Bujumbura, le 12 mai 2015 (Net Press). Le bureau du procureur de la cour pénale internationale a répondu à une requête de la coalition burundaise pour la cour pénale internationale (Cpi) où il précise qu’il accuse réception des documents de cette coalition. Pour ce bureau, les informations y figurant ont été inscrites comme il se doit au registre des communications du bureau et recevront toute l’attention voulue.
Dans ce contexte, le représentant de cette coalition, Me Lambert Nigarura, demande à toute personne qui aurait des preuves, - les douilles, des photos des policiers en train de tirer sur la foule, des photos des blessés voire des cadavres, etc. -, de les rassembler car les enquêtes ne devraient pas tarder au regard de l’urgence qui s’avère nécessaire.
Burundi – Elections – Coopération
Les Pays-Bas et la Suisse emboîtent le pas à la Belgique
Bujumbura, le 12 mai 2015 (Net Press). Selon des informations disponibles à la rédaction, en plus de la Belgique, les Pays-Bas et la Suisse et l’Union européenne ont également annoncé leur suspension provisoire à l’assistance burundaise consécutive à l’évolution de la situation politico-sécuritaire de ce pays. En réalité, la Belgique, pour avoir colonisé le Burundi, est un pays de référence et les autres pays partenaires la consultent avant de décider quoi que ce soit.
Ces décisions des bailleurs risquent de placer le Burundi en bas de l’échelle en matière de l’économie car le pays pourrait se retrouver loin, très loin derrière d’autres pays en guerre comme la Somalie.
Malgré cela, le président Nkurunziza s’en fout
Le candidat Pierre Nkurunziza se trouve dans une toute autre logique. Au moment où une partie des Burundais, y compris les frondeurs du Cndd-Fdd, et la communauté internationale s’inquiètent de l’évolution politico-sécuritaire de ce pays, le président sortant lui se trouve en pleine campagne électorale. Lors de son entretien avec les populations de la province Muyinga, il a indiqué que les accords d’Arusha dont on parle souvent ne relèvent que de la loi ordinaire, que la loi suprême qui se trouve au-dessus de toutes, c’est bel et bien la constitution. Cependant, ceux qui ont suivi cette campagne électorale de Pierre Nkurunziza à travers la couverture de la télévision Rema Fm, ont eu l’impression que les sympathisants de Pierre Nkurunziza vont decrescendo. En effet, au début du meeting, plusieurs gens étaient venus l’écouter et s’en allaient petit à petit au fur et à mesure que le temps avançait. Pour eux, que l’on montre une telle image sur la télévision du parti présidentiel pour témoigner du désamour que l’on a envers le président sortant, même à l’interne.
Cependant, les conditions sécuritaires sont préoccupantes au regard de plusieurs observateurs de la société burundaise et estiment que les élections dans ces contextes sont difficiles à envisager. De son côté, l’avocat belge Bernard Maingain a recueilli des témoignages accablants sur l’organisation de la terreur contre les opposants au troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Il appelle l’Union européenne et l’ONU à engager d’urgence des enquêtes internationales, et notamment sur l’agenda criminel des autorités. Selon lui, il est impératif de protéger les repentis qui livrent déjà des témoignages accablants sur le président burundais.
Pourtant, la Ceni estime que cette suspension pourrait affecter le déroulement des élections
Le porte-parole de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), Prosper Ntahorwamiye ne perd pas totalement espoir mais reconnaît que cette suspension des principaux bailleurs (Belgique, Union européenne, Suisse, etc.) va certainement affecter le déroulement des élections car l’assistance était à hauteur de 80% des aides.
Les Etats-Unis déçus
Ce pays félicite tout de même le gouvernement pour les discussions qu’il a engagées avec l’Union européenne et la Suisse et que l’ambassade des Etats-Unis a rejointes. Cependant, ils se disent déçus par la répression violente continue des manifestations contre la candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat. Pour l’ambassade de ce pays accréditée à Bujumbura, des réfugiés se sont multipliés et plusieurs autres campent sur la frontière tanzanienne en attente des bateaux pour les transporter en provenance du Burundi.
Le pays de Barack Obama condamnent les actes de violence et lance un appel au gouvernement du Burundi de permettre des manifestations pacifiques comme la constitution le permet.
Burundi - Elections – Société Civile
Société civile : toujours dans le collimateur du pouvoir Cndd-Fdd
Bujumbura, le 12 mai 2015 (Net Press). De toute évidence, dans l’histoire immédiate de la vie politique burundaise, quelles que soient les turbulences de l’histoire, l’on devra reconnaître que c’est la société civile qui, de pied ferme, a su résister contre la violation des accords d’Arusha et la constitution, permettant à Pierre Nkurunziza à briguer autant de mandats qu’il veut. C’est toujours cette société civile qui s’oppose de la façon la plus farouche au troisième mandat de Pierre Nkurunziza à la tête du pays.
Cette société civile a su entraîner derrière elle la plupart des partis politiques d’opposition ainsi que le gros de la communauté internationale, ce qui risque de placer Pierre Nkurunziza au pied du mur car, à y regarder de près, ses marges de manœuvres deviennent de plus en plus trop peu nombreuses.
N’ayant pas de solution à ce problème qui lui est posé, le Cndd-Fdd a jugé bon de fermer la radio publique africaine ainsi que d’autres radios privées pour laisser le champ libre à ses radios privilégiées. Les radios publiques donnent donc des informations erronées qu’elles distribuent aux populations qui n’ont aucune autre référence car, si les radios privées étaient fonctionnelles, le porte-parole du président de la République, Gervais Abayeho, n’aurait pas osé dire à la télévision nationale que les 4 ministres de l’Eac venus la semaine passée dans notre pays, avaient pour objectif de féliciter le chef de l’Etat parce que la cour constitutionnelle a validé sa candidature.
Hier, il semble que le procureur de la République en mairie de Bujumbura, Arcade Nimubona, avait rendez-vous avec les autorités de cette radio à son siège. Allait-il fermer définitivement la radio ? L’on ne sait pas trop ce qu’il cherchait, mais l’on a appris qu’après la Rpa, il avait l’intention de se rendre aux sièges de l’Aprodh et du Forsc, probablement pour fermer, et après, chanter victoire sur la société civile. Comprenne ce qui pourra.
Burundi – Elections
Pas de conditions propices pour les élections de 2015.
Bujumbura, le 12 mai 2015 (Net Press). C’est en subsistance ce qu’a dit le chef de mission d’observation électorale de l’Union européenne au Burundi, David Martin, ce lundi 11 mai dans l’après-midi, lors de sa première sortie médiatique. Il a bien précisé qu’il doit exprimer de sérieuses préoccupations après ses entretiens avec le gouvernement, la Ceni, les partis politiques et la société civile. Les élections ne se limitent pas à l’acte de vote, elles doivent se dérouler dans des conditions qui autorisent la compétition et le pluralisme et pour cela, il est essentiel que les citoyens, les partis politiques et la société civile se voient pour chacun garantir un espace d’expression de leurs opinions ainsi que la possibilité d’être informés et de mener campagne, a-t-il souligné. Il a alors fait savoir que l’Etat a la responsabilité de respecter les libertés d’expression, de rassemblement et de manifestation, et c’est pour lui un devoir de protéger le droit à l’expression et d’opinions légitimes. Ces libertés font partie des conditions essentielles à la tenue d’élections démocratiques.
Malheureusement, il a dit que ces conditions ne sont pas réunies aujourd’hui au Burundi. Il n’y a aucune justification à l’usage de la force pour réprimer des manifestants légitimes et naturellement, les manifestants ont le devoir de rester pacifiques, a-t-il poursuivi. Il saisit alors l’occasion pour exprimer que les manifestations contre le 3ème mandat ont été à la fois interdites et réprimées, les manifestations en faveur de la candidature du président Nkurunziza ont été autorisées et leurs participants ont été protégés. M. David Martin indique alors que dans la démocratie, l’expression d’opinions différentes ou contraires à celles du gouvernement ne saurait être assimilée à une insurrection et les morts se comptent à 20 et de nombreux blessés dont ceux gravement sans compter des détentions des manifestants. Il regrette encore une fois des fuites immenses et ceux là ne vont pas voter.
Par rapport à ce qui a été dit par la présidente de la Cpi Fatou Bensouda sur les violences électorales pré-électorales qui peuvent subvenir, l’orateur dit qu’il est d’accord avec cette femme de droit et il estime qu’il est encore temps au Burundi de rétablir les libertés, la neutralité des institutions publiques ainsi que le respect de la pluralité politique et de la diversité d’opinion propres à permettre un processus électoral crédible.
Un autre point déploré par ce responsable de l’union européenne est la fermeture des médias comme la Rpa ainsi que la limitation de la capacité d’émission des radios privées sur l’échelle nationale et cela a une incidence sur la tenue d’élections crédibles. Selon lui, en ce moment, les médias ne peuvent pas couvrir tous les contours du processus et dans ces conditions, même retarder les élections est une nécessité.
Burundi – Elections - Manifestations
Au 18ème des manifestations, celles-ci se généralisent.
Bujumbura, le 12 mai 2015 (Net Press ). Dans tous les quartiers de la ville de Bujumbura, que ce soit à Musaga, à Kanyosha, à Kinindo, à Nyakabiga, à Ngagara, à Mutakura, à Buterere et même à l’intérieur du pays comme Jenda et Bururi, les manifestations continuent et la répression aussi des policiers ne cesse pas. A Buterere, une permanence du pari Cndd-Fdd a été brûlée et là des tenues policières et des bérets ont été trouvés et un véhicule de l’administrateur incendié suite à une colère des manifestants qui venaient de perdre un jeune de plus 20 ans, fauché par la police.
A Kigobe, tout près de Ngagara, c’est un véhicule de type Coaster, une camionnette de l’Etat et une moto qui ont été brûlés. Le quartier 6 de Ngagara vit une tension jusqu’au moment où nous mettons sous presse, entre les Imbonerakure de Kamenge qui veulent entrer dans Ngagara et l’armée tente de ramener l’ordre. La vigilance dans Kinindo et Kibenga pour empêcher les gens de vaquer à des activités est de rigueur et dans ces quartiers, des pneus et d’autres objets sont en feu.
Nos confrères de la Radion Bonesha, Landry Gakuba, Boaz Ntaconayigize et Christian Nsavye de la Radio Isanganiro ont été séquestrés par les Imbonerakure quand ils faisaient leur travail à Kigobe, à coté des véhicules brûlés tout près des militaires qui n’ont rien fait pour les sauver. Ils se sont sauvés et Dieu merci ils ont parvenus à s’évader.
Burundi – Elections - Manifestations
Les femmes regroupées au sein du mouvement pour la défense des accords d’Arusha répondront massivement demain à la manifestation.
Bujumbura, le 12 mai 2015 (Net Press ). Ces femmes regroupées au sein du mouvement pour la défense des accords d’Arusha ont lancé un appel à toute la population féminine de répondre massivement aux manifestations organisées ce mercredi contre la 3ème candidature de Pierre Nkurunziza.
En effet, ces femmes indiquent, à travers un communiqué, que le rassemblement aura lieu devant les enceintes de la Cathédrale Regina Mundi pour continuer la marche manifestation.
Signalons que ces femmes se sont rassemblées ce dimanche sur le terrain du parquet général et ont manifesté, chantant des chansons et priant à chaque fois que la police les empêche de continuer. Elles étaient parvenues à entrer jusqu’au centre de la ville, pour la première fois depuis le début des manifestations..
Elles ont indiqué que ce sont les enfants qui souffrent et leurs maris au cours de cette situation chaotique que traverse le Burundi, d’où elles ne peuvent pas croiser les bras mais plutôt se lever pour dire non à la violence et non à la violation des accords d’Arusha. Signalons qu’au cours de la marche de dimanche, un papa policier a retrouvé sa fille dans la manifestation pacifique et a été étonné de sa présence lui demandant comment elle est là.