Bujumbura, le 2 avril 2015 (Net Press). Dans notre édition de ce 1er avril 2015, la rédaction a fait part d’un nouvel appel du secrétaire général de l’Onu, Ban-Ki Moon à l’endroit du président sortant Pierre Nkurunziza. Selon la dépêche, il lui demandait de ne pas briguer un mandat supplémentaire, ce que son interlocuteur aurait promis de faire et de l’annoncer publiquement.
Depuis hier soir, à la sortie de cette dépêche, des téléphones à l’endroit de la rédaction et des rédacteurs ne cessent d’appeler pour s’enquérir de la véracité du « scoop » de l’agence. Sur les réseaux sociaux, l’information est à la « Une » et les messages ne cessent de paraître. Le constat est que l’opinion tant nationale qu’internationale, au regard de la configuration géographique des appels, désire ardemment un changement à la tête du pays, mais la réalité est que l’information fournie dans la dépêche d’hier était ni plus ni moins un poisson d’avril.
Burundi – Sécurité - Elections
« C’est bien que l’armée compte se joindre à la police pour assurer conjointement la sécurité », estime notre correspondant à Montréal.
Bujumbura, le 2 avril 2015(Net Press). « Ici au Canada, nous ne cessons pas de suivre les développements de ce qui se passe dans notre chère patrie puisque nous sommes autant inquiets que beaucoup de Burundais. La sécurité risque de se détériorer dès l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza aux élections de 2015. Notre inquiétude s’amplifie de plus en plus car le président actuel campe sur sa position malgré des conseils planétaires l’invitant à observer scrupuleusement la constitution du pays et les accords d’Arusha. S’il est vrai qu’il n’a pas encore dit mot à propos de cette candidature, des membres de son parti vivant ici indiquent que connaissant l’homme, il ne va pas lâcher prise.
« Cela étant, nous avons été content du message du ministre de la défense et des anciens combattants qui a prononcé que son armée ne restera pas les bras croisés face à d’éventuels manifestants, ce qui est une bonne chose. Vu combien cette armée est disciplinée, non seulement elle est la seule qui puisse maîtriser les policiers qui dérapent, mais également elle pourra dès maintenant se déployer pour chercher et retirer les armes qui seraient entre les mains de la population avant que l’irréparable ne soit commis. Il faut préciser qu’ici à Montréal, les Burundais n’ont pas beaucoup confiance en la police puisque certains de ses éléments n’ont pas encore compris que c’est la discipline qui doit guider les corps de sécurité.
« Nous apprenons que beaucoup de forfaits sont plus commis par des policiers que des militaires et les exemples les plus récents sont des policiers cités dans la planification et l’exécution des trois sœurs de Kamenge pour ne parler que ceux-là. Sans toutefois dénigrer ce corps, la sécurité dans des périodes de turbulence doit être assurée par les deux corps à la fois. Dans toutes nos diversités, nous avons apprécié l’option de la force de défense de ce pays qui affirme vouloir gérer même les manifestations de façon professionnelle.
« Nous sommes convaincus que la même appréciation a été partagée par les nationaux puisqu’il y a certains qui ont été en contact avec nous. Cependant, même si les miliaires pris une bonne décision, l’urgence, on le répète, c’est de retirer ces armes détenues par des Imbonreakure puisqu’à entendre les déclarations d’un représentant des anciens combattants du nom de Moïse Bukuru, les choses peuvent se compliquer même s’il n’a pas été exhaustif dans ses propos. Seulement il vaut mieux prévenir que guérir. Sinon, il devient incompréhensible de voir une personne démobilisée et sans travail fixe depuis plus de 10 ans retourner dans la logique de la confrontation au lieu de chercher un changement comme nous tous qui avons été déçus par ce pouvoir alors que nous étions ses partisans dans un premier temps.
« Nous soupçonnons que celui-là pourrait avoir bénéficié de petits avantages de la part de ces politiciens qui l’utilisent à des fins personnelles et inavouées des gens qui veulent que les choses se passent ainsi. Au lieu que des Burundais se contentent de manger quelques miettes laissées par ces hommes politiques, ils devraient plutôt élire des hommes et des femmes qui vont se pencher sur les vraies questions du pays à savoir la pauvreté, la corruption, le chômage et la relance de l’économie entre autres ».
Burundi – Administration – Elections
Vers la paralysie de l’administration Nkurunziza
Bujumbura, le 2 avril 2015 (Net Press). D’après des informations en provenance de l’assemblée nationale, les députés ne se présentent plus à leur travail au quotidien pour des raisons d’insécurité. Tout commence avec la rédaction d’une pétition par des personnes influentes du Cndd-Fdd qui invite le président de la République à ne pas briguer un troisième mandat.
Se sentant trahi, le président sortant a tenté de tout faire pour ramener les auteurs à la raison, de gré ou de force. C’est ainsi que des informations faisant état de radiation des rangs du parti présidentiel, d’intimidations, voire de menaces de mort sont rapportées ici et là, des licenciements au travail et des interdictions de sortie du pays.
Le premier à être frappé par cette mesure d’interdiction de voyager est Onésime Nduwimana, ancien porte-parole du parti au pouvoir et ancien administrateur directeur général de la société d’assurance du Burundi (Socabu). Que ce soit au parti ou à la tête de la Socabu, les spécialistes des textes juridiques indiquent que la loi a été violée dans la prise de ces décisions. Il a été remplacé par une dame qui était jusqu’ici présidente du conseil d’administration de la banque de gestion et de financement, Bgf.
Pour le moment, c’est le tour du président de l’assemblée nationale, Pie Ntavyohanyuma, à se voir interdire de prendre son avion SN Brussels à destination de Bruxelles pour des raisons de service pendant 10 jours. Il serait accusé de ne pas soutenir le troisième mandat du président Nkurunziza et l’on cherche des signatures des députés pour exiger son départ de la tête de cette prestigieuse institution. Pourtant, Pie Ntavyohanyuma n’a jamais signé sur la pétition de ceux qui sont contre le troisième mandat. Il est soupçonné car son entourage a signé la pétition. Lui aussi pourrait être remplacé par une dame, Benigne Rurahinda, épouse de l’ancien patron du service national des renseignements, le lieutenant général Adolphe Nshimirimana.
On le voit donc, Pierre Nkurunziza peut tout sacrifier pour le troisième mandat, rien que le troisième mandat. Tous les coups sont permis mais le moins que l’on puisse dire est de savoir ce que les partenaires du Burundi vont penser de ce pays qui empêche un président de l’assemblée nationale de voyager. Ce sera une représentation vide qui ne va que ternir davantage l’image de ce pays qui dépend largement de la communauté internationale pour survivre.
Burundi – Confessions religieuses
Businde : lieu de pèlerinage, lieu d’affrontement entre populations et policiers
Kayanza, le 2 avril 2015 (Net Press). Des sources en provenance de la commune Gahombo en province Kayanza indiquent que ce matin, une foule des adeptes d’Eusébie Ngendakumana s’est rendue à Businde malgré l’interdiction de la police. Cette population portait des bâtons et d’autres objets pour sa défense en cas d’attaque.
Ainsi, lors des affrontements avec les forces de l’ordre, confirment les mêmes sources, trois policiers ont été blessés et un fusil a été saisi. Selon toujours les informations de la commune Gahombo, plus de 100 adeptes d’Eusébie Ngendakumana ont été conduits au cachot de la province Ngozi et d’autres parmi eux sont en train d’être recherchés là où ils seraient éparpillés, dans les ménages de cette localité.
Burundi – Société Civile - Elections
L’appel lancé par la société civile largement suivi
Bujumbura, le 2 avril 2015 (Net Press). Il est 12 heures 18 minutes, un reporter de Net Press s’était placé au rond point de l’entreprise Leo Burundi et tout d’un coup, tous les véhicules qui passaient ont commencé à klaxonner et le bruit a retenti dans toute la capitale Bujumbura. Les passants qui n’ont pas de véhicules ont ramassé des cailloux qu’ils ont cognés sur des poteaux, ce qui a produit un bruit terrible. Les autres encore ont opté pour crier avec leurs voix et l’appel qui se voulait de 2 minutes initialement a totalisé en tout et pour tout 10 minutes.
Du côté de la police, la réaction a été la même à savoir tenter d’enregistrer les numéros des plaques de véhicules, ce qui n’a pas dissuadé les automobilistes. Des cris accompagnaient cette action et l’on pouvait entendre, « Nous sommes fatigués et ce mandat est illégal, M. le président. ». Ce comportement montre alors combien les gens de la capitale Bujumbura ne veulent pas le troisième mandat de Nkurunziza et cet appel avait été lancé par les organisations de la société civile regroupées au sein de la campagne contre le 3ème mandat du président Nkurunziza.
Burundi - Sécurité
Départ massif des domestiques à Ruyigi, source de panique
Ruyigi, le 2 avril 2015 (Net Press). D’après les informations en provenance de Ruyigi, les domestiques ont quitté leurs services alors que leur destination est jusqu’à présent inconnue. Selon les mêmes sources, certains disent que ces domestiques craignent pour leur sécurité et préfèrent rentrer chez eux.
D’autres sources précisent que ce départ peut être lié à la volonté de ces domestiques de rejoindre le mouvement des groupes armés qui sont en train d’être constitués dans le pays. Ainsi, les habitants de Ruyigi, spécialement ceux du quartier Sanzu, demandent aux administratifs d’éclairer cette opinion.
En effet, ces habitants de cette localité disent qu’eux aussi craignent des informations selon lesquelles des armes sont en train d’être distribuées aux jeunes Imbonerakure de cette province Ainsi, déclarent-ils qu’ils ne savent pas en quoi cette distribution aidera à la population.
Nous apprenons que l’ancien patron de la documentation, le général Adolphe Nshimirimana se trouve dans la province de Ruyigi depuis le 27 mars 2015 et n’est visible que pendant la nuit. D’après les informations sur place, l’on procède à l’identification des personnes cibles et de leurs lieux d’habitation et aujourd’hui, il aurait réuni les Imbonerakure et les lauréats de Kiliba Ondes pour distribuer des rôles.