Bujumbura, le 21 avril 2015 (Net Press). L’homme qu’il fallait à la place qu’il ne fallait pas. Tel est le portrait trop succinct et un peu sommaire de Mgr. Sérapion Bambonanire qui vient d’être remplacé à la tête de la commission nationale « terres et autres biens » (Cntb). Or, cette commission est certainement la plus sensible de toutes celles qui ont été créées dans ce pays, car elle touche à une des questions les plus délicates de l’histoire du Burundi, celle des terres.
Elle l’est depuis bien longtemps, bien avant que le problème foncier ne se place au cœur du conflit entre citoyens hutu contraints à l’exil, surtout en 1972, et leurs compatriotes tutsi, dont beaucoup se les ont appropriées, les uns selon des procédures légales et les autres de façon totalement irrégulière.
L’abbé Astère Kana, le premier homme « véritablement de Dieu », dirigea parfaitement la commission de façon totalement irréprochable, sans parti pris, guidé uniquement par une des saintes recommandations du Seigneur Jésus dans les Saintes Ecritures : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Quant à son successeur, un véritable manichéen comme au Jugement Dernier : les bons à la droite du Père, c’est-à-dire les Hutu victimes de l’injustice des Tutsi, les mauvais à être placés à la gauche du Père.
Cependant, cette présentation du personnage commençait à changer un peu, car même au sein des Burundais de son ethnie, surtout à Nyanza-Lac et dans les environs, des grincements de dents commençaient à se faire sentir. Ses partisans diront que c’est la preuve que les décisions qu’il prenait (y compris les plus injustes) n’avaient pas de frontière ethnique. D’autres en revanche qui n’étaient pas ses inconditionnels, affirmeront que Mgr. Bambonanire était ainsi, qu’il avait des opinions arrêtées d’avance pour telle catégorie de Burundais et contre telle autre catégorie de nos concitoyens.
Tout ce qu’on peut souhaiter au désormais ex-président de la Cntb, c’est qu’il profite du long temps de repos qu’il va avoir pour lui, afin qu’il aille chaque matin dans une église avant de célébrer la messe et s’incliner dans un confessionnal pour dire à son confrère : « Pardonnez-moi mon Père car j’ai beaucoup péché ».
Burundi – Génocide
Habituelle journée commémorative du génocide
Bujumbura, le 21 avril 2015 (Net Press). La plus grande association burundaise de lutte contre le génocide, Ac-Génocide Cirimoso, commémore aujourd’hui sa traditionnelle journée du 21 de chaque mois. En effet, cette association a décidé ainsi pour garder une mémoire sur le génocide qui a eu lieu au Burundi le 21 octobre 1993 et les jours suivants, comme l’atteste le rapport du conseil de sécurité de l’Onu, S/1996/682, sorti en 1996.
Ainsi, cette organisation indique que c’est une occasion pour elle de renouveler son engagement sans faille contre le mal absolu. Elle entend rester solidaire avec les rescapés du génocide ici et ailleurs, également avec les rescapés de toutes les cruautés provoquées par ce mal absolu.
En ce mois d’avril, Ac-Génocide Cirimoso réserve une pensée spéciale à ses frères et sœurs du Rwanda, éprouvés par le mal absolu, qui font preuve d’un courage exemplaire, dans leur noble combat contre cette malédiction. La pensée spéciale est également réservée aux martyrs du drame qui a frappé le petit séminaire de Buta, sans oublier l’épisode tragique de 1972 dans notre pays.
Tout en restant fidèle à son serment du « Plus jamais ça », cette organisation invite ses membres et sympathisants à une assemblée générale qui se tient ce soir à 17 heures au local habituel, commune urbaine de Ngagara. Les témoignages, le recueillement moral et le soutien infatigable aux rescapés du génocide seront comme d’habitude au rendez-vous.
Burundi – Médias - Elections
Signature du code de bonne conduite par les médias Burundais.
Bujumbura, 21 avril 2015 (Net Press). C’est ce matin qu’ont eu lieu les cérémonies de signature du code de bonne conduite des médias et des journalistes à la maison de la presse. Toutefois, Innocent Muhozi, président de l’observatoire de la presse burundaise, Opb, qui a prononcé en premier lieu son discours, a fait savoir que ces cérémonies ne vont pas être seulement des cérémonies et cette signature non plus, elle ne doit pas être seulement une signature, car les professionnels des médias ne sont pas là pour signer, mais s’engagent à œuvrer de façon professionnelle pendant cette période pour que les actions qu’ils auront posées soient honorables pour tous.
Car, a-t-il expliqué, les professionnels des médias sont des acteurs en qui les citoyens placent beaucoup de confiance. Innocent Muhozi a souligné qu’il faut que ces derniers sachent qu’ils s’engagent en âme et conscience sur les valeurs et respects du code de bonne conduite en cette période cruciale des élections. En effet selon lui, Il faut qu’ils s’engagent afin de travailler pour l’intérêt de la population et de la nation.
Quant au président du Cnc, ce code de bonne conduite est le résultat d’une collaboration entre le Cnc et les médias burundais d’où il constitue une boussole à éviter tout écart de professionnalisme afin de consolider la bonne collaboration dans le suivi des activités en période électorale
Richard Giramahoro, président du Cnc, a précisé que ce code s’articule sur quelques points à savoir ; le respect de la loi sur la presse, le respect de la déontologie du journaliste, le respect des droits de la personne humaine, ainsi que l’équité des concurrents aux élections, ce qui aboutira à un processus libre, transparent et apaisé.
Burundi – Justice - Manifestation
Les étudiants de l’Université du Burundi empêchés de rendre visite à leurs collègues incarcérés à Mpimba.
Bujumbura, le 21 avril 2015 (Net Press). C’est ce matin que plus de 200 étudiants de l’université du Burundi se sont donné rendez-vous pour aller rendre visite à leurs collègues incarcérés à Mpimba depuis le 14 avril 2015. En effet, comme nous l’avons évoqué dans notre édition d’hier, ces étudiants de l’université du Burundi ont baptisé le jour de mardi, un mardi noir, et ils ont tous porté à cette occasion des habits noirs. Cependant, cette visite n’a pas eu lieu puisqu’un bon nombre de policiers les en ont empêchés.
Ainsi, le représentant de ses étudiants, M Jean Marie Rurasuma, a fait savoir que ces étudiants ont abandonné cette visite pour éviter des affrontements avec ce corps de sécurité puisqu’ils détenaient des informations selon lesquelles certains étudiants allaient être appréhendés. Il a alors indiqué que le corps de sécurité a violé la loi car aucune loi n’empêche les gens de rendre visite à un détenu.
Il regrette que même l’enveloppe collectée afin de les assister n’est pas parvenue à destination. Signalons que ce mardi noir pour les étudiants de l’université du Burundi a coïncidé avec le mardi vert pour les professionnels des médias et la société civile. Ces derniers réclament la justice pour le directeur de la Rpa, M Bob Rugurika , la justice pour le président de l’Aprodh, M Pierre Claver Mbonimpa, la justice pour Christian Claude Butoyi ainsi que la justice pour les trois sœurs italiennes.
A cette occasion, Patrick Nduwimana, président a.i de l’Abr, a félicité la justice burundaise pour le pas déjà franchi pour l’instruction du dossier des trois sœurs italiennes mais aussi précise que personne n’est au-dessus de la loi, d’où tous ceux qui ont été cités, notamment par Juvent Nduwimana, dans ce dossier devraient se présenter devant la justice.
Burundi – Politique – Elections
Tacles entre Willy Nyamitwe et Hussein Radjabu par presse interposée
Bujumbura, le 21 avril 2015 (Net Press). Nous signalions dans notre édition d’hier que l’ex homme fort du parti au pouvoir rappelait que le pouvoir de Nkurunziza est en train de préparer le génocide, un terme que Willy Nyamitwe n’a pas pu décoder. Une fois de plus, l’ex-locataire de Mpimba aujourd’hui en cavale a enfoncé le clou en arguant que le conseiller en communication du président de la République ne sait presque rien du Cndd-Fdd car, selon lui, beaucoup de caches d’armes se trouvent au pays et il a pu citer la maison de cache de Butere comme exemple qui a été construite pour cacher des armes destinées à cette sale besogne. Les Imbonerakure sont alors impliqués dans ce plan alors que selon Hussein Radjabu, lors de la création de cette jeunesse, le but n’était pas de tuer mais de construire.
L’orateur précise que des généraux comme Adolphe Nsimirimana, Gérard Ndirakobuca alias Ndakugarika, un certain Roger et le général Evariste Ndayishimiye se rencontrent souvent pour la plan mais cela ne veut pas dire que le génocide vise uniquement les Tutsi alors que les planificateurs sont hutu. Mais ce plan s’oriente vers tous ceux qui s’opposent au troisième mandat de Nkurunziza, les opposants, les journalistes des médias privés qui ne cessent d’être persécutés, etc. Pour Radjabu, il conseille à ces dirigeants actuels de retirer ces armes de la population et de cesser ces manœuvres louches visant à replonger le pays en guerre.
Concernant le troisième mandat toujours, il rappelle au président Nkurunziza de se souvenir de l’époque où le président Ndayizeye menaçait de briguer un mandat de plus. Il dit que lui et Pierre Nkurunziza ont été à Durban, en Afrique du Sud, pour voir le président Jacob Zuma qui a finalement tranché, ce qui a dissuadé le président sortant de l’époque. Mais selon Hussein, le président Ndayizeye pouvait facilement le faire puisque la constitution ne le lui interdisait pas, c’est seulement l’accord d’Arusha qui l’obligeait de partir. Pourquoi alors le président actuel ne peut pas se souvenir de cette époque et de laisser ce 3ème mandat ? Se demande-t-il.
Burundi – Elections - Sécurité
Deux poids deux mesures, M. le ministre de la sécurité publique.
Bujumbura, le 21 avril 2015 (Net Press). Quatre ministres du gouvernement Nkurunziza ont fait une sortie médiatique et parmi eux, celui en charge de la sécurité, Gabriel Nizigama. Il a été clair quand il a indiqué qu’il n’est pas question de laisser ceux qui sont contre le troisième mandat manifester comme ils l’entendent. Selon lui, il y a ceux qui disent que le jour où le président Nkurunziza annoncera sa candidature au troisième mandat, « ils vont ouvrir le feu », dixit le ministre de la sécurité. Pas question de leur faire des yeux doux, s’est-il exclamé, ouvrir le feu ça signifie en terme de guerre, s’affronter et le ministre indique que s’ils vont ouvrir ce feu là, les manifestants vont peut être les premiers à subir les conséquences de cela puisque les forces de l’ordre sont soudées pour les traquer, peu importe le professionnalisme.
Mais tout ce que l’on sait, c’est que tous les manifestants ne sont pas considérés de la même façon, ce qui voudrait dire que le feu ouvert par les soutiens du troisième mandat du président sortant est, dans l’entendement du ministre, bénin. En effet, il n’y a pas longtemps, les pro-troisième mandat font des manifestations comme ils veulent et avec la protection des policiers, ce que l’on appelle tout simplement une politique de deux poids deux mesures. Pourtant, cette police est supposée travailler pour tous les Burundais, contribuables pour acheter leurs besoins de service, devrait être professionnelle et non partisane.