chef de cabinet à la deuxième vice-présidence, Pierre Mupira.
Burundi – Sécurité routière
Vol des motos : police publique ou danger public ?
Bujumbura, le 10 février 2015 (Net Press). Certaines scènes font croire que l’on assiste à un film de holdup mais ce qui est curieux, c’est que ce coup est opéré par certains membres du corps de police. Il y a peu, des policiers se sont cachés au Boulevard du 28 novembre, dans une maison inachevée appartenant à Gabriel Mpozagara.
Une moto était de passage à cet endroit et quand le policier en civil s’est rendu que c’était un taxi moto, il s’est transformé en client et le motard s’est arrêté. Le policier en civil a voulu récupérer la moto de force et le motard a tenté de résister.
Quelques temps après, un autre policier, cette fois-ci en tenue, a fait irruption et le motard a cédé. Le policier en civil a filé en direction de la ville et le motard est resté sur place, hébété, ne sachant pas quoi faire devant ce coup des policiers.
Presqu’au même moment, un véhicule de la police dont la plaque est A266A PN a cogné un vélo à Jabé, derrière le marché. Le premier réflexe a été de descendre de la voiture et d’embarquer le vélo, encore une fois vers une destination inconnue. Mais celui-là n’a pas eu de « chance » car la population s’est vite attroupée à cet endroit, ce qui a dissuadé le policier de son intention d’emporter avec lui ledit vélo.
Burundi – Circulation routière
Vers le paiement d’amende routière par téléphone.
Bujumbura, le 10 février 2015(Net Press). Dans le cadre du mémorandum d’entente (Mde) entre le Burundi et le Royaume des Pays-Bas signé en avril 2009, dont l’objectif est le développement du secteur de sécurité (Dss), le paiement d’amende routière est l’un des besoins que le Dss entend mettre en place pour plus de transparence dans le transport routier.
C’est pour cela que ce projet hollandais, en collaboration avec les ministères de transport, de la sécurité publique, des finances et ceux des compagnies téléphoniques ont débuté ce matin une réunion de 2 jours pour voir comment le paiement d’amende routière puisse être opérationnel au Burundi. Il y a eu alors pour la faisabilité de ce système un volet de gouvernance du secteur de la sécurité qui a été mis sur pied et il travaille avec tous les intervenants dans le secteur dans leur globalité.
Avec l’expérience des cadres des pays où le système a réussi à l’instar du Kenya et de l’Ouganda, ils vont alors voir comment cette pratique peut être appliquée dans notre pays. Pour Didace Ngendakumana, coordinateur national du programme Dss volet gouvernance, cela permettra la rapidité des chauffeurs puisqu’actuellement, quand ils sont attrapés, ils sont obligés de suspendre leur activité pour aller payer à l’Obr, pénalisant ainsi les passagers qui n’y sont pour rien.
Or, si ce système de payer par téléphone est en vigueur, l’opération de paiement est rapide et le travail continue sans emprisonner même les passagers qui sont toujours des victimes dans cette affaire. Ici, les caisses de l’Etat aussi vont bénéficier des entrées puisque parfois, il y a même des corruptions qui se font lorsqu’une faute est commise par les chauffeurs.
Le Kenya et l’Ouganda sont les pays de la sous-région où cette opération est appliquée et les points focaux des ministères concernés par ce système ont été voir la faisabilité technique de cette opération. Il s’agit alors de s’y mettre en adoptant une sensibilisation large de toutes les parties prenantes comme l’a su le dire M. Ngendakumana, puisque tout projet nouveau se heurte souvent à des obstacles de faisabilité.
Toutefois, on peut alors se demander si certains agents de police qui ont l’habitude de demander des pots de vin vont en être dissuadés grâce à ce nouveau système. Ce qui n’est pas une garantie à 100% car la corruption est une affaire non écrite entre deux parties. Il faudra également dire que c’est plutôt un avantage qui sera offert aux chauffeurs puisqu’ils peuvent être attrapés dans un endroit où ils n’y a pas de bureau de l’Obr très proche.
Burundi - Santé
La contamination de la lèpre est une réalité au Burundi
Bujumbura, le 10 février 2015 (Net Press). Cela a été dit hier par Dr Thaddée Ndikumana, directeur du programme national lèpre et tuberculose. Il a indiqué qu’au cours de l’année 2014, on a eu 496 cas de lèpres. Et parmi ceux-là, il y avait des multibacillaires, donc des cas contagieux. Mais aussi, il y avait des enfants, ce qui montre que la contamination de la lèpre est une réalité au Burundi.
La lèpre est une maladie contagieuse, infectieuse causée par le bacille de Hansen. Selon Dr Ndikumana, la contamination se fait par voie aérienne à travers les éternuements, la toux et des gouttelettes contenant le bacille de Hansen se propagent à travers la nature et quand le malade lépreux n’a pas eu la chance d’être dépisté et qui a plus de cinq taches. La lèpre existe presque partout au Burundi, elle apparait particulièrement dans les zones frontalières avec les pays endémiques (Rdc et la Tanzanie). L’homme est le principal réservoir et la voie de transmission est principalement aérienne.
A entendre Dr Ndikumana, l’un des signes de la lèpre est une tache indolore, insensible et hypodermique. Il interpelle la population d’aller se faire consulter à travers tous les centres de santé, une fois que cette tache se manifeste. Grâce à l’appui technique et financier de l’Ong Action Damien, on a pu former les prestataires surtout des provinces endémiques de la lèpre à savoir Makamba, Rutana, Bururi, Cibitoke et Bubanza pour qu’ils puissent être à mesure de faire le diagnostic clinique de la lèpre. Selon Dr Ndikumana, les médicaments sont disponibles à travers tous les centres de santé et sont gratuits.
A ses yeux, pour pouvoir lutter efficacement contre cette pathologie, il faut la synergie de tout le monde, la population, les administratifs au niveau local, les médias et partenaires du système de santé. Signalons que chaque dernier dimanche du mois de janvier, le monde célèbre la journée mondiale dédiée aux malades lépreux et à la lutte contre cette pathologie. Dans notre pays, cette journée sera célébrée à Rumonge dans la zone de Kizuka le 17 février 2015.
Burundi – Rdc - Elections
Joseph Kabila sur le point d’abandonner le troisième mandat.
Kinshasa, le 10 février 2015 (Net Press). Lambert Mende, porte-parole du gouvernement de la Rdc, l’a dit sur France 24, la chaîne de télévision française. Il a indiqué que ceux qui chantaient que le président congolais voulait briguer un troisième mandat étaient ses opposants politiques alors que lui a clairement fait savoir qu’il va respecter à la lettre la constitution de ce pays. Cependant, l’on se souvient qu’une tentative de modifier la constitution avait soulevé la population qui avait fait une manifestation violente et que même des personnes y ont trouvé la mort. La communauté internationale avait et même continue de demander aux présidents africains, surtout ceux de la sous région, y compris le nôtre, de ne pas changer les constitutions afin de briguer des mandats illégaux.
Lambert Mende avait fait une telle sortie en guise de réaction aux propos de l’envoyé spécial de Barack Obama dans la sous-région. Sur cet aspect de modification de la constitution, le président Obama et son administration ne traitent plus la question avec diplomatie et ils préfèrent dire ouvertement leur position. L’on se rappelle que même pour le cas du Burundi, dont les informations concordantes indiquent que Pierre Nkurunziza va se faire élire pour un troisième mandat, Obama, via son administration, n’y va pas par quatre chemins. A Washington, lors de la rencontre entre les chefs d’Etat africains et le chef de l’exécutif américain, des messages clairs avaient été donnés à Joseph Kabila, à Pierre Nkurunziza et à Blaise Compaoré, trois présidents qui avaient clairement affiché l’intention de modifier la constitution pour se faire élire.
Certains observateurs de la politique congolaise indiquent que normalement, en cas de renonciation à une telle ambition, c’est le président en personne qui le déclare et non le porte-parole. L’on se souvient des présidents comme Nelson Mandela, Léopold Sedar Senghor et Julius Nyerere qui ont volontairement abandonné le pouvoir même si les conditions ne sont pas très semblables. Il serait étonnant que Joseph Kabila entre dans la catégorie d’illustres personnalités comme celles susmentionnées. Wait and see !