Bujumbura, le 3 juin 2015 (Net Press). Presque dans tous les quartiers à ce 39ème jour de manifestations contre le troisième mandat de Pierre-Nkurunziza, les manifestants changent de tactique suite à l’effectif des policiers qui tirent à bout portant sur ces gens. Certaines rues menant dans les quartiers de Kinindo sont légèrement fermées et hier soir, une voiture de type Ti a été complètement brûlée et le chauffeur également a succombé. Des tirs nourris ont poursuivi cette action et ont continué même ce matin dans le quartier Kibenga.
Ce matin, des crépitements d’armes ont été également entendus et un engin connu communément comme Caterpillar, était en train de dégager les routes, accompagné de véhicules des policiers. Une autre information est que cers 11 heures, cinq camionnettes Pick-up, à bord desquels se trouvaient des policiers armés jusqu’aux dents, ont prix la direction du Sud. Au moment où nous mettons sous presse, nous n’avions pas encore connu l’objet de cette « visite » policière musclée.
A Kanyosha, les manifestants empêchent les véhicules de passer. A Cibitoke, une moto vient d’être brûlée car dans cette commune, les manifestants ont toujours interdit aux gens de mettre de tels engins dans la rue et là quand la police voit les gens qui sont au nombre de trois, elle tire. Dans Buterere, Ngagara et Nyakabiga, les manifestants surveillaient attentivement les avenues mais pas de véhicules qui circulaient.
Dans Nyakabiga, beaucoup de jeunes ont été appréhendés par la police hier et la tactique est que les gaz lacrymogènes se lançaient à l’intérieur des maisons. Après, ces manifestants étaient capturés en essayant d’esquiver à ces gaz. Dans Musaga, aujourd’hui, il n’y avait aucun véhicule de la police dans la rue et le marché, ainsi que quelques boutiques, étaient ouverts. Un effectif de policiers lourdement armé se remarquait dans cette commune.
Burundi – Pays-Bas – Manifestations
Les Burundais de la diaspora sur le point de manifester devant la Cpi
La Haye, le 3 juin 2015 (Net Press). Des Burundais vivant en Hollande (Pays-Bas) sont en train d’inviter leurs compatriotes vivant dans ce pays et dans les pays voisins, des amis du Burundi et des Ong internationales militant pour les droits de l’homme, à se retrouver ce vendredi 5 juin 2015 afin de manifester devant les bureaux de la cour pénale internationale, Cpi, sise à La Haye, à partir de 11 heures. Bien entendu, l’objectif est de dénoncer les crimes de guerres et les crimes contre l’humanité qui se commettent par le pouvoir du président Pierre Nkurunziza au Burundi, lit-on à travers ce communiqué.
Sans que ceci n’explique cela, il est curieux de voir que la date des manifestations en Europe coïncide avec les premiers scrutins qui étaient initialement prévus à cette date dans notre pays. Même si la rédaction n’a pas pu entrer en contact avec les organisateurs, force est de constater qu’il s’agissait de montrer à la face du monde, -tous les yeux de la communauté internationale sont braqués sur le Burundi -, que malgré l’organisation des premiers scrutins, il y a une frange de la population, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, qui étaient contre ces élections et dont l’opinion devrait être prise en contact. L’on se souvient que le langage des officiels a toujours minimisé la portée de ces voix qui s’élèvent, mais s’est toujours plaint que l’opinion internationale écoutent plutôt ces voix au lieu de considérer les actions du gouvernement.
Cette dernière date a été repoussée sine die et l’on attend que la commission propose une autre échéance même si l’on est sûr d’avance qu’elle fera objet de discussions interminables, tant et si bien les politiciens burundais sont des spécialistes en matière de discussions stériles, sans jamais se pencher sur les véritables questions qui hantent le pays et ses populations.
Cependant, malgré ce report, la composition de la Ceni pose problème car deux des cinq membres ont déjà franchi les frontières de ce pays, craignant pour leur sécurité. D’ailleurs, d’autres rumeurs ont parlé de la tentative de fuite du président de la Ceni, Pierre-Claver Ndayicariye, tantôt vers une ambassade de la place, tantôt vers la frontière avec le Rwanda, etc. De fil en aiguille, l’on s’est rendu compte qu’il est bel et bien dans le pays, mais les rumeurs persistent et signent malgré sa présence, il a tenté de fuir mais en vain. Dans notre culture, une rumeur persistante est déjà une information. Serait-il le cas pour le président de la Ceni ? Et au cas où l’information serait avérée, quid de la crédibilité des élections organisées dans de telles conditions ?
Burundi – Colonisation - Histoire
Il y a 112 ans, le Burundi venait de perdre son indépendance
Muramvya, le 3 juin 2015 (Net Press). Le 3 juin 1903, le Burundi venait de perdre son indépendance. En effet, les militaires allemands, conduits par Von Beringe, dit « Birenge » (= pieds) chez les Barundi, ont attaqué le roi Mwezi qui a abdiqué, au terme de 7 ans de résistance. Même le commandant des militaires allemands le reconnaîtront plus tard quand il a déclaré que les forces du Mwami étaient braves, au regard de leur détermination face à un militaire colon qui disposait d’un fusil alors que les autres n’avaient que des lances et des flèches.
Le 3 juin 1903, le pays perd son indépendance et le roi, Mwezi Gisabo, dékà trop usé par le poids de l’âge, ne survécut pas longtemps d’ailleurs à ce contact-choc avec les Européens car il mourut cinq ans plus tard, en 1908. Il était atteint du pian et il est décédé lorsqu’il venait de quitter la plaine de l’Imbo où il s’était rendu dans le cadre de ses missions au quotidien. Officiellement, le roi est mort parce qu’il a vu le lac Tanganyika alors que la culture burundaise l’interdisait, mais les critiques estiment qu’en plus de cette maladie de pian, il aurait attrapé le paludisme dans la plaine et qu’il en aurait succombé.
Quant au recouvrement de l’indépendance perdue, il faudra attendre 59 ans suite à l’action déterminante de l’un de ses petits-enfants, le prince Louis Rwagasore, qui mourut malheureusement avant que l’indépendance ne soit proclamée..
Burundi – Economie
Les nouveaux billets, pas si inquiétants que cela
Bujumbura, le 3 juin 2015 (Net Press). Une certaine opinion mêlée à des rumeurs se propage autour des nouveaux billets récemment publiés par la banque centrale. Pour les uns, si l’on frotte le nouveau billet, surtout celui de 500 Fbu et de 5.000 Fbu sur un bout de papier tout blanc, il y a des restes de cette couleur sur le papier. La rédaction en a fait une expérience et elle a trouvé que le phénomène est avéré. Pour la même opinion, c’est la raison pour laquelle ces nouveaux billets ne sont pas échangeables sur les frontières du Burundi avec son voisin du Nord, le Rwanda.
C’est ainsi que la rédaction a tourné son regard vers la banque centrale pour encore une fois poser la question. La cible, c’est évidemment M. Clément Butoki, qui est concerné par la question de l’introduction et de l’usage de cette nouvelle monnaie. Ayant vu notre expérience, il a demandé un autre bout de papier où il a frotté un ancien billet de 2000 Fbu, un billet de dollar américain et un billet d’euros. Tous ces billets ont laissé des traces sur son bout de papier et M. Butoki a expliqué que pour les nouveaux billets, la couleur est plus visible que les autres qui sont déjà en circulation. En d’autres termes, la couleur du billet ne pose aucun problème.
A la question de savoir si ces billets sont acceptés sur les frontières avec les pays limitrophes, Clément Butoki a répondu qu’il vient de faire une tournée à l’intérieur du pays, justement dans le cadre de l’introduction de ces monnaies. Il a visité deux frontières, a-t-il rassuré, celle de Kobero (côté Tanzanie) et à Gasenyi-Nemba (côté Rwanda). Les changeurs – les cambistes, selon la terminologie de Kinshasa - avaient des paquets et des paquets de ces nouveaux billets qu’ils échangeaient avec des voyageurs qui allaient ou qui venaient de ces frontières. Il conclut qu’en matière de ce billet, il y a beaucoup plus de rumeurs que de réalité.