Strasbourg, le 12 février 2015 (Net Press). Comme déjà annoncé, le parlement européen s’est réuni ce matin pour adopter une résolution contre notre pays suite à l’emprisonnement de notre confrère Bob Rugurika. Ce parlement a alors passé en revue tous les textes relatifs à ce genre de procédures et a indiqué qu’il compte suspendre une aide d’une enveloppe très consistante dans le cadre du fonds européen pour le développement si les choses ne changent pas. Il a en outre précisé que désormais, pour la période 2014-2020, les aides seront acheminées directement dans les projets de développement, à travers les Ong qui œuvrent dans notre pays pour que les aides arrivent directement aux bénéficiaires. Cette façon de coopérer n’est pas du tout bon pour le Burundi car les devises deviendraient très rares et la dévaluation s’en suivrait automatiquement.
Ce parlement demande la libération immédiate de Bob Rugurika et en même temps exige des enquêtes sérieuses sur la mort des trois sœurs italiennes. En outre, cette résolution est inquiète des violations des droits de l’homme commises au Burundi ainsi que l’adoption des lois restrictives à l’approche des élections présidentielles et législatives de 2015, notamment les lois qui portent atteintes aux médias et à la société civile, du fait qu’elles entravent les libertés d’expression, d’association et de réunion.
Signalons qu’au total, seize résolutions ont été adoptées contre notre pays, dont celle relative au 3ème mandat présidentiel.
Burundi – Médias – Justice
Les soutiens au directeur de la Rpa toujours au top
Muramvya, le 12 février 2015 (Net Press). Outre les déclarations qui fusent de partout, c’est également des visites de hautes personnalités qui témoignent que le dossier Rugurika est d’une importance capitale. Ce matin, le nonce apostolique accrédité auprès de Bujumbura s’est rendu en personne à la prison de Muramvya afin de rendre visite à ce journaliste, directeur et défenseur des droits de l’homme.
Il a indiqué qu’il venait le voir pour lui témoigner son soutien et lui dire que Vatican suit de près son cas. En tant que prélat, il a profité de cette occasion pour bénir le prisonnier le plus embarrassant pour le pouvoir qui ne sait plus quoi faire pour le relâcher et sauver la face en même temps.
A propos de Vatican, nous apprenons qu’Alexis Sinduhije, ancien directeur de la Rpa et ancien prisonnier comme Bob Rugurika, s’est rendu en Italie et au Vatican, certainement pour bien expliquer le dossier Rugurika et le meurtre des trois religieuses italiennes. On le voit donc, le dossier Bob Rugurika a déjà dépassé les frontières nationales car, même si Bob venait à être libéré, - ce que tout le monde souhaite -, il resterait la question de la justice pour Olga, Lucia et Bernadette.
D’autres personnalités qui se sont rendues à Muramvya sont une dizaine de parlementaires allemands en visite dans notre pays. Ils étaient à bord d’un minibus que l’on appelle communément Otraco et ils ont indiqué que non seulement ils sont venus l’encourager, mais également qu’ils vont en parler avec leur gouvernement pour qu’il s’implique dans sa libération.
De son côté, l’association pour la lutte contre le génocide (Ac-génocide-cirimoso) compatit avec Bob Rugurika, sa famille et la Radio publique africaine (Rpa) dont il est directeur. Ce sentiment de compassion est exprimé à travers un communiqué publié par le président de cette association, la Pr. Venant Bamboneyeho.
Cette association indique qu’elle n’a trouvé aucun fondement pouvant justifier l’incarcération de ce vaillant journaliste dans la mesure où toutes les charges retenues contre lui sont fabriquées de toutes pièces et inspirées par une volonté manifeste du pouvoir de décourager toute voix qui oserait décrier les injustices odieuses et impunies, héritage du mal absolu qu’a connu notre pays.
Pour Ac-génocide-Cirimoso, le « Plus jamais ça » devait être une exigence, au Burundi comme ailleurs, pour éviter l’assassinat des trois sœurs italiennes Lucia, Olga et Bernadette. Elle attend la libération inconditionnelle de Bob Rugurika qu’elle exige au nom de la loi.
Même son de cloche à l’Uprona concilienne, bien que ses propos soient du bout des lèvres ou qu’ils viennent du fond de son cœur, c’est avec un grand étonnement que l’opinion a accueilli ce message, tellement ce parti voue une fidélité de chien au Cndd-Fdd. Même le premier vice-président de la République avait fait une sortie dernièrement où il a été le plus indécis sur la question d’emprisonnement de notre confrère. Malgré tout, lors de la conférence de presse animée ce matin à la permanence par un des cadres de cette formation politique, M. Pontien Ndayishimiye demande que Bob Rugurika comparaisse étant libre, un point d’intersection avec les autres forces vives de la Nation.
Burundi – Justice
Le vice-président du Symabu convoqué à la cour anti-corruption.
Bujumbura, le 12 février 2015 (Net Press). Le Symabu est un acronyme pour dire syndicat des magistrats du Burundi. Son vice-président, Aimable Ntaconzoba, a comparu ce matin à la cour anti-corruption pour avoir porté à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, par voie de presse, des résultats d’une réunion qui a regroupé les représentants de ce syndicat au niveau national.
Tout d’abord, il a été convoqué au téléphone par le procureur général près la cour anti-corruption, une pratique qui n’existe plus de nos jours. En outre, toutes les questions qui lui ont été posées étaient liées à sa déclaration somme toute publique puisque faite par médias interposés. Il est rentré mais il a constaté que c’est une forme d’intimidation comme cela a toujours été dans ce ministère et ce n’est pas Juvénal Rududura qui dirait le contraire.
Burundi – Politique
Joyeux anniversaire Coco et Doudou
Bujumbura, le 12 février 2015 (Net Press). C’est en date du 13 février 2014 que le ministre de l’intérieur a officiellement reconnu l’Uprona Nyakuri dirigé par Concilie Nibigira. Un journal local avait même parlé de Saint Valentin entre Coco et Doudou, Concilie et Edouard. En guise de premier anniversaire de ce mariage politique, - et probablement le dernier dans le costume de ministre de l’intérieur -, Edouard Nduwimana engage une vitesse supérieure pour marquer son attachement à sa très chère bien aimée. Il demande à Charles Nditije de remettre toutes les insignes de cette formation politique à Concilie Nibigira, un vœu qui peut être exaucé longtemps après son départ du fauteuil ministériel, ou tout simplement ne pas avoir lieu.
Burundi – Nations Unies – Elections.
La Menub soucieuse de voir un climat de dialogue pour le bon déroulement des élections de 2015.
Bujumbura, le 12 février 2015 A travers son communiqué de presse, l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies au Burundi et chef de la Mission d’observation électorale des Nations-Unies (Menub), Cassam Uteem, encourage les parties prenantes au processus électoral de 2015 à renforcer le dialogue et la confiance mutuelle afin de contribuer à la création d’un environnement politique et sécuritaire paisible lors des élections qui débuteront dans environ trois mois.
M. Uteem souligne que le dialogue doit être permanent et inclusif dans la recherche de solutions à toutes les questions liées au processus électoral tandis qu’un environnement sécuritaire pacifique est indispensable à la tenue d’élections paisibles, transparentes et inclusives. A cet égard, l’envoyé spécial du secrétaire général salue quelques avancées dans la conduite du processus électoral, notamment l’atelier organisé en janvier par la Ceni au cours duquel les participants se sont convenus de ré-ouvrir partiellement le processus d’enregistrement des électeurs et encourage les différentes parties à poursuivre dans cette voie.
Par ailleurs, ce représentant note que les développements survenus sur le plan sociopolitique et sécuritaire au Burundi exigent une concertation constante et le renforcement de la confiance entre les autorités et tous les acteurs burundais afin de trouver des réponses aux préoccupations exprimées par les uns et les autres.
A cet égard, M. Uteem exhorte toutes les parties au respect des lois et à recourir aux instruments pertinents y compris la Constitution, le code électorale, la Feuille de route, les Principes généraux pour la conduite des élections ainsi que la Déclaration universelle des droits de l’homme et la charte africaine de la démocratie et de la gouvernance pour trouver des réponses aux préoccupations actuelles, en particulier les libertés civiles et politiques, les rassemblements et réunions publiques, le droit des partis politiques d’exercer librement leurs activités ainsi que leur rôle dans la prévention de la violence politique, notamment en sensibilisant les jeunes affiliés à leurs partis et tous leurs sympathisants pour qu’ils adhèrent aux principes pacifiques et de respect de l’autre.
Selon toujours le même communiqué, le chef de la Menub, qui s’est entretenu cette semaine avec les chefs des partis politiques, les représentants des jeunes affiliés aux formations politiques, des organisations de la société civile et des médias, les a invités à privilégier la concertation et à travailler ensemble pour prévenir la tension et radicalisation des positions au moment où tous les responsables s’engagent à organiser des élections transparentes, inclusives et apaisées.
Lors des rencontres avec représentants du gouvernement et les acteurs du processus électoral burundais, M. Uteem a également rappelé que le mandat de la Menub est de suivre et d’observer le processus électoral avant, pendant et de s’assurer que les élections se déroulent dans un climat apaisé, qu’elles sont transparentes et inclusives et d’informer le secrétaire général conformément à la résolution 2137. Il a précisé que le mandat de la Menub n’était ni de proclamer les résultats des élections, encore moins de valider les prochains scrutins.
Pour conclure, l’envoyé spécial du secrétaire général et chef de la Menub, réitère sa disponibilité à travailler en étroite collaboration avec les autorités nationales ainsi qu’avec tous les acteurs clés pour que les prochaines élections soient paisibles.
Burundi – Confessions religieuses - Réconciliation
« Les conditions d’une vraie réconciliations », selon l’abbé Salvator Citeretse
Bujumbura, le 12 février 2015 (Net Press). L’abbé Salvator Citeretse est un prêtre du Seigneur chargé de l’apostolat des laïcs à l’Archidiocèse de Bujumbura. Au moment où l’actualité politique de notre pays tourne autour du travail de la commission « vérité et réconciliation » (Cvr) pilotée et copilotée par deux hommes d’église, l’un catholique et l’autre anglican, il a énuméré les conditions qui doivent être préalablement remplies pour assoir une véritable réconciliation dans les cœurs et les esprits des Burundaises et des Burundais.
Citant le Pape François, l’actuel chef de l’église catholique romaine, il a affirmé haut et fort qu’il faut tout d’abord appeler le mal « le mal » sans tourner autour du pot. Bien plus, il faut se demander et dire clairement pourquoi les Hutu ont été tués en 1972 suivis 21 ans plus tard des Tutsi de façon massive, et pourquoi les uns et les autres ont pris les armes.
Mais il convient également de reconnaître la vérité dans les propos de celui avec lequel on est ethniquement différent et non pas voir en lui quelqu’un qui incarne le mal absolu.
Burundi - Agriculture
Un petit ouf de soulagement dans le secteur de l’agriculture
Bujumbura, le 12 février 2015 (Net Press). Une réunion de multi-acteurs de présentation et d’orientation du programme microfinance, agri-finance et chaine de valeur (Mavc) au Burundi, a été organisée du 10 au 11 février à Bujumbura. Selon Moïse Foki, program manager Icco-Burundi, le programme Mavc qui veut dire microfinance, financement des valeurs au Burundi est un programme financé par l’ambassade du royaume des Pays Bas. Ce programme a deux principaux volets, il y a le développement de chaine de valeur et le volet financement de chaine de valeur.
Comme l’a indiqué Foki, ce programme fait suite à un certain nombre de contraintes et de défis qu’avaient les petits producteurs et les petits exploitants pour avoir accès aux financements agricoles. Il pense qu’à travers ce programme, on va renforcer les organisations et les producteurs et leur permettre d’être assez viables vis-à-vis des institutions des microfinances qui pourront les assister dans le financement des investissements productifs.
Pour Astère Bararyenya, participant à cette réunion, il y aura une amélioration dans le secteur de l’agriculture car ce programme Mavc a une innovation (voir ces deux volets cités ci-hauts). A ses yeux, si on appuie les deux volets qui sont complémentaires, il y a moyen d’avoir de bons résultats. L’autre innovation qu’il a évoquée est que la priorité de l’Icco appuie la chaîne de valeur la plus prometteuse. Donc les cultures préférées par la population et les cultures aussi de rentes.