Bujumbura, le 20 mars 2015 (Net Press). C’est en somme ce qu’a dit le président tanzanien, Jakaya Mrisho Kikwete, devant le parlement de l’Eac en séance plénière à Bujumbura ainsi qu’à son départ à l’aéroport international de Bujumbura. Alors que les pro-Nkurunziza estiment que le président sortant a le droit de se faire élire encore une fois au regard de la constitution burundaise, l’hôte de Pierre Nkurunziza a bel et bien précisé que pour que les Burundais n’aient pas de difficultés, l’on doit respecter la constitution burundaise et les accords d’Arusha, en plus du code électoral.
L’on doit rappeler que le président du parti présidentiel, Pascal Nyabenda, avait indiqué à nos confrères de la Bbc qu’au regard de l’article 96 de la constitution burundaise, le chef de l’Etat peut toujours briguer un autre mandat car il a été déjà élu par le peuple une seule fois. Les articles 8, 103 et 302 de la même constitution ne comptent pas à ses yeux. Et de préciser que les accords d’Arusha ont été intégrés dans la constitution burundaise, d’où l’on ne peut plus y faire référence.
Pourtant, que ce soit au niveau des accords d’Arusha ou de la loi fondamentale, l’on doit signaler que nulle part l’on autorise plus de deux mandats présidentiels. S’il y a donc aujourd’hui des polémiques sur la candidature de Nkurunziza, elles concernent le mode de désignation car même le chef de l’Etat ne conteste pas qu’il a déjà exercé deux mandats. Ces dernières devraient donc trouver une solution dans l’article 302 de la constitution qui précise même l’exception de la forme d’élection du chef de l’Etat en 2005, une référence que Pascal Nyabenda ne veut pas entendre parler.
Mais là où les choses risquent d’être compliquées, c’est que tout le monde, l’opposition, la société civile, les confessions religieuses ainsi que la communauté internationale semblent comprendre la situation de la même manière, à l’exception notable de quelques dinosaures du Cndd-Fdd. En effet, d’après le président tanzanien, tout comme les ministres européens des affaires étrangères, il faut absolument respecter les accords d’Arusha ainsi que la constitution. Et en cas d’observation de ces deux textes, il y a des chances pour les uns, des risques pour les autres, que Pierre Nkurunziza ne soit pas éligible.
Burundi – Génocide
Ac-Génocide Cirimoso commémore sa traditionnelle journée de mémoire
Bujumbura, le 20 mars 2015 (Net Press). Comme à l’accoutumée, l’association de lutte contre le génocide au Burundi, Ac-Génocide Cirimoso, organise l’habituelle journée de lutte contre le génocide ce 21 mars 2015 à partir de 11 heures. Cette association indique qu’elle n’a jamais été et ne sera toujours pas un ghetto ethnique. L’objectif de cette association a toujours été et sera toujours l’émergence d’un système socio-politique et judiciaire où seront bannis tous les crimes, à commencer par le génocide, les autres crimes contre l’humanité et les crimes de guerre.
Dans tous les pays qui se respectent, poursuit Ac-Génocide Cirimoso, le pilier d’un tel système n’est autre que le respect strict de la vérité, et d’une justice digne de ce nom, une fois la sécurité rétablie. Sinon, conclut-elle, les belles promesses du raccourci « vérité-réconciliation » par exemple n’auront aucune chance de se réaliser. Pour cette association, vérité – justice – réconciliation est l’unique chemin du salut.
Les cérémonies auront lieu au même endroit, c’est-à-dire au Carrefour de la Jrr, dans la commune urbaine de Ngagara où témoignages, recueillement, réarmement moral, soutiens infatigables aux rescapés du génocide, seront au rendez-vous avant d’indiquer que le devoir de mémoire est sacré.
Ce qui est nouveau, c’est que cette fois-ci, cette association aura un invité qui s’exprimera sur le thème « Le génocide vu par les philosophes ». Cet exposé sera animé par un professeur d’université qui s’appelle Gélase Wakana.
Burundi – Commerce
Qu’est-ce que le Burundi attend pour rationner le carburant ? S’interrogent les utilisateurs des véhicules
Bujumbura, le 20 mars 2015 (Net Press). Depuis plus d’une semaine, l’on observe un désordre total dans la distribution du carburant. Les services publics et les commerçants ne parviennent pas à s’entendre sur une meilleure façon de gérer cette « crise » qui, visiblement, est une fabrication d’un groupe de spéculateurs.
En effet, la ministre du commerce a indiqué qu’il n’y a pas assez de devises pour l’importation du carburant, ce qu’ont rejeté presqu’automatiquement les services chargés des finances de ce pays. Un économiste rencontré par la rédaction a indiqué que la banque centrale ne peut pas s’aventurer à déclarer des devises alors qu’elle n’en a pas. Il est d’avis que les spéculations diverses se situent au niveau des banques commerciales mais que ces devises, de plus de 4 mois d’importations sont suffisantes. En d’autres termes, la ministre a déclaré des choses alors qu’elle n’était pas bien informée.
A la question de savoir si des réserves de quelques 4 mois ne sont pas insuffisantes, il a répondu que pour les pays pauvres, une telle survie est déjà appréciable car des fois on peut descendre jusqu’à deux mois de réserves. Pour lui donc, il faudrait que le gouvernement prenne les choses en main, commence le rationnement du carburant le plus rapidement possible. Sinon, si la situation perdure, il sera plutôt difficile de redresser la barre, a-t-il prévenu.
Burundi – Politique - Sécurité
L’Uniproba s’indigne des intimidations de certains politiciens.
Bujumbura, le 20 mars 2015 (Net Press). Au cours d’un point de presse animé ce matin, Vital bambanze, un député mutwa, qui était le conférencier du jour, a fait savoir que l’objet de cette conférence de presse est de porter à l’opinion nationale et internationale que l’organisation Unissons-nous pour la promotion des Batwa (Uniproba) s’insurge contre les intimidations sur les Batwa afin qu’ils adhèrent par force dans tel ou tel autre parti sans leur consentement. Pour lui, ce comportement devrait cesser immédiatement afin que ces derniers se choisissent librement les partis où ils doivent adhérer .
Il interpelle alors les leaders des partis politiques à tous les niveaux d’inclure les Batwa sur leurs listes afin d’ouvrir les portes d’entrée à ces derniers à la gestion de la chose publique. Il demande également que les leaders des partis politiques cessent des langages décourageants et incitant la population à la haine à cause des intérêts partisans.
Vital Bambanze a souligné que l’Uniproba demande avec insistance à la Ceni de veiller à ce qu’il n’y ait plus des personnes qui se métamorphosent en Batwa pour occuper les places qui leur sont réservées par la constitution car, a-t-il expliqué, une telle tricherie a été observée au niveau du sénat lors des élections de 2010. A Kayanza et à Ngozi, le même scénario s’est répété lors de la mise en place des membres des Cepi pour les élections de 2015.
Burundi – Tanzanie - Coopération
Si l’évolution des relations entre le Burundi et la Tanzanie vous était contée.
Bujumbura, le 20 mars 2015 (Net Press). De tous les trois pays limitrophes du Burundi, à savoir le Rwanda, la République démocratique du Congo et la Tanzanie, c’est ce dernier que notre pays à toujours dû faire attention, parce que c’est par là que transitent l’essentiel de nos importations et exportations via le corridor centre.
Or, toutes les tensions interethniques qu’à connues le Burundi ont poussé chaque fois les Hutus à prendre le chemin de l’exil tanzanien, le sommet ayant été atteint en 1972, avec la présence chez notre voisin de l’Est de plus d’un demi million de réfugiés burundais.
Une grave crise sanglante faillit opposer les deux pays sous la présidence de Michel Micombero au Burundi et de Julius Nyerere en Tanzanie un an après les massacres d’il y a 43 ans dans notre pays. Cette année-là, l’armée burundaise, usant de son droit de poursuite, se mit à la trousse d’assaillants venus de l’autre côté de la frontière. Parmi les victimes, quelques citoyens tanzaniens auraient été enregistrés, ce qui mit dans une sainte colère Mwalimu Nyerere et son gouvernement, poussant Micombero et sa diplomatie à présenter leurs excuses.
La tension retomba quelque peu, mais la présence de nos réfugiés jusqu’il y a deux ou trois ans continua à peser sur nos relations. La présence de Jakaya Mrisho Kikwete cette semaine pour prendre part aux cérémonies d’ouverture de L’Eala (East africa Legistlative Assembly) est un signe que le retour à la normale est en train de se concrétiser, loin, très loin, des chicanes datant de l’ère Micombero.
Burundi - Société
Mais qui en veut donc au défunt prince Louis Rwagasore.
Gitega, le 20 mars 2015 (Net Press). Pour la 3ème fois, depuis 8 ans, la statue du héros de l’indépendance érigée à Gitega, la deuxième ville du pays et ancienne capitale du Burundi monarchique, a été déboulonnée. La première fois, c’était en 2007, la deuxième fois en 2014 et enfin la troisième fois avant-hier 18 mars 2015.
Et pourtant, s’il est une figure de l’histoire de notre pays qui faisait l’unanimité jusqu’à ce jour, c’est bien celle du fils aîné de Mwambtrsa IV, qui a su mieux que quiconque, beaucoup plus que l’autre héros national, celui de la démocratie, Melchior Ndadaye, se mettre au-dessus de la mêlée.
Les autorités du pays ont promis que des enquêtes minutieuses allaient être menées et que les fauteurs allaient être sanctionnés. Mais il est connu que dans notre pays, lorsque des délits à relent ethnique (les Ganwa sont généralement assimilés aux Tutsi) se commettent, les résultats des enquêtes, quand il y en a , dorment généralement dans les tiroirs.
Burundi – France - Culture
Le français, « espèce linguistique » en voie de disparition ?
Bujumbura, le 20 mars 2015 (Net Press). En 1982, un ancien étudiant burundais stagiaire en Grande-Bretagne, à Brighton Polytechnic au Sud-Est du pays, se souvient encore de la presse anglaise se gargarisant de la tenue en Afrique d’un sommet franco-africain entre François Mitterrand et les chefs d’état ayant en commun l’usage de la langue française.
S’il faut un sommet entre chefs d’Etat pour maintenir en vie une langue quelconque, écrivaient en substance les journaux anglais, c’est qu’il s’agit « d’une espèce linguistique en voie de disparition »
Ce rappel intervient le jour-même où ce vendredi 20 mars 2015, les francophones et les francophiles du monde entier, se souviennent qu’ils partagent une langue vivante, bien vivante et même très bien vivante, n’en déplaise à la presse d’outre-manche, souvent condescendante et même méprisante envers la langue du grand Molière, du grand Voltaire et du grand Victor Hugo.
Pour preuve, la langue française occupe le 5ème rang mondial au niveau de ses locuteurs, juste après l’anglais, le chinois, l’espagnol et le hindi. Les francophones à travers le monde sont estimés en 2015 à 274 millions de personnes, dont une demi-douzaine à l’agence Net Press.