Bujumbura, le 6 juin 2015 (Net Press) . Il s’agit du député Aimé Nkurunziza élu dans la circonscription de Cibitoke et président de la commission politique au sein de l’assemblée nationale et militant pur sucre du parti Cndd-Fdd. Il a déclaré hier qu’il a préféré quitter le pays car tous les indices sont bien là pour démontrer que le Burundi est invivable dans de telles conditions.
Il a entre autres évoqué la liberté d’expression qui est foulée au pied par le pouvoir de Bujumbura, des conditions vitales qui ne sont pas remplies où actuellement quelqu’un qui parvient à manger une seule fois est un homme respectable, les droits de l’homme qui continuent à être piétinés. D’autres raisons évoquées par ce politicien sont que les institutions comme la Ceni commencent à être boycottées par le personnel et bien d’autres raisons qui n’augurent pas la tenue des élections inclusives apaisées et transparentes.
Interrogé pourquoi il a tant attendu alors qu’au sein du parti, il y avait des frondeurs qui l’ont fait avant, il a répondu qu’il n’est pas le premier ou le dernier car on laissera le temps nous dire la réalité sur terrain. Et bien évidemment, comme il le dit bien, d’autres gens du parti au pouvoir continuent à fuir et même d’autres qui ne sont pas de cette formation politique partent car il y a l’incertitude du lendemain quant à leur sécurité.
Dans tous les cas, des rumeurs persistantes continuent à faire croire à un éventuel départ de Mme Clotilde Niragira, jadis ministre de la justice, puis des droits humains avant d’intégrer la commission vérité et réconciliation. Mais par contre, les mêmes rumeurs ne précisent pas las raisons de son départ.
Probablement donc que le député Nkurunziza ne s’était pas bien préparé spirituellement ou matériellement pour le faire. Et ici on s’imagine comment le retour pourra être fait avant la tenue du scrutin quand c’est une condition parmi d’autres pour la tenue des élections libres.
Signalons qu’Aimé Nkurunziza a évolué dans le monde des médias, à la radio Isanganiro plus précisément avant d’entrer à l’assemblée nationale comme élu du Cndd-Fdd dans la province de Cibitoke. Depuis, il avait développé une arrogance jamais égalée, surtout à l’endroit de ses anciens confrères, et il sera vite indésirable presque dans tous les milieux. C’est ainsi qu’il dût abandonner les buvettes car il se chamaillait avec tout le monde et même au niveau des médias, les réalisateurs des programmes réfléchissaient plus d’une fois avant de l’inviter car il était devenu spécialiste des insultes. Ce n’est pas donc parce qu’il a fui le pays qu’il va mettre en avant la liberté d’expression car, de ceux qui la foulaient aux pieds, Aimé Nkurunziza était un des pionniers.
Burundi - Sécurité
Le Cnr suit de près la situation du Burundi.
Bujumbura, le 6 juin 2015 (Net Press). Le conseil national de sécurité (Cns) s’est encore réuni pour analyser l’évolution sécuritaire et la situation politique qui prévalent dans le pays. Gabriel Nizigama, ministre de la sécurité publique qui a parlé au nom de l’équipe, indique que ce conseil a apprécié positivement les conclusions des présidents de l’Eac et exige que les politiques fassent tout pour que les élections soient tenues dans les délais prévus par la constitution du Burundi.
Il a aussi évoqué la problématique des étudiants de l’Université du Burundi qui ne regagnent pas les campus alors qu’ils avaient été interpellés par les pouvoirs publics à regagner les homes pour la reprise des cours qui devraient redémarrer ce lundi 8 juin 2015.
Mais du côté des étudiants, ils indiquent que les raisons qui les ont poussés à quitter les homes universitaires sont toujours d’actualité à savoir la sécurité dans les homes et bien d’autres causes qui devaient faire objet d’un vrai débat pour tous les concernés afin de débuter les cours normalement.
Burundi – Politique – Elections
Le Cndd-Fdd regrette la récusation du médiateur
Bujumbura, le 6 juin 2015 (Net Press) . Après que l’opposition et la société civile eurent récusé le médiateur envoyé par l’Onu, le Cndd-Fdd n’a pas tardé à réagir. Ainsi, il ne comprend pas comment ce tandem apprécie les conclusions des chefs d’Etat de l’Eac et en même temps récuse le médiateur. Pour le porte-parole de ce parti, ces personnes sont les mêmes qui veulent que le Burundi soit piloté par une forme de transition alors qu’il y avait moyen d’organiser des élections pour que le pays soit doté des institutions démocratiquement élues par les populations.
Pourtant, certains politiciens comme Agathon Rwasa estiment que la récusation est une question posée au secrétaire général de l’Onu mais que cela ne doit pas freiner les pourparlers. Ban Ki-Moon devra donner sa réponse mais, pour gagner du temps, pense-t-il, les activités politiques doivent se poursuivre.
Mais la grande question est de savoir si dans des conditions actuelles, des élections peuvent se tenir dans des conditions acceptables par toutes les parties. Outre les manifestations qui ont tendance à gagner l’intérieur du pays, il y a également des Burundi, autour de 100.000, en provenance de plusieurs provinces du pays, qui ont fui vers les pays limitrophes, l’absence des radios et des observateurs internationaux, l’absence des financements pour les mêmes élections, bref, toute une pile de questions qui se posent et qui méritent que les concernés prennent leur temps pour trouver des solutions durables devant remettre le pays sur la voie d’une véritable démocratie.