Bujumbura, le 28 mai 2015 (Net Press). Des jeunes du parti présidentiel et ceux de la commune urbaine de Kinindo, certainement anti-troisième mandat de Pierre Nkurunziza, ont failli en venir aux mains hier dans l’après-midi, tout près du domicile du maire de la ville, Saidi Juma.
En effet, tout est parti d’un meeting du Cndd-Fdd dans le quartier Kibenga de la commune urbaine de Kinindo. A l’issue de cette consultation populaire, les jeunes de Kinindo ont ciblé un véhicule de l’institut national de santé publique, Insp, qui faisait des navettes pour transporter les militants, qu’ils ont brûlé en bonne et due forme.
Les jeunes du Cndd-Fdd, sous la houlette d’un prénommé Alexis, le chef des Imbonerakure de la commune Kinindo et secrétaire de l’administrateur, se sont réunis devant le domicile du maire de la ville et ont directement attaqué les jeunes de Kinindo qui étaient en face d’eux. Un des Imbonerakure a sorti une grenade au moment où un autre a sorti deux fusils revolver, poussant les jeunes de Kinindo à renoncer au combat et à s’enfuir.
Profitant de l’absence de leurs adversaires, ces jeunes du Cndd-Fdd ont lancé des pierres sur des maisons. Des tôles de trois à quatre maisons ont été brisées ainsi que des fenêtres d’une alimentation. Ces jeunes du Cndd-Fdd ont tenté d’entrer à l’intérieur mais en vain. La question est de savoir si la campagne du Cndd-Fdd se poursuivra dans une telle cacophonie ou si les organisateurs des élections parviendront à redresser la barre très rapidement pour que le processus se poursuive en toute tranquillité.
Notons qu’à Kibenga, des coups de tirs nourris ont retenti dès 3 heures du matin et ce sont les policiers qui le faisaient, accompagnés par un responsable des Imbonerakure susmentionné. Celui-ci avait reçu des conseils et avait demandé pardon aux jeunes de ce quartier suite aux bavures qu’il commettait et avait cessé. Ces jeunes indiquent qu’ils risquent de le corriger s’il reprend son comportement de mauvais acabit.
Dans les communes Ngagara, Mutakura, Cibitoke, les manifestations se poursuivent avec des routes hermétiquement fermées et à Musaga, qui venait de passer trois jours sans faire de manifestations, aujourd’hui, ils l’ont fait à l’intérieur du quartier et au terrain dit Socarti où la police les a ordonnés de retourner dans le quartier. A Cibitoke hier soir, un enfant de 8 ans a été blessé par balle des policiers, accompagnés par les Imbonerakure comme l’indiquent les informations sur terrain. Ils manifestaient en chantant. Dans d’autres quartiers comme Kinindo il n’y a pas eu de manifestations comme tel mais les routes menant vers le quartier sont gardées et fermées.
De leur côté, les organisations de la société civile contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza et des formations politiques de l’opposition ont repris les pourparlers sous la direction de Said Djinnit, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies, Ban-Ki Moon.
Burundi – Elections – Confessions Religieuses
Le clergé se retire de la commission des élections
Gitega, le 28 mai 2015 (Net Press). Les autorités ecclésiastiques réunies hier dans l’archevêché de Gitega ont décidé de se retirer de la commission électorale nationale indépendante, Ceni, au niveau national (Ceni), provincial (Cepi) et communal (Ceci).
Les raisons avancées par leur président est que les hommes d’église ne peuvent pas superviser les élections dans les conditions actuelles, différentes de ce qui avait été convenu pour qu’il y ait accord de principe de participation à la supervision du scrutin. L’on se rappellera qu’il y a peu, les mêmes autorités avaient indiqué que s’il n’y a pas de changement de comportement des pouvoirs publics en matière de préparation des élections – inclusives, équitables, justes et apaisées, Ndlr -, jusqu’au 17 mai 2015, l’église allait se retirer.
Dans leur communication du 12 mai signée par Mgrs. Gervais Banshimiyubusa et Evariste Ngoyagoye, respectivement président et vice-président de la conférence des évêques du Burundi, dans son point 7, il est mentionné : « Si d’aventure nos souhaits ne trouvaient pas de réponse et que les choses en restent comme elles sont, nous, Evêques de l’Eglise Catholique, déclarons ouvertement que notre Eglise ne sera plus à mesure d’accompagner ce processus électoral, que ce soit dans l’envoi des observateurs qui devront suivre de près son déroulement, que ce soit à travers les prêtres envoyés dans les différents démembrements de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Tenant compte du temps qui reste, si l’on arrive au 17 mai sans que ces souhaits exprimés ne soient pris en considération, nous demandons à ces prêtres de prendre la décision qui s’impose en s’appuyant sur la convention signée avec les responsables de la CENI, laquelle convention prévoit même la possibilité de démission au cas où le processus électoral leur semble inacceptable, … »
A la date du 17 mai 2015, les observateurs avisés, tant nationaux qu’étrangers, attendaient la réaction des prêtres d’autant plus que rien n’avait changé. Ces derniers n’ont pas directement réagi et l’opinion commençait à se poser des questions sur la véritable position des « soldats » de Dieu sur terre. C’est donc à une semaine de l’organisation du premier scrutin, le 5 juin 2015, que le clergé a donné finalement sa position. Ce retrait des prêtres du processus électoral rejoint celui de la Cosome, coalition de la société civile pour le monitoring des élections.
Burundi – Elections
Pierre Nkurunziza demande à la population de financer les élections
Bujumbura, le 28 mai 2015 (Net Press). Alors que le Burundi fait partie des pays les plus pauvres de la planète, le président de la République, qui voudrait se succéder à lui-même pour un troisième mandat somme toute discutable, demande à ses compatriotes électeurs de verser une contribution financière dans les caisses de l’Etat pour l’organisation du scrutin.
Il s’agit d’une sollicitation difficile à justifier, car les compatriotes du chef de l’Etat figurent parmi les citoyens du monde qui trouvent difficilement quoi se mettre sous la dent. S’ils parviennent difficilement (très difficilement) à attraper de quoi donner un peu de haricot à leurs familles une fois les 24 heures, on comprend difficilement comment on peut leur demander en outre de grignoter sur leurs petites économies pour assurer la réélection d’un candidat dont tout indique que s’il est reconduit à son poste, ce sera par fraudes massives.
Cette demande est d’autant plus injustifiable que les donateurs du Burundi s’étaient apprêtés à financer ces élections, pourvu qu’elles soient transparentes, inclusives, équitables, justes et apaisées, des conditions que Bujumbura n’a pas respectées car seul le Cndd-Fdd et ses partis satellites avaient la liberté de s’exhiber sur terrain. C’est pour ces raisons entre autres que les bailleurs se sont désistés presqu’à la dernière minute, déstabilisant du coup Pierre Nkurunziza qui fait du tic au tac chaque fois qu’il y a un problème qui le bloque dans son intention de se faire élire pour un mandat illégal.
Quant aux populations, au lieu de leur demander à contribuer au financement des élections, elles ont plutôt besoin de voir les dirigeants monter des projets consistants qui pourraient les tirer de la misère la plus noire dans laquelle elles se trouvent.
Burundi – Politique
Pourquoi ne pas réhabiliter la partie de Buyenzi qui servait de refuge au prince Louis Rwagasore ?
Bujumbura, le 28 mai 2015 (Net Press). Le secrétaire général du parti Uprona, Gaston Sindimwo, de l’aile dirigée par Concilie Nibigira, a tenu dimanche dernier une réunion à l’intention des responsables de cette formation politique qui conduisit notre pays à l’indépendance. C’était à la permanence nationale de Kumugumya et à l’issue de cette rencontre, tout le monde a pris la direction de la commune urbaine de Buyenzi, à l’endroit supposé avoir servi de lieu de refuge au prince Louis Rwagasore, lorsqu’il avait maille à partir avec les colonisateurs belges, parc qu’il faisait de la politique contre la volonté du gouverneur général du Ruanda-Urundi, Jean-Paul Harroy.
Sur cette page de notre histoire, il est fort regrettable qu’aucun écrit ni aucun monument, si petit soit-il, n’ait survécu à la disparition du héros de l’indépendance, car il serait intéressant pour les générations actuelles d’aller se recueillir à cet endroit où le fils aîné de Mwamutsa IV allait travailler pour échapper à la vigilance du colonisateur.
Comprenne qui pourra ! Ce qu’on peut comprendre et saluer en revanche, c’est que les historiens entreprennent des recherches pour localiser et réhabiliter le site qui servait de lieu de travail du prince disparu, afin qu’il aide les Burundais à honorer la mémoire d’une des rares personnalités de l’histoire de notre pays à faire l’unanimité autour d’elle.
Burundi – Education
Test de 10ème : tout faire pour donner l’impression que ça va bien marcher
Bujumbura, le 28 mai 2015 (Net Press). Le chef de cabinet de l’Ombudsman Mohamed Rukara, en la personne de Juma Rukumbi, est intervenu il y a quelques jours pour informer l’opinion où en sont les préparatifs pour la passation du test national de 10ème donnant accès au cycle supérieur des humanités.
Au passage, M. Rukumbi n’a pas expliqué pourquoi l’organisation de ce test a été confiée cette année au médiateur, il a tout de même déclaré que Mohamed Rukara a préalablement réuni les hauts cadres du ministère de l’enseignement primaire et secondaire concernés par ce test.
Il a échangé avec eux sur les voies et moyens pour sécuriser tous les coins et recoins où se dérouleront les épreuves et apparemment, à entendre les explications du chef de cabinet, son ton était rassurant, malgré l’ambiance délétère du moment.
C’était comme lors de l’organisation du concours nationale, lorsque les responsables concernés affirmaient que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, alors que, in fine, les difficultés rencontrées sur le terrain firent que ce concours ne fut « national » que de nom.
Burundi - Santé
Les associations des professionnels de santé contre l’attaque de l’hôpital Bumerec.
Bujumbura, le 28 mai 2015 (Net Press ). Il s’agit de l’Anib, de l’Aniab, de l’Abusafe, de l’Amin et les syndicats Synapa et Snts qui se disent être consternés par l’attaque par des hommes en uniformes de l’hôpital Bumerec qui a eu lieu en date du 14 mai 2015. A travers un communiqué de presse de ces associations, ils indiquent que l’attaque est intervenue lorsque les forces de l’ordre se sont introduites dans l’hôpital à la poursuite des blessés au cours des affrontements armés qui venaient de se produire aux alentours de la Rtnb.
Ces associations des professionnels de santé rappellent à l’opinion tant nationale qu’internationale que les structures des soins sont des lieux sacrés qui doivent être respectés par tout le monde. Il est alors interdit que ces lieux soient transformés en terrain de combat comme le précisent ces associations. Elles signalent que pour cela, les milieux de soins, les malades et leurs gardes, ainsi que les professionnels de santé doivent être respectés et protégés.
Par ailleurs, l’éthique et la déontologie médicales interdisent aux professionnels de santé en activité de participer dans certaines activités d’ordre politique contraires à la vocation de soigner. En outre, renchérissent ces associations, les professionnels de santé doivent soigner avec la même conscience tous les malades, quels que soient notamment leurs conditions socio-économiques, leur état de santé ou leur handicap, leur nationalité, leur race, leur religion, leur conviction politique, leur réputation et les sentiments qu’ils leur inspirent. Ils ne doivent jamais se départir d’une attitude correcte et attentive envers la personne sous leur responsabilité, poursuit le communiqué. Et en contre partie, il stipule en contre partie qu’ils doivent bénéficier de la protection et du respect de la part de tous et particulièrement des pouvoirs publics.
Face à cette situation, ces associations recommandent au gouvernement d’identifier les personnes ou groupes de personnes auteurs de ce crime et établir les responsabilités et les traduire en justice, indemniser l’hôpital et les familles des victimes et protéger tout professionnel de santé partout où il se trouve, etc.
Burundi – Droits de l’enfant - Sécurité
L’Unicef préoccupé par l’état sécuritaire des enfants dans notre pays.
Bujumbura, le 28 mai 2015 (Net Press ). Cette branche onusienne qui s’occupe des questions des enfants indique qu’elle est préoccupée de voir de nouvelles preuves de la présence d’enfants lors d’affrontements violents au Burundi. Cette situation a une fois de plus amené à la mort d’un enfant par balle et la blessure d’un autre par balle également le 26 mai 2015.
L’Unicef lance un appel à toute les parties d’assurer la sécurité et la protection d’enfants au Burundi, et en particulier de s’assurer que les enfants sont tenus loin de toutes manifestations politiques qui les mettraient à risque. Aucun enfant ne devrait être exposé à la violence car la place d’un enfant est avec sa famille et en sécurité et non au milieu d’affrontements violents.