Bujumbura, le 21 mars 2015(Net Press). Après la tentative d’assassinat de l’épouse de M Agathon Rwasa, le patron du mouvement Fnl non reconnu par le ministre de l’intérieur, le porte-parole de ce mouvement, M Aimé Magera, a fait savoir qu’on ne peut pas avoir confiance aux enquêtes commanditées par le gouvernement burundais à cette tentative d’assassinat, mais plutôt qu’il y ait une enquête indépendante internationale pour savoir les auteurs de ce crime.
En effet, Aimé Magera a souligné que ce manque de confiance est justifié par des exécutions extra-judicaires que les membres de ce mouvement ont connues et que parmi les auteurs, il y avait des agents de l’ordre et de l’administration.
Burundi – Confessions religieuses
Le 1er appel de l’Eglise Catholique, serait-il tombé dans l’oreille d’un pouvoir sourd ?
Bujumbura, le 21 mars 2015 (Net Press). C’est ce qu’on est tenté de croire en ce début du week-end, après avoir entendu hier le Vicaire général de l’Archidiocèse de Bujumbura rappeler au pouvoir en place que le président sortant n’a pas du tout le droit de solliciter un troisième mandat. Mgr Anatole Ruberinyange a pratiquement répété ce qu’avait dit avant lui le vice-président de la conférence épiscopale, Mgr Evariste Ngoyagoye, à l’issue d’une réunion regroupant tous les 8 Evêques que compte l’Eglise Catholique burundaise.
Le Vicaire général s’est même voulu donneur d’une leçon d’histoire à Pierre Nkurunziza, en lui recommandant de se référer à ce qu’avaient fait avant lui Pierre Buyoya et Domitien Ndayizeye, dans presque les mêmes circonstances, en se retirant la tête haute, alors que le diable était en train de les tenter de se maintenir au pouvoir.
On se souvient que Pierre Buyoya, au lendemain de la présidentielle perdue du 1er juin 1993, subissait d’énormes pressions des Tutsi de l’Uprona pour qu’il se déclare vainqueur, mais refusa net, expliquant qu’il n’avait jamais « triché » quand il se trouvait encore sur le banc de l’école.
Quant à Domitien Ndayizeye, son entourage lui suggérait une 3ème tranche de transition, ce à quoi il opposa une fin de non-recevoir, parce que les accords d’Arusha en prévoyaient seulement deux.
D’où alors la question qui se pose depuis ce samedi matin : la seconde pression de l’Eglise Catholique, sera-t-elle plus efficace que la première ? La réponse est très probablement négative.
Burundi - Elections
La Cnidh recommande la tolérance et la modération en cette période préélectorale
Bujumbura, le 21 mars 2015 (Net Press). Le révérend Frère Emmanuel Ntakarutimana, le président de la commission nationale indépendante des droits de l’homme (Cnidh), est intervenu hier pour prêcher comme il le sait si bien le faire la paix, la tolérance, la compréhension mutuelle, bref la sainteté dans les cœurs et les esprits des responsables des différentes formations politiques œuvrant sur l’ensemble du territoire national.
Il a lancé un appel aux uns et aux autres à renoncer sans aucune ambigüité aux violences verbales, à mettre fin à la détention dangereuse des armes pour ceux qui n’y ont pas droit, afin que cela permette à tout concourant politique de trouver la place qui lui revient dans la compétition qui s’annonce pour bientôt.
Cet homme d’Eglise très apprécié et qui se trouve à l’extrême opposé d’un autre personnage qui se dit lui aussi de « Dieu » alors que c’est un homme très controversé, en la personne de Mgr Sérapion Bambonanire, a ajouté que toutes ces qualités sont recommandées à tout le monde sans exception, partout dans le pays, parce qu’il suffirait d’un seul malfrat pour faire capoter tout le système.
Burundi - Elections
Le samedi et le dimanche, un très mauvais choix pour la reprise des inscriptions.
Bujumbura, le 21mars 2015 (Net Press). C’est ce samedi 21 mars, dimanche 22 mars et lundi 23 mars 2015 que ceux qui n’ont pas pu se faire inscrire comme électeurs vont rattraper leur retard, s’ils veulent prendre part aux différents scrutins prévus pour l’année en cours.
Cependant, on peut se demander raisonnablement pourquoi la commission électorale nationale indépendante (Ceni) a choisi trois jours incluant le samedi et le dimanche qui ne sont pas des jours de travail pour la prolongation des inscriptions, alors que cela nécessite l’ouverture des bureaux pour l’attribution des cartes d’identité.
Or, sans cette pièce-là, l’inscription au rôle d’électeurs est tout simplement impossible. Certes, certains administrateurs ici et là affirment depuis hier qu’ils seront bel et bien disponibles, mais ce sera de façon facultative et ponctuelle, car l’emploi du temps ces deux jours-là, même pour quelqu’un qui veut travailler, est très relaxe.
Une « urgence » peut s’inviter à la dernière minute et le partage d’un verre avec un ami n’étant pas la moindre le jour du Seigneur après la messe. Beaucoup se demandent alors pourquoi on n’a pas choisi les dates du début de la semaine, soit le lundi 23, mardi 24 et le mercredi 25 mars 2015 pour jouer aux prolongations.
Burundi – Droits de l’homme
Quand une citoyenne fuit un mariage forcé
Bujumbura, le 21 mars 2015 (Net Press). Il s’agit d’une fille Doriane Mugisha, dont la sœur ainée dit qu’elle a fui le Burundi puisqu’elle était menacée d’être mariée par un haut gradé de la police burundaise. Depuis qu’elle a quitté le pays, les menaces se poursuivent sur sa famille surtout sa tante et sa sœur Bertille Kamaro. Cette dernière affirme que ce haut gradé mandate des policiers pour aller chercher là où se trouve Mlle Mugisha. Mais ce qu’il ne sait pas, c’est que Mlle Mugisha a quitté discrètement le pays depuis le mois d’aout 2013. Mlle Kamaro précise que sa grande sœur a fait connaissance avec ce haut gradé lors de ses démarches pour poursuivre les assassins de leurs parents emportés par la crise de 1993 qualifiés d’actes de génocide contre la minorité tutsi par les enquêteurs des Nations Unies.
Mlle Kamaro indique que 3 policiers se sont rendus chez elle avec comme mission de trouver sa grande sœur. Ceux-ci lui ont dit qu’ils veulent entrer en contact avec Mlle Doriane Mugisha afin de l’aider à poursuivre le procès des assassins de leurs parents, comme l’oratrice le signale. Mais elle avance qu’en vérité, ils la cherchaient pour lui faire du mal puisqu’elle a refusé d’être mariée par le haut gradé tel que sa tante l’avait voulu. Mlle Kamaro précise que c’est leur tante qui les a prises en charge depuis la mort de leurs parents. Comme elle le dit, elle a répondu à ces 3 policiers qu’elle ne sait pas où elle se trouve pour le moment. Les mêmes policiers reviennent parfois et disent que si elle ne trouve pas sa grande sœur, c’est elle qui doit aller voir ce haut gradé pour poursuivre le dossier.
En refusant parce que connaissant les raisons de trouver à tout prix Mlle Mugisha, elle a été conduite au poste de police à Nyakabiga le 19 septembre 2014. Elle souligne qu’elle a été libérée le lendemain sous pression de la population qui connaissait l’histoire de ses parents et la sienne. Elle affirme qu’actuellement, elle a peur, elle vit en cachette.
Nous avons appris plus tard qu’il s’agit d’une histoire rocambolesque d’un haut gradé de la police, marié, qui a payé une dot pour avoir une main d’une jeune demoiselle. Cette dernière, aux nouvelles de ce mariage, a tout simplement fui le pays. Leur tante, Immaculée Kwizera, elle également visée puisque selon les informations que cette fille donne, la dot de sa sœur était déjà consommée. Le haut gradé ne cesse alors de téléphoner pour dire à leur tante qu’elle ne cherche pas la dot mais la fille en question. Une alternative a donc été proposée par ce général, selon l’interlocutrice, à savoir que si celle qui a été choisie ne peut pas être trouvée, que sa sœur occupe sa place. Mlle Kamaro fait savoir que le haut gradé à dit à cette dame que si tel n’est pas le cas, des poursuites judiciaires allaient s’en suivre.
Beaucoup de gens qui témoignent disent que ce genre de choses est souvent pratiqué par certains de ces hauts gradés issus de l’ancienne rébellion et veulent se marier par force aux filles tutsi et quand on refuse, des traitements de toutes sortes peuvent s’en suivre, ce qui est, selon eux, une atteinte à la vie privée. Ils avouent que cela est une triste réalité. Ils demandent alors que la société civile et bien d’autres personnalités éprises de paix se penchent sur cette question pour protéger ces jeunes filles contre les mariages forcés pratiqués par ces nouveaux maîtres du pays.
Burundi - Economie
Ceux qui devraient expliquer la problématique du carburant échouent sur toute la ligne
Muyinga, le 21 mars 2015 (Net Press). Ni le porte-parole du ministère des finances, Désiré Musharitse, ni celui de la 2ème vice-présidence, ni celui du ministère du commerce, personne n’a pu expliquer la carence du carburant qu’on connait depuis plus d’une semaine. C’était au cours de l’émission publique des porte-parole des ministères à Muyinga ce vendredi quand tous ces trois hommes ont dit que les devises sont disponibles mais qu’à la question des journalistes de savoir il y a manque de carburant, cette dernière n’a pas eu de réponse. Ils n’ont pas pu du tout expliquer le motif de l’état des lieux, se contentant de dire que les contacts se poursuivent entre l’Etat et les pétroliers.
Sur la question concernant la taxe de 42% à la minute pour la téléphonie mobile, M. Musharitse a signifié que par ailleurs auparavant, cette taxe était de 61% et c’est alors un avantage que les sociétés ont accordé à la clientèle, ce qui a étonné les journalises qui sont témoins de l’état des lieux actuel.
Faux, rétorque Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, qui se trouve parmi les associations qui luttent contre la vie chère. Il dit que M. Musharitse ment puisque même les compagnies enregistrent une perte oscillant entre 70%. Il ajoute qu’au budget de 2014, avant l’introduction de 42%, ce volet téléphonie devait générer 17 milliards alors qu’avec le budget de cette année, le même volet envisage 35 milliards de nos francs, ce qui signifie qu’il n’y a rien comme avantage à la population.
Le président de l’Olcome précise qu’il y a une ordonnance qui exigeait à ces compagnies de payer l’impôt le 15ème jour du mois mais qu’aucun franc n’a été versé, ce qui signifie que ni les compagnies, ni l’Etat, personne n’a gagné, donc c’est une perte au trésor public. Au fait selon lui, l’Etat a vu que cet impôt ne peut pas être trouvé et tout se trouve entre les mains de la conseillère économique à la présidence, Denise Sinankwa.
Il indique alors que les organisations de la société civile contre la vie chère vont se rencontrer pour voir comment s’insurger contre cet état de lieux car les autorités de ce pays prennent les contribuables comme des ignorants et mentent dans leurs déclarations au quotidien.
Burundi – Rwanda – France - Génocide
Pourquoi, la France s’est-elle placée du mauvais côté lors du génocide de 1994 au Rwanda ?
Paris, le 21 mars 2015 (Net Press). Depuis le mal absolu qui a frappé notre voisin du Nord, le Rwanda, avec le génocide de 1994 qui a décimé entre 800.000 et un million de Tutsi rwandais, beaucoup d’écrits et d’articles de presse, de nombreux ouvrages ont été publiés et continuent de l’être sur ce que les historiens considèrent comme le second génocide du 20ème siècle, après celui de 1939 à 1945 qui coûta la vie de 6 millions de juifs lors de la seconde Guerre Mondiale.
Le dernier écrit en date, intitulé tout simplement : « le génocide des Tutsi » vient d’être publié par un magazine français fondé par Jean-Paul Sartre dénommé « Les temps Modernes ».
La nuit dernière, le contenu a été commenté dans une émission de Rfi appelée « Mémoire d’un continent » par le Pr José Kagabo de nationalité rwandaise. Tout au long du génocide, a-t-il rappelé, François Mitterrand n’était mu que d’une seule préoccupation : stopper l’invasion d’un pays francophone de la région des Grands Lacs par un pays anglophone, ce dernier ayant la ferme intention de chasser la France de l’ensemble sous-régional. Cela était d’autant plus inacceptable que Paul Kagame, l’envahisseur tutsi, incarnait une minorité anti-démocratique, alors que Juvénal Habyalimana représentait la majorité ethnique de la population rwandaise.