Bujumbura, le 9 mai 2015 (Net Press). L’adage traditionnel dit « Umugabo yihindukiza mukirago muga ntiyihindukiza mw’ijambo », ce qui se traduit par un véritable homme ou un notable –respecté et respectable - se retourne dans son lit mais ne revient jamais sur sa parole donnée. Dans notre pays, suite à beaucoup de machinations, cela n’est plus un tabou, pourvu que quelques avantages - pots de vin, promotion au service, voire des menaces - sont mis en jeu pour racheter la conscience d’un individu sur qui ‘on compte pour un objectif précis. Sans toutefois être catégorique sur ce que le respectueux général-major Pontien Gaciyubwenge aurait eu dans ce que nous avons cité, tout le monde a senti que ce qu’il a dit quelques jours avant, qui avait rassuré toute l’opinion tant nationale qu’internationale, y compris les frondeurs du Cndd-Fdd, est aussi différent que le jour et la nuit avec la déclaration d’aujourd’hui.
La première fois, il a appelé ces hommes à faire respecter la constitution et les accords d’Arusha qui ont même abouti à la formation d’une nouvelle armée après tant de violences entre l’ancienne armée dite mono ethnique à l’époque et le mouvement du Cndd-Fdd quand il était encore au maquis. Il avait alors donné l’espoir que ceux qui luttent contre le non effacement de ces textes sont dans la bonne voie et ils avaient cru que leur cause est soutenue par l’armée qui comprenait mieux les enjeux, contrairement à la police qui tirait et tire encore à bout portant sur les manifestants.
Mais pour le moment, l’opinion se demande quelle mouche à piqué le numéro un de l’armée burundaise. est-ce une manipulation politique, est-ce la peur d’un grand officier reconnu comme celui qui ne peut pas tenir deux discours à moins de quelques jours, est-ce des menaces en provenance du commandant suprême de l’armée qui est toujours attaché à un 3ème mandat que la constitution ne lui permet pas ? De toutes les façons, cette déclaration risque d’entraîner le durcissement des positions de l’opposition qui va tout simplement modifier la façon de manifester car les deux corps de défense et de sécurité viennent de se coaliser pour violer les accords d’Arusha et la constitution au profit d’un seul homme qui n’a plus le droit de destituer ces deux ministres.
Ceux qui s’étonnent du virement du ministre de la défense et des anciens combattants disent que les signes avant-coureurs étaient déjà là car le jour où son déplacement en compagnie de ses 3 collègues jusqu’à l’endroit où un « Imbonerakure » était mort brûlé à Nyakabiga n’augurait rien de bon. Par contre, ces mêmes gens indiquent que le jour de l’enterrement d’un de ses hommes tué à Musaga par un policier, notre ministre n’y a même pas mis son pied pour accompagner ce brave militaire assassiné sur le champ d’honneur. Sans être partisan de quoi que ce soit, ils disent qu’un burundais mort atrocement doit bénéficier de l’assistance uniforme car sous d’autres cieux, là les démocraties ne boitent pas, même un chien, sans dire un clochard à une valeur que les autorités doivent honorer. Ils s’étonnent alors qu’on est encore loin et c’est déplorable.
La déclaration du général major mal accueillie
C’est un message de mauvais goût car cette armée avait jusqu’à présent prouvé sa partialité, entend-on dire ça et là. du côté des manifestants, tout est clair, c’est une déclaration de guerre au peuple burundais. Ils demandent aux populations qui sont pour le respect des accords d’Arusha et la constitution de fournir plus d’efforts car personne n’a droit à l’errer dans ces conditions. Ils demandent toujours, via Pacifique Nininahazwe, président du Focode, de rester le plus pacifique du monde dans l’intensification de leurs manifestations.
Même son de cloche du côté des politiciens de l’opposition. Le Dr. Jean Minani, président du Frodebu Nyakuri, estime que Pierre Nkurunziza veut faire taire tout le monde en fonction de la réunion sur le Burundi qui aura lieu en Tanzanie ce mercredi 13 mai 2015. En effet, lea présidente de la commission de l’Union africaine, Mme Dlamini Zuma, a déjà indiqué qu’au regard de la situation politico-sécuritaire de ce pays, les élections sont impossibles. Les pays de l’Eac avaient donc envoyé des émissaires, des ministres des affaires étrangères, dans ce pays pour se rendre compte de la situation qui prévaut au Burundi. Mais le régime de Pierre Nkurunziza avait développé une maladresse sous leurs yeux, en arrêtant sans manière un candidat comme lui, Audifax Ndabitoreye. Les ministres visiteurs avaient indiqué à a presse qu’ils allaient donner rapport à leurs présidents pour une réunion prévue en Tanzanie.
C’est dans ce contexte que les anti-Nkurunziza avaient fondé un peu d’espoir, croyant que les pays de la sous-région allaient finalement percevoir la situation politique du Burundi comme la patronne de l’Union africaine, ce qui devait nécessairement affaiblir davantage le camp Nkurunziza. Malgré cela, ils entendent faire un effort et s’il le faut, accepter la mort donnée par la policiers avec des armes achetées par la même population, encouragés par le fait que même la cour pénale internationale commence à tourner son regard sur le Burundi.
Mais la question est de savoir ce que deviendra le général-major Pontine Gaciyubwenga si jamais les manifestations se poursuivent. En réalité, il aura gâché tout la conception respectable que l’opinion se faisait de lui, elle qui croit que le ministre de la défense fait partie de ces officiers vaillants qui sont à l’origine de la non-avancée des rebelles du Cndd-Fdd sur terrain.
Burundi – Elections – Médiations
Le président sud-africain entre dans la danse
Bujumbura, le 9 mai 2015 (Net Press). Selon des informations qui parviennent à la rédaction, le président sud-africain, Jacob Zuma, a décidé de dépêcher un envoyé spécial auprès du président Pierre Nkurunziza. Sa mission es claire, il s’agit de dire au président sortant de ne pas briguer un troisième mandat pour son intérêt et pour celui de sa nation. En effet, le président Zuma, lui-même ancien médiateur dans le conflit burundais, sait de quoi il parle d’autant plus qu’il maîtrise le contenu des accords d’Arusha et de la constitution qui en est issue. Il estime que même s’il avait le droit de se faire élire, cette décision serait catastrophique pour le Burundi.
Burundi – Elections - Médias
La Rpa sur la voie d’être incendiée.
Bujumbura, le 9 mai 2015 (Net Press). Cela ressort du chargé des programmes à cette station fermée depuis plus de 2 semaines, M. Gilbert Niyonkuru, qui affirme détenir des preuves tangibles. Selon lui, certains parmi ceux qui sont en train d’être préparés pour exécuter cette salle besogne se sont confiés aux employés de la Rpa pour les alerter. Il dit qu’une poudre est déjà disponible et qu’après sa mise sur le bâtiment de cette radio, des balles traçantes seront tirées ça et là pour allumer la radio, avec un incendie difficile à éteindre. M. Niyonkuru demande alors à la police qui garde cette maison de ne pas tomber dans ce piège car ceux qui le feront se retrouvent parmi la police et des gens du service national des renseignements. L’orateur le fait alors pour prévenir sur ce qui peut arriver sur les équipements – tout est à l’intérieur de la station - qui sont sous leur totale responsabilité.
Burundi - Elections
Agathon Rwasa transmet le dossier à la Ceni et pense concourir avec un candidat autre que Nkurunziza
Bujumbura, le 9 mai 2015 (Net Press). Il a l’a fait ce matin sous la Coalition Amizero y ‘Abarundi (une coalition des indépendants de l’espoir) pour manifester qu’ils tiennent à la passation des élections comme le précise le porte-parole de son parti Aimé Magera. Selon Agathon Rwasa, Pierre Nkurunziza les a nargués qu’il est allé aux élections seul en 2005 et en 2010, et il ne faut pas qu’il continue de le dire même si l’opinion a vu ce qui s’est passé en 2010.
Mais selon Rwasa, la loi doit être respectée dans son entièreté et disqualifier la candidature de Pierre Nkurunziza puisqu’il ne respecte pas les accords d’Arusha et la constitution du Burundi. Et le dépôt de sa candidature ne signifie pas qu’il renonce aux manifestations car il continue à dire qu’il va se joindre aux autres jusqu’à ce que la candidature de Nkurunziza soit annulée.
D’autres qui ont déposé ce matin sont Jean Minani, Domitien Ndayizeye, Jean De Dieu Mutabuzi et Jacques Bigirimana. Mais tous sauf le troisième disent que la question d’insécurité doit être étudiée pour que les Burundais aillent dans les élections en toute tranquillité du moment où les manifestations continuent, les radios fermées alors qu’elles devraient faire leur travail pendant les élections.
Signalons qu’une autre candidature s’est glissée à la dernière minute, celle de Sylvestre Ntibantunganya, ancien président de la République et aujourd’hui considéré par l’opinion comme le pus clairvoyant des politiciens. Les parties qui n’ont pas déposé de candidature sont celles des indépendants Jérémie Bigirimana, de Me Isidore Rufyikiri et celle de l’Adc-Ikibiri de Léonce Ngendakumana.