Bujumbura, le 15 avril 2015 (Net Press). Hier, une partie de l’opposition composée des partis politiques Msd, Upd-Zigamibanga, Frodebu et Frodebu Nyakuri, Cndd et Cndd-Fdd (une branche opposée à la troisième candidature de Pierre Nkurunziza) ont invité les populations aussi bien de la capitale que de l’intérieur du pays, à manifester ce mercredi 15 avril 2015 dans les rues contre le troisième mandat imminent de Pierre Nkurunziza à la tête du pays.
Déjà dans la soirée d’hier, les organisations de la société civile contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza ont annoncé qu’elles soutenaient cette idée des partis politiques de l’opposition et que si cela s’avérait nécessaire, elles vont appeler leurs militants à rejoindre l’opposition pour pousser le président Nkurunziza à changer d’avis. A la mi-journée aujourd’hui, les indépendants pilotés par le tandem Rwasa – Nditije ont également annoncé leur association aux autres forces politiques contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza.
Dans l’entendement des organisateurs, il était question que les populations manifestent en toute liberté comme cela s’est passé samedi le 11 avril dernier, quand des membres du Cndd-Fdd venus de toutes les communes du pays sont descendus à Bujumbura pour soutenir le troisième mandat du président sortant.
L’Union européenne avait abondé dans le même sens et invité les forces de l’ordre à laisser les populations s’exprimer par voie de manifestation. Cette déclaration se faisait au terme d’un dialogue politique entre la même Union européenne et la partie gouvernementale de ce 14 avril 2015 où la question du troisième mandat avait été évoquée.
Cependant, l’autre côté représenté par la mouvance présidentielle a présenté des signes de panique suite à cette invitation de l’opposition. Un délégué du ministère de l’intérieur a vite regagné les enceintes de la radio et télévision nationales pour dire que cette manifestation sera totalement illégale car non autorisée. Il avait du coup demandé aux ministères de la sécurité et de la justice de suivre de près ce projet de manifestation, certainement pour empêcher la manifestation par la force policière et pour emprisonner quelques têtes de l’opposition.
Mais si la stratégie du ministère de l’intérieur ne se limitait que là, il devrait savoir qu’il applique une politique de l’autruche car il est en train d’esquiver la vraie question, celle du mandat illégal de Pierre Nkurunziza.
Burundi – Manifestation
La police manifeste en lieu et place des politiciens
Bujumbura, le 15 avril 2015 (Net Press). Les éléments de la police ont investi tous les grands axes de la capitale depuis très tôt le matin et les motos n’avaient pas le droit de franchir les ponts de Bujumbura. Ils étaient armés jusqu’aux dents car outre les fusils qu’ils portaient, ils avaient également des gaz lacrymogènes et des boucliers, tellement ils étaient préparés pour une éventuelle confrontation avec les politiciens qui manifesteraient.
La cause de tout ce désordre est visiblement le troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Ledit mandat divise les Burundais si bien que ceux qui le soutiennent et ceux qui le combattent sont décidés à en venir aux mains si nécessité il y a. Le pouvoir, pour démontrer sa force, se sert de la police qui devrait mater toute forme de manifestation, surtout de l’opposition. Or, cette dernière, en collaboration avec des frondeurs du Cndd-Fdd, a invité la population à participer à une marche-manifestation de ce 15 avril 2015.
Un peu partout donc, que ce soit à la gare du Nord, à l’endroit que l’on appelle communément chez Ndadaye, au rond-point situé tout près de l’hôtel Water Front (ex-Novotel), sur les ponts Muha et Ntahangwa, à l’université, des policiers étaient entassés dans les rues si bien que l’on avait l’impression que ce sont eux qui ont organisé cette manifestation. Visiblement fatigués par la faim ou la soif ou les deux à la fois vers 12h30, ils avaient tous leurs téléphones aux oreilles pour écouter les informations de la radio publique africaine et il n’était pas rare d’observer des bâillements répétitifs et prolongés chez certains policiers qui étaient regroupés tout près de l’université, campus de Rohero.
On le voit donc, les policiers ont été abusés par des politiciens et sans vérification aucune, ils ont tout simplement occupé les axes routiers. Ce matin, il y avait donc beaucoup de gens qui attendaient le sifflet pour déclencher la manifestation et au cas où l’appel venait à être lancé, Dieu seul sait que les policiers n’y pourraient rien.
Burundi – Union européenne – Elections
L’Union européenne décidée à suivre de près les élections au Burundi
Bujumbura, le 15 avril 2015 (Net Press). L’Union européenne a décidé de mettre en place une mission d’observation électorale au Burundi. Selon un communiqué émanant de la délégation de l’Union européenne dans ce pays, cette décision a été confirmée par la haute représentante de l’Union africaine pour les affaires étrangères et la politique de la sécurité, Federica Mogherini. Elle l’a fait par voie écrite au ministre burundais des relations extérieures, Laurent Kavakure.
Selon toujours ce communiqué, la mission d’observation débutera le 24 avril 2015 et se penchera sur les élections des députés et des conseils communaux du 26 mai ainsi que sur l’élection présidentielle du 26 juin prochain. L’Union européenne revient sur l’inclusivité effectif du processus électoral, qui doit se traduire par un accès équitable de l’espace politique pour tous les partis et acteurs politiques. La question d’un éventuel troisième mandat présidentiel doit être abordée dans un esprit de réconciliation respectueux des accords d’Arusha et que la gestion du débat sur cette question et ses conséquences feront l’objet d’une évaluation de jour en jour et auront un impact sur son appréciation des conditions de déploiement de la mission d’observation électorale, conclut le communiqué.
Burundi – Union européenne - Elections
Soutien réservé de l’Ue au processus électoral du Burundi.
Bujumbura, le 15 avril 2015 (Net Press). Le représentant de l’Union Européenne au Burundi, l’ambassadeur Patrick Spirlet, est intervenu hier pour donner son point de vue sur le processus électoral en cours dans notre pays. Utilisant un langage « trop » diplomatique comme son statut le lui impose, il a d’emblée apporté son appui à tout ce qui est en train d’être fait pour organiser tous les scrutins.
Mais il a tout de même exprimé « son inquiétude » (pas sa condamnation, Ndlr) sur le terrorisme que certains voudraient utiliser pour donner leur opinion sur un éventuel 3ème mandat que voudrait solliciter Pierre Nkurunziza.
Le diplomate européen a également souhaité que si les manifestations devaient être organisées, elles ne soient pas accompagnées par la violence de part et d’autre. Il a enfin déploré la lenteur observée dans la recherche des criminels qui ont assassiné les 3 religieuses italiennes les 7 et 8 septembre 2014 et leur traduction devant les instances judicaires burundaises ou internationales.
Burundi - Gouvernance
Un avion réel en 2006, un avion imaginaire en 2015 : le Cndd-Fdd toujours égal à lui-même.
Bujumbura, le 15 avril 2015 (Net Press). Sur le trafic frauduleux des avions réels ou imaginaires, l’appétit du Cndd-Fdd est toujours là et d’une intensité à nul autre pareille. Pour rappel, nul n’a encore oublié la mise en scène d’Hussein Radjabu, l’ancien tout-puissant président du parti présidentiel qui, le 30 décembre 2005, soit quelque 4 mois après l’installation des nouveaux maîtres du pays au pouvoir, déclara, à la surprise des connaisseurs, que le Falcon 50, l’appareil présidentiel de l’époque, était dangereux pour la sécurité du chef de l’état parce qu’il aurait le risque de finir son vol au fond du lac Tanganyika au premier décollage de l’aéroport international de Bujumbura.
Quelques mois plus tard, il sera expédié dans la lointaine Californie, l’état le plus riche des Etats-Unis pour y être vendu, sans connaitre le moindre problème, pour un voyage aérien aussi long. Le fruit de la vente, selon des informations difficiles à vérifier, aurait été empoché par certains hauts dirigeants du parti au pouvoir, dont Hussein Radjabu et Pierre Nkurunziza.
Et, bis repetita, aujourd’hui en 2015. Si l’on en croit la Rpa, la radio la plus honnie par le pouvoir en place, qui apparemment a mené des investigations très fouillées, 8 millions de dollars ( soit 14 milliards de nos francs) auraient été versés à une société étrangère pour l’acquisition d’un autre appareil présidentiel, mais qui, dit-on, n’existe que dans l’imagination de ceux qui ont pris cette décision.
Un avion réel puis un avion imaginaire, décidément les hommes (et les femmes) au pouvoir depuis 10 ans voient gros (même trop gros) lorsqu’il faut sélectionner les objets de fraude.
Burundi - Elections
Jacques Bigirimana opposé aux manifestations de ce mercredi.
Bujumbura, le 15 avril 2015 (Net Press). Les observateurs politiques de la capitale burundaise qui soupçonnaient jusqu’à présent Jacques Bigirimana de rouler pour le Cndd-Fdd, ont trouvé ce mercredi des raisons supplémentaires et ont trouvé des arguments pour être appuyés dans leurs convictions.
Il a demandé à ses partisans du parti Fnl anti Rwasa de ne pas prendre part aux manifestations, car les leaders des formations politiques (au nombre de six tout de même) qui ont appelé à manifester sont des aventuriers qui ne savent pas ce qu’ils veulent.
Ainsi donc, M. Bigirimana joue parfaitement le rôle que lui a assigné le parti présidentiel, celui de croire et de faire croire que c’est lui le président authentique du Fnl opposé à Agathon Rwasa, un parti qui trouve « des vertus au Cndd-Fdd).
Mais au cas où un sondage à l’occidentale pouvait être effectué, nul doute que les sondeurs découvriraient que ses partisans seraient à plus de 80 % les militants du Cndd-Fdd
Burundi – Elections - Administration
Quatre administrateurs de la province Cankuzo limogés pour contestation du 3 ème mandat du président.
Cankuzo, le 15 avril 2015 (Net Press). Le gouverneur de la province Cankuzo a pris hier une décision légalement contestable, celle de relever de leurs fonctions quatre administrateurs sur les cinq que compte cette province orientale. Il s’agit d’une décision qui est dans l’air du temps, car tous ceux qui ne sont pas d’accord avec la volonté de Nkurunziza de se maintenir au pouvoir par le biais d’un troisième mandat que ne lui autorisent, ni la constitution, ni l’esprit d’Arusha, sont systématiquement remerciés.
Ces décisions divisent profondément le parti au pouvoir et suscitent beaucoup d’inquiétudes au sein de l’appareil dirigeant en raison des retombées négatives qu’elles pourraient provoquer sur l’issue des élections. L’inquiétude est d’autant plus grande que tous les mécontents du Cndd-Fdd – et pas seulement en province Cankuzo – pourraient entamer une campagne de diabolisation de Nkurunziza, afin de freiner et même de réduire à néant l’enthousiasme des électeurs qui voudraient renouveler leur confiance. Cette décision est contestable sur le plan légal, car les administrateurs sont élus par les conseillers communaux et non mis en place par les gouverneurs provinciaux.
Burundi – Population – Confessions Religieuses
Divergences persistantes entre le pouvoir et l’Eglise Catholique sur les moyens de limiter les naissances.
Bujumbura, le 15 avril 2015 (Net Press). La Radio Maria Burundi, la radio de l’Eglise Catholique burundaise, a l’habitude de faire une rotation dans les paroisses qui composent les huit diocèses que compte le pays. Depuis le début de cette semaine et jusqu’à dimanche 19 avril 2015, elle a installé ses antennes à la paroisse Sainte Famille de Nazareth de Gihiza de l’Archidiocèse de Gitega.
Ce mercredi 15 avril 2015, la messe de 6 heures 30 minutes du matin a été célébrée par un des vicaires paroissiaux, l’abbé Albert Ntibazonkiza, dont les Ecritures entendues (Actes des Apôtres et Evangile selon Saint Jean) évoquent encore la Fête de Pâques, une semaine et demie après sa célébration le 5 avril 2015.
Mais le prêtre officiant a été amené à parler des moyens contraceptifs pour limiter les naissances qu’il a qualifiés en langue nationale d’ « akabi », c’est-à-dire « quelque chose de très mauvais ». En disant cela, ce bon prêtre du Seigneur n’a fait que reprendre le langage connu de l’Eglise Catholique, non seulement du Burundi, mais aussi des 5 continents.
Dans un pays considéré comme le plus surpeuplé du continent africain, en plus du Rwanda, la politique officielle du gouvernement va dans le sens contraire car elle impose aux couples de bloquer la croissance de la population par les moyens artificiels car le recours à l’abstinence recommandé par les hommes de Dieu est inapplicable, vu la nature de l’homme et de la femme qui n’est guère différente de celle d’Adam et d’Eve et de tous ceux (hommes et femmes) qui furent exterminés par le feu en raison de la colère divine pour leurs mauvaises mœurs que raconte le livre de la Genèse au chapitre 24.