Bujumbura, le 11 avril 2015(Net Press). Celui qui a observé la rencontre de ce matin qui a été effectuée par le parti présidentiel Cndd-Fdd peut se demander si c’était une simple rencontre comme annoncé par ce parti ou un meeting politique. Selon cette formation politique, c’était une rencontre pour soutenir le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Des camions de marque Fuso venaient de l’intérieur du pays et l’itinéraire était l’avenue du 28 novembre pour échouer au terrain tempête. A l’université du Burundi, les étudiants étaient très nombreux à l’entrée et ils huaient les membres du Cndd-Fdd et un passage qui a gêné les policiers..
Après le passage de ces militants, la police a voulu alors disperser les étudiants mais en vain. Rien comme bavure n’a été fait. Mais ces « Imbonerakure » ont lancé des mots inconvenants à l’endroit de la Radio Rpa arguant que cette radio diffuse la haine.
Les taxi-moto ont indiqué qu’ils ont suivi le mouvement car ils devaient bénéficier d’une somme de 3000Fbu et ont juré la main sur le cœur qu’ils sont dans d’autres formations politiques. « Une fois qu’il faut voter, nous ne pourrons pas voter pour le Cndd-Fdd », ont-ils tenu à signaler. Aucun motard cette fois-ci n’a suivi le mouvement et la raison est que ceux-ci demandaient beaucoup d’argent que les taxi-vélo.
D’autres qui ont pu parler à un reporter de l’agence Net Press précisent qu’ils ont été dans ces manifestations parce qu’ils ont peur de perdre leur postes dans différents services mais que sinon, ce n’est pas par conviction qu’ils sont dans cette activité puisqu’ils voient que soutenir un mandat de plus n’a pas de fondement.
Ils disent en plus que parmi les manifestants, il y a des militants du Cndd- Fdd qui se rangent derrière ces signataires qui ont été éjectés du parti. En plus de cela, il y a peur que dans les prochains jours, il y a des fonctionnaires qui avaient bénéficié des avantages grâce à ces signataires aujourd’hui indésirables qui pourront être remplacés, raison pour laquelle venir manifester est une chose qui se justifie dans ce sens.
Tout ce que l’on peut dire est que des moyens énormes ont été gaspillés dans cette rencontre alors que les caisses de l’Etat sont presque vides. Un autre aspect est que les véhicules de l’Etat ont été utilisés dans cette activité et la plupart sont des véhicules des lycées de l’intérieur du pays. Sur le terrain dit parquet, même une camionnette miliaire est venue prendre des militants du Cndd-Fdd qui allaient se rafraichir, ce qui, aux yeux de beaucoup de gens, n’augure pas la bonne gouvernance dans la gestion des biens publics.
Trop de moyens, peu de répondants
Visiblement, la formation politique au pouvoir a utilisé des moyens colossaux pour organise(r cette journée de manifestation – campagne - propagande – soutien du 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Mais l’on a été surpris par le nombre limité des populations qui ont pris part à ces activités. Normalement, pour un parti présidentiel qui veut démontrer sa force, il doit aligner au moins 50.000 manifestants. Or, ceux qui ont défilé hier n’atteignaient même pas 10.000 manifestants. Cela est un signe éloquent qu’au sein même de cette formation politique, il y a de graves dissensions et que le président de la République ne maîtrise plus les Bagumyabanga. Malgré donc ses efforts pour se maintenir au pouvoir, il peut avoir une surprise désagréable.
En outre, c’est également une façon de montrer que le parti politique n’a plus confiance en lui-même. Car, si la formation politique Cndd-Fdd était soudée, elle n’aurait pas besoin de rassembler des gens en provenance de tout le pays pour venir manifester dans la capitale Bujumbura.
Qui soutenir finalement
L’on a l’impression qu’en plus de ces manifestations, certains membres de ce parti présidentiel, qui étaient beaucoup plus satisfait de voir la ville de Bujumbura qu’autre chose, ne savaient même pas pourquoi ils étaient en train de marcher. D’une part, ceux de la commune urbaine de Musaga ont indiqué qu’ils manifestent mais que pour voter, ils vont réfléchir, donc qu’ils pourraient voter pour une formation autre que le Cndd-Fdd.
Mais en plus, celui pour qui les gens se sont mobilisés n’était même pas à Bujumbura. En effet, Pierre Nkurunziza a effectué les travaux communautaires dans sa Ngozi natale. Il pourrait donc avoir une information tronquée de la manifestation de la part de ceux qui sont proches de lui qui, apparemment, ne le conseillent plus. Et dans ce contexte, il croira toujours que le peuple a besoin de lui comme disent tous les chefs d’Etat qui veulent se maintenir au pouvoir, alors que la population a besoin d’un changement à la tête du pays, un changement de visage, qu’il vienne du Cndd-Fdd ou de l’opposition, pourvu que le candidat ne s’appelle pas … Pierre Nkurunziza.
Burundi – Droits de l’homme
Manifester en soi n’est pas mauvais, mais ça dépend de la façon dont on se comporte.
Bujumbura, le 11 avril 2015(Net Press). C’est ce qu’affirme un retraité qui a suivi le mouvement de ce samedi et qui dit que dans ces jours-ci, le pouvoir lui aussi a besoin de ce qu’il refusait aux autres. Pour lui, exhiber ce que l’on croit, transmettre son message par rapport à ce qui va mal est un droit reconnu par les textes de notre pays et les conventions que le Burundi a ratifiées.
Voilà que le pouvoir vient alors de comprendre que manifester est un geste de montrer ce qu’on veut exprimer, de bon ou de mauvais. Quand cela va pour l’intérêt du pouvoir, il le fait même s’il y a un certain temps, le ministre de l’intérieur ou le maire de la ville ont empêché pas mal de manifestations qui étaient organisées par la société civile alors que celle-ci cherchait à défendre les intérêts de tout le monde, y compris même ceux qui sont au pouvoir. Il espère que dans les jours à venir, les policiers vont protéger également les manifestations de l’opposition comme certains commencent à la penser.
L’orateur précise que manifester en soi est une bonne chose mais quand on lance des mots qui augurent de la méchanceté, ce n’est pas en soi une bonne chose. Il faisait référence à ce que les militants du Cndd-Fdd ont fait devant les bureaux de la radio publique africaine. Devant cette radio, ils ont créé un semblant de coups de fusils en explosant des formes de ballons (Ibipurizo) qu’ils avaient en mains
Cela est un signe de violence, de faire peur, de montrer que même la guerre peut éclater, fait remarquer l’intervenant. Selon lui, comme le président de la République dit souvent que celui qui provoquera la guerre, débutera chez lui pour prendre fin chez lui, et que ces militants faisaient cette activité en sa faveur, il faut alors leur dire que cela est un mauvais signe qui n’augure pas la paix. Il dit que dans ce pays, on n’a pas besoin de la violence de quelque nature que ce soit mais de développer le pays et celui qui détient la clé dans ces jours où on parle de mandat, c’est le président de la République. Selon lui, même ces élections que le pays, ça ne sera pas facile s’il n’abandonne pas son 3ème mandat qu’il envisage car selon ce que ce sage voit, la guerre risque même d’être déclenchée à cause de ce mandat illégal.
Par rapport à cela, il fait même un appel à la communauté internationale d’être témoin et s’il advenait que la sécurité est perturbée à cause de ceux qui veulent se maintenir au pouvoir, ces gens devront répondre individuellement à ce qu’ils auront fait. Et à en croire l’orateur, des exemples ne manquent pas dans des pays africains et c’est dommage que les dirigeants africains commettent des erreurs en les voyant d’avance. C’est alors un pas même si on le fait dans une période où l’avenir est incertain que les dirigeants comprennent l’avantage de manifester pour exhiber leur mécontentement, leur joie ou tout simplement leurs opinions.
Burundi – Administration
Promotion ou remerciement ?
Bujumbura, le 11 avril 2015 (Net Press). Nous apprenons qu’il y a deux jours, le président de la République a sorti un décret désignant Audace, Nduwumunsi, un officier supérieur, comme chef de la logistique à la force de défense nationale. Il vient de remplacer à ce poste, le nouveau patron du service national des renseignements qui porte le surnom de Steve.
Originaire de Rumonge, Audace Nduwumunsi a été cité il y a quelques jours dans la distribution des armes dans le Sud du pays, raison pour laquelle une certaine opinion trouve que cette nomination à un poste juteux est une forme de remerciement.