Bujumbura, le 26 mai 2015 (Net Press). Le président de la République, Pierre Nkurunziza, a signé ce 21 mai 2015 un décret n° 100/160 sur le financement des élections. Ce dernier prévoit une augmentation du déficit et compte prélever des fonds sur le budget de certains ministères, afin de dégager 25 millions d’euros, soit 44 milliards de francs burundais. Tout cela doit se faire très rapidement car « il y a urgence et nécessité de donner des moyens à la commission électorale nationale indépendante pour l’organisation des élections… ».
Dans ces conditions et selon le document signé par le président de la République Pierre Nkurunziza, le deuxième vice-président Gervais Rufyikiri et le ministre des finances Tabu Abdallah Manirakiza, la dette intérieure devrait être alourdie de 28 milliards de nos francs. Cette somme devrait donc être tirée à diverses institutions, à commencer par la présidence de la République dans sa rubrique « Appui aux bonnes initiatives ». En outre, au moins neuf ministères seront touchés par cette mesure comme celui de l’intérieur, de la justice, de la santé, de l’agriculture, de l’enseignement, etc.
Les spécialistes de l’économie, les diplomates tout comme les politiciens de l’opposition s’inquiètent de cette mesure. D’emblée, le Fmi et la banque mondiale pourraient se retirer du pays au regard de l’accroissement du déficit. Mais Willy Nyamitwe, conseiller principal du président de la République en communication, ne voit pas les choses de la même manière. S’exprimant à Rfi, il a indiqué qu’ « autant avoir une crise budgétaire plutôt qu’une crise politico-sécuritaire créée par un vide institutionnel ».
Le doute plane car mêmes les ministères concernés par la mesure n’ont pas de budgets et ne savent pas d’où tirer ces fonds. Mais pour paraphraser une radio locale privée aujourd’hui fermée, en matière d’élections, l’essentiel c’est de participer, quelles que soient les conditions et les résultats des élections, raisons pour laquelle la campagne se poursuit.
Burundi – Politique – Economie.
La vie devient de plus en plus intenable dans notre pays.
Bujumbura, le 26 mai 2015(Net Press). Même si les autorités continuent à affirmer que les manifestations sont en train d’être effectuées par une infime partie de la population et que 99.9% de la population vivent en paix et en sécurité, ce n’est pas ce qui est vécue en réalité. Bujumbura qui est aujourd’hui un théâtre de l’insécurité suite à des manifestations prévues par la constitution, fait que la vie soit impraticable et cela atteint tout le pays et ce ne sont pas uniquement les opposants qui sont frappés par cette misère sans nom, mais également les adeptes du pouvoir d’autant plus que tous puisent à la même source quand il s’agit de chercher de quoi mettre sous la dent.
On peut dire sans se tromper que le trafic entre l’intérieur du pays et la capitale n’est plus au beau fixe et les marchandises qui transitaient sur ce canal ne sont plus acheminés. Et même si elles pouvaient atteindre Bujumbura ou vice versa, ceux qui pratiquaient ce commerce ont pris le large ou sont cloués dans leurs maisons, par manque de passage ou alors par manque de moyens pour faire le commerce.
Les banques ne travaillent plus, les micro-finances mêmement. Même ceux qui sont encore ouverts souffrent de manque de liquidités car les clients ont tout retiré del’argent qu’ils avaient et comme les banques fonctionnent avec les fonds des clients, le mouvement tend à s’étouffer. Et avec cette situation, comment les gens peuvent continuer à vivre dans ce pays ? S’interrogent plusieurs personnes rencontrées par la rédaction de Net Press.
Et quand on voit comment à 18 heures, la ville est quasi-déserte, on peut se demander comment l’office burundais des recettes, qui indiquait avoir perdu 9 milliards de nos francs une semaine seulement après le début des manifestations, on est en droit de se demander actuellement les pertes que cet office a subi jusqu’à maintenant, ce qui va affecter lourdement le financement des salaires des fonctionnaires, ce qui se comprend aisément parce que les magasins, les boutiques, le port, … ne fonctionnent plus.
On sait également qu’il y a un bon bout de temps que les bailleurs se sont désistés au financement du budget suite aux diverses conditions posées mais que le pays ne remplissait pas et qui ne font que s’empirer aujourd’hui comme le respect des droits de l’homme, de la vie humaine qui actuellement est délétère vu comment les gens meurent fusillés.
Beaucoup d’Ongs internationales qui pouvaient servir de bouffées d’oxygène suite à leurs activités sont actuellement en fuite dans notre voisin du Nord avec le personnel qui louait des maisons des gens et qui pouvaient d’une façon ou d’une autre contribuer à la vie économique du pays. Tout cela est ainsi au moment où les ministères vont virer leurs faibles budgets au financement des élections qui ne sont pas inclusives comme cela saute aux yeux même, d’un bébé.
De toutes les façons on peut dire que nos hommes politiques ont oublié le vocable de patriotisme car même si la cause de cette impasse politique n’était pas légitime, celui qui a la clé de la solution devait se lever et dire qu’il renonce à ses intérêts au profit de l’intérêt général. Voilà alors qu’il faut plutôt que nos politiciens écoutent les conseils de partout et on vient d’apprendre que le sommet des chefs d’Etat de la région se tiendra ce dimanche à Dar-es- Salam. Sommet de dernière chance ou sommet de plus ?
Burundi - Manifestations
Les manifestations ne faiblissent pas malgré tout.
Bujumbura, le 26 mai 2015 (Net Press). Ce matin, dans tous les quartiers, même si l’ampleur de ces actions n’était pas la même, les manifestations se sont déroulées. A Musaga, une des bastions dans ce genre de choses, les jeunes se sont réveillés tôt avec des sifflets et ils ont mis tous les détritus dans la route mènent vers l’intérieur du pays. Les policiers ont alors tiré beaucoup de balles et essayant de débarrasser ces barricades. Il vient de passer deux jours avec un nombre impressionnant de policiers dans ce quartier. A Kanyosha, toutes les routes étaient barrées sauf celle qui mène vers Rumonge. Un atelier a été brûlé avec tous ce qui s’y trouvait et trois jeunes et trois femmes ont été arrêtés alors que dans la nuit dernière, un jeune homme a été retrouvé mort, sa tête décapitée.
Voyant cela, les manifestants ont pris en main un policier soupçonné d’espion et il a été tabassé mais les militaires sont intervenus et l’ont enfermé dans une maison. Jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, ces jeunes veulent le faire sortir à tout prix. A Nyakabiga, beaucoup de policiers ont commencé à tirer tôt le matin mais les rues menant vers les avenues sont bloquées. A Buyenzi, les manifestations ont commencé tôt et beaucoup de balles ont été tirées, emportant un homme et un autre blessé.
A Bwiza et à Jabe, toutes les activités étaient bloquées car les routes fermées et un policier a lancé des gaz lacrymogènes à un petit enfant alors que sa mère allait le prendre pour ne pas aller en dehors de l’enclos et d’autres enfants ont été atteints et ont souffert et le policier a dit à cette famille d’aller dans la rue comme les autres. A Buterre et à Mutakura Cibitoke, les routes sont lourdement fermées et personnes ne peut aller au service.
Burundi – Politique - Justice
Un officier en retraite emprisonné dans les cachots de la documentation.
Bujumbura, le 26 mai 2015 (Net Press). Il s’agit du colonel Jean-Bosco Daradangwa qui est accusé d’avoir échangé des messages avec quelqu’un qui était dans le putsch du 13 mai 2015. Il vient de passer son deuxième dans les cachots du service national des renseignements et cela fait également le deuxième jour qu’il comparaît au parquet général de la République pour être entendu. Son avocat, Me Lambert Nsabimana, dit que son client est injustement emprisonné car le juge n’est pas parvenu à montrer ces messages et établir que le colonel a répondu à celui que la justice s’acharne à dire qu’ils étaient en train de communiquer par messages. Il retourne alors après l’audience dans le cachot.
Burundi – Economie
Un faux vrai billet de 10.000 Fbu produit par la Brb
Bujumbura, le 26 mai 2015 (Net Press). La banque centrale du Burundi, Brb, vient de fabriquer de nouveaux billets de 10.000 Fbu, de 5.000, de 2.000 Fbu, etc. qui sont déjà en circulation. Lors de la présentation de ces billets, l’on expliquait que ce sont des billets qui présentent plusieurs avantages, dont ceux de ne pas être facilement imitables.
Sous cet angle, nul ne peut contester l’argument de la banque centrale même si les raisons de la fabrication de nouveaux billets ont toujours été les mêmes, avant que les utilisateurs n’assistent à l’inverse quelques mois seulement après leurs productions.
Mais là où la banque centrale n’a pas fait attention, c’est concernant le billet de 10.000 Fbu sur lequel il est dessiné une carte qui n’est pas celle du Burundi. En effet, comment comprendre une carte du Burundi sans le lac Tanganyika ? Ce n’est pas de la place qui a pourtant manqué aux dessinateurs de cette banque qui n’avaient peut-être pas vu la gravité de cette omission, mais ils ont eu le tort de placer les effigies du prince Louis Rwagasore et du président Melchior Ndadaye sur un billet qui n’est pas celui d’un pays pour lequel les deux fils du pays ont versé leur sang.