Bujumbura, le 5 mai 2015 (Net Press). Dans les quartiers de Ngagara, de Musaga, de Kanyosha, de Kinindo et de Nyakabiga, les manifestations continuent et atteignent de plus en plus une allure crescendo. La police se montre toujours répressive sauf dans le quartier Nyakabiga. Les manifestants de Kanyosha sont venus renforcer ceux de Musaga et sont actuellement en face des policiers sur la 1ère avenue. Dans la commune Kinindo, les routes sont barrées jusque dans les quartiers comme celui de Kibenga. Vers 4heures du matin, le rassemblement a également eu lieu au monument du prince Louis Rwagasore et les manifestants provenaient de Muyira. Ils manifestaient devant la zone de Muyira.
A l’intérieur du pays, à Mugongomanga et à Rusaka, les routes sont bloquées et des pneus sont en flammes et les manifestants disent qu’ils ne cesseront pas tant que le président Nkurunziza ne renoncera à briguer un troisième mandat. Ils disent également que la mesure qu’a prise la cour constitutionnelle est un non-événement et c’est d’ailleurs un moment pour redoubler d’efforts.
Au 8ème jour des manifestations contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza, on observe un grand nombre des manifestants dans les différents quartiers de la capitale Bujumbura. A titre d’exemple, dans la commune urbaine de Musaga, précisément dans le quartier Gasekebuye, les routes menant dans ce quartier sont bloquées, un grand nombre des manifestants s’observent. On observe également un grand nombre des policiers qui jusqu’à cet-avant-midi n’ont commis aucun acte de violence envers ces manifestants.
Les manifestants s’observent également en grand nombre à l’intérieur du pays, notamment à Jenda où les manifestants se sont rassemblés à l’Otb, venus de différents milieux environnants. Selon des informations en provenance de cette localité, la police a attrapé 4 parmi eux et les a conduits au cachot mais d’autres manifestants ont résisté et sont entrés de force dans le cachot pour les faire sortir.
Burundi – Politique - Sécurité
Plus jamais d’aides à la police burundaise.
Bujumbura, le 5 mai 2015 (Net Press). C’est ce que propose Audifax Ndabitoreye, président de la Vision Charismatique, lorsqu’il a été violenté en compagnie de sa femme lors de la marche manifestation à Ngagara. Selon lui, certains policiers sont devenus comme des miliciens qui travaillent de mèche avec les « Imbonerakure », en tirant des barres réelles sur les populations manifestantes. Les policiers ont tenté de prendre de force la femme de M. Ndabitoreye, avec intention de l’appréhender, mais un des policiers l’a aidée à s’échapper via la Ntahangwa pour réapparaître à Gihosha. Il n’est pas donc normal que les aides en formation et en matériel soient dispensées à une police qui ne veut rien comprendre de la bonne conduite policière pour accomplir sa mission, a expliqué ce candidat indépendant aux élections de 2015.
Burundi – Elections - Médias
Un espoir de réouverture de la Rpa
Bujumbura, le 5 mai 2015 (Net Press). Une rencontre avec le ministre en charge de la communication et le directeur de la Rpa a eu lieu ce matin et des deux côtés, il y a sourire et espoir que cette station soit rouverte même si l’on n’a pas précisé les délais. Selon le ministre, quand un malentendu est déjà là, il n’ y a pas question de délais mais l’essentiel est que des contacts soient menés afin de voir les tenants et les aboutissants de ces contacts.
Quant à Bob Rugurika, directeur de la station, il a apprécié la rencontre et garde un espoir que cette station peut encore être entendue par la population d’autant plus qu’aucune faute professionnelle a été faite lors de sa fermeture. Les populations contactées autour de cette sortie médiatiques des deux hommes ont indiqué qu’ils croient les déclarations de Bob Rugurika et non celles du ministre Tharcisse Nkezabahizi.
Burundi – Union européenne – Sécurité – Elections
L’Union européenne décidée à aider les réfugiés burundais des pays voisins
Bujumbura, le 5 mai 2015 (Net Press). C’est une grande perte pour le Burundi suite à la décision maladroite du président Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir contre vents et marées et ce, malgré la clarté des textes d’accords d’Arusha et de loi constitutionnelle. C’est une grande perte d’autant plus que la commission européenne débloque de l’argent pour aider les pays voisins alors que ces fonds pourraient servir pour les élections apaisées et transparentes. La rédaction décide souverainement de livrer à son lectorat l’intégralité du communiqué de presse de la commission européenne de ce 5 mai 2015.
« La Commission européenne débloque 1,5 million d’euros d’aide pour les réfugiés Burundais.
« La Commission européenne alloue 1,5 million d’euros en réponse aux besoins humanitaires immédiats en termes d’assistance et de protection des réfugiés Burundais dans les pays avoisinants.
« Conséquence du nombre rapidement croissant de réfugiés fuyant leur pays vers des pays voisins durant les dernières semaines, ce financement fait partie des 47 millions d’euros prévus pour la région des Grands Lacs en 2015.
« "Ce déplacement soudain et massif, très préoccupant pour une région déjà fragilisée, est une tragédie humanitaire et un défi pour les pays voisins quant à leur capacité à accueillir les réfugiés," a déclaré le Commissaire européen chargé de l’aide humanitaire et de la gestion des crises, Christos Stylianides.
« Le Rwanda, la République démocratique du Congo et la Tanzanie font face à un flux de réfugiés qui invoquent l’intimidation, les menaces, ou la peur de la violence comme motifs de fuite. On estime à plus de 30.000 le nombre de personnes, majoritairement des femmes et des enfants, ayant déjà fui, avec la crainte que ce chiffre puisse encore croître. Rien qu’au Rwanda, plus de 24 700 nouveaux réfugiés étaient déjà comptabilisés au 3 mai.
« La flambée fait suite aux affrontements ayant eu lieu la semaine passée à Bujumbura, la capitale du Burundi, entre la police et les opposants au Président Nkurunziza, ce dernier ayant annoncé sa candidature pour un troisième mandat à l’élection présidentielle de juin. La Commission européenne suit de près l’évolution de la situation et exprime son inquiétude face aux nombre croissant de réfugiés ».
Burundi – Médias – Elections
Les médias étrangers se moquent de ce pays
Manica, le 5 mai 2015 (Net Press). La ville de Chimoio se trouve dans la province de Manica au Mozambique, frontière avec le Zimbabwe, où le journal en question a paru en train de se moquer de la situation politico-sécuritaire qui se développe ces derniers jours dans notre pays.
Selon donc ce journal, le bateau de Pierre Nkurunziza est surchargé de bagages si bien qu’il risque de noyer. Ses copilotes lui assurent lui assurent que le bateau va arriver à bon port mais qu’au fur et à mesure que le bateau avance, l’eau ne cesse de monter. Son épouse lui aurait suggéré de diminuer les bagages les plus lourds et de les jeter dans l’eau pour ne pas tout perdre, et sa vie et celle des voyageurs ainsi que les bagages.
Le journal se moque d’autant plus qu’il informe sa population que le Burundi est un pays aux dimensions d’un point qui amuse le monde entier suite aux maladresses de ses dirigeants et de ses policiers. Selon toujours le journal, la province de Manica est cinq fois plus grande que le Burundi. Les populations indiquent avec humour que Pierre Nkurunziza refuse de lâcher un sac sur trois au risque de tout perdre. Pauvre Burundi !
Burundi – Elections – Constitution
Toute honte bue, la cour constitutionnelle avalise la candidature de Pierre Nkurunziza
Bujumbura, le 5 mai 2015 (Net Press). La cour constitutionnelle, composée de 7 personnes, a pris hier position en faveur de la troisième candidature de Pierre Nkurunziza. L’on se souvient qu’en date du 28 avril 2015, 14 sénateurs avaient saisi la cour constitutionnelle pour qu’elle statue sur la constitutionnalité ou non de la troisième candidature du président sortant.
Dans un premier temps, selon des informations en provenance du vice-président de la cour constitutionnelle, en date du 30 avril 2015, la cour a travaillé de 9 heures à 19 heures, mais que l’équipe n’est pas parvenue à s’entendre sur sa validation. Le quorum n’a pas été atteint et les membres de cette cour se sont donné rendez-vous le lendemain. L’on signalera qu’au départ, 4 personnes sur 7 ont signé pour la troisième candidature et trois ont refusé tandis qu’au deuxième tour, six personnes ont finalement signé pour que Pierre Nkurunziza brigue un mandat illégal.
L’équipe de la cour constitutionnelle, pilotée par Charles Ndagijimana, qui aurait des relations intimes avec le chef de l’Etat, avait été approché par le président sortant pour qu’il se prononce en da faveur. Pour les détracteurs de Pierre Nkurunziza, cela est un non-événement car il n’y a pas de surprise.
Signalons que l’équipe de la cour constitutionnelle s’est focalisée sur deux articles de la constitution, le 96 et le 302, ceux-là même qui ont toujours créé des polémiques au sein des acteurs politiques. Pour la cour constitutionnelle, l’article 96 stipule que le chef de l’Etat doit être élu au suffrage universel à deux reprises alors que l’article 302 fait partie de l’exception, raison pour laquelle sa candidature n’est pas du tout anticonstitutionnelle.
Selon des experts de la constitution, l’article 302 fait partie de l’exception qui confirme la règle. Selon Tatien Sibomana, un des porte-paroles des indépendants de l’espoir, les deux articles déterminent le nombre de mandat et non le mode de désignation. En d’autres termes, la décision est beaucoup plus politique que juridique.
De son côté, Agathon Rwasa, président des Fnl indépendants et de l’équipe des indépendants de l’espoir, qualifie cette décision de honteuse car elle a été obtenue au terme des pressions diverses à l’endroit des membres de la cour constitutionnelle. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le vice-président de la cour constitutionnelle, Sylvère Nimpagaritse, a pris la voie de la clandestinité vers un pays limitrophe car on lui disait que s’il ne signe pas, il aura engagé sa vie et celle de sa famille. Il confirme toutefois que même ceux qui ont exercé des pressions sur lui sont conscients de l’inconstitutionnalité du troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Jusqu’à quand le forcing ?
Burundi – Elections – Politique
Dialogue de sourd entre le pouvoir et l’opposition
Bujumbura, le 5 mai 2015 (Net Press). C’est un bras de fer, comme nous le disions dans nos dépêches antérieures, qui émane de la troisième candidature du président sortant, Pierre Nkurunziza, à la tête du pays. Il faudrait préciser que la rencontre, qui a eu lieu au Royal Palace, sur l’Avenue du Large, à Kinindo Ouest, concerne le ministre de l’intérieur et les partis politiques, tant de la mouvance que de l’opposition, ainsi que la société civile.
En effet, le ministre de l’intérieur, obsédé comme son patron de président des élections, a indiqué aux représentants des partis politiques qu’il faut préparer les élections car le temps avance à grands pas. Ceux qui étaient sur place, de l’opposition et de la société civile, lui ont fait comprendre que les élections ne sont pas possibles dans les circonstances actuelles.
Pour ceux-là, deux choses sont prioritaires. C’est l’abandon du troisième mandat par le président sortant et la réouverture des radios privées, et le reste n’est que perte de temps. Pour matérialiser cela, le président d’honneur de l’Upd, Chevineau Mugwengezo, a claqué la porte pour ne pas assister à une réunion de distraction.
Mais comment comprendre la réaction du premier vice-président dont la sortie médiatique ressemble de plus en plus déplacée comme celui de son collègue de la présidence ? En effet, Prosper Bazombanza raconte à qui veut l’écouter qu’il y a moyen de libérer toutes les personnes détenues ainsi que l’abandon des poursuites judiciaires délivrées à l’endroit des membres de la société civile, à condition que les manifestations s’arrêtent.
Quand ils ont décidé d’aller dans les rues aussitôt après la déclaration de Pierre Nkurunziza de briguer un autre mandat supplémentaire et illégal, les membres de la société civile et les partis d’opposition, quand ils ont octroyé un carton rouge au président Nkurunziza, quand ils ont commencé à qualifier de tous les maux le président sortant, ils étaient parfaitement conscients qu’ils s’engageaient sur un terrain très délicat et qu’ils étaient décidés à assumer toutes les conséquences. C’est ce qu’a dit en substance le président du parti Frodebu Nyakuri, Dr. Jean Minani, en réaction à cette déclaration du premier vice-président. Que Pierre Nkurunziza renonce à son troisième mandat pour voir si les manifestations continuent.