Muramvya, le 13 février 2015 (Net Press). La cour d’appel de Bujumbura a fixé au lundi 16 février 2015 l’audience en chambre de conseil. On peut lire « Extrait du rôle chambre de conseil du 16/02/2014 (sic). 1. RAO 475-RMP 149.171 MPC/Bob RUGURIKA (Parquet Mairie) ». Sa défense avait demandé que l’audience ait lieu à Bujumbura mais cette requête a été rejetée par les autorités judiciaires. L’audience aura donc lieu dans les locaux de la prison de Muramvya.
Coïncidence ou pas avec la résolution des eurodéputés ? Celui qui dit oui et l’autre qui dit non auraient tous les deux raisons. Mais ce qui est possible également, c’est que Bob Rugurika puisse être libéré le mercredi 18 février 2015, donc 48 heures après l’audience de lundi. En effet, les sanctions qu’encourt le Burundi s’il ne met pas à exécution les desideratas de ces parlementaires seraient lourdes de conséquence. L’on va alors nous dire qu’il a été provisoirement libéré par la justice, qu’il ne peut pas quitter Bujumbura, qu’il ne peut pas se rendre à l’aéroport international de Bujumbura et ce sera la fin de l’affaire comme c’est le cas aujourd’hui pour le dossier Mbonimpa.
Burundi – Justice
Le conseil national des Bashingantahe s’exprime…
Bujumbura, le 13 février 2015 (Net Press). Le président du conseil national des Bashingantahe, Balthazar Habonimana, a animé une conférence de presse ce matin à la presse Lavigerie pour exprimer la position de son conseil sur l’assassinat des trois religieuses de la paroisse de Kamenge et la détention du journaliste Bob Rugurika.
A travers une déclaration rédigée en 12 points, le conseil national des Bashingantahe demande lui aussi la poursuite des enquêtes pour identifier les vrais criminels et les mobiles de ce triple assassinat. D’autant plus qu’il est on ne peut plus clair que le massacre a été savamment organisé. Quant à Christian Butoyi que l’on présente comme le principal assassin présumé, le conseil national des Bashingantahe estime qu’il devrait être établi dans un centre neuropsychiatrique et non en prison.
Le conseil demande également la libération immédiate et sans condition de Bob Rugurika car il n’a fait que son travail de journaliste d’investigation. A la limite, il peut collaborer pour que la justice soit éclairée, donc que les conclusions du journaliste ne sont pas du tout à laisser de côté. Par ailleurs, le conseil national des Bashingantahe demande au chef de l’Etat, magistrat suprême, de lutter contre l’impunité pour redresser le pays, lui demande également de se mettre en ligne de front en vue de mener ce combat de redressement de la justice dans notre pays.
Enfin, le conseil national des Bashingantahe a profité de cette occasion pour demander au chef de l’Etat, une fois de plus, de ne pas prendre de force un troisième mandat, en violation des dispositions pertinentes de l’accord d’Arusha et de la constitution de notre pays. Il estime que la recherche du pouvoir a aussi ses limites et que le vrai leader ne se juge jamais indispensable. Il s’ingénie plutôt à trouver des successeurs. Le fait de s’imaginer que l’on est le seul dirigeant possible, c’est être un leader dangereux, même pour les siens.
Dans l’entre-temps, l’on se rend compte que le porte-parole du gouvernement, Philippe Nzobonariba, n’évolue pas. Répondant aux questions des journalistes sur la résolution des députés de l’union européenne, il a préféré redire qu’il y a des députés parmi ceux-là qui ne connaissent pas le Burundi, donc qu’ils ont travaillé sur base de fausses informations. Au mois de septembre de l’année dernière, avec l’incarcération du président de l’Aprodh, le même porte-parole du gouvernement a dit exactement la même chose. Voudrait-il dire que les deux incarcérations sont identiques et que les circonstances d’emprisonnement sont elles aussi les mêmes ?
A la question de savoir de savoir si Bob Rugurika sera libéré, Philippe Nzobonariba a indiqué que c’est le prévenu qui a la clé de son cachot. S’il amène le policier qui a affirmé qu’il a faisait partie de ceux qui ont tué les sœurs, il serait vite libéré. Cet argument fort discutable a été fourni pour la première par la porte-parole de la cour suprême, Mme Agnès Bangiricenge, M. Nzobonariba, faites – nous part de votre propre argument !
De son côté, ce jeudi 12 février 2015, une délégation de l’Accord-Cadre pour la restauration d’un Etat de droit, conduite par Maître Gabriel Sinarinzi, a rendu visite à Bob Rugurika, journaliste et directeur de la radio publique africaine Rpa injustement écroué à Muramvya depuis trois semaines.
L’organisation indique avoir voulu s’associer à toutes les forces vives de la nation, aux
imminentes personnalités tant nationales qu’internationale qui mènent sans désemparer la lutte pour la remise en liberté du journaliste et directeur de la radio Rpa, Bob Rugurika emprisonné injustement pour avoir montré à l’opinion nationale et internationale la voie à suivre pour connaître la vérité sur le triple assassinat des sœurs de la congrégation Xavérienne de la paroisse Guido Maria Conforti de Kamenge et ce, dans le cadre de son métier de journaliste.
La délégation l’a d’abord félicité pour le courage avec lequel il vit sa détention illégale et immorale et lui a exprimé son soutien pour la cause juste et noble qu’il défend. Quant aux prétendues infractions mises à sa charge, la délégation de l’Accord-cadre considère qu’il s’agit d’une parodie de justice et que Bob Rugurika n’est qu’un prisonnier d’opinion qui doit être remis en liberté sans tarder.
Pour l’Accord – Cadre, le premier responsable de cette détention arbitraire est le chef de l’Etat qui, en sa qualité de garant de l’indépendance de la magistrature, doit assurer l’administration d’une justice saine en l’absence d’une justice indépendante comme c’est la cas au Burundi. En terminant, l’Accord-cadre conclut qu’au moment où le monde entier se lève pour condamner l’emprisonnement du journaliste Bob, Rugurika, cette organisation invite M. le président.
Burundi – Sécurité – Droits de l’Homme
Les militaires et policiers accusé d’exécutions extrajudiciaires
Cibitoke, le 13 février 2015 (Net Press). D’après des informations tirées d’un rapport de Human rights watch, au moins 47 personnes ont été exécutées par les forces de sécurité burundaises suite à l’attaque d’un groupe armé dans la province de Cibitoke. Cette organisation demande qu’il y ait une enquête indépendante sur ces faits survenus entre le 30 décembre 2014 et le 3 janvier 2015.
Dans ce rapport, il est question des incidents, sept au total, qui ont causé un effectif aussi important de morts. Cette organisation indique que trois incidents sont imputables aux autorités locales qui auraient participé aux exactions à Kalema, à Ngoma et à Mirombero. Ce document met en lumière le rôle d’individus identifiés par les témoins comme des Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir tant décriés ces dernières années. Ces témoignages évoquent des Imbonerakure servant de supplétifs, participant aux exécutions, armés de machettes et d’armes à feu, ou des scènes au cours desquelles les forces de sécurité leur auraient distribué des armes.
Suite à ce rapport, le procureur général de la République, M. Valentin Bagorikunda, vient de mettre en place une commission d’enquête pour vérifier s’il y a eu des cas d’exécutions extrajudiciaires effectués par les éléments de sécurité lors des affrontements de la fin de l’année dernière.
Sur ce dossier, signalons à toute fin utile que les médias avaient indiqué que des rebelles s’étaient rendus avec leurs armes et qu’ils avaient été lynchés alors qu’en matière de guerre, une certaine éthique doit être observée comme le stipulent des conventions internationales relatives à la guerre.
Alors les Nations-Unies et beaucoup d’Ong internationales à l’instar de Human rights watch avait demandé que des enquêtes soient effectués pour statuer sur d’éventuelles exécutions extrajudiciaires. Mais le procureur de la République avait nié ces informations lors de sa première sortie médiatique sur cette attaque de Cibitoke.
Burundi - Justice
La famille Rwayongwe demande que justice soit faite sur le dossier Kinyankonge.
Bujumbura, le 13 février 2015 (Net Press). Il s’agit d’un dossier qui commence à prendre de l’âge et les parties au conflit semblent jouer au jeu de caches-caches et les adversaires de la succession Rwayongwe, que cette famille traite d’ailleurs d’usurpateurs, tentent de tout faire pour que la famille Rwayongwe se décourage mais celle-ci indique qu’elle veut justice car ceux qui ont acheté des parcelles n’ont aucun papier justificatif, ce qui a été constaté par toutes les instances judicaires.
Aujourd’hui, ils avancent que cette famille est coupable de destruction méchante et le ministère public, en collaboration avec un certain Dieudonné Niyuhire, ont porté plainte au tribunal de résidence de Ngagara, comme l’indique cette famille. Le motif de faux et usage de faux se trouve lui au tribunal de grande instance en mairie de Bujumbura. Ils ont été entendus hier.
Cette même famille qui était représentée par Christine Rwayongwe, aujourd’hui en cavale puisqu’elle était menacée de mort, avait gagné le procès dans cette même instance et M. Niyuhire n’avait pas alors évoqué cette destruction. Cette famille signale que ce dossier traine puisque ceux qui ont usurpé ces parcelles sont des gens qui occupent de hautes fonctions dans les services publics de ce pays.
Actuellement, le ministère public veut que Christine Rwayongwe vienne encore plaider alors qu’elle représentait la famille qui reste toujours ici, comme elle le fait savoir. Cette famille précise qu’un autre peut se présenter à la barre sans toutefois que Christine soit là. Pour cette famille, elle change de plainte pour que l’affaire en civil change et ils sont maintenant au pénal. La veuve d’Edouard Rwayongwe réclame alors que justice soit faite sur ce dossier puisque ces usurpateurs n’ont aucun papier alors qu’elle a déposé les papiers partout dans toutes les instances.
Burundi - Développement
Les handicapés veulent la facilité d’accès aux crédits
Bujumbura, le 13 février 2015 (Net Press). Au cours d’une rencontre d’échanges sur la problématique d’accès aux services financiers pour les personnes handicapées de ce matin, M. Vianney Kirajagaraye, directeur du centre d’encadrement socio-professionnel des jeunes handicapés, a indiqué que parmi les droits des personnes handicapées, il y a le droit à l’emploi, à l’éducation et à la santé. Selon lui, si on dit emploi, on dit également service financier.
Il a fait savoir que cette activité s’inscrit dans le programme d’insertion des personnes handicapées pour accès aux revenus comme les autres. C’est d’ailleurs la motivation qui a poussé l’Union des personnes vivant avec handicaps (Uphb) à mettre en place un centre d’encadrement socio-professionnel des jeunes handicapés sis à Kanyosha, qui s’occupe à la formation et à l’accompagnement des jeunes handicapés pour améliorer leurs conditions de vie.
A entendre M. Kirajagaraye, cette activité a été pensée pour contacter les services des microfinances qui ont dans leurs objectifs la promotion de l’accès aux services financiers. Et d’ajouter qu’on a pensé que les responsables ou les institutions des microfinances ont probablement manque de connaissance sur la thématique handicap. Il espère que dans leur service, ils vont intégrer des gestes permettant l’amélioration d’accès aux services financiers pour les personnes handicapées.
Burundi – Union européenne – Politique
Rectificatif d’un article paru dans Net Press.
Bujumbura, le 13 février 2015 (Net Press). Dans l’une des dépêches d’hier, une information paraissait sur la résolution des députés de l’Union européenne de Strasbourg sur le Burundi. Le service de la communication de l’Union européenne a constaté qu’il y a quelques passages incorrects et il a proposé des corrections que la rédaction livre entièrement à son lectorat.
« - Vous écrivez que le Parlement compte suspendre l’aide dans le cadre du FED. Or, la recommandation 12 de la Résolution à laquelle vous faites sans doute référence ne prévoit pas une telle mesure. Vous trouverez ci-dessous le contenu de cette disposition.
« " invite la Commission, la vice-présidente/haute représentante de l’Union européenne et les États membres à continuer de veiller à l’existence d’une politique européenne claire à l’égard du Burundi, qui repose sur des principes et s’attaque aux violations graves des droits de l’homme observées actuellement, conformément au cadre stratégique de l’Union en matière de droits de l’homme ; demande à la Commission d’envisager de lancer des consultations avec le Burundi, conformément à l’article 96 de l’accord de Cotonou, en vue de son retrait éventuel de l’accord, et de prendre des mesures appropriées simultanément à la conduite de ces consultations "
« - Par ailleurs, vous affirmez que "les aides seront acheminées directement dans les projets de développement, à travers les ONG qui œuvrent dans le pays…" Ce propos contient une allégation incorrecte. La recommandation 16 de la Résolution du Parlement européen demande à la Commission d’accorder une attention particulière aux ONG et aux organisations internationales sans pour autant les désigner comme partenaires exclusifs.
« "demande à la Commission européenne d’allouer des fonds, pour la période 2014-2020, en priorité aux ONG et aux organisations internationales qui œuvrent directement auprès des populations et de faire pression sur le gouvernement du Burundi pour qu’il mette en œuvre les réformes nécessaires afin de consolider le pays "… »