Bujumbura, le 25 mars 2015 (Net Press). C’est la question qui revient sur toutes les lèvres en ce moment précis de la veille des élections où l’on observe des développements presque spontanés et continus des acteurs politiques membres du Cndd-Fdd. En effet, malgré la sortie médiatique de Pascal Nyabenda d’hier, traitant d’opposants les membres influents du Cndd-Fdd ayant pris ouvertement une position contre la succession de Nkurunziza à lui-même, malgré la minimisation du fait du départ de 17 membres influents, les informations qui parviennent à la rédaction indiquent que d’autres signatures continuent à être apposées sur des documents empêchant le président sortant de briguer un mandat supplémentaire.
La rédaction de Net Press ne cesse de le répéter, Pierre Nkurunziza et sa clique sont de plus en plus isolés par les Bagumyabanga, ce qui a toujours bloqué d’ailleurs la tenue du congrès de cette formation politique dont l’objectif était de présenter un candidat aux présidentielles. En d’autres termes, les sanctions que Pascal Nyabenda brandit à l’endroit des militants de son parti politique risquent d’être inefficaces pour le simple fait qu’il ne peut pas punir tout le monde, à l’exception de quelques dignitaires.
Contacté au téléphone pour recueillir sa réaction, le président du Fnl non reconnu par le ministre de l’intérieur, Agathon Rwasa, a indiqué que cette situation de forcing risque d’aboutir à une implosion du Cndd-Fdd. Car pour lui, le problème est que le chef de l’Etat sortant ne veut pas entendre ceux qui disent ce qu’il ne veut pas. Pourtant, les conseils prodigués sont sages et à même de sauver la démocratie de notre pays.
A la question de savoir ce que cherche le président Nkurunziza derrière ce mandat supplémentaire, il a répondu qu’il veut toujours gouverner et probablement, s’enrichir davantage. Et à la question de savoir s’il ne veut pas plutôt se protéger contre des éventuelles poursuites judiciaires, il a répondu qu’il veut protéger ses fautes et en commettre d’autres. Concernant la Ceni qui pourrait fausser les écritures afin de faire sortir le Cndd-Fdd victorieux des prochains scrutins, Agathon Rwasa indique que c’est un secret de polichinelle le fait que ladite commission travaille pour le parti présidentiel et que tout le monde a les yeux braqués sur elle pour éviter une éventuelle tricherie.
De son côté, l’un des animateurs de l’Uprona non reconnu par le ministre de l’intérieur, Tatien Sibomana, a indiqué avoir rencontré Willy Nyamitwe de la présidence, en compagnie de Louis Kamwenubusa et de Bécaud – Claude Njangwa à l’hôtel Roca Golf Hotel, en train de se murmurer des choses. Il leur a dit clairement que « ne tombe que celui qui est debout », que dans un avenir proche, le Cndd-Fdd devra disparaître au regard des développements qui y sont observés. Il estime donc que l’histoire immédiate vient de lui donner raison. Quant à la question de savoir ce que le président sortant chercherait derrière ce mandat supplémentaire, Tatien Sibomana a répondu que c’est une façon de se protéger car il est conscient qu’il a commis des crimes.
Quant à Zénon Nimubona du Parena, malgré son humour, il n’y va pas par quatre chemins. Pour lui, la vie est paradoxale, on peut élever un monstre sans le savoir et quand il atteint la maturité, il retourne son regard vers l’éleveur pour l’éliminer physiquement. En effet, a-t-il précisé sa pensée, à aucun moment il pouvait penser que les Imbonerakure oseraient s’attaquer à leur gouverneur, un geste supplémentaire s’il le faut pour indiquer que Pierre Nkurunziza ne maîtrise plus la situation.
Burundi – Politique - Elections
Pour que les anti-Nkurunziza du Cndd-Fdd trouvent plus de crédibilité.
Bujumbura, le 25 mars 2015 (Net Press). Le grand débat de politique intérieure en cette période préélectorale au Burundi tourne incontestablement autour des frondeurs au sein du parti présidentiel, totalement opposés à ce que Pierre Nkurunziza sollicite un troisième mandat. On savait qu’une contestation interne couvait depuis bien de longs mois, mais aucun des ronchonneurs n’avait pris le risque de faire éclater au grand jour son antinkurunzizisme.
La réaction du président du Cndd-Fdd a été celle que tout le monde attendait, à savoir la menace de radier du parti les contestataires. Cependant, le plus grand risque que le parti au pouvoir court, c’est une scission interne en deux branches rivales, au cas où Léonidas Hatungimana et ses amis décidaient de franchir un pas supplémentaire.
Il consisterait à revendiquer pour eux l’authenticité des idéaux véritables du Cndd-Fdd du temps du maquis et des premières années du pouvoir. Et afin de contourner le refus prévisible du ministre de l’intérieur d’agréer leur formation politique sous l’appellation du Cndd-Fdd, trouver un autre nom du genre « Frodebu Nyakuri ».
Cette distanciation permettrait aux contestataires de compter leurs militants et de mesurer leurs chances dans la perspective des échéances électorales de l’année en cours. Mais Malheureusement pour eux, le Cndd-Fdd initial garderait un net avantage, celui d’avoir amassé beaucoup d’argent, qui est sans aucun doute le nerf de tout combat politique surtout, en période électorale.
Au moment où nous mettons sous presse, nous venons d’apprendre que le Cndd-Fdd a radié de ses rangs Léonidas Hatungimana alias Tout Autre, Onésime Nduwimana, Geneviève Kanyange, Moïse Bucumi, Evariste Nsabiyumva, Anselme Nyandwi, Oscar Ndayiziga, François Barahemana, un prénommé Jean Berchmans et Simbakira. Cette mesure a été annoncée par le tout nouveau porte-parole du Cndd-Fdd, Gélase Ndabirabe.
Burundi – Société Civile
Contre la vie chère, la société civile marche
Bujumbura, le 25 mars 2015 (Net Press). Au cours d’un point de presse animé ce matin, la coordination de la campagne contre la vie chère qui regroupe 1300 organisations, a informé l’opinion nationale que ce vendredi 27 mars 2015, elles vont manifester leur mécontentement face au comportement du gouvernement burundais qui ne veut donner aucune réponse à leurs revendications.
Ainsi, Gabriel Rufyiri, président de l’observatoire contre les malversations économiques, Olucome, a fait savoir que cette manifestation est conforme à la loi, d’où elle doit avoir lieu sauf si le gouvernement ne donne satisfaction à leurs revendications avant cette date.
Signalons que ces revendications sont entre autres la suppression de la taxe de 42 Fbu/min pour les appels téléphoniques et la fixation du prix du carburant à 1700 fbu le lite à la pompe puisque le prix du baril a chuté jusqu’à 58 dollars.
Il a également souligné qu’en plus de ces revendications, ces organisations demandent que cette pénurie artificielle du carburant cesse, d’autant plus que le gouvernement continue à ramasser des taxes énormes sur ce produit.
Quant à Célestin Nsavyimana, président de la confédération syndicales du Burundi, il a indiqué que les confédérations syndicales ainsi que les syndicats indépendants ont déposé un préavis de grève et que si leurs revendications ne trouvent pas de réponses, ils vont entamer eux aussi une grève générale à tout moment, à partir de mercredi prochain.
Au cours de cette conférence, le représentant de l’Abuco a informé l’assistance que son association s’est retirée de la commission chargée d’étudier les questions du carburant du fait que des réunions se tiennent par les membres de cette commission à leur insu.
Signalons que cette grève générale sera la deuxième après celle du 5 mars 2015 et les mêmes organisations demandent d’ores et déjà les autorités politiques de ne plus intimider ceux qui auront répondu favorablement à l’appel.
Burundi – Politique – Commerce
Stock stratégique du carburant : déjà sous Buyoya……
Bujumbura, le 25 mars 2015 (Net Press). A ceux qui ne s’en souviendraient plus, la rédaction de l’agence Net Press se permet de rappeler que la constitution du fonds stratégique du carburant remonte à l’époque du second retour de Pierre Buyoya par un putsch militaire en juillet 1996.
On sait que les chefs d’Etat de la sous-région avaient décrété aussitôt un embargo total des produits à l’import comme à l’export, malgré la réticence de Paul Kagame vite balayée d’un coup.
Cependant, ce fonds stratégique ne résista guerre à la tentation du pouvoir de l’époque d’en faire autre chose. C’est l’ancien ministre des finances du major, le très vertueux, Gérard Nibigira, qui brisa le secret de polichinelle, en révélant que les fonds supposés être mis en réserve étaient dépensés pour acquérir les armes de la guerre.
Mais la grande différence entre ce « détournement » sous Buyoya et ce « détournement » sous Nkurunziza, c’est que la destination de l’argent d’il y a une quinzaine d’années était connue et vérifiable, alors que celle d’aujourd’hui est totalement opaque.
Burundi – Elections - Genre
La sppdf engagée à promouvoir les postes féminins au cours des élections de 2015.
Bujumbura, le 25 mars 2015 (Net Press). La synergie des partenaires pour la promotion des droits de la femme (Sppdf) a organisé ce matin un panel constitué par les leaders politiques pour voir dans quelle mesure leurs partis politiques ne mettraient pas en avant les femmes sur les listes des élections de 2015. L’objectif fixé par cette association, c’est d’aller au-delà de 30% fixé par les textes en vigueur, comme l’a souligné Mme Bernardine Sindakira, déléguée générale de la Sppdf. Elle a fait savoir que désormais, on ne veut plus la cooptation comme cela s’est fait remarquer au cours des années antérieures. Elle dit alors que la Sppdf a fait beaucoup de descentes sur terrain pour sensibiliser les femmes de l’intérieur à se préparer en conséquence.
Quant à Mme Justine Nkurunziza, présidente de la Cosome, les femmes qui peuvent occuper des postes sont nombreuses, raison pour laquelle il n’y a pas de motif valable de ne pas les ranger sur les listes électorales. Pour elle, il y a du favoritisme puisque telle a des relations avec un haut dignitaire de la politique et on la met sur la liste alors que réellement elle n’en est pas capable.
Au niveau du parti Msd et Mrc, ils sont totalement d’accord de mettre sur les listes les femmes à la hauteur de 50% et ils ont déjà commencé à le faire comme l’ont su dire M. Berchmas Ntibazonkiza et le Pr Juvénal Ngowenubusa.
M. Frédéric Bamvuginyumvira, vice-président du parti Sahwanya-Frodebu, accepte sous condition que ces femmes aient les capacités et les compétences pour être éligibles. Il faut pour lui que la volonté vienne d’elles en allant à l’école puisqu’on ne peut pas ranger une femme qui n’est pas capable de diriger. Selon lui, cela viendra et il est d’avis que tout le monde participe mais par exemple actuellement, les députés femmes ne sont pas celles qui s’occupent des affaires du pays et il faut savoir que diriger n’est pas synonyme d’être casé quelque part et ne rien faire.
Burundi - Sécurité
Des tracts à l’opportunité douteuse.
Rutana, le 25 mars 2015 (Net Press). Selon des informations en provenance du Sud-Est du Burundi, des tracts seraient actuellement en circulation en commune Bukemba de la province Rutana voisine de celle de Bururi. Ils seraient adressés aux familles tutsi pour réclamer 100.000Fbu à chacune d’entre elles, avec comme menace que celles qui ne voudraient pas (ou ne pourraient pas) s’en acquitter verraient leurs membres être découpés de la tête.
Ceux qui sont concernés ont à peine une semaine pour s’exécuter, car au-delà du 1er avril de l’année en cours, les têtes commenceront à tomber au sens propre du terme. L’identité de la personne qui a pris l’initiative de collecter cet argent taché de sang a été donnée, Mutama, mais l’administration communale a déjà déclaré que le nom de cet individu est inconnu dans la commune.
D’où alors l’idée qu’il pourrait s’agir d’une tentative crapuleuse d’extorquer de l’argent par la peur, en s’imaginant, à tort que ce sont les familles de la minorité ethnique qui ont beaucoup d’argent, alors que toutes sont logées à la même enseigne.
Burundi - Education
Tout faire pour sauvegarder l’intérêt des élèves.
Bujumbura, le 25 mars 2015 (Net Press). Les parents et leurs élèves sont très inquiets à l’approche de la fin du deuxième trimestre de l’année scolaire en cours, car, comme nous l’avons indiqué dans notre édition d’hier, les résultats des examens qui se sont terminés à la fin de la semaine dernière ne seront pas transmis aux élèves.
Une longue discussion aurait eu lieu à l’intérieur du syndicat Conapes pour en arriver là. Une partie des syndicalistes auraient voulu que soit déclenchée une grève générale d’arrêt du travail qui aurait débuté avec le début du 3ème trimestre pour une durée indéterminée, mais une autre partie qui a fini par prendre le dessus, a recommandé la non-proclamation des résultats, très handicapante elle aussi sur le plan psychologique.
Aux yeux du représentant légal, Emmanuel Mashandari, elle aurait comme avantage que dès lors que le gouvernement ferait montre d’une bonne volonté pour mettre fin aux disparités salariales, les résultats seraient immédiatement remis aux élèves sans que le cours normal de l’année scolaire soit remis en cause.
Burundi – Burkina Faso - Justice
Vers la réhabilitation judiciaire de Thomas Sankara et de Norbert Zongo
Ouagadougou, le 25 mars 2015 (Net Press). On n’en est pas encore là, mais les conditions sont en train d’être réunies pour qu’il en soit ainsi. Hier, au Burkina Faso, la signature des états généraux de la justice est intervenue dans un climat d’optimisme, donnant l’espoir chez de nombreux Burkinabé, les citoyens vivant au pays des « Hommes Intègres », que l’après-Blaise Compaoré ne sera plus le même que durant son règne interminable de 27 ans.
L’assassinat des deux figures les plus emblématiques était devenu un sujet tabou avant la fuite de l’ancien président en Côte d’Ivoire à la fin du mois d’octobre 2014 mais depuis hier, avec la mise en place d’un pacte consensuel garantissant l’indépendance du fonctionnement de la justice, la mémoire des deux hommes pourrait être réhabilitée.
Les orphelins et la veuve de M. Sankara n’ont d’ailleurs pas tardé de saisir la perche tendue par le nouveau pouvoir en se rendant, dès ce mercredi 25 mars 2015, au parquet général de la République, pour introduire le dossier d’assassinat de l’ancien chef d’Etat.